tag:blogger.com,1999:blog-13602922638905958702024-03-13T14:24:50.491-07:00Demain, on rase gratisLe blog médiapolitique de Michel HENRION (Belgique)Michelhttp://www.blogger.com/profile/17837963832802665438noreply@blogger.comBlogger409125tag:blogger.com,1999:blog-1360292263890595870.post-15080852269083340522016-12-14T03:39:00.000-08:002016-12-14T03:46:11.290-08:006ème édition des #LobbyAwards: où je découvre que je suis élu #WebLeader de l'année 2016. (vote via internautes )<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://1.bp.blogspot.com/-TASDE2v-wWE/WFEwkXepcMI/AAAAAAAABKY/K728b3vY_M4JhFgVXpXKc_daig-G7OKZQCLcB/s1600/IMG_2073.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="480" src="https://1.bp.blogspot.com/-TASDE2v-wWE/WFEwkXepcMI/AAAAAAAABKY/K728b3vY_M4JhFgVXpXKc_daig-G7OKZQCLcB/s640/IMG_2073.jpg" width="640" /></a></div>
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<a href="https://3.bp.blogspot.com/-IaPQcVziSbM/WFEwmlPyKEI/AAAAAAAABKc/yerIm0prpZED6PZ3n2bDrVaksqRoIP7GgCLcB/s1600/IMG_2075.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="298" src="https://3.bp.blogspot.com/-IaPQcVziSbM/WFEwmlPyKEI/AAAAAAAABKc/yerIm0prpZED6PZ3n2bDrVaksqRoIP7GgCLcB/s640/IMG_2075.jpg" width="640" /></a></div>
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<a href="https://3.bp.blogspot.com/-qjj3twFy9RI/WFEvOyh83nI/AAAAAAAABKI/GdcFfVteFkQBcPqL1x4Hv-lXXtBLByS7gCLcB/s1600/LOBBY%2B1.jpeg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="402" src="https://3.bp.blogspot.com/-qjj3twFy9RI/WFEvOyh83nI/AAAAAAAABKI/GdcFfVteFkQBcPqL1x4Hv-lXXtBLByS7gCLcB/s640/LOBBY%2B1.jpeg" width="640" /></a></div>
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<a href="https://1.bp.blogspot.com/-AgOSzY7JG1U/WFEvT4hwMNI/AAAAAAAABKM/VzkAMwxPeDoXOrMGOFXRm-YaiK4WEm1KwCLcB/s1600/LOBBY%2B2.jpeg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="640" src="https://1.bp.blogspot.com/-AgOSzY7JG1U/WFEvT4hwMNI/AAAAAAAABKM/VzkAMwxPeDoXOrMGOFXRm-YaiK4WEm1KwCLcB/s640/LOBBY%2B2.jpeg" width="526" /></a></div>
<br />Michelhttp://www.blogger.com/profile/17837963832802665438noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-1360292263890595870.post-52628940756782854372016-10-17T01:00:00.003-07:002016-10-17T01:00:56.132-07:00Michelhttp://www.blogger.com/profile/17837963832802665438noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-1360292263890595870.post-43197638650226451692016-10-17T01:00:00.001-07:002016-10-17T01:00:11.191-07:00Ce Premier Ministre qui n'assume pas vraiment sa politique et ce gouvernement piégé dans un "entre-deux"... (Etat de l'Union )Deux éléments d’analyse, livrés à votre libre-examen:<br /> -Le Premier Ministre surjoue la bonne ambiance dans son gouvernement. C’est classique. <br />
Plus spécifique: il n’assume pas toujours la politique hard que sa
coalition N-VA-OVLD-CD&V/MR mène. Et qui, les gens en général ne
sont guère dupes, impactera la population et le pouvoir d’achat,
notamment via les moins 902 mio€ dans les Soins de Santé. (jusqu’ici
le fait que les heures supplémentaires ne seront plus guère payées n’e<span class="text_exposed_show">st pas assez apparu.) <br />
Bref, Charles Michel oscille sans cesse, en image, entre être Juppé ou
Sarkozy, Merkel ou feu (politiquement) Cameron. Ce n’est comme à la
N-VA, où l’on ne met pas de gants pour se réjouir qu’on a enfin tapé
dans la Sécurité Sociale…(ici, chez Jan Jambon ou Bart De Wever on n’est
d'ailleurs plus dans le budgétaire, mais dans le communautaire)<br /> -En
fait, la question de fond qu’on peut se poser est de savoir si cette
coalition n’est pas en très médiocre unité. Non pas que le gouvernement
Michel chuterait (ce n’est pas vraiment dans l’ADN du CD&V). La <a class="_58cn" data-ft="{"tn":"*N","type":104}" href="https://www.facebook.com/hashtag/su%C3%A9doise?source=feed_text&story_id=10154180227288515"><span class="_5afx"><span class="_58cl _5afz">#</span><span class="_58cm">Suédoise</span></span></a> ira sans doute, sauf surprise ou retirage de prise toujours possible, jusqu’à son terme. <br />
Non, le fait est que le projet de la N-VA accédant au 16 rue rue de la
Loi était plus qu’un projet économico-social de droite poussée. C’était
aussi un « projet de société « , souvent partagé par l’Open VLD. Or,
les demandes répétées du CD&V sont peu compatibles avec ce projet
N-VA et souvent avec celui des autres partis de la coalition. <br /> A la
limite, même la taxation des plus values ne soulève pas forcément
l’enthousiasme au sein même du CD&V. C’est juste un appeau pour
faire plaisir à l’aile syndicale de l’ACW (syndicat chrétien). Bien
moins important que le lapin Arco., miracle analgésique soudain sorti du
chapeau…<br /> Bref, les partis de la coalition sont, quelque part, désormais piégés entre eux. </span><br />
<span class="text_exposed_show">Et dans un « entre deux ».</span><br />
<br />
<span class="text_exposed_show">Michel HENRION. </span>Michelhttp://www.blogger.com/profile/17837963832802665438noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-1360292263890595870.post-47191416673242882742016-09-23T06:08:00.000-07:002016-09-23T06:08:10.363-07:00Cinq points de réflexion à propos des péripéties N-VACinq points de réflexion à propos des péripéties N-VA: <br />
1 ) Ce
cartoon de « Gazet van Antwerpen » est assez représentatif de ce qui se
passe réellement à la N-VA: ce n’est pas tout seul que De Wever, après
avoir tenté de garder Vuye et Wouters tout de même à bord, a décidé
que la discipline s’imposait… Mais Vuye et Wouters , dans le fond, ne
voulaient plus d’un quelconque compromis. <br />
2) Les analystes francophones surestiment par trop le poids actuel du Mouvement Flamand. C<span class="text_exposed_show">’est
oublier que celui-ci été largement écrémé, voire décapité par De Wever.
Lequel a fait de Peter De Roover, c'est à dire la figure la plus
connue du Vlaamse Volksbeweging (VVB), d’abord un parlementaire, et
ensuite un Chef de Groupe à la Chambre . Et ce en lieu et place
d’Hendrik Vuye, envoyé contre son gré sur une voie de garage.
(important: à l’origine, le différend n’est pas du tout politique) Les
nouveaux dirigeants du Mouvement flamand sont peu connus et on peut donc
s’interroger fortement sur le poids d’influence actuel du VVB…<br /> 3)
Question: parlera-t-on encore autant de Vuye et Wouters dans quelques
mois? Fonder un parti paraît en tout cas largement utopique: les deux
récalcitrants ne bénéficient pas vraiment, et c’est un euphémisme, d’un
soutien populaire. (Hendrik Vuye habite en fait à Beauvechain) Peut-on
réussir là où un Jean-Marie Dedecker, qui fut un temps la personnalité
politique la plus populaire en Flandre, s’est planté?<br /> 4) On le
répète: dans le fond ce n’est pas un désastre du tout pour la N-VA
d’être perçue moins radicale sur l’institutionnel: ça facilite assez
clairement l’évolution voulue par De Wever. Pour ixième rappel:
positionner la N-VA davantage au centre et espérer rester le premier
parti incontournable de la Communauté flamande. Celui qui s’assurera le
pouvoir pour très longtemps.<br /> Et ce en défendant fortement les
intérêts de sa région sans pour autant mettre vraiment en cause la
Fédération belge, dont la Flandre tirera ouvertement tout profit. C’est
tout sauf un hasard si toutes les politiques menées depuis un an, qu’il
s’agisse des pensions, de la flexibilité, des cotisations sociales, des
intérêts notionnels, etc… sont en fait d’abord menées en faveur des
entreprises flamandes et, partant de la Flandre, <br /> 5) C’est
l’argument que De Wever vend ces heures-ci aux flamands par trop
troublés: profiter de la structure de l’Etat belge au profit de la
Flandre, c’est bien mieux pour l’électeur flamand que le nationalisme
jusqu'au-boutiste de Vuye et Wouters, qui ne s'intéressent à rien
d'autre... </span>Michelhttp://www.blogger.com/profile/17837963832802665438noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-1360292263890595870.post-53588346778642300512015-11-27T09:03:00.003-08:002015-11-27T09:03:45.896-08:00La Wallonie mise en pénitence: la puissance de la Flandre au fédéral lourde de conséquences (MBelgique Hebdo du 30/10/2015)<a href="http://3.bp.blogspot.com/-3UtKsBAj6dc/VliMR3__UnI/AAAAAAAABJk/kJ7rD2FyU3Y/s1600/images.jpg" imageanchor="1" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" src="http://3.bp.blogspot.com/-3UtKsBAj6dc/VliMR3__UnI/AAAAAAAABJk/kJ7rD2FyU3Y/s1600/images.jpg" /></a>En Flandre, les paris sur le futur sont de plus en plus clairs: le patronat flamand, entendez le puissant VOKA (qui représente 17.000 entreprises du Nord) rêve déjà bel et bien de ce qu’il veut après 2019. <br />A savoir cinq années de plus de centre-droit fédéral. Bref, un « Michel 2 ». Un seul hic: il faudra pour cela que l’aile libérale et la moins confédéraliste de la N-VA (Siegfried Bracke, le ministre des Finances Johan Van Overtveldt, des parlementaires comme Zuhal Demir…) réussisse à convaincre les nationalistes purs et durs du parti d’encore mettre cinq années de plus leur romantisme indépendantiste au vestiaire.<br />Ils auront en tout cas pour cela un argument fort: à savoir que la 7ème réforme de l’Etat (l’encre de la 6ème étant à peine sèche) est, mine de rien, bel et bien en train de se réaliser très concrètement par les décisions socio-économiques de la #Suédoise.<br />C’est le grand paradoxe: les régions, les entités fédérées, n’ont jamais reçu autant de compétences. Mais, bizarrement, pour ce qui est de la Wallonie, c’est comme si elle n’existait pas davantage.<br />Explication: le fédéral conserve, par ces leviers très forts que sont la fiscalité, la taxation, le pouvoir sur les cotisations sociales, ce pouvoir essentiel d’orienter les choses. Ce qui est bien plus influent que de juste subventionner.<br />Et, dans cette #Suédoise si particulière, avec le MR comme seul parti francophone, les rapports de force sont sans cesse à rappeler: sur les 87 députés qui soutiennent l’actuel gouvernement, 65 sont des flamands. Et le reste, du côté francophone, représente seulement 31,74% des élus de la Wallonie et de Bruxelles. <br /><br /><b>Au profit du Nord</b><br /><br />« Toutes les politiques menées depuis un an, qu’il s’agisse des pensions, de la flexibilité, des cotisations sociales, des intérêts notionnels, etc… sont en fait d’abord menées en faveur des entreprises flamandes » s’exclamait ainsi l’autre jour un syndicaliste wallon de premier plan.<br />Pour nombre d’observateurs wallons, la puissance de la N-VA et de la Flandre au niveau fédéral développe en réalité une stratégie lourde de conséquences pour l’avenir de la Wallonie. <br />Comme si d’aucuns entendaient quasi organiser l’appauvrissement de la Wallonie au profit de la Flandre et un peu plus particulièrement d’Anvers. <br />Le N-VA Hendrik Vuye a mis les pieds dans le plat il y a peu: «On assiste à une flamandisation du niveau belge. On lui impose la politique N-VA et des autres partis flamands »<br />Conséquence: le fédéral met la Wallonie en pénitence.<br />La grande opinion publique francophone et wallonne ne prend généralement conscience de ce « confédéralisme larvé » qu’à l’occasion de dossiers très médiatisés.<br />Ainsi l’injustifiée suppression-suspension du Thalys wallon a-t-elle frappé les esprits en Wallonie, tout comme l’achèvement du RER wallon, sans cesse reporté (alors que le projet du RER d’Anvers avance à toute vibrure). <br />On méconnaît d’ailleurs trop l’importance des chemins de fer comme enjeu économique essentiel: et on en arrive, avec le poids du Nord à la SNCB, à des situations aberrantes. Comme ces wagons de transport de marchandises qui, pour passer d’Allemagne au Luxembourg, font un détour par …Anvers. Ou leur valeur ajoutée sera donc dûment intégrée dans le Produit Intérieur Brut régional flamand.<br />Et ce n’est pas un détail pour la Wallonie lorsque la ministre Galant octroie (déjà jusque fin septembre) les droits de trafic que demandait depuis belle lurette le lobby de l’aéroport de Zaventem. Pour qu’Ethiopian Airlines transporte du fret cargo vers Dubaï, Hong Kong et Shanghaï et concurrence ainsi durement l’aéroport wallon de Liège- Bierset.Trois destinations, comme par hasard, déjà desservies par TNT, avec emplois wallons à la clé.<br />Rien d’étonnant: la formidable réussite des aéroports wallons ne cesse d’enrager certains milieux économiques flamands. Tout comme celle du parc Pairi Daiza d’Eric Domb: la polémique sur les Pandas, lancée par un Zoo d’Anvers jaloux et subsidié à tout va par la Flandre, l’a spectaculairement montrée.<br />Ces jours-ci, l’actualité zoologique a d’ailleurs mis en avant un autre phénomène: où sont diable passés les investisseurs privés wallons? Désormais, ce sont des flamands comme le milliardaire Marc Coucke qui placent leurs billes en Wallonie.<br />En fait, les patrons du Nord, si serrés dans une Flandre saturée et manquant d’espace, virent migrants économiques en Wallonie, notamment dans le secteur de la logistique.<br /> Le monde francophone de la finance a désinvesti de Wallonie mais c’est un patronat flamand très concret qui prend sa place. <br /> Dans la même veine, quel est le poids d’influence du patronat wallon? <br />Heureusement que la Wallonie peut compter, pour son actuel redressement, sur toutes les PME qui se développent au Luxembourg, en Hainaut Occidental et en Brabant Wallon et qui combleront le déclin des grands bassins industriels.<br />Mais que pèse l’Union Wallonne des Entreprises au niveau fédéral? Un exemple: l’actualité sociale agitée de ces derniers mois a remis au premier plan ce haut lieu de la concertation sociale qu’est le « Groupe des Dix » (là ou patronat, classes moyennes et syndicats s’efforcent de se concerter). L’Union wallonne des Entreprises n’y siège pas, tandis que le puissant Voka y pèse indirectement de tout son poids via les structures internes de la FEB…<br /><br /><br /><b>Aucun parti fédéral n’est au gouvernement wallon</b><br /><br />Le fédéral met la Wallonie en pénitence, disions-nous. En fait, le phénomène politique est que les décisions de la #Suédoise ont des effets budgétaires lourds pour les Régions, notamment en Wallonie. On l’a vu d’abord avec l’application à rebondissements (les chiffres étaient finalement erronés) de la loi de financement. Pour quelque 30% des ressources, le niveau fédéral disait cavalièrement au gouvernement wallon : “ Voilà, c’est comme ça. Et ne comptez pas sur moi pour vous expliquer comment j’arrive à ce résultat.”. On le voit à nouveau ces temps-ci avec le taxshift.<br />
D’après les experts du Conseil de la fiscalité et des Finances de
Wallonie, le taxshift du Fédéral va coûter un peu plus de 300 millions à
la Wallonie..Autant de chausse-trappes -de « coups vaches « disent certains- largement inspirés par la conjonction de la présence de nationalistes flamands « n’oeuvrant pas pour tout le pays » (dixit Siegfried Bracke) et d’une singularité politique. A savoir qu’aucun parti du gouvernement fédéral n’est présent à la Région Wallonne où à la Fédération Wallonie-Bruxelles. <br />Résultat: le Gouvernement wallon, dès qu’on joue aux montagnes russes avec ses budgets et ses besoins, n’a d’autre choix que de gémir ou hurler.<br />Deux attitudes généralement peu appréciées des électeurs qui n’aiment ni les déclarations agressives ni les propos plaintifs. C’est tout le danger du Calimeurisme.<br /><br /><b>Coucou, voici les néo-régionalistes!</b><br /><br />Un autre élément du climat est assurément le choix politique de la majorité PS-CDH de se doter à nouveau de deux ministres-présidents: l’un pour la Région Wallonne (Magnette), l’autre pour la Fédération Wallonie-Bruxelles (Demotte) et de moins de ministres à forte « double casquette ».<br />Si l’avantage pour la Communauté française est de s’être réaffirmée au plan international, pour la Wallonie c’est assurément une perte: moins de surface d’action et de communication.<br />Par ailleurs, Paul Magnette, le ministre-président wallon, dépense beaucoup de son énergie au redressement de Charleroi, faisant le pari, pas toujours si évident, que la perception du changement sera positive pour toute l’image wallonne . Il en va de même pour le N°2, le CDH, Maxime Prevot, qui, à son tour, s’occupe énormément de Namur. Des attitudes qui comportent<br />un risque de sous-localisme, ce mal wallon. C’est un peu chacun dans son coin: dans sa région, dans ses compétences. Ce qui ramène à une interrogation persistante: puisqu’il n’y a aucune élection s’appliquant à tout l’espace wallon, ne faut-il pas relancer la réflexion d’un quota de parlementaires namurois élus par l’ensemble de l’espace wallon? <br />Autant d’éléments qui expliquent sans doute la résurrection du régionalisme wallon, tant au MR (pourtant plutôt communautariste) qu’au PS (où le combat wallon, pas vraiment la tasse de thé de Di Rupo, demeure très présent dans les esprits). Objectif à tout le moins commun: simplifier les structures de la Wallonie, la rendre plus »lisible » pour l’électeur. Avec cependant une forte différence: la proposition des PS Nicolas Martin, P-Y Dermagne et Christophe Collignon est pragmatique, réalisable par un débat et un accord entre bruxellois et wallons en se passant de tout aval du Nord. Au MR, celle de P-Y Jeholet et J-L Crucke postule une septième réforme de l’Etat, ce qui aguiche fort la N-VA.<br />Une certitude: les futurs députés wallons (et bruxellois), forts des énormes compétences reçues (bonus-logement, titres-services, allocations familiales…) seront de plus en plus régionalistes. C’est un paradoxe: le progressif transfert de compétences a sans doute fait diminuer le combat wallon mais les régions s’imposent plus que jamais comme la réalité de référence.<br /><br />Michel HENRION<br />
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<b>José FONTAINE: « C’est curieux: le Premier Ministre a fait la rentrée des classes alors<br />qu'il n’a plus aucune compétence d’enseignement »</b><br /><br /><br />Philosophe, républicain, co-fondateur de la revue Toudi*, José Fontaine est uniment considéré comme un des meilleurs connaisseurs du Mouvement Wallon. Pour M…Belgique, il analyse quelques contradictions politiques du moment.<br /><br /><i>-Vous pointez des contradictions de niveaux de pouvoir chez les ministres fédéraux? </i><br /><br />-Oui, c’est bizarre. Récemment, ce gouvernement fédéral a fait parader à Libramont un ministre fédéral de l’agriculture -par ailleurs wallon- qui n’a quasiment plus aucune compétence en agriculture mais qui tenait à être là « symboliquement »? Pas vraiment pour faire comprendre comment ce pays fonctionne… <br />De même, le Premier ministre -par ailleurs wallon lui aussi- a tenu à être présent dans des écoles lors de la rentrée des classes en Wallonie… alors que son gouvernement n’a aucune compétence en matière d’enseignement! Et pour y déclarer que le fait d’avoir trois langues nationales en Belgique était un atout. C’est sans doute un symbole, pas -du moins automatiquement- un atout. Car un gouvernement fédéral où la Wallonie est mal représentée, où la Flandre est dominante, ce n’est pas que symbolique. Ce n’est pas un atout mais un handicap grave. <br /><i><br />-Vous relevez que la pauvreté en Wallonie émeut moins que les questions linguistiques?</i><br /><br />-Pour tout observateur politique lucide, la situation minoritaire de la Wallonie est un handicap évident pour les Wallons, mais peut-être pas pour la paix belge. Le professeur Michel Quévit a pointé une série d’effets indésirables de ce rapport de force dans la réalité économique (subsides européens pour le développement des régions, aides aux entreprises, restructuration des banques etc.), qui ont gravement déséquilibré pour longtemps la Belgique en défaveur de la Wallonie. <br />Or, on se rend compte que pas mal de ces déséquilibres n’ont pas toujours troublé profondément les rapports entre Flamands et Wallons, sans doute parce que ces questions-là, moins sensibles, moins lisibles——moins lisibles directement—, sont moins de nature à susciter les querelles. <br />On ne sait d’habitude pas qu’il y a deux fois plus de pauvres et de chômeurs en Wallonie qu’en Flandre. Ou, du moins, cela émeut moins facilement, moins directement que les questions purement linguistiques. Si l’on peut rendre l’usage d’une langue obligatoire (les trois langues nationales sont mises à égalité, égalité qui n’est pas que symbolique, et dont toute violation est directement sanctionnée), il est impossible de prescrire une telle égalité en matière de taux de chômage ou de seuil de pauvreté. Mais il est tout aussi évident que c’est bien la minorisation de la Wallonie —comme dans le gouvernement actuel—qui explique ces déséquilibres.<br />Quant au raisonnement implicite de tous les responsables belges de tendance unitariste se réjouissant du fait « que sous ce gouvernement il n’y ait pas d’affrontements communautaires » il faut les interroger. Croient-ils réellement que c’est en écartant du pouvoir fédéral la majorité des représentants de la Région du pays (la Wallonie) où il y a le plus de chômage, où la pauvreté est la plus criante (ainsi qu’à Bruxelles), que l’on se donne le plus de chances de surmonter ces disparités ?<br /><i><br />-Pour vous, la Flandre ne cesse de peser plus lourd dans l’Etat belge?</i><br /><br />-Le gouvernement Michel est plus à droite que le précédent présidé par Elio Di Rupo. Celui-ci avait pourtant mené une politique socialement dure parce que son gouvernement -intégrant trois partis flamands représentant un peu moins de 50 % des voix en Flandre- devait donner des gages à ces trois partis politiques face à la NVA, parti politique déjà le plus important en Flandre.<br />La Wallonie était très bien représentée, mais cela n’empêchait pas la Flandre d’y peser déjà de tout son poids.Dans le gouvernement actuel, la Flandre est encore plus forte. On peut dire que les partis flamands qui soutiennent la coalition représentent 2/3 des voix flamandes. Au contraire, le MR, le seul parti wallon et francophone de la coalition, ne représente même pas un tiers des voix wallonnes, mais à peine plus d’un quart (27%). Beaucoup se réjouissent de voir le PS écarté du pouvoir fédéral. Comme si sa seule présence pesait plus que tout, ce qui doit être, on l’a vu, fortement relativisé. En outre, ce n’est pas seulement le PS qui est mis à l’écart mais tous les autres partis wallons et francophones.<br /><br /><i>-Vous épinglez aussi que le Premier Ministre est désormais « sexué linguistiquement …</i><br /><br />-Pour pallier la minorisation de la Wallonie, tout gouvernement fédéral doit être paritaire, mais, ajoutent les textes, « le premier ministre éventuellement excepté ». Il en a toujours été ainsi y compris sous la présidence de Di Rupo, mais c’est la première fois que la possibilité du « Premier Ministre éventuellement excepté », n’est pas appliquée, que Charles Michel est compté comme francophone, et cela alors que l’aile wallonne et francophone du gouvernement est déjà pourtant très faible. Un observateur comme Dave Sinardet, à qui on faisait remarquer que la Wallonie et la Belgique francophone étaient peu représentées dans le gouvernement, ce qui affaiblissait le MR, répondit que « c’était là la règle du jeu démocratique » On le sait très partisan d’une « circonscription nationale » permettant que des électeurs wallons et francophones puissent élire éventuellement des députés fédéraux flamands, la même chose étant possible dans le sens inverse (des Flamands pouvant élire des Wallons). Tout cela dans l’idée que des députés fédéraux élus tant par des voix en Wallonie qu’en Flandre, seraient mieux disposés à soutenir des solutions de compromis. Or on ne l’entend plus guère aujourd’hui sur ce thème. Est-ce parce que seul le conflit ouvert l’importune et non le déséquilibre « objectif » entre Flandre et Wallonie dans le rapport de force ? Ce rapport de force devenant à ses yeux légitime puisque respectant le jeu démocratique?<br /><br /> * Sur le Net: http://www.larevuetoudi.org/<br /> * <br />(propos recueillis par Michel HENRION)<br /><br />Michelhttp://www.blogger.com/profile/17837963832802665438noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-1360292263890595870.post-58179807433461197952015-09-21T09:15:00.002-07:002015-09-21T09:16:39.083-07:00 Asile: la Belgique des Ponce-Pilate (MBelgique Hebdo du 11/09/15)<a href="http://1.bp.blogspot.com/-MlQtj3G2BF8/VgAs9EGOUMI/AAAAAAAABJI/AxgPeQzYBKY/s1600/images.jpg" imageanchor="1" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" height="400" src="http://1.bp.blogspot.com/-MlQtj3G2BF8/VgAs9EGOUMI/AAAAAAAABJI/AxgPeQzYBKY/s400/images.jpg" width="298" /></a>Le contraste est saisissant. En Allemagne, Angela Merkel a réussi, non sans courage, ce tour de force de faire du dossier de l’asile une grande cause nationale, à transformer cette crise en opportunité politique. Quasi chaque jour, le populaire quotidien Bild -le plus important d’Europe- se mobilise en faveur des migrants, pour "montrer que les braillards et les xénophobes du mouvement Pegida ne gueulent pas au nom de l’Allemagne ». <br />
Scène quasi impensable chez nous: dans les stades de foot, des « tifo » continuent à décorer les tribunes du slogan « Refugees Welcome ». Et le président de la Fédération de l’Industrie martèle sans répit que l’Allemagne -qui, il est vrai, se porte plutôt bien, avec du boulot et des logements- a besoin de main-d'œuvre qualifiée étrangère pour sa croissance. (et, ne soyons pas naïfs, pour faire pression sur les salaires)<br />
Le contraste est saisissant. En Belgique, on continue à balayer sous le tapis. A se calfeutrer. Et nos politiques, si peu pédagogues, parfois si tant démagogues, ne sont pas exonérés d’une bonne part de responsabilités. Alors que ce pays est une terre de migrations depuis 1945, chaque sondage d’opinion vient inexorablement confirmer le précédent. A l’Eurovision de l’allergie à celui venu d’ailleurs, la Belgique est toujours imperturbablement dans le « top 5 ». <br />
Mal informés, imbibés de bien des bobards, nombre de belges, lorsqu’on leur parle de « migrants », mot fourre-tout s’il en est, confondent tout: demandeurs d’asile fuyant la mort, réfugiés économiques, immigration ordinaire (regroupement familial) et même jusqu'aux belges de 3ème génération.<br />
La Belgique est comme tétanisée, en désarroi étatique, basculant entre l’hystérie collective (les nauséeux forums Facebook) et le syndrome Ponce Pilate. Comme si l’orage allait passer. (alors que les analystes prévoient une crise de plusieurs années, sinon bien davantage).<br />
Pourtant, les textes fondateurs du droit d’asile sont clairs. L’asile est un droit. On est demandeur d’asile où on ne l’est pas. Point à la ligne. <br />
Les yazidis, les baha’is , les assyriens, les juifs, les arméniens, les turcomans qui fuient le Daesh n’ont évidemment pas à être jaugés à l’aune de quotas, comme de quelconques marchandises. Car ils étaient en danger de mort.<br />
<b><br />La légende urbaine du conducteur de bus</b><br />
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Or, le discours public de nombre de nos politiques fait prévaloir le doute sur le bien fondé des demandes d’asile des syriens, des irakiens, des afghans, des somaliens ou des russes (eh,oui). (le gros du flux actuel). C’est l’ère du soupçon vis à vis de tout qui fuit les guerres ou la dictature de son pays. Et le belge oscille sans cesse entre la compassion (les camions de l’asphyxie ou les bateaux de noyés) et le soupçon. <br />
Celui qui raconte massacres, tortures, viols, est-il vraiment un réfugié politique ou ne serait-ce pas un simple menteur? Bref, est-il victime ou coupable? Un homme à secourir où à surveiller? <br />
C’est généralement pourtant assez clair: celui qui vient encore d’un pays des Balkans en 2015 en se présentant comme demandeur d’asile n’est plus crédible: c’est clairement un réfugié économique dont le dossier sera rejeté.<br />
Dans les textes fondateurs du droit d’asile, celui qui fuit son pays a droit a un statut vraiment spécifique: on doit le distinguer tout à la fois de l’indigent (SDF, ce genre) et de l’immigré lambda.<br />
Double phénomène: d’une part, la politique de l’asile est de plus en plus confondue avec celle de l’immigration; d’autre part, l’asile est entré davantage dans la sphère des guichets de l’action sociale. Avec son incroyable lot de légendes urbaines pour réseaux sociaux.<br />
Ainsi de ce conducteur de bus flamand qui s’est mis à faire le buzz sur Facebook avec un post délirant affirmant que les demandeurs d’asile recevraient un logement gratuit, de la nourriture et des vêtements gratuits ainsi que près de 40 euros par jour. <br />
Il a fallu un contre-post du Secrétaire d’Etat N-VA Theo Francken himself pour freiner la rumeur: « Les demandeurs d’asile ne reçoivent pas d’argent, a-t-il dû repréciser. Ce sont les centres d’accueil qui reçoivent en effet un budget de Fedasil pour payer les factures demandées. Cet argent va donc aux centres et jamais dans les mains des demandeurs d’asile. »(l’aide sociale financière est remplacée depuis 2001 par une aide matérielle aux structures d’accueil).<br />
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<b>Maggie la butée</b><br />
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C’est qu’il fait plutôt le job, le secrétaire d’État N-VA à l'Asile et aux Migrations, ouvrant sans cesse de nouvelles places pour les demandeurs (on en est à 28.200 prévues) , mobilisant des tentes « plutôt que de laisser quelqu’un dormir dehors », faisant appel au privé, réfléchissant à des solutions multiples. <br />
Tous ne l’admettront pas rue de la Loi, mais c’est plutôt la surprise du chef pour nombre de ceux qui avaient jugé et diabolisé vite fait le populaire bourgmestre de Lubbeek. Qui avait d’ailleurs vraiment très mal vécu, à ses débuts, le fait d’être accusé de racisme. Dans l’opposition, Theo Francken s’était plutôt profilé jadis comme celui qui trouvait qu'il y avait par trop d’immigration passive, que les lois du Royaume (sa seconde grande spécialité de l’époque était la critique monarchique) étaient trop souples, etc… <br />
En fait, Theo Francken, dans cette crise de l’accueil, a assurément marqué des points et perdu des points. Il en a gagné face à l'opinion publique belge, francophone et flamande. Nombre de gens qui ne l'aimaient pas trop (les syndicats du secteur, la gauche du Nord et du Sud, les médias francophones ..) sont surpris. Et il en a perdu sans doute un peu face a son nouvel électorat N-VA. « Dans ma région, j’ai cannibalisé le Vlaams Belang , se plait parfois à dire l’homme qui, en cas de fusion des communes, pourrait bien devenir un jour bourgmestre de Louvain. Et rêve, à ses heures, de voir le Belang « sans plus aucun élu au Parlement . « <br />
Pour ceux-là, Theo Francken c’est la surprise de découvrir que le « hardliner » de jadis se comporte, maintenant qu'il est au pouvoir, d'une manière très « soft », plus humaine sur les dossiers. Par rapport à la politique butée, fermée, têtue de Maggie De Block (OpenVLD) c’est assurément un monde de différences, même si la ligne politique reste aussi ferme. <br />
Plus question par exemple d’expulser les réfugiés bien établis, les étudiants aux études s’ils sont bien intégrés, parlent la langue de la région…Exit les dossiers émotionnels du type Pawais Sangari (expulsé en 2012 vers Kaboul), Scott Manyo (un jeune Camerounais) ou Narid Sharifi, le jeune plombier afghan si médiatisé par l’index vers le bas de Maggie De Block.. <br />
Principal problème de l’homme Francken: son compte Twitter, ou le Secrétaire d’Etat déclenche récurremment, en Flandre, nombre de polémiques médiatiques. (blocage d’un journaliste de Knack, critique d’une « Une » du Morgen…).<br />
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<b>Le bon flic et le mauvais flic</b><br />
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Bref, Francken, c’est plutôt le rôle du « bon flic » de la N-VA. Et Bart De Wever s’est donc chargé de l’autre rôle classique du polar: celui du « mauvais flic ».<br />
En envoyant un message touchant précisément au coeur de ce que nous évoquions ci-dessus: l’entrée du demandeur d’asile dans la sphère de la politique sociale. De Wever a souhaité un « statut spécial pour les réfugiés reconnus » en manière telle qu’ils n’aient pas un certain nombre de droits, faute de quoi « les gens qui ont contribué toute leur vie au système » ne comprendraient pas). Analyse universelle: c’est là un statut que le président de la N-VA sait parfaitement impossible, illégale, impraticable. <br />
C'est du populisme pur jus: De Wever joue clairement sur les émotions irrationnelles des gens concernant l'immigration et les demandeurs d’asile. C’est aussi clairement une attaque de la N-VA contre l’Europe.<br />
Mine de rien, De Wever a mis ainsi à la sauce la « préférence nationale », cette formule du Front National exprimant la volonté de refuser des aides sociales à des personnes qui n'auraient pas la nationalité du pays. « Ce que les politologues nomme le chauvinisme du bien-être (Welfare Chauvinism) : oui à des droits sociaux, mais seulement pour « nos » (vrais) nationaux « , confirme Pascal Delwit.<br />
C’est d’ailleurs vachement culotté: le président de la N-VA a un ministre N-VA de la Défense Nationale, Steven Vandeput, qui a envoyé des F-16 bombarder l’Irak, et affirme pourtant que ceux qui fuient l’Etat Islamique le feraient juste pour des allocations sociales… Gonflé,on vous dit.<br />
Certes, De Wever veille-t-il ainsi, comme souvent, à préserver l’électorat qui a quitté le Vlaamse Belang pour un parti démocratique.. <br />
Mais on peut penser tout aussi bien que De Wever aurait dit kif la même chose si le Vlaamse Belang avait disparu de la carte politique.<br />
Une des forces de De Wever c’est évidemment d’avoir un sens aigu du timing politique mais aussi de bien capter le « grondstroom » de la Flandre, ce mot presque intraduisible (« forces telluriques », « climat souterrain », ce genre) pour les francophones.<br />
Le coup politique de Bart De Wever, c’est que ses propos infaisables, volontairement bidons, peuvent être « vus » (on souligne le mot) au Nord comme une solution potentielle « raisonnable » à une préoccupation émotionnelle (« l’invasion ») pour lequel aucun autre politique n’avait l'air d’avoir en poche une quelconque solution. Le bourgmestre N-VA d’Anvers se distingue avec cette proposition/communication des autres hommes politiques flamands et les prend tous de vitesse.<br />
Fait peut-être encore plus marquant que les propos de De Wever: la réaction de Gwendolyn Rutten, présidente de l’OpenVLD, pas précisément portée à droite-droite. Mais qui, avec une belle part de pure com’ également, a plutôt suivi et embrayé sur De Wever, fut-ce de manière plus nuancée. Elle ne l'aurait assurément pas fait si elle considérait que c’était là du « racisme’ » .Ou si elle avait considéré que c’était là une pure manoeuvre de De Wever pour conserver l’électoratdu Belang.(ni elle, ni l’Opne VLD ne veulent être associés avec l'un ou avec l’autre)<br />
Le constat est flagrant: la « préférence nationale » n’est pas que portée par le solde du Belang et une partie de la N-VA, mais aussi par une partie de l’OpenVLD, du CD&V et peut être même, marginalement, du sp.a…<br />
Bart De Wever, on ne le soulignera jamais assez, a deux modèles: le « modèle allemand » lorsque ça l’arrange (pas question du combat de Merkel, alors que la Flandre va connaître le même vieillissement démographique: un tiers des flamands aura bientôt plus de 60 ans) et David Cameron, l’actuel leader des conservateurs britanniques. A qui il a emprunté bien des idées (caméras dans la ville, lutte contre la drogue ou la pornographie sur le net).<br />
Plus important: les élus européens de la N-VA font désormais partie, auParlement Européen, du « Groupe des Conservateurs et Réformistes » (ECR), fondé en 2009 par le parti conservateur britannique et regroupant un ensemble de partis de droite parfois populistes et nationalistes. <br />
On y trouve entre autres le parti des « Vrais Finlandais » ou l’important « Parti du Peuple Danois ». Or, trois des quatre pays nordiques – Danemark, Finlande et Norvège – sont aujourd’hui gouvernés ou menés par des partis de droite, une grande première depuis 1945. <br />
L’exception, c’est la Suède ou, autre fait notable, on a importé le « cordon sanitaire » à la belge: droite et gauche y ont signé un pacte de non-agression qui s’étend jusqu’en 2022 (deux législatures) afin de neutraliser le parti populiste des Démocrates suédois (SD)<br />
Il ne faut donc pas s’étonner si la #Suédoise vire aujourd’hui à la #Danoise, surtout pour ce qui est de l’asile et l’immigration.<br />
C’est fou ce que les ténors de la N-VA, tout comme ceux de l’OpenVLD, font subitement référence aux premières décisions du fragile nouveau gouvernement minoritaire danois, le Premier Ministre libéral Rasmussen étant juste soutenu de l’extérieur par Le Parti du Peuple danois . Un parti assez xénophobe qui , dans la foulée de l’attentat de Copenhague et dans un contexte de crispations autour des questions d'immigration et d’intégration, a fortement progressé aux élections de juin. Pour soutenir le gouvernement, le Parti du peuple danois a ainsi d’abord exigé la réintroduction du contrôle des frontières du Danemark, réclamé « des règles d’asile plus strictes et plus d’exigences pour les immigrés »: « Si tu viens au Danemark, tu dois travailler », proclamaient les affiches de ce parti lors des dernières élections.<br />
Ce n’est pas une première: ce parti avait déjà monnayé son soutien aux gouvernements de droite minoritaires successifs en échange, à chaque fois, de l'adoption de mesures draconiennes en matière d’immigration.<br />
Cette fois, c’est la réduction de moitié des allocations aux demandeurs d’asile danois qui plait tant à la N-VA et à Gwendolyn Rutten. Tout comme la prime versée à ceux qui parlent suffisamment bien le danois (en version N-VA, entendez le flamand).<br />
Il n’y a qu’un léger hic: dans leurs interventions, les ténors N-VA ou OpenVLD se gardent bien de donner les montants encore octroyés au Danemark, Etat-Providence qui entend bien le rester.<br />
Pour un célibataire demandeur d’asile, c’est 797€ par mois.<br />
Pour un couple avec deux enfants, c’est 2.229€.<br />
Chez nous, l’allocation hebdomadaire du demandeur d’asile accueilli chez Fedasil est de 7,40 € par semaine.<br />
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Michel HENRIONMichelhttp://www.blogger.com/profile/17837963832802665438noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-1360292263890595870.post-9926971209992194712015-09-07T05:29:00.002-07:002015-09-07T05:32:19.273-07:00 Le taxshift a-t-il vraiment le physique de l’emploi? (MBelgique Hebdo du 7/8/15)Dans le débat politique belge, il est aujourd’hui un terme sinistré, démodé, quasi tabou: le mot « travail ». Remplacé dans tous les discours par le mot « emploi ». <br />
Or, le travail, c’est bien plus que de l’emploi. Le matin, le belge se lève évidemment « pour aller au travail »: pas pour se rendre à l’emploi.<br />
Et chacun d’entre nous peut vivre tantôt un travail valorisant, épanouissant, intéressant ou, tout au contraire se sentir exploité, «comme un « moins que rien », bref ce que les sociologues appellent un brin doctement du « travail sans qualités ».<br />
Ce n’est pas qu’une banale guérilla de vocabulaire: en privilégiant le mot « emploi », tous nos politiques font que le travail est devenu abstrait: l’essentiel désormais est qu’il rapporte juste un salaire.<br />
Comme l’a dit le sociologue Bernard Vasseur, « être sans emploi », ça signifie être privé de ressources, de salaire et donc de possibilité de consommer. <i>« Etre sans travail », c’est ne plus se sentir utile, être très vite privé de repères, ne plus pouvoir « apporter sa pierre », ne plus recevoir et ne plus transmettre ».</i><br />
Créer de l’emploi, pour les politiques, c’est désormais juste mettre sur le marché des objectifs froids à remplir.<br />
La jeune génération en panne de boulot a bien de la chance si on lui trouve un emploi quelconque et un salaire tout aussi quelconque: il lui suffira d’aller chez Aldi ou Lidl acheter quelques menus plaisirs-gadgets à quelques euros pour se donner l’illusion du bonheur. <br />
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<b>« Jobs, jobs,jobs »</b><br />
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Cela fait des lustres que les promesses électorales tant de la gauche que de la droite rivalisent ainsi à coups de promesses d’emplois.<br />
Jadis, les socialistes furent les premiers à se lancer dans ce jeu hasardeux par la promesse irréaliste de « 100.000 emplois nouveaux » en une période de grande déglingue économique: il leur fallut des années pour faire oublier l’hasardeux et malencontreux slogan.<br />
Le flamboyant Guy Verhofstadt, oublieux de la leçon, en remit lui une couche en osant doubler la mise à carrément 200.000 emplois. mais c’était l’époque ou l’homme avait la baraka: servi par de formidables années de conjoncture économique et quelques menus artifices statistiques, l’engagement ne fut pas démenti.<br />
Aujourd’hui, c’est au tour de la #Suédoise d’y aller d’un pari risqué sur la création d’emplois. «Jobs, jobs et jobs», a matraqué la com’ du Premier Ministre, s’appuyant sur l’exécution d’un point fort de l’accord gouvernemental: la réduction des cotisations patronales de 33 à 25 %, censée être, selon Charles Michel, un « moteur pour l’emploi ».<br />
On connaît la controverse: si tous les partis étaient en gros d’accord pour baisser les charges sur le travail (le taux de 33% étant l’un des plus élevés en Europe) la recette variait. D’aucuns ont toujours préféré des opérations ciblées: par exemple moins de charges pour les bas salaires ou le travail de nuit, ce genre. Défaut: pour nombre d’employeurs, le bénéfice était jugé trop peu visualisé. Et le taux d’emploi des bas salaires, lors de mesures précédentes, n’a pas vraiment explosé.<br />
D’aucuns encore souhaitaient conditionner une telle baisse des charges à des engagements fermes des milieux patronaux. Bref, contraindre à embaucher un minimum.<br />
Résultat des courses: la #Suédoise a choisi de changer, là, la structure fiscale sur le travail de façon inconditionnelle. On répète bien: inconditionnelle. <br />
Une mesure linéaire comme on n’en a plus vu depuis les réformes fiscales d’antan. <br />
Message politique: le coût du travail en Belgique est désormais plus bas. Un signal fort qu’aucun agent économique ne peut cette fois ignorer.<br />
Comment les entreprises vont-elles redistribuer cet effet là: vont-elles augmenter les bénéfices des actionnaires -comme le pensent les syndicats- ou, comme promis par le gouvernement, créer de l’emploi?<br />
Bref, les employeurs vont-ils bouger? A la N-VA, dont le poids fut lourd dans la négociation, (ben oui, ça pèse 33 sièges sur 88) on est d’ailleurs plus que prudent: « Nous avons fait le premier pas vers les employeurs, j’aimerais qu’ils fassent le deuxième en créant de l’emploi » a lancé lourdement le Vice-Premier ministre Jan Jambon.<br />
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<b>La maladresse de Van Overtveldt</b><br />
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Une invitation à bouger qui risque d’être contrariée par la maladresse - peu relevée jusqu’ici- d’un autre ministre N-VA, à savoir le ministre des Finances Johan Van Overtveldt. <br />
Qui s’est empressé, pour rassurer l’électeur N-VA (qui, lui aussi, va évidemment financer ces baisses de charges) de poser un inattendu veto. <br />
« Je suis contre de nouvelles discussions à propos d’un futur autre tax-shift » a-t-il aussitôt verrouillé, présentant la mesure gouvernementale comme un one-shot. <br />
Comment dire? Pour nombre d’économistes, les effets retour d’une mesure fiscale sont d’autant plus forts s’ils laissent présager qu’il ne s’agit que d’une première étape. <br />
Genre: on est déterminés, si c’est possible, si le budget le permet, à persévérer et à recommencer au plus tôt. <br />
Bref, si on entend envoyer un « signal fort », on a intérêt à capitaliser sur celui-ci. Un comble pour la coalition #Suédoise: elle semble ignorer cette stratégie progressive qui a pourtant été menée dans les pays nordiques.<br />
L’équation du taxshift fonctionnera-t-elle pour l’emploi? La réponse est sans doute en large partie ailleurs: entendez dans la situation économique. Le gouvernement Di Rupo a dû se débrouiller avec une conjoncture déprimante: la #Suédoise pourrait avoir plus de bol. La baraka, en politique, compte plus que tous les plans stratégiques. Le secteur de l’intérim donne des signes encourageants: et les perspectives de croissance pourraient être revues à la hausse.<br />
A défaut, en cas de flop, ce sera pour le moins difficile à la majorité d’expliquer aux électeurs que ce qu’ils ont financé, que ce qui va aussi réduire les moyens de la Sécurité Sociale, que ce qui va toucher nombre de pensionnés, ne donne que pouic. Ou à peu près. <br />
Le libéral Thierry Afschrift , expert fiscal s’il en est est n’y est pas allé de main-morte dans ses critiques sur Twitter: «6 milliards d'impôts en plus que sous Di Rupo. Pluie de nouvelles taxes. Aucune réduction des dépenses publiques. Rage taxatoire.Le Tax shift une grande réforme fiscale? Les 7,2 milliards, ça fait à peine 4% du budget ».<br />
<b><br />Les vieilles recettes à la belge</b><br />
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Car un autre élément frappant de de taxshift (imprécis sur bien des points de son application) c’est tout de même qu’il a été mitonné sur base de vieilles recettes. Accises sur le tabac et l’alcool, diesel, TVA, etc : ce sont là des mesures cuites et recuites depuis trente ans.<br />
Pas le moindre trace, par exemple, d’une avancée vers la globalisation des revenus, que la Belgique a pourtant connue, eh oui, jusque dans les années ’80. <br />
Pour rappel, la globalisation des revenus, née en 1962, fut abandonnée au profit du précompte mobilier libératoire. Pour comprendre pourquoi, il convient de passer par un petit retour historique: il s’agissait à l’époque de gérer au mieux la fuite des capitaux belges vers des paradis fiscaux pas forcément lointains.<br />
Aujourd’hui, à l’heure de l’Euro et surtout de la transparence fiscale entre états, il n’y a de fait plus aucune solide raison technique de taxer différemment revenus du travail et revenus du capital. Ce sont les revenus globaux qui devraient à nouveau être taxés selon le barème progressif de l’IPP.<br />
Comme le dit l’économiste libéral Bruno Colmant: « L’exercice sera délicat mais il est incontournable : les alignements des paramètres macro-économiques exigent de repenser les solidarités. Bien sûr, modifier la fiscalité suscitera des mécontentements. Mais la situation des dettes publiques est d'une telle gravité qu'aucune solution n'est à trouver dans la répétition de scénarios ou le vain espoir de croire pouvoir échapper à de nouvelles réalités fiscales. »<br />
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La rentrée sociale s’annonce en tout cas animée. Les syndicats, qui souffrent (la stratégie ACV-CSC de tabler sur le CD&V apparait comme un échec) ne manqueront pas de mettre en avant qu’après le saut d’index pour les employeurs, le taxshift bénéficie surtout aux entreprises par la réduction des cotisations sociales patronales. (en veillant à ne pas abaisser parallèlement l’autre facteur que sont les cotisations personnelles).<br />
Et le CD&V peut continuer longtemps dans son style « Retenez-moi ou je fais un malheur », ça ne perturbe d’évidence ni Bart De Wever ni les libéraux. Sans la présence du CDH (présent sous les coalitions Martens-Gol des années ’80) ce gouvernement assume d’ailleurs clairement sa marque .<br />
C’est d’ailleurs, mine de rien, une nouveauté: jusqu’ici il n’y avait pas grand monde en Belgique pour revendiquer ainsi le label de »droite » ou de « conservateur ». « C’est un gouvernement plus marqué, un gouvernement de droite » relevait l’autre matin le politologue Jean Faniel, directeur du CRISP. <br />
Et qui, pour l’heure, tient plutôt la route. En s’imaginant souvent que la politique est la version sophistiquée de la communication.<br />
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Michel HENRIONMichelhttp://www.blogger.com/profile/17837963832802665438noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-1360292263890595870.post-15097144952620394672015-08-10T09:46:00.000-07:002015-08-10T09:51:35.766-07:00Vers la naissance d’un parti musulman modéré? (MBelgique Hebdo 03/07/15)<table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: right; text-align: right;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="http://2.bp.blogspot.com/-18F-pKT6J1k/VcjU0fTyu5I/AAAAAAAABIs/umyruFCsSHI/s1600/images-1.jpg" imageanchor="1" style="clear: right; margin-bottom: 1em; margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="400" src="http://2.bp.blogspot.com/-18F-pKT6J1k/VcjU0fTyu5I/AAAAAAAABIs/umyruFCsSHI/s400/images-1.jpg" width="288" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Les 18.536 voix d'Emir Kir:pas que du vote ethnique</td></tr>
</tbody></table>
La phrase est péremptoire. « Vous verrez, nous prédit ce fin connaisseur de la diversité, c’est pour moi une quasi certitude: on va assister un de ces jours à la naissance, à Bruxelles, d’un parti musulman modéré ». Relisez le dernier mot, il est important: « modéré ». Car ceux qui y pensent plus qu’en se rasant le matin sont, cette fois, tout sauf des fous d’un Dieu. Juste des musulmans qui entendent affirmer une volonté de se débarrasser d’une image d’ « assistés », ou qui n’en peuvent plus d’un climat difficile, à leurs yeux souvent fait d’hostilité ouverte. Et ce ne sont pas les derniers événements tragiques de Tunisie qui vont rasséréner un climat ou l’on assimile en permanence l’Islam au terrorisme d’une frange du monde musulman: les salafistes djihadistes.<br />
Résultat: un climat lourdingue, un contexte ou le fossé entre belges et nouveaux belges se creuse sur fond de xénophobie. Sans parler des discriminations à l’embauche, du chômage massif ou-simplement- du respect de ces communautés, ce qui est pour le moins différent du communautarisme. <br />
D’ou le ralbol d’un certain nombre de musulmans issus souvent du petit monde associatif musulman ou de milieux très dynamiques. On retrouve, par exemple ( à titre individuel), parmi ceux-ci des plus ou moins actifs ou proches de l’Association Belge des Professionnels Musulmans, qui se consacre « au développement de l’esprit d’entreprise et à une meilleure accessibilité à l’emploi pour les populations issues de la diversité. » Une association connue pour la vulgarisation, auprès de nos politiques, de la « Finance Islamique » ou par sa journée Déclic, initiative née du constat de l’important taux d’échec des jeunes issus des quartiers populaires.<br />
On en retrouve d’autres au sein de l’influent réseau Emrid, » pour qui la religion musulmane représente une thématique contemporaine majeure qui nécessite l’apport urgent de clés de compréhension ». Bref, plutôt du lobby parfois haut de gamme.<br />
On en retrouve encore d’autres dans certains partis ou mouvements politiques, parfois mal à l’aise en interne.<br />
C’est clairement le cas au cdh ou Benoît Lutgen <br />
En tout cas, rien à voir avec le mini-parti fondamentaliste Islam, dont la disparition ne peinerait d’évidence pas nombre de ces musulmans plutôt modernes.<br />
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<b>Le parti Islam: un coup de main à la peur…</b><br />
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Toujours prêter garde aux chiffres électoraux: spectaculairement apparu aux élections communales de 2012 (un élu à Anderlecht, l’autre à Molenbeek), un sondage de mars 2015 accordait toujours et encore 3,1% des intentions de vote dans les 19 communes à la formation Islam de Redouane Ahrouch, l’homme qui ne serre pas la main aux femmes. (et ne présentait aux dernières communales que des listes d’un seul candidat, histoire d’échapper à la mixité légale imposée dès la deuxième place sur une liste électorale).<br />
Davantage d’intentions de vote pour Islam que pour le Parti Populaire de Modrikammen et ce malgré d’incroyables casseroles, la plus rocambolesque étant d’évidence le très momentané ralliement en 2013 de l’ineffable Laurent Louis (désormais inéligible pendant six ans), celui-ci s’emparant même de la Présidence en excluant le chiite Ahrouch dans un pittoresque putsch-vaudeville des Mille et une Nuits.<br />
Si, à Molenbeek, Lhoucine Aït Jeddig (élu avec 4,12% des voix en 2012) « ne dit pas, dit-on, que des conneries », son rôle reste extrêmement confidentiel tout comme celui de l’autre conseiller communal élu à Anderlecht qui, lui, est carrément quasi muet, Redouane Ahrouch (4,13% des voix en 2012) « préférant travailler sur le terrain ». Et tenter d’y propager son programme ubuesque faisant de la Belgique un Etat islamique sous la loi de la Charia, avec rétablissement parallèle de la peine de mort et évidemment pénalisation de tout avortement.<br />
Bref, de quoi donner un petit coup de main politique à tous ceux qui surfent précisément sur la peur de l’Islam, cette religion dont l’on fait ce que l’on veut…<br />
Parfois, ce sont des bourgmestres eux-mêmes qui contribuent, peut-être à l’insu de leur plein gré, à la montée d’un climat détestable. Ainsi, a-t-on vu, il y a peu, le bourgmestre cdh de Berchem St Agathe, Joël Riguelle - connu pour n’être pas précisément, disons, le plus ouvert à l’Islam- prendre bizarrement l’initiative, qui se voulait aimable, de faire barrer par la police une petite rue de sa commune. Histoire de permettre aux musulmans, victimes de la petitesse d’une mosquée en début de Ramadan, d’y prier en pleine rue. Conséquence: la vidéo de la pratique donna lieu à un buzz souvent xénophobe. Alors que la plus élémentaire logique eût été, face à cette situation, que le bourgmestre prête un local communal suffisamment grand pour permettre la pratique religieuse.<br />
« Il faudrait d’abord commencer par construire de vraies mosquées pour les musulmans qui sont des citoyens comme les autres. Ils ne peuvent plus se satisfaire de prier dans des garages, des caves, des maisons aménagées. Il ne faut pas déranger les non-musulmans, avec ces pratiques. Par contre, si l’État ne fait toujours rien, cela risque de se reproduire » a commenté Noureddine Smaili, président de l’Exécutif des Musulmans de Belgique<br />
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<b>Le kaléidoscope musulman</b><br />
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La réalité est qu’on vit, à Bruxelles, avec un kaléidoscope musulman. <br />
« Quand vous parlez avec des électeurs issus de l’immigration, ils ont quasi exactement les mêmes préoccupations que les belges de souche » relève cet élu molenbeekois. « Le vote communautaire, du moins chez les belges d’origine marocaine, n’existe quasi plus: c’est fini le temps ou il suffisait de paraître: en période électorale, c’est un examen à chaque coin de rue, avec des sujets comme l’emploi, la discrimination à l’embauche d’abord. D’ailleurs, tous ceux qui tiennent ou ont tenu des discours très communautaires en prennent désormais un coup ».<br />
Si la communauté turque continue, elle, à voter davantage massivement, cela mérite aussi plus qu‘une nuance:les 18.536 voix en 2014 du bourgmestre de St Josse Emir Kir ne sont pas que du vote ethnique.<br />
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Le fossé est clair: il y a toujours une difficulté, en Belgique et à Bruxelles plus particulièrement, d’accepter la diversité, et cela vaut aussi bien évidemment pour les belges d’origine congolaise.<br />
Et l’arrivée rue de la Loi de la N-VA n’a pas aidé. « On a beau leur mettre sous les yeux tous les rapports officiels positifs sur l’immigration, les nationalistes n’en tiennent aucun compte et entretiennent un climat négatif» s’exclame un parlementaire PS. <br />
Un député Ecolo remarque quant à lui: « Avez-vous fait déjà vraiment attention à la représentation du MR à la Chambre? Pas un seul élu issu de l’immigration! Je n’aime pas cette expression, mais que des « blancs « ! Et l’on s’étonne que certains se sentent peu ou mal représentés? »<br />
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<b>L’optique psy</b><br />
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Mais, question partis, c’est au CDH que la situation est la plus agitée depuis l’affaire Mahinur Ozdemir -jadis sponsorisée par Joelle Milquet- et son exclusion illico presto du parti par Benoît Lutgen dans le dossier du génocide arménien, devenu, mine de rien, bien plus enjeu politique que débat de fond. <br />
Benoît Lutgen, pour avoir calculé ses risques comme président de parti, n’en a pas moins pris d’autres. Notamment le fait que la parlementaire bruxelloise Mahinur Ozdemir devienne une « martyre » (on ne s’en fait pas trop pour elle: d’ici 2019, la Turquie d’Erdogan pourra lui offrir bien des reconversions)<br />
Notamment le fait que, à tort où à raison, la population bruxelloise d’origine turque se sent pour l’heure quelque peu stigmatisée. « C’est l’aspect du dossier que nul n’évoque jamais, constate ce connaisseur de la diversité. Mine de rien, des politiques belges précisent bien aux belgo-turcs de Belgique qu’ils n’ont rien à voir avec le génocide d’antan ;mais en oubliant qu’ils descendent de leurs aïeuls. Qu’il y a toujours une mémoire familiale. Bref, qu’on leur demande de considérer leurs aïeuls comme des génocidaires, une dimension psychologique que d’autres pays ont mieux comprise et gérée ». C’est en tout cas une difficulté de plus pour le « vivre ensemble » et pour certains élus.<br />
Le cdh Ahmed El Khanouss, à Molenbeek, pour avoir tenté le grand écart ("Que le massacre des Arméniens doive être ou non appelé un génocide ? Je m’en fous ! Si on me dit de dire que c’est un génocide, je le dirai, je n’ai aucun problème avec cela! ») et publié une page internet enflammée à la gloire de la Turquie d’Erdogan, s’est ainsi d’évidence « carbonisé » auprès du cdh. Et ses dons au karaté (il fut champion de Belgique) n’y changeront rien: la ligne Lutgen, qui entend faire s’évanouir la fracture entre le profil électoral wallon, plus centre-droit,et le profil bruxellois, plus immigré, du cdh (qui pénaliserait les sociaux-chrétiens wallons), l’a mis au tapis.<br />
Rien d’étonnant donc si, dans tout le petit monde associatif musulman, nombreux sont ceux qui le verraient bien lancer l’aventure d’un nouveau parti musulman modéré. <br />
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<b>La stratégie de Lutgen, le déclin de Milquet</b><br />
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Ce n’est pas vraiment par hasard si le dénommé Ahmed El Khanouss a réuni autour de lui il y a peu le ban et l’arrière-ban des musulmans cdh de la Région bruxelloise. Inquiets par ailleurs du déclin de la « ligne Milquet », lequel ferait s’évanouir l’électorat musulman du cdh. De quoi faire penser que l’éventuel parti des musulmans modérés pourrait bien d’abord se constituer autour des musulmans issus du cdh. Et parfois plus conservateurs (notamment par leur homophobie).<br />
« Ne vous y trompez pas, confie-t-on pour conclure, avec ou sans lui, il ne faudrait pas beaucoup d’élus ou de personnalités connues pour y arriver « . <br />
Le risque est qu’un tel parti , s’il fédérait des musulmans d’origines diverses, pourrait brasser large à l’échelle régionale et entérinerait le communautarisme (« Je vote musulman »)<br />
Le chant des sirènes, c’est vieux comme le monde: et souvent, ça fonctionne.<br />
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Michel HENRION<br />
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.Michelhttp://www.blogger.com/profile/17837963832802665438noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-1360292263890595870.post-18177454301342282772015-07-01T10:32:00.001-07:002015-07-02T01:22:54.433-07:00PTB et MR se rejoignent pour prendre le PS en tenaille (MBelgiqueHebdo du 19/6/15)<table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: right; margin-left: 1em; text-align: right;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="http://1.bp.blogspot.com/-4iRtJqWBnZI/VZQjWFSnADI/AAAAAAAABIY/OCrNsxBlM64/s1600/ktv1XJBW.jpg" imageanchor="1" style="clear: right; margin-bottom: 1em; margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="320" src="http://1.bp.blogspot.com/-4iRtJqWBnZI/VZQjWFSnADI/AAAAAAAABIY/OCrNsxBlM64/s320/ktv1XJBW.jpg" width="320" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">David Pestieau, le vrai N°2 FR du PTB.</td></tr>
</tbody></table>
La sémantique politique a aussi ses modes. Pour l’heure, le mot-bateau tendance c’est « décomplexé ». Du côté de la N-VA et des partis libéraux, d’aucuns parlent volontiers d’une « droite décomplexée ». Qui, de fait, avec la #Suédoise, assume volontiers une vraie rupture de style et une toute autre manière de faire de la politique en Belgique.<br />
A gauche, l’expression est bizarrement utilisée tant par le social-démocrate PS français (J-C Cambadélis, Premier secrétaire, en a même fait un gimmick) que par… le PTB, son président national réinstallé Peter Mertens psalmodiant l’expression jusqu’à l’incantation. Décomplexé de quoi? De quel complexe psy? On ne sait pas trop: mais la formule est dans l’air du temps médiapolitique. Et vient bien à point à un parti qui a curieusement pleinement fait sienne la réplique-culte de feu l’acteur Charles Denner dans « L’aventure, c’est l’aventure »: « La politique, c’est du show-business ».<br />
Car le PTB, l'une des rares organisations marxistes-léninistes d'origine maoiste à avoir survécu à tous les bouleversements de l'histoire depuis les années ’60, a plus que jamais une volonté frappante: celle d’exceller dans la communication politique. Une stratégie externe très délibérée, très calculée, décidée il y a bien des années déjà, appliquée depuis avec minutie. La tactique externe érigée, comme l’a écrit en son temps un des stratèges du mouvement, en « art politique ». <br />
On en a encore eu la démonstration, l’autre week end, au neuvième Congrès du PTB -PvdA. Le premier depuis …sept ans. (la norme est peu prenante: un congrès tous les cinq ans). Qui a proclamé médiatiquement avoir réélu son président, Peter Mertens, par 93,9% des voix. Ce qui, en com’, fait apparemment très démocratique, genre suffrage direct des membres. Le léger hic, c’est que, en réalité, c’est toujours le Comité National -soit les vieux de la vieille entre eux- qui propose le nom du Président, lequel est ensuite juste avalisé par le vote des délégués. Bref, c’est pas demain la veille qu’une proposition contraire à celle de l’appareil y serait adoptée.« C’est la démocratie du consensus! », comme nous le dit Raoul Hedebouw. Bref, pas une structure pas encore vraiment décomplexée.<br />
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<b>Le pétébé des Inconnus</b><br />
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Ne dites d’ailleurs jamais à un francophone lambda que Hedebouw n’est pas le président du PTB: il ne vous croirait pas. C’est que en Wallonie et à Bruxelles, on ignore quasi tout de Peter Mertens, l’anversois, dauphin de feu Ludo Martens, le père fondateur d’Amada (Alle Macht Aan De Arbeiders: Tout le Pouvoir aux Ouvriers) et ensuite du PTB/PVDA. Qui s’opposaient, à l’époque, tout à la fois à l'impérialisme américain et au "social-impérialisme" soviétique tout en appelant à renforcer l’OTAN. Si. <br />
Tout au plus certains connaissent-ils Peter Mertens comme l’auteur de « Comment osent-ils »?, grand best-seller de l’édition en Flandre et traduit en français.<br />
A l’inverse, ne parlez jamais à un néerlandophone lambda de Raoul Hedebouw: seuls les flamands qui suivent la politique et les travaux parlementaires de près le connaissent. En Flandre, dès qu’une caméra s’intéresse au PTB-PvdA, c’est Peter Mertens qui débarque, même s’il n’est pas parlementaire.<br />
Cette incarnation très différenciée est délibérée: de chaque côté de la frontière linguistique, le but était de personnaliser fortement le PTB, notamment dans les relations avec la presse et les médias. Le fiston du séminariste flamand venu éduquer la classe ouvrière wallonne maîtrise à merveille tous les codes de com’, jusqu’à fréquenter le très patronal Cercle de Lorraine ou se faire applaudir par un public plutôt huppé à une remise de Lobby Awards. Jusqu’à être très conservateur sur les questions de société lorsqu’il prend le pouls d’une certaine opinion publique. (Michèle Martin hébergée chez l’ex-juge Christian Panier « qui ne peut plus être candidat PTB ».<br />
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<b>Le très discret homme fort</b><br />
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Raoul Hedebouw c’est le type qui se la joue sympa et qui a patiemment tissé un fort réseau dans les médias, ou certains acteurs se transforment même parfois en sympathisants.<br />
Comme le note un membre du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel, cela commence à parfois poser question.<br />
« Pourquoi, dit-il, une telle présence de l’extrême-gauche? La droite extrême du Parti Populaire n’est pas ma tasse de thé mais cette formation a également un élu à la Chambre et sa présence est, elle, totalement congrue. Pourquoi Hedebouw est-il à ce point mis en avant avec 30.000 voix de plus que Modrikamen? » (ndlr: 132.943 voix PTB contre 102.581 au PP)<br />
Pourtant, n’hésitez pas à relever devant le simple porte-parole qu’est Raoul Hedebouw que, assez discrètement, le PTB s’est doté d’un vice-président francophone en la personne de David Pestieau, directeur du Centre d’Etudes et le véritable homme fort des coulisses francophones du PTB. Raoul Hedebouw n’en sera nullement complexé: il connaît, lui, les règles du jeu interne. <br />
Il n’est pas le N° 2 du parti mais il sait parfaitement jouer de son nouveau rôle de député fédéral, même si le parlementarisme est tout, sauf la tasse de thé de la doctrine PTB. Exemple récent: dès que le pétébiste a humé que le débat nucléaire entre l’Ecolo Jean-Marc Nollet le la ministre Marie-Christine Marghem commençait à passionner opinion et médias, l’homme s’est médiatiquement pointé dans une Commission qui ne le passionnait d’évidence guère jusque là…<br />
<b><br />Le jackpot du financement public</b><br />
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Grande conquête des élections de mai 2014, avec deux députés fédéraux, le PTB a, à son tour, touché le bingo du financement public des partis. « Autour du million d’euros », comme nous l’a confirmé Hedebouw lui-même. Avec, en Commission ad hoc, une sérieuse controverse: le PTB peut-il faire valoir, peut-il transformer les voix flamandes du PvdA en subsides sonnants et trébuchants? <br />
C’est tout le problème de ce parti, qui se veut national, mais se présente sous des labels différents au Nord (Partij voor de Aarbeid) et au Sud. (Parti du Travail de Belgique) Et ne met pas forcément en avant les mêmes points de son programme. Comme par exemple le point qui prône rien de moins que la refédéralisation de l’Enseignement, comme au bon vieux temps du Ministère de l’Education Nationale.<br />
Bref, le truc que même les micro-partis les plus belgicains hésiteraient à mettre sur papier, tant l’idée est saugrenue dans un Etat fédéraliste cautionné par la Monarchie. En Flandre, il faudrait d’ailleurs se lever tôt avant d’entendre Peter Mertens s’exprimer sur ce point: le PvdA fait plutôt peu référence au « sentiment belge » en Flandre.<br />
Par contre, le PTB a fait de la région liégeoise un de ses terrains d’action préférés: mais son programme belgicain a de quoi faire se retourner dans sa tombe feu André Renard.<br />
C’est l’une des critiques les moins courantes vis à vis du PTB mais comme le dit un syndicaliste wallon de premier plan: « Par son belgicisme forcené, dans quelle mesure ce parti ne contribue-t-il pas à la démoralisation du peuple wallon? « <br />
Avec ses deux députés fédéraux (très médiatiques), ses deux députés wallons (pas très actifs), ses deux bruxellois, (pas très visibles) le PTB a plutôt réussi son test électoral de mai 2014, (132.943 voix) surtout en se présentant sous une très momentanée étiquette d’ouverture: le label PTBGo. Le Go étant, le scrutin passé, vite oublié, les petits alliés faiseurs de voix (sans eux, le député Marco Van Hees n’aurait, dit-on, probablement pas été élu) étant vite renvoyés à leur destin. On vous épargne les micro-conflits qui passionnent tout le petit monde de l’ultra-gauche, mais le Comac (entendez le mouvement des jeunes du PTB) se méfiait par exemple comme de la peste du succès, dans les milieux étudiants, du dynamisme du PSL-LSP trotskiste.<br />
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<b>Pas d’élus parlementaires au Nord</b><br />
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Le grand problème stratégique des pétébistes, c’est que l’émergence est à deux vitesses. C’est un comble pour un parti créé jadis à Anvers, mais les résultats électoraux sont pour le moins très différents au Nord (118.333 voix en 2014 et pas d’élus) et au Sud (132.943 voix soit 5,5% ). Et ce malgré tous les efforts déployés par les marxistes, surtout à Anvers. A tel point que, faute de moyens, ils ont, du coup, négligé le reste de la Flandre.<br />
Mais la vraie explication est sans doute ailleurs. La clé de la montée du PTB en Wallonie est sociologique: comme l’a relevé le Cevipol (ULB), les électeurs du PTB sont majoritairement, et nettement, des « pessimistes ». Le PTB réalise ainsi ses meilleures performances parmi les demandeurs d’emploi et les bénéficiaires d’un revenu d’insertion (10,4 %) ainsi que chez les ouvriers (8,3 %). Hedebouw persuade davantage parmi les détenteurs d’un diplôme secondaire inférieur professionnel (9 %), secondaire supérieur professionnel (7,8 %) et primaire (7,4%)<br />
Un public-cible pour le PTB dont la com met sans cesse en avant un côté « parti anti-systême. » Or, en Flandre, la situation est pour le moins très différente: la toute puissante N-VA y cultive déjà elle-même ce même aspect anti-establishment, le solde du Vlaams Belang y ajoutant le racisme. <br />
Et ce n’est pas tout: à gauche les écolos flamands de Groen se montrent, eux aussi, volontiers anti-establishment, tout en développant un programme qui se veut positif. C’est donc Groen qui capte plutôt la sympathie des électeurs décus par les socialistes flamands jugés trop « blairistes » sous les présidences d’une Caroline Gennez ou celle, assez cata, d’un Bruno Tobback. On verra d’ici peu le ton que John Crombez, à qui on prête de grandes qualités, donnera à l’opposition d’un parti clairement social-démocrate. Le PTB se heurte en fait à deux freins en Flandre: contrairement à la Wallonie, on y perçoit davantage son profil marxiste et l’on y franchit moins vite le pas vers le « communisme marxiste-léniniste light ».<br />
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<b>Le PS pris en tenaille</b><br />
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C’est sans doute une bonne part d’explication aux problèmes du PS, pour la première fois critiqué sur deux fronts. Par le MR sur sa droite (qui développe l’image du PS « ringard » ou « archaïque », c’est selon) et par le PTB sur sa gauche (les « traîtres sociaux-démocrates »). Puisque les pétébistes sont grands amateurs de réseaux sociaux, qui se retweetent sans cesse les uns les autres, il suffit de remonter le fil des tweets de @RaoulHedebouw ou d’autres acteurs majeurs du parti. Les « méchants », ce sont aussi bien le gouvernement #Suédois que le PS, celui-ci étant clairement le plus visé. <br />
Cela évoque ce grand lecteur de Mazarin, ce manoeuvrier machiavélique de génie qu’était François Mitterrand. Qui avait, dans les années ’80, déstabilisé la droite française (RPR, UDF) en prêtant beaucoup d’attention au Front National. D’abord en appelant curieusement l'attention des responsables des chaînes télé de l’époque sur les manquements d’antenne dont Jean-Marie Le Pen aurait été la victime . Ensuite, en instaurant la proportionnelle et en faisant élire 35 députés du Front national pour affaiblir son ennemi principal. « La crise du PS c’est en partie cela, constate ce parlementaire socialiste. Deux camps théoriquement opposés s’allient désormais pour décrire le PS comme un parti atroce… Ce n’est pas pour rien si Charles Michel met en avant l’opposition PTB et si le PTB, à son congrès, met en avant les propos du Premier Ministre . L’électorat MR n’aime pas qu’on agite la loi de la rue chère au PTB, mais il y a parfois comme une alliance MR-PTB pour s’en prendre au PS . Si le PTB est à 10% en 2019, oubliez toute coalition de centre-gauche».<br />
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<b>La cuisine et le restaurant</b><br />
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Si on censurait les livres en Belgique- comme dans ces pays amis que furent le Laos, le Vietnam, l’Albanie, la Chine et Cuba- on ne doute pas que l’étude (1) assez polémique que le politologue Pascal Delwit a consacré l’an dernier au PTB aurait de bonnes chances d’être Anastasiée… Le politologue y expliquait patiemment, documents ou témoignages à l'appui, pourquoi les sympathisants et même les membres du PTB -qui fonctionnent à l'indignation et à la dénonciation des injustices- "n'ont pas une vraie idée de l'identité réelle du parti ou de la voie qu'il promeut ».Les recherches de Pascal Delwit débouchaient sur cette conclusion"qu'une double ligne était désormais opératoire au PTB : la ligne interne -la "cuisine"- où, dans l'entre-soi, l'avenir du marxisme-léninisme est débattu et rêvé, et une ligne externe -la "salle de restaurant"- ou le PTB se donne à voir comme "un gentil parti social-démocrate réformateur". Peu de Marx, Engels ou Lénine dans le propos, encore moins de Staline ou de Mao. Pour le PTB, constatait Delwit, l'enjeu est de ne parler que de "sa salle de restaurant ». Sur les principes, son appartenance au mouvement communiste international, le PTB est inébranlable mais, au jour le jour, le mot d'ordre est à la souplesse. Il y a le "quartier général révolutionnaire" en cercle clos, mais, en externe, il convient d'être beaucoup "plus souple" et ouvert. Certes, Lénine prônait déjà "la fermeté dans les principes et la souplesse dans la tactique" mais cette double facette est devenue aujourd'hui, relevait Delwit, une donnée presque identitaire du PTB. En interne, le PTB ne cache nullement son essence marxiste-léniniste et la proclame fièrement à l'étranger et dans les séminaires communistes internationaux".<br />
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<b>Pas un parti de rassemblement</b><br />
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Rien, en dehors de la com, ne semble avoir fortement démenti le fond de l’analyse (controversée) du politologue de l’ULB lors de ce dernier congrès finalement superlight, au delà d’innombrables débats préparatoires parfois très agités..<br />
<i>« Ce qu’il faut bien comprendre, </i>relève un fin connaisseur des dédales de l’extrême-gauche, <i>c’est que le PTB n’est nullement un parti de rassemblement de la gauche. Pas question que d’autres leur fassent de l’ombre. Le PTB, ça n’a rien à voir avec Podemos ou Syriza. En Grèce, le PTB a toujours soutenu le KKE, les communistes grecs, pas Tsipras. Il ne faut pas s’y tromper: dans l’optique du PTB, si la Grèce sortait de la zone euro, ce ne serait pas pour relancer le pays, mais juste pour y instaurer une toute nouvelle expérience socialiste de type cubain ou autre… Ce n’est pas demain la veille que l’on condamnera l ‘exploitation des travailleurs chinois . Bref, on peut s’interroger si tout leur discours de rupture avec l’austérité est vraiment progressiste… »</i><br />
Certes, le PTB vient de se doter d’un nouveau logo multicolore, de verdir son étoile communisante. Toujours le marketing. <br />
<i>« Mais au fond</i>, poursuit notre interlocuteur, <i>il y a un aspect très Corée du Nord dans les structures du parti. Le pouvoir est repris par les enfants de la nomenklatura dans un phénomène de reproduction des élites. Les fils du professeur de physique Jean Pestieau occupent ainsi à eux deux une large part du vrai pouvoir. L’un est désormais vice-président et l’autre en charge d’un autre poste-clé: les relations avec les syndicats, qu’il s’agit évidemment d’infilter, comme aux TEC de Charleroi »</i>. Des relations avec les syndicats parfois très houleuses, comme ce jour de l’an 2000 ou deux cents militants déchaînés du PTB avaient carrément et brutalement envahi le siège central de la FGTB, qui dut recourir…à la police.<br />
Le PTB était déjà, comme on dit, très décomplexé.<br />
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<b>Michel HENRION</b><br />
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<br />Michelhttp://www.blogger.com/profile/17837963832802665438noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-1360292263890595870.post-47532552364735728172015-06-30T03:49:00.003-07:002015-06-30T03:51:24.783-07:00LE TAX-SHIFT POUR LES NULS (MBelgique Hebdo/ juin 2015)« Je ne vais tout de même pas, au prochain Gordel, endosser un t-shirt proclamant « Le tax-shift maintenant! « comme je l’ai fait jadis pour réclamer la scission de BHV », s’exclamait l’autre jour le CD&V Eric Van Rompuy, président de la Commission des Finances de la Chambre.<br />
Pourtant, il y a un indéniable point commun entre les dossiers « Tax Shift et « BHV »: tous deux ont fleuri à la « Une » des médias mais le grand public n’y entrave que pouic hermétique.<br />
Les mots ont théoriquement un sens. <br />
Sauf d’évidence en politique. L’expression « tax shift », importée du monde anglo-saxon, est totalement abstraite. <br />
Pire: c’est un piège médiapolitique dans la mesure ou, en bonus, la rue de la Loi multiplie les ambiguïtés, les interprétations fluctuantes, les confusions, les contradictions. <br />
Tout est issu d’un constat peu contesté, présent en toutes lettres dans la déclaration gouvernementale : « La pression fiscale et parafiscale globale, y lit-on, est non seulement très élevée en Belgique mais en outre, la répartition est déséquilibrée entre les revenus du travail et les autres revenus». Pas faux, puisque notre pays est carrément le troisième pays le plus taxé de l’OCDE avec une pression fiscale de 44,6% du PIB contre une moyenne de 34,1%. (2013) Mais lorsqu’on se penche sur la structure de l’impôt, oups, une évidence: chez nous on taxe davantage les revenus des personnes physique que les bénéfices des sociétés. <br />
Loin déjà d’être d’accord sur les solutions mais pressés d’annoncer au bon peuple la naissance de la #Suédoise, les négociateurs N-VA, CD&V, OVLD et MR convinrent juste d’un texte <br />
un brin flou passe-partout. A savoir que (là on va citer in extenso, en toute conscience du risque somniférique) « le gouvernement maîtrisera les dépenses et mettra en oeuvre un glissement fiscal et parafiscal ("tax shift") pour financer une réduction substantielle des charges, de manière à diminuer les charges fiscales et parafiscales sur le travail ». (fin de citation) <br />
Pour faire simple: les recettes de l’Etat restent kif, mais tandis qu’on<br />
baisse des impôts d’un côté on en augmente forcément d’autres pour compenser. Capito?<br />
vous voyez, c’est tout simple, le « tax shift », au delà du jargon.<br />
Le hic, c’est que Kris Peeters et Charles Michel auraient peut-être dû, à l’époque, prolonger de quelques jours leur mission d’informateurs histoire de se mettre davantage d’accord entre partis sur les modalités d’exécution de ce fameux tax-shift, que nul n’imaginait à l’époque voué à un tel hype médiapolitique.<br />
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<b>Le Concours Lépine du CD&V</b><br />
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Lorsque le Front Commun Syndical FGTB-CSC-CGSLB (syndicat libéral) a réussi sa manifestation nationale du 6 novembre dernier (120.000 travailleurs fâchés, dont -surprise-la moitié de flamands), le CD&V de Kris Peeters et Wouter Beke- qui n’oublient jamais de ménager le poids du pilier syndical chrétien- se sont mis à agiter triomphalement le «drapeau du « tax shift » (le grand glissement fiscal) comme s’ils venaient de conquérir Iwo Jima. Comme un symbole d’une certaine équité. « Oui, ami travailleur , désolé de te faire avaler le saut d’index mais reste cool, on va voir ce que l’on va voir: le capital va itou devoir y passer. » <br />
En fait, c’est le CD&V -le seul parti du gouvernement Michel à avoir une « aile gauche »- qui a, en quelque sorte, littéralement inventé le « tax shift ». Tout comme Louis Lépine avait inventé en son temps (1897) le sifflet à roulettes et les chiens-sauveteurs. <br />
Ici, il s’agissait de sauver la face à Marc Leemans, le puissant leader flamand des syndicats chrétiens. De distancier son organisation de cet empêcheur de tourner en rond, de ce fétichiste de la concertation sociale qu’est Marc Goblet, le très stratège secrétaire général de la FGTB/ABVV. <br />
C’est le temps de la métamorphose de Kris Peeters: on ne reconnaît plus l’ex boss patronal de l’Unizo (PME flamandes) qui, soudain, devient quasi militant syndicaliste. Pour faire simple, le stratégie, la vision social-chrétienne est d’estimer que le « tax shift » (glissement fiscal) se doit d’être un contrepoids pour les « mesures asociales » que les syndicats ont dû avaler. <br />
Wouter Beke, vrai boss incontesté du CD&V, l’a encore martelé l’autre jour à la VRT: « Mettez-vous bien dans la tête, a-t-il dit en substance, que le tax-shift est dans la Bible gouvernementale » et « qu’il s’agit de répondre au sentiment d’injustice sociale ». Bref, augmentons, notamment, la taxation sur le capital et, de préférence, pas touche à la Sécurité Sociale. Car ça, cela ferait encore mauvais effet pour un CD&V proche du monde syndical du Nord et qui se veut le « visage social » (le truc a l’air ne pas trop mal fonctionner) des meuchantes tribus #suédoises.<br />
Le hic, c’est que tant du côté des libéraux de l’Open VLD que des nationalistes N-VA de Bart De Wever le « tax shift » est vu comme tout, sauf une compensation pour les mesures qui suscitent l’ire du Front Commun syndical. Comme souvent, le parti de Gwendolyn Rutten n’est pas forcément très clair: on y rêve toujours d’une réduction de la taxation sur le travail en réduisant « le coût de l’Etat ». Comment? L’OpenVLD ne le sait pas trop lui-même.<br />
Le discours de N-VA, va lui encore plus loin. Hendrik Vuye, le chef de groupe N-VA à la Chambre, a fixé une des pistes importante des nationalistes: « Il faut mettre sur la table le fonctionnement et l’organisation de la Sécurité sociale. » Olé, l’inverse exact du CD&V.<br />
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<b>Reglobaliser les revenus comme jadis</b><br />
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En fait, on voit se dessiner plusieurs phénomènes:<br />
-Les politiques se méfient des réactions de l’opinion publique. Le ministre des Finances N-VA, Johan Van Overtveldt, a évoqué l’idée d’une péréquation cadastrale. De Wever a illico tué l’idée dans l’oeuf. Sans doute se souvenait-il que le dernier Ministre des Finances à avoir voulu cela il y a des lustres (Gaston Geens) y perdit, face à l’impopularité du système, tout espoir de carrière fédérale et fut relégué au niveau de l’Exécutif flamand.<br />
-Certains politiques, certains économistes, comme le libéral Bruno Colmant, ne voient comme vraie solution que d’en revenir à l’esprit de la réforme fiscale de 1962. Qui globalisait simplement TOUS les revenus, du travail et du capital. « On va immanquablement, dit-il,<br />
-l’objectif du « tax shift » en devient aujourd’hui presque flou, peu clair, voire indéterminé, tant les buts affichés par les partis de coalition sont sensiblement différents.<br />
-les tabous des partis s’additionnent à un rythme fou au fil des interviews. <br />
Le scénario d’une taxe sur la consommation, via la TVA? « Pas question, dit la N-VA. Cette piste augmenterait immanquablement la facture de certains citoyens, comme les pensionnés ».<br />
Taxer le capital (c’est somme toute assez faible en Belgique et surtout mal fichu): multiples vetos. Taxer les plus values? (un truc d’application dans bon nombre pays d’Europe, là où la Belgique est un des rares pays à ne rien faire) Ouhlala, vous n’y pensez pas, s’écrient d’autres.<br />
Le comble: le président du Voka (le puissant patronat flamand) en arrive proclamer que le « tax-shift » est, à ses yeux, totalement inutile.<br />
Question du jour: Bart De Wever va-t-il un jour prochain adopter le même point de vue? Cela n’étonnerait guère.<br />
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<b>Vuye: « On impose la flamandisation du niveau belge »</b><br />
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Il faut évidemment relativiser cette pluie de vetos, même si elle tourne drache. C’est classique dans le jeu politique que, avant tout grand pow-wow, chacun y aille de sa musclette.<br />
De même qu’il faut toujours se méfier des récits médiatiques pessimistes qui vous martèlent que « la baudruche du tax-shift s’est dégonflée ». C’est une ficelle de com’ assez récente mais ingénieuse: les médias vous martèlent que tout est voué à l’impossible et, soudain, un lapin sort triomphant du chapeau. Peu importe alors qu’il soit miteux ou efflanqué: comme personne n’y croyait plus, le tour de magie politique passe la rampe. Les Carambars de la com peuvent faire parfois avaler n’importe quoi.<br />
Marc Coucke, l’ex CEO médiatique d’Omega Pharma, n’a cependant pas tort lorsqu’il commente: « Avec le tax-shift, Charles Michel est dans un nid de serpents dans lequel il doit trouver son chemin ». Et d’y aller d’une plus value : » La Belgique a retrouvé ses vieux démons qui sont partout ». De fait lorsque le N-VA Hendrik Vuye, en marge du « tax shift » déclare (on cite): »On assiste à une flamandisation du niveau belge. On lui impose la politique libérale N-VA et des autres partis flamands », on ne peut pas dire qu’il appuie vraiment le Premier Ministre.<br />
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<b>Des marges de manoeuvre réduites</b><br />
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Ce qui est bien réel, ce sont aussi certaines réalités économiques. <br />
On peut comprendre l’extrême prudence de d’aucuns sur le fait de modifier des taux de TVA: au moment ou la machine économique se relance, au moment ou la consommation semble redémarrer, peut-on prendre le risque de tout casser par une erreur d’appréciation? (le problème du saumon fumé à 6%, si souvent évoqué par des économistes en chambre qui ignorent qu’il s’agit depuis lurette d’un produit d’appel d’Aldi ou Lidl, n’apparaît pas vital)<br />
« Cette piste, a dit Veerle Wauters de la N-VA, augmentera immanquablement la facture de certains citoyens, comme les pensionnés. Il faudra donc trouver un autre mécanisme pour gommer cette hausse de la fiscalité. »<br />
C’est pourquoi la rue de la Loi bruisse sans cesse de rumeurs: introduire un nouveau taux (8%), aménager des glissements socialement acceptables (luxe de 21% a 22% mais déductions pour des produits basiques pour les plus démunis?-<br />
Taxer les comportements polluants pour modifier les comportements? Dès lors que De Wever n’entend pas toucher à ce scandale très belge que sont les voitures de société, bye bye . On se contentera donc -c’est une quasi certitude- d’accises sur le diesel..<br />
Et comme, de toute manière, les compétences d’environnement sont plutôt régionalisées, la marge de manoeuvre est, là aussi, forcément réduite.<br />
Le patrimoine? Le précompte mobilier? La taxation du capital? Même opposition de la N-VA et des libéraux flamands. Oh, De Wever serait bien disposé à céder de quoi faire illusion, genre « taxe- Caïman controversée sur les diamantaires » mais certainement pas un grand trophée de gauche.<br />
Ici, aussi, vu l’état des tabous, marge de manoeuvre faiblarde.<br />
« Lorsqu'on recense les jalons des différents partis, dit l’économiste Bruno Colmant, on en résume la surface à un territoire millimétrique : pas d'impôt sur le capital, ni sur les plus-values, ni sur l'immobilier, ni les voitures de sociétés. Pas question non plus d'augmenter la dernière tranche d'imposition marginale qui serait pourtant la seule manière d'augmenter le minimum non<br />
imposable. .»<br />
Bizarre comme constat, au moment ou le directeur du Centre de politique fiscale de l’OCDE n’y va pas de main morte lorsqu'il pointe la « situation aberrante de la Belgique: le capital n'y est pas taxé, tandis que le travail y est surtaxé ».<br />
Le Premier Ministre y est encore allé d’une déclaration optimiste de plus: « Nous prévoyons un accord pour l’été avec trois sources de revenus qui permettraient de faire baisser l'impôt sur le travail: la consommation, l'environnement et les revenus du capital. Le gouvernement ne sera pas déstabilisé ou divisé: il est déterminé à réussir’. Olé.<br />
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<b><br />CD&V et OVLD n’aideront pas la N-VA</b><br />
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La pièce se jouera en tout essentiellement entre partis du Nord, même si on connaît la créativité dont peut faire preuve, en conclave, un Didier Reynders, qui n’oublie jamais qu’il fut ministre des Finances. Contrairement à ce qu’on pense souvent du côté francophone, c’est la N-VA qui pourrait aller le plus loin dans la conciliation pour dégager un consensus. Mine de rien, elle a plein de pistes diverses en stock.<br />
Si OpenVLD et N-VA se trouvent idéologiquement assez proches l'un de l'autre (centre-droit) pour ce qui est du « tax shift », on peut cependant penser que ce seront probablement CD&V et VLD qui se trouveront. Pourquoi? Ben, parce qu'ils veulent tout les deux éviter que la fameuse force du changement de Bart De Wever (De kracht van de verandering) ne se matérialise par trop.<br />
Ne pas perdre de vue que si le CD&V s’est allié avec la N-VA dans ce gouvernement #suédois c’est non seulement parce qu’il était un brin fatigué du PS, mais aussi parce que Wouter Beke espère toujours arriver à étouffer un jour la N-VA. <br />
De plus, CD&V et VLD, qui savent que le grand virage socio-éco de De Wever vise leurs électeurs, auront peut-être comme une légère envie de neutraliser la N-VA dans ce débat.Tant pour des raisons économiques que politiques-le « goodwill » ne sera pas automatiquement présent- le « tax shift » à venir a donc toutes les chances d’être plutôt modeste. <br />
Mais, pour la N-VA, l’opération, pourrait s’étaler sur plusieurs années. Avec l’hypothèse d’un « coup à jouer » juste avant les élections de 2019.<br />
Quant au CD&V, le timing est pour lui plus important que le contenu. Le CD&V veut tout bonnement avoir un trophée à agiter devant le Mouvement Ouvrier Chrétien. Pouvoir afficher qu’il a obtenu un trophée avant cet événement pas mince que sera la nouvelle Manifestation Nationale du Front Commun prévue pour le 7 octobre, bougie rouge-verte-bleue pour l’anniv ‘ du gouvernement Michel.<br />
Il faut en tout cas attentivement surveiller les faits et gestes de Kris Peeters, qui entend d’évidence gagner la « bataille de la perception » dans un gouvernement positionné très au centre-droit. <br />
Kris Peeters, même s’il vit mieux d’être relégué à un second rôle, n’a pas renoncé à ses ambitions de Premier Ministre. L’image du visage social qui a tenu tête à la N-VA, c’est vraiment pas un mauvais profil à présenter aux électeurs de 2019.<br />
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Michel HENRION.<br />
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<br />Michelhttp://www.blogger.com/profile/17837963832802665438noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-1360292263890595870.post-55176774459280532002015-06-28T12:14:00.002-07:002015-06-28T12:14:39.939-07:00Le retour de Forza Flandria, le monstre du Loch Ness flamand (J-M Dedecker et le Belang vont-ils s’allier pour récolter les déçus de la N-VA?) (M...Belgique 12/06/15)<a href="http://1.bp.blogspot.com/-dCWlyIPJ_Ek/VZBGqU7u1KI/AAAAAAAABHk/5TUmoSYz7j8/s1600/dedecker.jpg" imageanchor="1" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" height="180" src="http://1.bp.blogspot.com/-dCWlyIPJ_Ek/VZBGqU7u1KI/AAAAAAAABHk/5TUmoSYz7j8/s320/dedecker.jpg" width="320" /></a>L’autre dimanche, sur les petits écrans flamands, le spectacle était frappant: Wouter Beke (à la VRT) et Bart De Wever (chez VTM) rivalisaient d’évidence pour s’adjuger la sympathie du centre du sceptre politique du Nord.<br />Constat: avec son grand virage socio-économique, qui occupe quasi 90% de sa communication, la N-VA est donc devenue un parti de compromis.<br />Bonus: nul ne se hasarde plus guère, rue de la Loi, à dépeindre les ténors du parti nationaliste comme une bande d’inexpérimentés radicaux ou caractériels. Cela vaut tant pour le gouvernement fédéral que pour le Gouvernement flamand conduit par le N-VA Geert Bourgeois, qui s’est installé vite fait bien fait. Même Liesbeth Homans -l’éternelle complice de De Wever- qui était censée symboliser la « droite méchante », gère sans trop de soucis les indignations superficielles découlant de ses multiples compétences et décisions ministérielles. (l'Intérieur, le Logement, la lutte contre la Pauvreté en Flandre)<br />Malus: à l’instar de Bart Maddens, le politologue (KUL) le plus en vue dans les milieux nationalistes du Nord, nombre d’observateurs estiment qu’aux prochaines élections (2018 pour ce qui des communales et 2019 pour les fédérales-régionales), nombre d’électeurs pourraient être déçus du parcours N-VA.<br />Soit qu’ils jugent que De Wever ne s’est pas suffisamment positionné au centre-droit sur les dossiers socio-économiques. Soit qu’en bons nationalistes convaincus et militants, ils considèrent que la N-VA n’aura en rien fait avancer la cause de l’indépendance de la Flandre. Surtout si la campagne électorale des législatives devait se faire sur le thème #5moreyears (bref, un gouvernement Michel2 qui se contenterait à nouveau de gérer le seul socio-économique)<br /><b><br />Le Belang n’est pas mort</b><br /><br />Bart De Wever a fait son analyse en toute connaissance de cause: il sait pertinemment bien qu’il va perdre, dans les isoloirs, une partie des « durs » du Vlaamse Belang.<br />Lequel n’est pas mort.<br />Même s’il a perdu au scrutin de mai 2014, au Parlement flamand, quinze parlementaires (il lui en reste à peine six); même s’il est passé de 628.000 électeurs en 2009 à quelque 249.000 en 2014.<br />Grandeur et décadence pour la formation d’extrême-droite qui, en 2004, était devenue la deuxième force politique du Nord avec rien de moins que 24,2% de l’électorat flamand.<br />C’est le grand phénomène politique de ces derniers temps en Flandre (et en politique belge): le million d’électeurs qui était, en quelque sorte, congelé derrière le « cordon sanitaire » s’est subitement dégelé. En quittant un parti non-démocratique (le Belang, ex Blok) pour un parti démocratique (en l’occurence la N-VA), ces électeurs là ont bousculé tous les repères, recomposant le paysage politique flamand. Et bousculant les habitudes fédérales des partis.<br />Mais le Vlaamse Belang, c’est encore quelque 6% de l’électorat flamand, tant dans les urnes que dans les plus récents sondages. Un parti qui cherche à se refaire après la débandade de mai 2014. Notamment en se donnant le plus jeune président de parti du pays: Tom Van Grieken, 29 ans, de Mortsel. <br />Un président dont tout l’ADN est clairement Belang mais qu’on dit aussi très sensible à la « real politik ». Bref, entendez que, pour regagner du terrain, pour récupérer les transfuges partis vers la N-VA, l’homme est ouvert aux évolutions, aux changements. Même s’ils <br />tiennent plus de la cosmétique que des convictions.<br /><br /><b>Un Belang plus « libéral »?</b><br /><br />Cela étonnera assurément nombre de francophones, mais, en Flandre, le programme socio-économique (oh, on ne parle que de ces pages-là) du Belang est souvent jugé comme trop de centre-gauche. (c’est le prédécesseur de Van Grieken à la présidence du parti facho-nationaliste qui aurait un jour pondu vite fait ces idées socio-éco). <br />Bref, Van Grieken voudrait se positionner plus libéral, histoire, calcule-t-il, de profiter de l’espace que la N-VA pourrait laisser à sa droite en 2019 « si Michel1 continuait à si peu se différencier de Di Rupo ».<br />Dans le même esprit, le dénommé Van Grieken se voudrait aussi « moins radical » pour ce qui est de l’immigration, histoire d’adoucir le ton. Si c’est l’image à donner pour remonter dans les sondages, Van Grieken est clairement prêt à le payer.<br />Pour l’heure, ce n’est pas très visible. Dernière idée du Belang: les allochtones qui se trouvent déjà sur le sol belge doivent accepter que « la Flandre est leur nouvelle patrie » et il ne peut y avoir qu’une seule culture principale, à savoir « la culture flamande ».<br />Le Belang veut dès lors « dans le cadre de la procédure de demande de naturalisation que les immigrants signent une déclaration reprenant les principes de la laïcité, le droit à la libre expression et l’égalité entre les hommes et les femmes. »<br />Attention: il ne faut jamais sous-estimer l’influence du Belang sur la Flandre. Alexis Deswaef, le président de la Ligue des Droits de l'homme, estimait récemment que les partis au gouvernement depuis 20 ans (socialistes, chrétiens-démocrates, libéraux, écolos et nationalistes flamands) ont repris et implémenté une grande partie du fameux « programme en 70 points du Vlaams Blok « . Pourtant, c’est ce programme qui avait noué un cordon sanitaire autour du parti d'extrême droite. <br />Donc, la charte ‘anti-Charia » controversée du Belang pourrait fort bien, d’ici quelques années, être instaurée par d’autres partis.<br />Quoiqu’il en soit, un obstacle de taille se dresse sur la route du juvénile néo-président du Belang: l’ombre de Filip Dewinter, islamophobe de dimension XXL, et qui entend bien, lui, « que le Belang reste le Belang », même si c’est pour agoniser à 2% des voix. <br />Van Grieken peut-il se défaire de Dewinter, le « Le Pen de chez Aldi »? Rien n’est moins sûr.<br /><br /><br /><br /><b>Jean-Marie Dedecker, le come-back?</b><br /><br /><br />Mais c’est ici que revient soudain dans le paysage flamand une tête bien connue des francophones: celle de l’ancien entraîneur de l'équipe nationale belge de judo, Jean-Marie Dedecker. Dont la carrière politique ressemble à une succession de prises de judo. Après avoir été sympathisant socialiste, l’homme devient, plusieurs années durant, un personnage important chez les libéraux flamands. Sénateur, il fut même candidat à la présidence de l’Open VLD contre Bart Somers avec 38,5% des voix. Avant d’entrer en conflit ouvert avec le VLD pour avoir prôné l’assouplissement du « cordon sanitaire » qui met le Vlaams Belang à l’écart de tout niveau de pouvoir. <br />Pour la petite histoire, si le Belang a pu se targuer un jour d’avoir un échevin, c’est parce qu’un CD&V déjà nommé avait trouvé bon de jouer les transfuges vers l’extrême-droite. Et tous les analistes francophones qui, avant les élections communales de 2012, prédisaient l’apocalypse d’ alliances Belang-N-VA se sont trompés: à la N-VA on déteste le Belang et on ne rêve que de le faire disparaître des Parlements. La N-VA a refusé toute alliance avec le Belang et tout membre tenté par un rapprochement aurait été illico exclu. <br />S’ensuit à l’époque, on est en 2006, un moment politique rocambolesque: Bart De Wever adoube Jean-Marie Dedecker à la N-VA mais l’épisode s’effondre vite. D’une part, parce que le CD&V- à l’époque en cartel avec la N-VA- menace carrément, devant ce transfert, de rompre l'accord qui les lie. D’autre part parce que bon nombre de N-VA étaient eux-même hostiles, à commencer par Geert Bourgeois (fondateur de la N-VA). Qui entendait bel et bien rester l’homme fort de la N-VA en Flandre Occidentale et se sentait menacé par la popularité de Jean-Marie Dedecker. Un personnage populiste dont un des traits de caractère est assurément la totale indiscipline de parti, se fichant comme des stratégies supérieures comme de son premier judogi (tenue de judo). C’est ainsi qu’en 2002, Dedecker, autorisé à visiter les prisons de par sa qualité de sénateur, avait fait scandale chez les libéraux en faisant entrer un journaliste de VTM dans la cellule de Marc Dutroux…<br /><br /><b>Le triomphe éphémère du LDD</b><br /><br />Seule solution pour un tel personnage: créer son propre parti. Ce qu’il fait en 2007 avec la Liste Dedecker, (LDD) carrément basée sur son nom. Amusant: son slogan électoral est le « bon sens », une formule qui sera repiquée en 2014 tant par le CDH Melchior Wathelet que par le MR. En tout cas, son karma est excellent: devenu un temps la personnalité politique la plus populaire en Flandre, Dedecker le confédéraliste décroche pas moins de 5 sièges à la Chambre et un siège au Sénat ancienne formule. <br />Mais, expansion de la N-VA aidant, le déclin est soudain. Même si , en 2009, la LDD recueille encore 313.176 voix en Flandre, soit largement plus que les Ecolos de Groen.<br />Dedecker déprime, donne des interviews toutes plus désabusées les unes que les autres, fait le tour du monde avec son petit fils. Et depuis mai 2014 la LDD n’est plus représentée au Parlement.<br />Or, on peut considérer que le parti de Dedecker était le seul à incarner une alternative socio économique ET institutionnelle vraiment concurrentielle pour la N-VA.<br />Avec des nuances: d’abord, le belanger Tom Van Grieken est voué à être ratatiné dans tout débat télévisé avec Bart De Wever, maître debatter s’il en est. Ensuite des personnages comme Jan Jambon seront suffisamment attractifs longtemps pour un certain électorat N-VA très à droite, très nationaliste.<br /><br /><b>Forza Flandria</b><br /><br />C’est cette conjonction de situations qui fait que la Flandre nationaliste agite soudain à nouveau, en ce printemps 2015, l’idée de la création d’un mouvement « Forza Flandria ».<br />Entendez que Jean Marie De Decker, qui annonce son retour pour 2019, et le Belang de Tom Van Grieken pourraient unir leurs forces, notamment financières, pour un cartel qui serait socio-économiquement plus à droite que la N-VA et se présenterait institutionnellement comme moins « passif » que la N-VA actuelle. <br />Y a-t-il un électorat pour cela en Flandre?<br />Le projet Forza Flandrin postulerait de sauter aussi à tout le moins pas mal d’obstacles. Pour le Belang, se défaire de l’encombrant Dewinter. Et atténuer suffisamment son discours sur l’immigration pour que Jean Marie Dedecker puisse les rejoindre dans un tel projet Forza Flandria . Et y apporter tout à la fois sa crédibilité socio-économique ET son tempérament incontrôlable, obstacle notable même pour des militants d’extrême-droite.<br />
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En tout cas, si un cartel Forza Flandria est, certes, un peu moins improbable que cette autre légende urbaine qu’est la création d’un cartel Groen-Spa, il a de bonnes chances de rester le monstre du Loch Ness de la politique flamande.<br /><br />Michel HENRION<br />Michelhttp://www.blogger.com/profile/17837963832802665438noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-1360292263890595870.post-70113418760774236742015-06-09T11:12:00.000-07:002015-06-09T11:12:04.958-07:00Portrait d’un « tempérament »: Marie-Christine Marghem, l’ambigue. (MBelgique Hebdo du 29/5/15)<a href="http://1.bp.blogspot.com/-_o1V_Dni-as/VXcsTLy-SDI/AAAAAAAABHM/wxXBZLTZYTg/s1600/2531151.jpg" imageanchor="1" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" height="213" src="http://1.bp.blogspot.com/-_o1V_Dni-as/VXcsTLy-SDI/AAAAAAAABHM/wxXBZLTZYTg/s320/2531151.jpg" width="320" /></a><span style="font-size: large;"><i>« Oh, excusez-moi de vous faire faux bond: c’est que j’ai écrasé un chat: et je suis toute bouleversée </i>». On est le soir des élections communales de 2006, à Tournai. Chez les socialistes locaux, on s’inquiète de la soudaine disparition-évaporation de Marie-Christine Marghem, l’échevine MCC-MR sortante théoriquement prête à signer un accord de majorité. En réalité, il n’y a de chat que dans un sac: au même moment, elle tente en effet de nouer une tripartite alternative qui foirera, faute d’appui du cdh et des amis locaux… de l’écolo Jean-Marc Nollet. Résultat: colère du PS local qui s’allia illico avec le cdh. Et l’ambigue Marie-Christine Marghem a dû patienter six ans avant de redevenir, en 2012, première échevine du nouveau bourgmestre PS Rudy Demotte.<br />L’anecdote fait encore sourire aujourd’hui le petit monde politique du Hainaut Occidental ou, quasi tous partis confondus, le tempérament de Marie-Christine Marghem -la « dure tête » comme on dit en Wallonie Picarde- inspire comme un parfum de méfiance. Les filets de notre enquête dans la ville aux Cinq clochers ont d’ailleurs curieusement ramené, dans toutes les eaux politiques, même libérales, les mêmes mots. Marghem? Assurément de l’intelligence et de l’ambition à revendre, mais aussi un goût certain pour la manipulation, voire pour le mépris; de la désinvolture sur la connaissance des dossiers et, surtout, comme un talent presque maladif, un attrait constant pour la mensongite.<br /><b><br />La méthode du suppositoire</b><br /><br />Oh, on n’est pas naïfs: puisqu’il convient de séduire le peuple, petits et gros mensonges font partie depuis toujours des moeurs politiques. Nombre de politiques considèrent d’ailleurs que les mensonges politiques sont des ruses carrément acceptables dès lors qu’il s’agit du bien public. Ce que Michel Rocard, lorsqu’il était à Matignon, appelait la «méthode du suppositoire ». La gamme du mensonge se décline ainsi avec d’infinies nuances. Dans le genre culotté, tantôt c’est un Berlusconi pour qui la politique s’apprenait à l’école du mensonge, tantôt c’est un Jérôme Cahuzac, ex-ministre socialiste français, qui nie ses comptes en Suisse avec un aplomb stupéfiant, le « mensonge droit dans les yeux ». Dans le genre plus orfèvre, d’autres sont habiles dans le brouillage, l’ambiguité, le demi-mensonge, le travestissement de la réalité. Le succès du PTB est de cette dernière catégorie: un « rebranding » et de gentils nouveaux habits presque socio-démocrates pour une doctrine qui reste, jusqu’à nouvel ordre, d’essence très profondément marxiste-léniniste, avec Cuba pour référence principale.<br />La nouveauté de notre époque- ou le citoyen doit plus que jamais détecter les mensonges des récits médiatiques bidonnés- c’est que souvent, le menteur croit à son message. Il n’établit plus vraiment de distance entre ce qu’il dit et ce qu’il croit. <br />C’est l’usage, immodéré qu’autant injustifié, du mensonge public.<br /><br />C’est un peu ce qui s’est passé ces dernières semaines en Commission quasi nucléaire de la Chambre. Ou la technique de l’avocate Marghem a visiblement atteint ses limites politiques. Y aller à l’aplomb, au culot, à l’effet de manche, ça peut fonctionner souvent devant un juge, qui n’a pas forcément l’envie d’aller vérifier encore et encore ce que l’avocate affirme d’un ton tellement péremptoire. Ca marche quasi toujours devant un conseiller communal tournaisien qui n’a pas forcément le temps d’aller archéologiser les dossiers communaux.<br />Devant des parlementaires aguerris -ou simplement conscients que le noble rôle de l’opposition est de contrôler, de freiner l’éternelle tentation des majorités de passer en force- ça le fait moins.<br /><i>«L’erreur avec Marghem est généralement de croire qu’elle en fait alors qu’en réalité c’est juste sa stratégie délibérée «</i> commente un fin observateur libéral. <i>« Mais ici</i>, ajoute-t-il, <i>il y a un couac. Marghem n’a pas encore réalisé qu’elle était ministre, qu’elle n’était plus comme une parlementaire sur un plateau télé »</i> commente notre informateur. « Face à l’offensive-guérilla de Jean-Marc Nollet (Ecolo) ou Kristof Calvo (Groen), ajoute-t-il, elle n’avait pas à les tourner sans cesse en dérision:. Il fallait juste leur répondre comme il sied à une ministre, surtout sur un dossier aussi sensible que le nucléaire. En gestionnaire, en leur livrant juste, comme il convenait, toutes les réponses techniques »<br /><i>« Ce qu’il y a de plus surprenant,</i> rajoute un membre éminent de la Commission de l’Economie, <i>c’est qu’il lui arrive de mentir, pardon, de dire le contraire de la vérité, sans aucune raison apparente. Comme par plaisir. Comme s’il s’agissait d’une méthode ».</i><br />Le résultat est connu: cafouillages, contradictions, réécritures controversées, tronquage de textes juridiques, pirouettes polémiques de la ministre ont fini par énerver d’aucuns au CD&V ou à la N-VA. Et suscité de cruels commentaire des médias. Conséquence du capharnaüm; un « savon » qu’on nous dit, de très bonne source, riche en bulles à l’avenue de la Toison d’or, siège du MR.<br /><b><br />L’entêtée de Tournai</b><br /><br />Pourtant, le « tempérament Marghem » ne surprend d’évidence pas grand monde à Tournai, lorsque nous y allons de notre fact-checking de terrain.<br /><i>« Ici, on n’est pas étonné du tout »</i>, nous dit tout de go un habitué des conseils communaux. <i>« Je ne charge pas la barque mais Marghem, c’est quelqu’un qui -qu’elle soit en charge du Budget ou de l’Urbanisme- qui ne connaissait déjà pas vraiment ses dossiers. Ca a toujours été une vision plutôt superficielle. Et lorsqu’elle est contredite, lorsqu’elle est poussée, sur un dossier, dans ses derniers retranchements, elle n’avouera jamais ni son ignorance ni son erreur. Alors, elle toise les gens et ça peut même vire à la morgue, à un certain mépris. Elle peut présenter un pensum insipide mais l’agressivité de ses réponses fait souvent l’affaire» </i><br />Un libéral qui la connaît bien ajoute: <i>« Pour comprendre Marie-Christine, il faut se mettre en tête que si c’est une femme très intelligente c’est paradoxalement, une têtue. Mieux: une entêtée, qui a extrêmement peu le sens de la remise en question »</i><br /><br />Oui, nous confie-t-on dans la cité scaldienne, <i>« elle peut aller jusqu'à tripatouiller les dossiers pour finir par l’emporter. » </i><br />Bref, retient-on, Marie-Christine l’ambigue veut imposer son point de vue à tout prix, même quitte à être côté de ses pompes. <br />On ne sursaute donc plus de l’entendre arpenter les boules de gomme et reprocher à l’Ecolo Jean-Marc Nollet de <i>« ne pas avoir assez développé l’électricité verte »</i>, ce qui est un argument pour le moins curieux au souvenir des grandes envolées du MR contre le grand éolien ou le photovoltaïque au Parlement wallon.<br />S’étonne-t-on de ce curieux trait de communication un chouia méprisant qui la pousse, au Grand Oral Le Soir-RTBF, à confesser qu’elle surnomme l’Ecolo Nollet « Doel 1 » et le Groen Kristof Calvo « Doel2 »? Rien de neuf sous le soleil, vous confesse-t-on à Tournai : l’échevin cdh Michel Leclerc a dû subir en son temps bien des jeux de mots potaches, genre « le clair obscur » ou le « clair voyant… ».<br />Même l’actuel bourgmestre ff de Tournai, Paul-Olivier Delannois, s’est vu traiter un jour, en pleine réunion, d’ « intellectuellement limité ». Pas très classe. « Limite vulgaire » s’exclame un élu social-chrétien.<br /><br /><b>Dissidence au MR</b><br /><br /><br />Dans le fond, Marie-Christine Marghem c’est l’histoire d’une ambition forcenée. <i>« Elle s’assiérait sur la tête de tout le monde </i>», nous lance-t-on avec l’accent de la région. « Aujourd’hui, il n’y a plus de MR à Tournai: c’est juste le parti de Marie-Christine Marghem ». Dont la personnalité, nous rappelle-t-on, a été jusqu’à provoquer une dissidence chez les libéraux aux élections communales de 2012. Une liste dissidente (Tournai plus), composée plutôt de « vrais libéraux sociaux à l’ancienne » (dont l’ancienne sénatrice Marie-Hélène Crombé-Berton) a fait trois sièges contre celle qu’ils affublaient à l’époque (chacun son tour) des doux surnoms de « Cruella » ou de « Femme Araignée ». C’est dire l’ambiance et les cotillons.<br /><i>« Il est loin</i>, confie un libéral nostalgique, <i>le temps d’Arnaud Decléty, cet ancien ministre wallon de l’Économie, de l’Emploi et des Classes moyenne qui ne cachait pas son appartenance à la franc-maçonnerie ».</i><br />D’abord élue conseillère communale PSC en 1994, celle qui affirme sa sympathie pour les mouvements anti-interruption de grossesse (<i>« Je suis pour le droit à la vie »</i> a-t-elle encore précisé récemment, en prenant quelque distance avec les mouvements très conservateurs qu’elle appuyait jadis), vire habilement au MCC de Gerard Deprez, lorsque celui-ci plaide le rapprochement avec les libéraux. Deprez, en bon politologue, capte illico tout le potentiel électoral de la pétulante tournaisienne, laquelle additionnera effectivement les bons succès électoraux, soutenue par toute une jeune garde libérale se positionnant assez à droite.<br /><br /><b>Le poids du MCC</b><br /><br />Résultat: au sein du mini-parti de Gerard Deprez, (73 ans, réélu miraculeusement grâce à la Vierge de Jalhay lors des élections européenne de 2014), Marie-Christine Marghem justifie quasi à elle seule l’existence de cette composante presque anachronique du MR. D’autant plus que la comtesse Nathalie de T' Serclaes de Wommersom, ex-sénatrice, a pris sa retraite. C’est par ce biais du MCC que Marie-Christine Marghem est ainsi devenue ministre, au détriment de Jean-Luc Crucke, MR de tradition.<br />C’est tout le paradoxe de notre enquête à Tournai: voici une personnalité pour le moins controversée dans tous les partis, y compris le sien et dont nos interlocuteurs n’entendent d’ailleurs parler que sous le sceau de la confidence. (Marie-Christine aurait la dent dure et la rancune tenace)Mais qui, pourtant, collectionne les votes de préférence dans la population.<br />7.911 voix au communales tournaisiennes de 2012 et un peu moins, soit 6.179 votes dans le canton de Tournai aux fédérales de mai 2014. Joli. Dans tous les partis, l’attitude du <i>jevousaicompris</i> et l’appareil à caresser le cervelet, ça fonctionne.<br /><i>« C’est l’inverse de mes valeurs, de ma conception politique</i>, s’indigne un ancien conseiller communal. <i>Tout respect a disparu. Vous savez, Marie-Christine c’est une enjôleuse qui sait surtout utiliser son pouvoir de séduction. C’est la grande parade avec pas mal de populisme, sinon de démagogie, notamment en matière de sécurité. Capable d’incohérences incroyables juste pour complaire aux électeurs. Son grand rêve, c’est d’accéder </i>un jour au maïorat: mais elle n’aura aucun vrai projet »<br /><br /><b>Un ministre technicien</b><br /><br />L’autre jour, Gérard Depardieu y allait, dans Vanity Fair, de quelques propos existentialistes. <i>"J'ai tout vécu. Cela, il n'y a pas beaucoup de gens qui peuvent le dire, je peux mourir à présent. »</i><br />Ce qui est certain, c’est qu’il ne mourra pas à Tournai, là ou Marie-Christine Marghem l’avait pris en main, après l’avoir quasi kidnappé au bourgmestre de Néchin, Daniel Senesael (qui, à l’heure ou l’ONEM poursuit les chômeurs cohabitants, en avait fait un Citoyen d’honneur pour y avoir établi un domicile évidemment fictif).<br />Il n’y aura jamais de « bar à vin » Depardieu à Tournai: du moins on l’attend toujours désespérément. Mais cela aura juste permis à Marie-Christine Marghem d’appliquer sa méthode de com’: créer l’événement. Jusqu’à un soir faire blablatusier à l’acteur, un peu beurré, un avis-vidéo sur le devenir du Pont des Trous. (référendum populaire en vue) Comme par hasard itou celui de Marghem.<br /><br />Pour l’heure le bilan de Marie-Christine Marghem au département de l’Energie est, disons, un brin confus. A sa décharge, un seul élément: l’erreur de casting. Elle rêvait de devenir ministre de la Justice, ce qui lui eût assurément mieux convenu. Las, elle hérita de l’Energie. Sans rien y connaître. D’où cette bonne question: un pays en crise énergétique grave comme la Belgique pouvait-il encore se permettre de désigner comme ministre quelqu’un qui doit tout apprendre d’un secteur complexe et d’une importance cruciale? Et qui, forcément, ne peut développer de grande vision. Pour nombre d’experts, c’est le type même de département ou un ministre-technicien s’imposait pour éviter tout cet amateurisme.<br />Bon, Marie-Christine Marghem a l’art de rebondir. D’ici là, on ne peut que lui conseiller de revoir un excellent film de Gérard Depardieu: « Préparez vos mouchoirs »<br /><br /><br />Michel HENRION</span>Michelhttp://www.blogger.com/profile/17837963832802665438noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-1360292263890595870.post-1014204231919845742015-06-04T09:36:00.000-07:002015-06-04T09:46:26.719-07:00Le grand virage socio-éco de la N-VA pour muer en CSU flamande (MBelgiqueHebdo du 15/5/15)<a href="http://4.bp.blogspot.com/-cKCYUN5_pbM/VXB-Km-VUCI/AAAAAAAABG4/qoRDUdRBS7s/s1600/de%2Bwever.tiff" imageanchor="1" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" height="400" src="http://4.bp.blogspot.com/-cKCYUN5_pbM/VXB-Km-VUCI/AAAAAAAABG4/qoRDUdRBS7s/s400/de%2Bwever.tiff" width="318" /></a><span style="font-size: large;">Le marketing politique de la N-VA ne manque pas de doigté. Mine de rien, les deux doigts très nationalistes du “V” (le fameux serment de Jan Jambon et consorts devant le roi Philippe) se sont effacés, se sont noyés dans les cinq doigts de la main de la bien plus conformiste métacampagne #Helfie à un million d’€. (“<i>Tout le monde donne un coup de main pour remettre le pays –oui, le pays…- en mouvement”</i>)<br />C’est que la mue de la N-VA est en route. Ambition encore voilée: faire du parti une version flamande de la CDU allemande, ou plutôt de la CSU, le parti hyper-dominant en Bavière. Qui règne sans partage depuis près de 60 ans sur l'un des länder les plus riches d’Allemagne avec un des taux de chômage les plus bas. <br />La CSU de centre-droit y domine largement la politique régionale. A chaque élection, c’est le parti qui réunit le plus grand nombre de voix avec des résultats oscillant entre 62% des électeurs et 42,9%. (lorsque les résultats, comme en 2009, sont alors jugés catastrophiques). <br />Personnage-clé de cette saga: feu Franz Josef Strauß, surnommé le “Taureau de Bavière”, célèbre, pour son charisme et son éloquence, figure tutélaire et incontournable du parti dominant dont il était perçu comme le principal idéologue. Ca ne vous évoque rien? <br />C’est en tout cas un paysage politique dont Bart De Wever connait tous les tenants et aboutissants, lui qui affectionne de passer ses vacances sur la route allemande des Alpes et de s’y faire (jadis) photographier en “Lederhose”, la culotte de cuir de cerf traditionnelle.<br />De Wever est un stratège, un joueur d’échec patient. Avec des objectifs à court-terme (ses déclarations sur la collaboration avaient comme premier but de se garantir le “vote juif” à Anvers aux communales de 2018, dont le résultat est un enjeu essentiel) et d’autres à long terme: à savoir positionner la N-VA davantage au centre et devenir le grand parti incontournable de la Communauté flamande. Celui qui s’assurera le pouvoir pour très longtemps. <br />Et ce en défendant fortement les intérêts de sa région sans pour autant mettre vraiment en cause la Fédération belche. Bref, ce qu’aurait pu être un “CVP/CD&V moderne” s’il ne s’était égaré. Le gouvernement flamand de Geert Bourgeois est d’ailleurs bien plus qu'un gouvernement: c'est un projet, la matérialisation d'une vision de société libérale. A preuve, le moral actuel de l’OpenVLD, qui nage d’évidence dans le bonheur, tant à la Région flamande qu’au fédéral.<br /><br /><b>Le nouveau virage de Bracke</b><br /><br />Il faut toujours prêter attention aux déclarations des “missi dominici” du président de la N-VA. C’est le président de la Chambre, Siegfried Bracke, qui avait déjà signalé le premier virage (<i>“bocht van Bracke”</i>) de la N-VA l’an dernier, lorsque rares étaient les observateurs à pouvoir imaginer que le parti nationaliste laisserait ainsi tomber le communautaire pour former un gouvernement socio-économique. <br />Donc, lorsque le même Bracke y va, l’autre jour, dans une interview à Knack, d’une autre petite phrase-choc (<i>“Un nationaliste flamand peut avoir des rêves: cela ne veut pas dire qu’il doit ignorer son intelligence”</i>) il y a de quoi avoir plus que la puce à l’oreille.<br />Pour la N-VA, le socio-économique, la <i>“bonne gouvernance</i>” à la flamande, relèguent doucettement le nationalisme, le confédéralisme au rang de positionnement quasi philosophique. C’est toujours l’objectif mais disons, euh, qu’on ne le poursuit plus de manière aussi militante.<br />Bart De Wever ne s’intéresse pas qu’à la Bavière. Un autre de ses centres d’intérêt est la stratégie de David Cameron, le Premier Ministre conservateur britannique, à qui il a déjà emprunté nombre d’éléments de langage (régulation de l’immigration, danger du terrorisme salafiste, rejet de la dépénalisation des drogues douces, etc). Et la récente réussite électorale de Cameron influence assurément déjà la N-VA. <br />Et on prendrait bien le pari que, d’ici les prochains scrutins (les communales de 2018, de par leur proximité de date avec les législatives de 2019, seront déjà très fédérales) la N-VA se la jouera comme Cameron. On se focalisera sur le socio-économique, sur la “bonne gouvernance” au pouvoir, sans oublier de faire peur. Le message de David Cameron aux électeurs britanniques était on ne peut plus clair: <i>“Gare aux socialistes du Labour. On a reconstruit tout ce qu’ils avaient détruit. Ne les laissez pas détruire à nouveau notre économie: on gouverne mieux qu’eux”. </i><br />C’est déjà le message martelé gratti-grattou par les leaders N-VA: regardez chers électeurs flamands, De Wever a chassé les socialistes à Anvers, au niveau flamand et au fédéral. Et ouvrez les yeux: vous voyez, la N-VA sait gouverner la Belgique, ce n'est nullement un danger pour le pays, ce n’est pas le grrrand méchant loup qui veut tout souffler et tout balayer. Au contraire, il a juste grand faim de nominations dans l’appareil de l’Etat belge. <br />Certes, les élections de 2019, c’est très loin: c’est même dans une éternité. Certes, cette coalition est toujours à la merci d’un dossier imprévu, d’une polémique communautaire inattendue. Ou alors d’une catastrophe de bonne gouvernance marquant grave l’opinion publique: comme une multiplication des délestages électriques et autre black-outs en cas d’hiver très froid.<b> </b></span><br />
<br />
<span style="font-size: large;"><b>“5 more years”</b><br /><br />Il n’empêche que la campagne #Helfie pourrait bien évoluer un jour, dans le chef de la N-VA, vers une campagne à l’américaine dont le slogan serait: “5 more years”. <br />Si la conjoncture économique (prix du pétrole, cours de l’€uro, taux d’intérêts, inflation basse) confortait une croissance économique, si le #taxshift réussit et allège vraiment l’impôt, si l’épineux dossier des pensions est bouclé (surveillons bien le dossier de la pension des policiers, un vrai test pour les métiers lourds) la N-VA pourrait faire à nouveau le cadeau au MR de continuer à mettre le communautaire en veilleuse. Pour rendre une #Suédoise bis plus probable et éviter tout hypothétique rapprochement libéraux-socialistes au Sud. <br />Puisque la N-VA n’a aucune garantie, ni quant à son objectif confédéraliste, ni surtout quant à la majorité des deux tiers que cela postulerait, le nationalisme de la N-VA pourrait s’avérer moins actif. Un parti moins conquérant mais, comme la CSU bavaroise, défendant fortement sa communauté.<br />C’est là quelque chose que De Wever peut se permettre: il sait pertinemment que son électorat vote désormais bien davantage N-VA pour des motifs socio-économiques que pour l’indépendance rêvée de la Flandre.<br />Rue Royale, on tire les leçons de la réussite de David Cameron: si la #Suédoise affiche des résultats qui plaisent au Nord, le “peuple flamand” voudra qu’on joue les prolongations. Et ce serait même alors quasi contre-productif d’agiter du communautaire si la #Suédoise affiche un bon bilan pour son électorat socio-éco.<br />Que la N-VA compte d’ailleurs bien élargir encore, toujours dans une stratégie de “type CSU”. En pompant des voix tant au CD&V qu’à l’OpenVLD. <br />Mine de rien, on note que la N-VA se permet d’ailleurs des démarches qu’on imagine plus généralement portées par des partis positionnés moins à droite: c’est le ministre N-VA des Finances Van Overtveldt qui parle de réviser le revenu cadastral, c’est Ben Weyts qui se fait l’apôtre, à la Région flamande, d’une taxation de tous les véhicules au kilomètre… <br />Objectif de tout cela: se donner une image plus centriste. Tout comme celle du CVP à l’heure de sa grande époque ni-gauche-ni-droite, mais servant avant tout les intérêts de la Flandre.<br /><br /><b>Le Belang n’est pas mort</b><br /><br />Y aura-t-il en 2019 des déçus de la N-VA? Assurément. Parce que pour certains, il n’aura pas été assez à droite au plan socio-éco; parce que, pour d’autres, il n’y aura pas eu d’avancée communautaire; parce que d’autres encore croient –bourdes de Jan Jambon aidant- que la N-VA ne visait finalement que le pouvoir et serait donc “traître à la cause flamande”… “ Pour l’heure, il se dit que Bart De Wever n’est pas mécontent du léger ressac de son parti dans des sondages de plus en plus aléatoires (vu notamment le nombre d’indécis): il s’attendait à pire.<br />De Wever sait pertinemment qu’il risque de perdre une partie de ses durs. Le Belang n’est pas mort. Et les radicaux les plus flamingants y retourneront d’autant plus aisément que le nouveau président du Belang est moins sulfureux qu’un Filip Dewinter.<br />Pas vraiment un souci pour le président de la N-VA: nul ne conteste ni ne contestera la nouvelle ligne CDU qu’il entend donner au parti: tous ses ténors sont d’ailleurs au pouvoir quelque part. Et s’y plaisent, sinon s’y complaisent.<br /><br /><b>Le CD&V rentre dans le rang</b><br /><br />La #Suédoise reste une coalition difficile mais, pour la première fois depuis sa formation, elle semble avoir trouvé un rythme. Soudain, les conflits épiques -les émeutes” disaient certains- entre partis flamands n’apparaissent plus, du moins au grand jour. Comme s’il y avait un armistice de la dispute. <br />Comme si le CD&V, bien que l’ego de Kris Peeters reste d’évidence fragile, venait de trouver sa place au sein du gouvernement. Certes, les sociaux-chrétiens continueront leur marketing de “visage social” du gouvernement, certes on peut s’attendre à quelques déclarations un brin matamoresques lors des discussions sur le #taxshift mais le CD&V rentre d’évidence dans le rang. Comme son chef de groupe à la Chambre, Servais Verhertstraeten, l’ami des diamantaires anversois, l’a dit: le CD&V n’est pas à l’aise dans ce gouvernement, mais il est aussi fatigué du PS, jugé “mauvais perdant” et se positionnant trop à gauche aux yeux d’aujourd’hui des sociaux-chrétiens du Nord. </span><br />
<span style="font-size: large;">Mais le CD&V –on vient encore de le voir avec son spectaculaire revirement d’abandon d’un saut d’index pour les loyers- tient tant de rôles successifs que nul ne sait quels costumes il endossera encore d’ici 2019. <br /><br /><br />Michel HENRION.<br /><br /><br /><br /></span>Michelhttp://www.blogger.com/profile/17837963832802665438noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-1360292263890595870.post-40732194850602283092015-05-26T13:15:00.001-07:002015-05-26T13:15:12.011-07:00Quel taux de loyauté fédérale dans les chiffres des politiques? (MBelgiqueHebdo du 8/5/2015)<span style="font-size: large;">Lorsqu’un slogan commercial proclame “0% de matière grasse”, c’est devenu un grand classique: les associations de consommateurs, labos et experts à l’appui, se font un devoir de vérifier quelle est la réalité derrière les chiffres publicitairement proclamés.<br />Le phénomène gagne de plus en plus la vie politique. Parce que, mine de rien, les chiffres, les statistiques, ont de plus en plus de pouvoir. Ce qui, à l’origine, se voulait collecte de “données objectives” au service de la décision politique, a pour le moins évolué, sinon dérapé. Souvent, la production de ces chiffres, de ces outils d’évaluation, fait plutôt passer des idéologies. Le monde politique, qu’il soit de droite, de gauche ou du centre, affectionne de pouvoir choisir les chiffres qu’il décidera d’utiliser. Dans une époque ou les gouvernements se jugent aux résultats, les indicateurs de performance sont devenus une arme de guerre politique. Certains experts poussent même le bouchon plus loin: à les en croire, ce sont les ordinateurs d’Etat qui prennent souvent nombre de décisions de politiques publiques et sociales, surtout en période de récession économique.<br />Ce n’est pas pour rien si, lors de la dernière campagne électorale de 2014, la tendance au “factchecking” a explosé, médias et universités s’alliant soudain pour démonter les chiffres des promesses électorales des partis. A l’époque, les chiffres, pour le moins flous et artistiques, de la réforme fiscale du MR, en avaient été ainsi pour le moins secoués… Pourtant ces partis, les pouvoirs politiques n’aiment pas trop que les électeurs malins, les citoyens trop curieux, bref la société civile, se mettent à relativiser, à critiquer leurs chiffres. Ils préfèrent que la force de l’énoncé de ceux-ci laisse les gens pantois. La belle intention, inspirée de ce qui se passe aux Pays-Bas, selon laquelle le Bureau du Plan pourrait analyser et chiffrer les coûts des programmes électoraux de 2019 se réalisera-t-elle? On fait plus qu’en douter: nul n’en pipe plus mot déjà.<br /><br /><b>La légende du fonctionnaire du grand secret</b><br /><br />L’actualité politique belge récente est d’ailleurs une formidable démonstration du pouvoir des chiffres et de leur utilisation politique. Ici, ce n’est pas le pourcentage de matière grasse qu’il s’agissait de tester mais bien la teneur en loyauté fédérale, mot valise s’il en est. Qui renferme tous ces autres termes tant agités ces derniers temps: respect, transparence, loyauté.<br />C’est une des légendes urbaines de la médiapolitique en Belgique: ah, tous ces gens qui vous chuchotent, si, si, qu’il n’y aurait que une ou deux personnes dans ce pays à détenir une mystérieuse clé secrète de compréhension, à pouvoir s’y retrouver dans les méandres de la Loi de financement née de la 6ème Réforme de l’Etat.<br />Bidon. Fable. Billevesée. La fameuse loi de financement, concoctée par huit partis, est plutôt, quoi qu’on en dise, forcément un brin ardue mais assez claire. <br />Un des problèmes de fond, c’est que l’opacité délibérée est souvent le fonctionnement ordinaire des administrations.<br />Connaissez vous Mme Spinnoy, Mr Dhondt ou Mr Valenduc? Vous n’avez sans doute jamais lu ni entendu leurs noms, mais dans le petit monde politique qui se passionne, sinon se déchire, sur la question- il est vrai totalement essentielle- de la part des recettes de l’impôt des personnes physiques qui doit revenir aux Régions, ces deux fonctionnaires du Ministères des Finances sont des notoriétés. <br />Pour le moins controversées ces temps-ci. Parce que cela fait des temps immémoriaux que ces quelques fonctionnaires aussi discrets que spécialisés gèrent les dotations aux régions, leurs simulateurs informatiques à résultats soudainement variables. Et ce en total petit monopole, dans le secret de leurs gris bureaux du SPF Finances. C’est leur “chose”, leurs algorithmes. Leur terrain de jeu statistique presque perso.<br />C’est surtout une mauvaise gestion des Ressources humaines au sein de l’administration des Finances. Celle du genre qui entraîne confusion, opacité et jusqu’à, soudain, une crise politique majeure entre et Régions et Gouvernement fédéral. Qui, pour boucler son ajustement budgétaire, a saisi assurément une opportunité: mais qui n’a certes pas ourdi non plus un grand complot ténébreux.<br /><br /><b>30% des ressources, ça se discute</b><br /><br />On ne va pas assommer ici les lecteurs sous les explications techniques (ah, cette nouveauté de vocabulaire qu’est “l’Impôt-Etat”). En gros, les Régions ont été subitement prévenues qu’elles recevraient 750 mio d’€ de moins que prévus (pour la Wallonie, une tuile de 248 mio€). Stupeur et tremblements, la Flandre n’étant d’ailleurs pas la dernière à s’égosiller.<br />Déclarations au vitriol en tous sens, arrogances diverses, phénomènes de tête de mule, jeux politiques en tous sens pour en arriver à une conclusion apaisée évidente.<br />A savoir qu’aucun gouvernement régional de ce pays ne saurait accepter que, pour quelque 30% de ses ressources, le niveau fédéral lui dise: “ Voilà, c’est comme ça. Et ne comptez pas sur moi pour vous expliquer comment j’arrive à ce résultat. C’est à prendre sans discussion”. <br />Avec des conséquences pour le gestion budgétaire des Régions mais aussi, élément moins souligné, des communes. Bref, ce problème est essentiel pour les Régions, 30% des recettes régionales dépendant désormais de l’Impôt des Personnes Physiques prélevé par le fédéral. (les flamands, forts d’une administration fiscale en croissance, envisagent de collecter un jour directement cette part de l’IPP, histoire d’éviter ainsi toute interférence du fédéral)<br />C’est ce qui explique que, peu à peu, bon gré mal gré, le SPF Finances a dû se mettre à s’expliquer, son ministre N-VA des Finances, Johan Van Overtveldt, se montrant lui-même ouvert, en bon nationaliste flamand, aux éclaircissements. Conséquence: le SPF Finances vient, enfin, d’accoucher d’une longue note explicitant son approche, sinon sa méthodologie. Et le boss du SPF Finances a dû affronter un solide feu de questions au Parlement Wallon. Qui, s’il a compris que les montants récupérera en 2018 (lorsqu’on régularisera légalement les comptes) seront assez faibles-195 mio seraient perdus-, a aussi capté que les chiffres du SPF Finances sont toujours flous et ce pour pas moins de 1,8 milliard. Une fameuse inconnue. Un sérieux “gap” nébuleux à éclaircir.<br />C’est que le SPF Finances adore jouer avec les simulateurs informatiques, et en modifier d’initiative les données. Au moment de voter la Loi de Financement dans la cadre de la 6ème Réforme de l’Etat, en 2013, on avait tout bien calculé. Mais, hop, voici que l’administration modifie la méthodologie, bricole le moteur, c’est à dire les paramètres macroéconomiques de croissance et d’inflation. Bref, une année considérée comme dûment clôturée est soudain réévaluée à la baisse.Avec des chiffres subitement différents.<br />Mieux: tantôt les ordinateurs des Finances travaillent sur un échantillon de 343.000 déclarations (par sécurité); tantôt cet échantillon est soudain ramené à 30.000 contribuables.<br />Bob, bof: rien n’est encore à ce jour totalement clarifié. Et l’administration des Finances n’est pas forcément à l’aise dans tous ses petits souliers. Et on attend désormais que le N-VA Johan Van Overtveldt sorte enfin cet Arrêté Royal qui n’en vient pas, dont une première mouture floue a déjà été recalée par les trois Régions, faute de formule méthodologique, de calcul et d’estimation. Bref, il manque le mode d’emploi.<br /><br /><b>Une crise tous les six mois?</b><br /><br />Certes, tout cela finira par s’arranger. A tout le moins en 2018 lorsqu’on mettra, comme prévu par la loi, les choses à plat.<br />Le hic, c’est que d’ici là, on risque de se heurter dans cesse aux mêmes résultats aléatoires, ferments d’une vraie crise institutionnelle si des telles difficultés se reproduisaient en 2016 ou en 2017. Personne ne peut se permettre, dans le monde politique, d’avoir tous les six mois un débat aussi agité, aussi dangereux pour le pays.<br />Le MR Georges-Louis Bouchez a eu raison, au Parlement wallon, de s’inquiéter ainsi de la nécessité pour la Région Wallone de disposer de son propre appareil de prévision, notamment pour une recette aussi importante que l’IPP. <br />Mais, comme l’a souligné le Conseil wallon de la Fiscalité (à l’unanimité), cela postule de disposer des données, de la méthodologie, d’avoir un droit d’accès des Régions qui porte sur la méthode, l’application de la méthode, mais aussi sur le modèle de simulation macro-économique. Olé.<br />Bref, ça demande de la transparence. Totale.<br /><br /><b>Réussir un #taxshift sans les Régions?</b><br /><br />Quand on vous le disait que les chiffres ne sont pas une fin en soi mais impliquent bien des décisions sur l’action publique et donc sur notre vie.<br />Tenez, prenons le grand dossier politique du moment: le TaxShift, cette réforme fiscale d’un minimum de cinq milliards voire bien plus, visant à réduire la fiscalité sur le travail … Un enjeu difficile: chacun sort déjà ses propres vétos, plus ou moins idéologiques et les lobbies sont déjà sur pied de guerre.<br />Les Régions seront-elles associées à cette réforme fiscale? Pour d’aucuns, comme l’OpenVLD Gwendolyn Rutten, c’est impensable de ramener ainsi les socialistes autour d’une table, rue de la Loi.<br />D’autres ont une vision pour le moins différente: le Ministre-Président flamand N-VA souhaite fermement être à la table. Le N-VA Geert Bourgeois trouve qu'il se doit d’y être et juge habile d’y impliquer les socialistes via la Région Wallonne et la Région bruxelloise. Raisonnement: le PS ne pourra plus se permettre d’attaquer le tax shift s’il est ainsi associé à sa confection…. Et le PS serait entraîné, mine de rien, dans une certaine logique “confédérale” si chère à la N-VA.<br />Se passer des Régions autour de la table apparaît effectivement aléatoire à nombre d’observateurs même si, légalement, ce serait dans la norme. <br />Les Régions n’ont pas à intervenir dans la base de l’IPP mais si la #Suédoise décidait , outre la TVA et les accises, de jouer sur la fiscalité mobilière, il est clair que cela pourrait, une nouvelle fois, impacter très directement le budget des trois Régions.<br />Et on agiterait alors assurément à nouveau l’oriflamme médiapolitique du “manque de loyauté fédérale”.<br />A son origine le mot “statista” (d’où a découlé le terme “statistique”) signifiait “homme d’Etat”. Il serait opportun, en ces temps troublés, que nos politiques s’en souviennent.<br /><br />Michel HENRION</span>Michelhttp://www.blogger.com/profile/17837963832802665438noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-1360292263890595870.post-50366617212798342422015-05-04T11:02:00.003-07:002015-05-04T11:04:42.994-07:00Energie: la vengeance du renouvelable (MBelgique Hebdo du 24/04/2015) <style><!--
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<span lang="FR-BE" style="font-size: 16.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;"></span><span lang="FR-BE" style="font-size: 16.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;"></span><span lang="FR-BE" style="font-size: 16.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;"></span><span style="font-size: large;"><span lang="FR-BE">Branchons tout de go la prise et démarrons illico cet article par un bon
gros électrochoc. A savoir que la Belgique a toutes les chances de connaître
encore longtemps un grand boxon,
un big désordre énergétique. Et à vivre encore et toujours dans un curieux système vaseux-thermo-basculaire-à-commotivité-très-
aléatoire…</span>
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<span style="font-size: large;"><span lang="FR-BE">Celui, trève de plaisanterie, ou il faut impérativement pouvoir importer
de l’électricité si nos voisins y consentent encore. </span></span></div>
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</span><br />
<table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: right; margin-left: 1em; text-align: right;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="http://2.bp.blogspot.com/-30-INdVnNcU/VUezHicKgOI/AAAAAAAABGc/9tsfywGVnhI/s1600/images-3.jpg" imageanchor="1" style="clear: right; margin-bottom: 1em; margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="266" src="http://2.bp.blogspot.com/-30-INdVnNcU/VUezHicKgOI/AAAAAAAABGc/9tsfywGVnhI/s400/images-3.jpg" width="400" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">La batterie de Tesla: la révolution du stockage de l'électricité.</td></tr>
</tbody></table>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><span lang="FR-BE">Celui ou l’on redoute que le prochain hiver, s’il s’avérait cette fois
vraiment glagla, ne vous déleste l’électricité plusieurs fois plusieurs heures.
(avancée de consolation: si tout va bien, l’hiver prochain, le GSM resterait
cette fois opérationnel)</span></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><span lang="FR-BE">Ce système ou rares se sont aperçus que la menace de “black out” était
en fait déjà une mutation dans un monde ou aucune décision ne va guère plus
loin que la durée de vie d’une coalition. Ou l’une promet poliment, juré,
craché, oui, oui, d’étaler la sortie du nucléaire dès lors qu’une centrale
fêtera ses 40 bougies d’usure. Mais ou une autre, nouvellement installée, gomme
tout et prolonge à rallonges. Comme les centrales de Doel 1 et Doel 2 qui
devaient agoniser en cette année 2015 mais devraient encore jouer les pimpantes
prépensionnées jusqu’en 2025; pour autant qu’on trouve quelqu’un pour financer
la cure de jouvence du béton et autres soudures. Et si l’inspection prévue fin
d’année n’y trouve pas de mauvaise surprise. </span></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><b>Fissures: trancher un vide
scientifique</b></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><span lang="FR-BE">Ce même système, non sans risques, ou l’on réouvre des centrales
(Tihange 2 et Doel 3) avant de les refermer d’urgence vu quelques “défauts
superficiels”, genre des fissures (“flakes”) jusqu’à… 18 cm. Pays surréaliste
ou la ministre fédérale de l’Energie, juriste de formation, agite on ne peut
plus sérieusement à la télé, devant Pascal Vrebos, une feuille de papier A4
pour expliquer en substance “qu’avec une gentille fissure horizontale plutôt
qu’une meûchante fissure verticale” tout va finalement bien dans les cuves de
réacteurs, dormez tranquille les petits.</span></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><span lang="FR-BE">Ce pays ou les tests confidentiels succèdent sans cesse aux tests non
publiés, ou alors avec moult réticences, et ou il reviendra finalement à l’
Agence de Contrôle Nucléaire -dont on espère que l’indépendance est vraiment
assurée- d’oublier les énormes enjeux financiers et de trancher un véritable
vide scientifique: une cuve irradiée pendant des dizaines d’années et bourrée
de microfissures est-elle oui ou non sûre? </span></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><span lang="FR-BE"><b>Un Pacte Fédéral-Régions?</b></span></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><span lang="FR-BE">Soyons clairs: cette politique de gribouille est tout sauf neuve en
Belgique. Les ministres successifs, tous partis confondus, n’y ont souvent eu
pour seule vision que la budgétaire “rente nucléaire” d’Electrabel. </span></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><span lang="FR-BE">Donc, à première vue,
lorsque la ministre fédérale Marie-Christine Marghem (MCC/MR) a annoncé
l’autre jour qu’elle avait fait approuver par le gouvernement un texte baptisé
“Fondements pour une vision énergétique”, avec, en idée de fond, celle d’un de
ces grands Pactes que l’histoire politique de Belgique affectionne tant, on
s’est dit “Tiens, pourquoi pas?”. </span></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><span lang="FR-BE">Et Marghem d’avancer cinq thèmes à débattre avec les Régions: entendez
le mix énergétique, l’amélioration de la gestion de la demande, le coût de la
politique énergétique, la coopération internationale et la mobilité. Le tout
devant, dans son esprit, être emballé-pesé d’ici la fin de l’année.</span></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><span lang="FR-BE">Sur papier, ça le fait. A première vue, c’est plutôt chouette un texte
d’orientation dont la date de péremption dépasserait –enfin- une législature.</span></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><span lang="FR-BE">A seconde vue, c’est même plutôt une très bonne chose que de proposer un
dialogue entre les Régions et le Fédéral sur le crucial dossier énergétique.
C’est même inévitable pour l’efficacité, puisque la majorité des idées
novatrices pour gérer mieux l’énergie (notamment les compteurs intelligents qui
permettront aux clients de consommer aux heures les moins chères) dépendent des
réseaux de distribution des Régions (le fédéral, lui, se doit de garantir la
sécurité d’approvisionnement du pays).</span></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><span lang="FR-BE">C’est aussi politiquement assez bien vu de la finaude Marie-Christine
Marghem: fidèle à son tempérament d’avocate et de juriste, qui cherche toujours
à se protéger de tout les aléas, c’est opportun de se couvrir par l’aval des
régions…</span></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><span lang="FR-BE"><b>On oublie la société civile…</b></span></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><span lang="FR-BE">Bof, bof. L’opposition
écologiste a eu vite fait d’affirmer que la méthode de travail et les fameux
“fondements” approuvés par le gouvernement Michel ouvraient déjà, à son gré, par trop la porte au nucléaire. Et
faisaient du Pacte -à imaginer que le gouvernement fédéral et les régions s’embrassent soudain
davantage folleville que dans la répartition budgétaire découlant de la
dernière réforme de l’Etat- une pure “affaire de seuls gouvernements”.</span></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><span lang="FR-BE"><i>“La société civile –les ONG, les associations spécialisées, etc…-
doivent avoir évidemment leur mot à dire</i></span><span lang="FR-BE">”, s’écrie l’Ecolo Jean-Marc
Nollet. <i>“La société civile n’a
pas juste à traduire la vision des gouvernements: elle doit pouvoir aussi la
remettre en question. Il n’y a pas que les gouvernements à savoir ce qui est
bon. Surtou</i></span><span lang="FR-BE">t, ajoute-t-il, <i>lorsque ça engage la société future et les générations à venir”.</i></span></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><span lang="FR-BE">L’ex ministre de l’Energie de la région Wallonne le sait: ceux qui ont
le pouvoir dans le secteur de l’énergie préfèrent généralement les décisions
gentiment unilatérales au dialogue. Pour eux, l’opinion publique peut attendre.
Longtemps.</span></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><span lang="FR-BE"><b>Le nucléaire n’a plus la cote</b></span></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><span lang="FR-BE">Mais le premier gros hic pour le futur Pacte est symbolisé par une
phrase de la MR Marie-Christine Marghem: <i>“Le renouvelable, </i></span><span lang="FR-BE">dit-elle,<i> est à
poursuivre pour une politique énergétique cohérente et ambitieuse”.</i></span></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><span lang="FR-BE">Oui, vous avez bien lu. Relisez là encore: c’est prudent, c’est style
hirondelle-qui-revient-au-printemps mais voici donc une ministre MR qui, mine
de rien, prononce une phrase presque sacrilège, donnant presque raison aux
thèses de ces Ecolos à qui le photovoltaïque a fait perdre quasi la moitié de
leurs voix aux élections de mai 2014…</span></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><span lang="FR-BE">C’est que le monde énergétique, en à peine un an, a encore
formidablement évolué. Fast and Furious. Les faits sont clairs: non seulement
le nucléaire n’a plus la cote et sa part de contribution ne cesse-t-elle de
baisser dans le monde (aucune centrale n’a plus été construite aux USA depuis l’accident
de Three Mile Island); non seulement la nouvelle génération de centrale (EPR)
tourne-t-elle à la cata à Flamanville, dans la Manche (l’addition est déjà
passée de 3,3 mia à largement plus de 10 mia) mais il se confirme aussi chaque
jour que le nucléaire de la troisième génération est, surtout, horriblement
coûteux par mégawatt produit. </span></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><span lang="FR-BE">Sa rentabilité est en berne: et devient carrément onéreuse par rapport
aux coûts en chute du photovoltaïque et de l’éolien. Bref, le constat est que
le renouvelable est devenu, très vite, tout sauf une énergie accessoire. </span></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><span lang="FR-BE">Mais qui le sait en Belgique? Qui le dit</span><span lang="FR-BE">?</span></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><span lang="FR-BE">Cette année, la majorité des investissements faits dans de nouvelles
capacités de production électrique l’ont été dans le renouvelable (voir http://www.extremetech.com/extreme/202579-global-investment-in-renewable-energy-skyrockets).
Et plus personne n’exclut maintenant que, dans 15 ans, la majorité de notre
électricité puisse être générée par des énergies renouvelables. </span></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><span lang="FR-BE"><b>Le Graal: on peut stocker l’électricité</b></span></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><span lang="FR-BE">Nombre d’acteurs du secteur ne s’y trompent pas, eux. On ne parle pas
ici des incroyables investissements chinois. A nos portes, Areva et EDF, en
France, entendent devenir des leaders de l’énergie verte, de l’éolien, du
solaire, de la bioénergie. </span></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><span lang="FR-BE">En Belgique ce n’est pas un hasard si Tecteo-Nethys a opportunément
racheté les éoliennes off-shore de l’ostendaise Electrawinds.</span></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><span lang="FR-BE">Mieux: <i>“on atteint désormais le Graal”,</i></span><span lang="FR-BE"> selon le joli mot de
l’ex-ministre française Corinne Lepage. </span></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><span lang="FR-BE">Jusqu’à présent l’électricité ne se stockait pas: désormais on peut. Et
ce grâce aux fulgurants progrès dans le secteur de pointe des batteries. Un
secteur à soutenir par Charles Michel, selon la page 97 de l’accord de
gouvernement.</span></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><span lang="FR-BE">Le professeur Damien Ernst (ULg), dans l’interview qu’il accordée à <i>M…Belgique</i></span><span lang="FR-BE">, définit
clairement ce mariage –et c’est quasi pour demain. Et puis il y a cette
mobilité électrique qui apparait et toutes ces technologies numériques qui
permettent de bien gérer consommation et productions dispersées. C’est d’autres
éléments qui jouent en faveur du renouvelable.</span></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><span lang="FR-BE"><b>Les arroseurs arrosés</b></span></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><span lang="FR-BE">D’ou cette formidable question de politique belge: c’est bien joli le
projet de “Pacte Energétique du gouvernement”, mais est-ce que nos élus ont
encore à choisir, à décider de ce vers quoi convergera notre système
énergétique?</span></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><span lang="FR-BE">Pour nombre d’experts, c’est tout simple: c’est plié. Et les dés sont
d’ores et déjà jetés. </span></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><span lang="FR-BE">Et ce Pacte risque de n’être que du…vent momentané, qui sera vite oublié
par la réalité. Il n’y a plus forcément d’avis à donner, ni de réflexion de
fond à mener: il faut peut-être juste constater ce qui se passe. Quasi partout
dans le monde.</span></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><span lang="FR-BE">Evidemment, on comprend que c’est un brin ennuyeux pour un monde
politique qui, comme d’habitude,
n’a rien vu venir ces derniers mois..</span></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><span lang="FR-BE">C’est un peu l’histoire de l’arroseur arrosé.</span></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><span lang="FR-BE">Pour les libéraux –qui ont littéralement adoré tacler électoralement les
écologistes sur le dossier mal enmanché des “certificats verts” - et aussi les
socialistes, prononcer aujourd’hui positivement le mot “photovoltaïque” est
quasi de l’ordre de l’horreur, de l’hérésie, du film d’épouvante.</span></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><span lang="FR-BE">Et pourtant, ils y seront condamnés: il devront réapprendre à citer à
nouveau ces mots bannis que sont “éolien” et “panneau solaire”…</span></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><span lang="FR-BE">Au Nord du pays, ce ne sera guère plus facile: si l’OpenVLD n’apprécie
plus guère le nucléaire, la N-VA s’accroche, elle, toujours: elle n’entend sortir du nucléaire qu’en…2065. Et
cultive encore un projet mythique de centrale nucléaire de nouvelle génération
qui serait d’un coût tellement déraisonnable que Bart De Wever devra se faire
une raison. Sa centrale ne verra jamais le jour.</span></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><span lang="FR-BE"><b>Des start-up à créer</b></span></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><span lang="FR-BE">Quant aux acteurs classiques du secteur belge de l’énergie, ils
freineront à coup sûr en fonction de leurs intérêts, du maintien de leurs
activités actuelles. Au plus la nouvelle destination énergétique se fera
attendre, au plus cela fera leurs affaires.</span></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><span lang="FR-BE">Si le Pacte Energétique est vu, par contre, comme une trajectoire, s’il
s’agit de déterminer les étapes pour passer par étapes au monde énergétique de
demain, alors il pourrait se révéler positif.</span></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><span lang="FR-BE">Si chaque acteur du secteur s’efforce de maintenir ce qui l’arrange le
mieux, si les partis ont trop peur du renouvelable pour-ne-pas-donner-une-revanche-à-Ecolo,
si on n’accepte pas d’interroger la société civile, d’y faire contribuer les
Parlements, le Pacte Energétique risque alors, au contraire, de ne pas
ressembler à grand chose. Genre grand n’importe quoi mou, faute de consensus.
Au détriment de toutes les start-up et autres PME que ce nouveau marché
pourrait créer.</span></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><span lang="FR-BE">Lorsque, dans les années ’80, la machine à écrire a dû s’effacer
soudain, en très très peu de temps, et céder la place à l’ordinateur, le
gouvernement de l’époque ne s’en est évidemment pas mêlé. C’est, mine de rien,
exactement la même situation aujourd’hui dans l’énergie. </span></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><span lang="FR-BE">Il ne suffit plus de changer le ruban de la machine à écrire pour
tapoter un Pacte qui serait déjà désuet.</span></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><span lang="FR-BE">Michel HENRION</span></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span lang="FR-BE" style="font-size: x-large;"><i>Interview</i></span></div>
<br />
<div class="MsoNormal">
<span lang="FR-BE" style="font-size: x-large;"><b>Damien Ernst (ULg): “ Si on se trompe, la bombe politique sera une
forte hausse du prix de l’électricité”</b></span></div>
<br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><span lang="FR-BE">-La ministre fédérale propose de développer toute une vision énergétique
pour notre pays ? Les jeux sont-ils encore ouverts?</span></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><span lang="FR-BE">-Il y a, à mon avis, une ligne déjà inexorable: on convergera vers un
monde où la toute grande majorité de notre énergie sera générée par des
énergies renouvelables – principalement du photovoltaïque (PV) et de l’éolien -
où l’on verra apparaître de plus en plus des dispositifs de stockage
d’électricité et où des grandes interconnections seront amenées à se
développer. On verra aussi de plus en plus de pompes à chaleur et de véhicules électriques. Il reste
encore juste quelques incertitudes sur la place qui sera donnée à l’hydrogène
dans ce système énergétique et sur l’avenir de certaines parties des réseaux de
distribution qui vont se faire concurrencer par des micro-réseaux.</span></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><span lang="FR-BE">Ce serait beaucoup plus simple de reconnaître honnêtement vers quelle
destination nos systèmes énergétiques vont converger de manière inévitable. Et
puis de travailler pour que le trajet vers cette destination se passe le mieux
possible, au lieu de risquer de «
divaguer » sur un pacte énergétique qui n’apportera pas grand chose. Et je peux vous donner une dizaine
d’actions bien concrètes à prendre pour que ce trajet se passe le mieux
possible pour l’ensemble de la société belge…</span></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><span lang="FR-BE">-Vous semblez bien être sûr de votre « destination ». Mais elle semble
ne pas toujours plaire à tout le monde…</span></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><span lang="FR-BE">-De fait, peu d’acteurs du secteur de l’énergie au sens large sont
vraiment heureux avec cette destination, car elle est diruptive par rapport à
leur activité actuelle. C’est aussi pour cela que ce pacte énergétique risque
de ne pas ressembler à grand chose. Ce sera plus un consensus entre les différents
acteurs du secteur qui vont
développer une vision rassurante par rapport à la pérennité de leurs activités
traditionnelles. Le risque est une négation du fait que toutes les ruptures
technologiques que l’on observe -dans les énergies renouvelables, les véhicules
électriques ou le stockage- vont tout changer à jamais! </span></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><span lang="FR-BE">-Que des lobbies essaient d’influencer un gouvernement, ça fait hélas partie des règles du jeu
classiques en Belgique. Mais le Pacte Energétique, s’il aboutit, sera le résultat
d’un long processus…</span></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><span lang="FR-BE">_ Ma réticence est que je ne suis pas vraiment sûr que le fédéral ait
follement envie de communiquer sur la destination que prend notre système
énergétique. Je m’explique. Pour le gouvernement fédéral, reconnaître la nature
de cette destination équivaudrait à dire : « Ah zut, la vision proposée par
Ecolo au cours de la législature précédente en terme énergétique (du PV, de
l’éolien, du stockage, de l’autoconsommation, des véhicules électriques, des
pompes à chaleur) est, quoi que l’on fasse, en train de se concrétiser. » Vous voyez Marie Christine Marghem dire aux gens: « Ecoutez, le PV c’est
l’avenir ! » On se retrouve donc avec un gouvernement fédéral qui va avoir très
difficile, politiquement, de discuter honnêtement de notre futur énergétique
sans donner l’impression de se contredire.</span></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><span lang="FR-BE">-Finalement, ce Pacte Energétique ne va-t-il pas diluer quelque peu la
vision énergétique que la #suédoise avait en début de législature ?</span></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><span lang="FR-BE">-Oui, sans doute. Il permet aussi de diluer la responsabilité de la prise
de décision en matière énergétique sur beaucoup d’acteurs. Et cela donne aussi l’impression aux
citoyens que l’on fait enfin quelque chose dans ce domaine! Moi, je redoute un
peu une négation de la réalité: car à force de ne pas reconnaitre cette dernière, et donc ne pas agir en
fonction, on risque vraiment une bombe politique. Et ce pour les différents
ministres qui prendront en charge l’énergie. Par exemple, sans des changements
drastiques dans la régulation du secteur de l’électricité, les politiques
risquent bel et bien de se retrouver avec sur les bras un autre dossier du type
“certificats verts” qui a tant empoisonné l’ancien gouvernement wallon…</span></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><span lang="FR-BE">-C’est à dire? Une facture en
hausse pour le citoyen?</span></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><span lang="FR-BE">- Oui. Le système des certificats verts s’est finalement emballé de par
une régulation incapable d’évoluer assez vite par rapport à la dynamique avec
laquelle le photovoltaïque se développait. Or, à l’heure actuelle, à régulation
constante, le photovoltaïque et les batteries- dont les prix n’arrêtent pas de
diminuer- vont se développer énormément, même sans subsides. Cela peut mettre
les réseaux électriques - qui participent quand même au financement des
communes belges - dans de grandes difficultés financières. Cela va aussi
conduire, à mon avis dans moins de cinq ans, à une augmentation du prix de
l’électricité très significative.
Et le problème c’est qu’il faut agir maintenant, pas en fin de législature,
surtout vu le fait que changer la régulation est un mécanisme très lent…</span></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><span lang="FR-BE">-Vous n’êtes pas un peu trop pessimiste là ? Vous proposeriez quoi comme
changement de régulation ?</span></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><span lang="FR-BE">-Non, je ne crois pas, d’autant plus que je ne vois même pas trop
comment il est possible – politiquement en tous les cas – de faire évoluer
cette régulation pour éviter cette crise annoncée. Hypothèse personnelle: peut-être que pour ce problème la
solution n’est pas dans un changement de régulation mais bien dans un
développement de la filière des véhicules électriques. Cela permettrait
d’augmenter la quantité d’énergie électrique transitée par les réseaux
électriques et donc de distribuer leurs énormes coûts fixes sur plus de
kilowatt heures, et donc de rendre l’électricité moins chère. Mais bon, alors,
ce seront les pompistes qui ne seront pas contents. On voit bien qu’avec toutes
ces ruptures technologiques dans le secteur de l’énergie, il n’y aura pas
toujours que des gagnants…</span></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><span lang="FR-BE">(propos recueillis par Michel Henrion)</span></span></div>
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</span><br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
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</span><br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
Michelhttp://www.blogger.com/profile/17837963832802665438noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-1360292263890595870.post-21801295975509510042015-04-25T01:40:00.001-07:002015-04-25T01:42:56.402-07:00Cette spécificité bien belge: le ravalement de façade politique (chronique pour M...Belgique Hebdo du 05/04/15)<br /><div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: 16.0pt;"> </span><span style="font-size: 16.0pt;"></span><span style="font-size: 16.0pt;">En Belgique, les Nic-Nacs,
ces petits biscuits secs en forme<span style="mso-spacerun: yes;">
</span>d’alphabet, ont, outre les enfants, deux clientèles assez portées à
jouer avec les lettres: les banquiers et les responsables de partis politiques.</span>
</div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: 16.0pt;">Les premiers parce qu’il
s’agissait évidemment, en changeant les logos des agences, de faire oublier la
crise bancaire. Les seconds, parce qu’ils s’imaginent régulièrement que
rebaptiser leur formation politique<span style="mso-spacerun: yes;">
</span>donnera forcément un nouveau souffle à celle-ci.</span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: 16.0pt;">Comme les Nic-Nacs, c’est
vraiment là une spécialité très belge. Que nos politiques ne partagent qu’avec
la France, recordman du genre, dans une curieuse exception politico-culturelle.
Si l’on met à part le cas plus spécifique de l’Italie -ou la corruption fit
s’effondrer tout le paysage politique - rares sont les pays où l’on change
presque de sigle comme Elio Di Rupo de chemise le 21 juillet. </span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: 16.0pt;">En Andalousie, lors des
élections-test pour les futures législatives ibériques, c’est toujours un
“Parti Socialiste Ouvrier” qui vient de l’emporter. Et ce sous sa très vieille
appellation qui n’émeut d’évidence aucun andalou. En Allemagne, les
sociaux-démocrates du SPD vivent avec la même étiquette depuis 1890. Et ne
parlons pas des Etats-Unis ou ni le Parti Démocrate (1824) ni le Républicain
(1854) ne penseraient un instant à toucher à leur appellation.</span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: 16.0pt;"><b>Pourquoi le FDF veut se
rebaptiser “libéral social”</b></span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: 16.0pt;">Tiens, vous souvenez-vous
ainsi du PPW, le Parti Pour la Wallonie? Pas étonnant: ce parti éphémère ne fut
qu’à usage unique, pour un seul scrutin de 1991, à l’époque ou Olivier Maingain
souhaitait que le FDF-PPW devienne le “parti québécois” de la Communauté
française, histoire de renforcer son identité francophone. Avec pour ambition –
curieusement redevenue d’actualité vingt ans plus tard- de “soumettre les
autres partis à des tests de sincérité francophone”. </span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: 16.0pt;">On rappelle la suite: un an
plus tard, en 1993, le FDF (dont l’ADN implique qu’il ait toujours, depuis la
disparition de feu le Rassemblement Wallon,<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>un pendant/allié au Sud du pays) construit la Fédération
PRL-FDF, rejointe en 1998 par une mini-dissidence du PSC, le MCC. Résultat: en
2002, la fédération PRL-FDF-MCC prend le nom de Mouvement Réformateur, en bref,
le MR.</span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: 16.0pt;">Un sigle à forte identité qui
vaut déjà la peine de s’y attarder en analyse médiapolitique:</span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: 16.0pt;">-Tout comme Charles de
Gaulle, on préfèra à l’époque éviter le mot “parti” et opter pour le mot
“Mouvement”, moins rebutant.</span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: 16.0pt;">-On se limitait à deux
lettres, histoire d’affronter de front celles du PS.</span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: 16.0pt;">-On abandonnait, dans la
dénomination, le mot “libéral”, dont l’image était jugée ternie par les dérives
de la mondialisation…</span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: 16.0pt;">Retournement politique: en
2011, le FDF claque la porte du MR estimant déjà “que les capitulent devant les
exigences flamandes”. (libéraux (car l’usage du terme “libéral” s’est maintenu,
on ne parle qu’occasionnellement de “réformateurs”)</span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: 16.0pt;">Et voici qu’Olivier Maingain
aujourd’hui fort de sa enième réelection se dit enclin, pour “mieux traduire
l’évolution socio-économique de son parti”, à changer l’appellation FDF à
travers un nouveau sigle. Pour y greffer le mot “libéral” et l’idée du
“libéralisme social”, abandonnée, selon Maingain, depuis que Charles Michel
s’est allié avec la N-VA.</span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: 16.0pt;">L’objectif stratégique est
évident: l’électeur aurait ainsi le choix, surtout à Bruxelles (14,8% des voix
au FDF, 23,04% au MR), entre deux partis se revendiquant du libéralisme. </span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: 16.0pt;">Et des libéraux qui s’inquiètent
des “dérives” de l’alliance avec Bart De Wever pourraient enfin donner un peu
de poids au FDF wallon. (2,53% en Wallonie au scrutin 2014)</span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: 16.0pt;">On vous parle de ça, car
c’est un cas d’école: celui ou on entend adapter le nom du parti à l’évolution
d’une ligne politique. Ici d’un parti qui, BHV aidant, met désormais plutôt
l’accent sur ses propositions socio-économiques et, originalité, la défense de
la laïcité. Oh, sans doute le FDF n’ira-t-il évidemment pas jusqu’à suicider sa
marque très forte mais l’ajout à celle-ci d’une touche libérale sociale sera
une consolidation.</span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: 16.0pt;"><b>Le cdH ne se rebaptisera
pas mais se centre sur son C</b></span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: 16.0pt;">Au cdH, lui aussi en pleine
phase de réflexion, nul mandataire ne sait exactement la ligne de redressement
que Benoît Lutgen mitonne dans un quasi black-out. C’est que les
sociaux-chrétiens voient soudain avec bonheur s’ouvrir davantage d’espace
politique au centre, entre la “droite suédoise” et le PS obligé , sous la
pression PTB, de s’ancrer davantage à gauche. Sans parler des électeurs jadis
détournés du droit chemin par la com’ de l’Ecolo monarchiste Jean-Michel
Javaux. Cela pourrait-il aller, comme des jeunes cdH l’ont imaginé, jusqu’à
encore se rebaptiser puisque le meilleur score historique du cdH est en dessous
du pire score de l'histoire du défunt PSC (Parti social chrétien) d’antan?</span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: 16.0pt;">Il n’en sera rien: on ne
changera plus ni l’eau ni le nom du bocal à poisson orange. Mais, dans ce
climat politique il est clair que les stratèges du Centre démocrate Humaniste
mettront davantage l’accent sur le C de leur sigle (ici, C comme Centre) que
sur le H d’Humaniste. Un mot controversé, puisque faisant par trop référence
aux Lumières et à la Libre Pensée, mais qui a vachement servi le cdH, du moins
à Bruxelles, lui permettant de s’ouvrir massivement aux électeurs musulmans et
de repasser largement la barre des 10%. </span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: 16.0pt;">Mais lui valant aussi sa
nouvelle appellation de “Parti des Religions”. Ce qui postule aussi une moins
grande volatilité que celle de l’électeur Ecolo. (depuis mai 2014, le rapport
de force CDH/ Ecolo , en Wallonie, c’est 15,1% contre 8,6%)</span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: 16.0pt;">Dans cette création du cdH,
un gros hic: non seulement l’ouverture aux laïcs est-elle restée quasi lettre
morte depuis 2002 mais encore le changement de dénomination n’a-t-il guère
fonctionné en Wallonie, sociologie électorale aidant. Dans le cas du cdH, le
changement de dénomination se voulait véritable rupture: ce ne fut pas pour
autant la renaissance escomptée.</span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: 16.0pt;">Côté flamand, c’est un fait
marquant que tous -oui tous- les partis du Nord ont changé leur nom. Parfois
par la force (la Cour de Cassation qui condamna le Vlaamse Blok pour racisme et
xénophobie, le forçant à se rebaptiser en Belang et “cassant” son élan), le
plus souvent pour se défaire du passé, avec plus ou moins de bonheur.</span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: 16.0pt;"><b>Au CD&V, une
mayonnaise qui a mis son temps à prendre</b></span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: 16.0pt;">Ainsi, lorsqu’il s’est
retrouvé dans l’opposition en 2001, le CVP choisit de se défaire de l’image
“conservatrice” de l’Etat CVP. Des spins doctors inventèrement donc le
CD&V, insistant sur le coup de génie du symbole &, censé démontrer la
volonté d’unir et non point de diviser. </span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: 16.0pt;">Las, la mayonnaise a pris
lentement mais a fini par virer plutôt réussite, en “image publique” s’entend.
Le fait est là: alors que le CVP ne séduisait presque plus aucun jeune flamand,
c’est devenu un parti, voire une marque qui fonctionne à nouveau chez les
jeunes électeurs flamands.</span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: 16.0pt;">Les libéraux flamands, eux,
ont connu bonheurs et malheurs. Lancé sur orbite en 1992 par l’emblématique
Verhofstadt, le VLD (Vlaamse Liberalen en Democraten) devient finalement, de
peu, le premier parti de Flandre en 1999.<span style="mso-spacerun: yes;">
</span></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: 16.0pt;">Mais a la curieuse idée en
2007 de se mettre en cartel, histoire de se montrer encore plus rassembleur,
avec le mini parti <i>Vivant </i></span><span style="font-size: 16.0pt;">du
richissime Roland Duchâtelet (oui, celui du Standard de Liège) sous le nom
d'Open Vld. C’est le début de ses ennuis. Déjà critiqué parce que ses trois
premiers <i>“Burgermanifesten”</i></span><span style="font-size: 16.0pt;"> (les
petits livres ou Verhofstadt décrivait sa vision politique) ne collaient pas
vraiment avec son action comme Premier Ministre jugée bien trop à gauche en
Flandre, Verhofstadt réactualise ses convictions et opte parallèlement de
changer le VLD en OpenVLD. </span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: 16.0pt;">Trois ans plus tard,
Alexander De Croo retire la prise du gouvernement Leterme: et les libéraux du
Nord dévissent les échalotes, perdant plus d’un quart de leurs électeurs. Et la
N-VA fait un énorme bond en avant. Merci Alexander. Ici, la nouvelle image du
parti aura été celle de la chute et du déclin.</span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: 16.0pt;"><b>Le nom d’un parti: une
valeur variable</b></span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: 16.0pt;">C’est le moment d’épingler un
phénomène évident: le nom d’un parti n’a pas la même valeur à droite qu’à
gauche d’une assemblée parlementaire.</span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: 16.0pt;">La droite -le phénomène est
très voyant en France- a plutôt tendance à opter pour des valeurs
consensuelles. On parlera de “Rassemblement”, d’ “Union”, ou , comme pour le
MR, de “Mouvement”. Les militants ne sont pas attachés à tout prix au nom de
leur parti: à preuve en France les multiples appellations successives du
courant gaulliste… (UDR, RPR, UMP, demain les Républicains?)</span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: 16.0pt;">Les partis de gauche, eux,
ont davantage l’impression de perdre partie de leur identité. Leur appellation
c’est, mine de rien, la continuité des luttes politiques des ancêtres, de toute
l’histoire sociale du Mouvement ouvrier.</span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: 16.0pt;">C’est ce qui explique que,
comme en France depuis 1971, le PS n’a, chez nous, jamais même envisagé de
changer de nom depuis la scission du national PSB en 1978. Même dans ses
périodes de ressac. On y a juste, dans une “consolidation stratégique” de com’
jeté avec les orties la rose au poing, empruntée à François Mitterrand depuis
1971, et relooké design le logo PS. </span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: 16.0pt;"><b>Le sp.a ne pétille plus</b></span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: 16.0pt;">Du côté des socialistes
flamands, pour là aussi faire oublier les affaires judiciaires et se défaire
d’une image vieillotte,<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>le
publicitaire Patrick Janssens devenu soudain président en 1999 appliqua une
logique marketing. Le SP devint le sp.a, (Socialistiche Partij Anders) le <i>point</i></span><span style="font-size: 16.0pt;"> graphique étant juste là pour qu’on ne confonde pas
le parti avec… l’eau minérale. Il s’agissait aussi d’accueillir le mini-parti <i>Spirit</i></span><span style="font-size: 16.0pt;"> de Geert Lambert, ex vice-président de la Volksunie.
Et touriste politique puisqu’il fonda ensuite le <i>Sociaal-Liberale Partij</i></span><span style="font-size: 16.0pt;">, qui fusionnera avec les écolos flamands de Groen. </span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: 16.0pt;">Bref, les socialistes
flamands ont tellement voulu changer le nom et leur image d’ouverture qu’ils
ont fini par s’égarer. (pour rappel, Caroline Gennez voulait appeler son parti
Socialistisch en Progressist Partij) C’est pourquoi l’actuel duel interne entre
l’ostendais John Crombez et Bruno Tobback se focalise tant sur la question du
message et des valeurs que le Sp.a doit incarner et “vendre” à l’opinion.</span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: 16.0pt;">Or, les deux hommes
représentent finalement les mêmes valeurs un peu floues. Ni l’un ni l’autre ne
va inventer l’eau chaude qui , soudainement, fera faire des bulles électorales
aux socialistes du Nord. <i>“Il y a</i></span><span style="font-size: 16.0pt;">,
lâche un politologue flamand, <i>des enterrements plus gais que les débats
entre les deux candidats” </i></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: 16.0pt;">John Crombez, qui ne manque
pas de qualités, sera sans doute le prochain président des socialistes flamands
mais juste pour une raison principale: il n’est pas Bruno Tobback.</span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: 16.0pt;">On le voit: un nouveau nom
n’est pas automatiquement, pour n parti, une renaissance: c’est aussi un
risque.</span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: 16.0pt;">L’entreprise peut être une
formidable réussite (le VLD de la grande époque de Guy Verhofstadt ou un
égarement (l’embarras des socialistes flamands).</span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: 16.0pt;">Bref, une belle interrogation
médiapolitique: faut-il toujours tout chambouler pour se moderniser?</span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: 16.0pt;">Michel HENRION</span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
Michelhttp://www.blogger.com/profile/17837963832802665438noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-1360292263890595870.post-64721484320377229512015-04-25T01:27:00.000-07:002015-04-25T01:37:44.338-07:00 #Suédoise: un défaut de fabrication plus que relatif (chronique pour MBelgique Hebo)<br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<br /><span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">La politique belge, c’est pas
sorcier. Il suffit toujours, pour le gouvernement du moment, de trouver la juste
incantation qui transforme la réalité. Mais comme -Europe et mondialisation
aidant- les casse-tête se multiplient, la rue de la Loi peine de plus en plus à
faire croire en ses éternels tours de magie. Budgétaires et autres. </span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<a href="http://3.bp.blogspot.com/-Z3gFDFJbdK0/VTtSOEqV_BI/AAAAAAAABGE/BXu5uWsPM5Y/s1600/1396675.jpg" imageanchor="1" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" src="http://3.bp.blogspot.com/-Z3gFDFJbdK0/VTtSOEqV_BI/AAAAAAAABGE/BXu5uWsPM5Y/s1600/1396675.jpg" height="266" width="400" /></a><span style="font-size: large;">Et puisque le vieux truc des
“recettes du bon sens”, cet efficace terminus de la pensée, laisse même
l’opinion publique être critique, l’institutionnel belge tombe cette fois à pic
pour tout rendre illisible. </span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Pas de drame sanglant: on
prévoit une croissance plus optimiste et on ristourne surtout 750 mio € de
moins aux entités fédérées. </span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Supercalifragilisticexpialidocious
et l’essentiel du tour de passe passe est joué. Aux Régions, et aux communes,
de se serrer soudain la ceinture bien plus que prévu. Surprise-surprise,
débrouillez-vous, c’est la loi de financement même si les chiffres partent
soudain en toupie.</span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">C’est d’autant plus simple
qu’aucun parti du gouvernement fédéral n’est présent dans les Exécutifs de la
Région wallonne et de la Fédération Wallonie-Bruxelles. </span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Fastoche: il suffit juste de
cliquer et d’envoyer un petit mail. Signalant aux bruxellois qu’ils ont 105
mio€ en moins et aux wallons qu’ils ne recevront pas les 317 mio€ escomptés.</span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><b>Le malaise</b></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Après six mois de
gouvernement suédois, malgré cet ajustement budgétaire peu fédéraliste mais
finaud, une évidence s’impose pourtant: il y a comme un malaise. A tel point que d’aucuns, dans certains
salons feutrés de la rue de la Loi, en arrivent à évoquer jusqu’à l’hypothèse,
très hypothétique, d’un remaniement ministériel. Rejoints en cela par certains
cénacles patronaux de Flandre, qui, s’ils voudraient encore davantage de
leadership de la part du Premier Ministre MR, veillent surtout à ce que le menu
de centre-droit de cette coalition puisse continuer à être servi.</span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"> C’est que le discours d’excuse et d’opportunité (“Ils
viennent d’arriver”, “laissez-nous le temps”, “c’est la faute à nos
prédécesseurs”) ne peut plus guère tenir longtemps la route pour expliquer
certains couacs. Après six mois, c’est même déjà le moment de faire une
première évaluation de la #Suédoise… Et celle-ci pose problème à plusieurs
partis de la coalition. </span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><b>Les valeurs libérales</b></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">La N-VA s’est certes hissée
au fédéral mais n’engrange jusqu’ici, si on réfléchit, que quasi pouic par
rapport aux folles promesses de “changement” de mai 2014. Un saut d’index n’est
pas le “verandering”.</span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Le MR, lui, est encore tout à
la joie d’être au 16 rue de la Loi, surtout dans son aile la plus à droite, <i>(“La
section N-VA de Jurbise est ravie”,</i>
ironise un cadre reyndersien du MR)
mais qu’a-t-il déjà vraiment obtenu comme réforme libérale forte? </span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Le #taxshift, la réforme
fiscale, c’est renvoyé à l’automne. Certes, le cap de l’ajustement budgétaire
est franchi et les tenants de la #Suédoise ont soudain retrouvé le moral.
D’autant plus que des Houdini de la com’ ont transformé l’opération en quasi
bonne nouvelle.</span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Mais reste ce souci de fond:
jusqu’où les valeurs libérales peuvent-elles accepter ce qui se passe en dehors
du 16 de la rue de la Loi? C’est à dire
les comportements et offensives des ténors de la N-VA. Car si libéraux
et nationalistes peuvent s’accorder largement sur le socio-économique, c’est
pour le moins différent sur d’autres thèmes, comme celui du racisme. </span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><b>Une sarabande d’incidents
extérieurs</b></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">D’où ce constat: il apparaît
de plus en plus que la #Suédoise a souffert , dès le départ, de plusieurs
défauts d’architecture, voire de fabrication. </span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Jugés par d’aucuns comme
relatifs. Mais qui font qu’à l’usage, on voit se multiplier comme une sarabande
de soucis et d’ incidents politiques. </span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Le dernier en date, en
attendant l’inévitable prochain couac à venir, étant évidemment la controverse
enflammée du “racisme relatif”, cette théorie N-VA qui veut que si l’allochtone
a du mal à trouver un job ou un logement, c’est qu’il l’a somme toute bien
cherché. La Flandre est censée être un paradis de l’égalité des chances, sans
problème pour celui qui s’est intégré comme il convient à Bart (De Wever) et
Liesbeth (Homans).</span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Une sortie provo “d’allumeur
de vrais Berbères”* qui a en tout cas permis à Bart De Wever de s’adjuger,
d’accaparer tout l’espace médiapolitique pendant une formidable séquence-temps.
Celui de préparer en douce l’ajustement budgétaire, avec ici la caution du boss
mais aussi de Wouter Beke (CD&V et Gwendolyn Rutten (OpenVLD) pour ce qui
est du financement réduit des nouvelles compétences de la Flandre. (moins 396
mio€)</span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><b>Un message tourné d’abord
vers les flamands</b></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Phénomène marquant à
épingler: ce qui secoue la coalition n’a, le plus souvent, pas grand chose à
voir avec l’Accord gouvernemental. Ce sont les propos ambigus de Jan Jambon sur
la collaboration; l’anniversaire du charmant Bob Maes; ou le président de la
Chambre s’en allant chanter, comme si de rien n’était, avec des ministres N-VA,
à la Fête du Chant flamand (pour le N-VA Hendrik Vuye, l’expression
"België barst" exprime <i>“juste un projet politique qui vise une
plus grande autonomie ou l'indépendance").</i> </span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Et puis, il y a surtout, les déclarations du “Slimste
Mens” De Wever.</span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Qui mélange sans cesse <i>idéologie</i> (retenez que De Wever, avec son “intégration
inclusive”, dit ici vraiment ce qu’il croit, ce qu’il pense) et <i>stratégie</i>. En s’emparant de ce thème, le président de la N-VA
protège son acquis électoral, se méfiant du Belang et de cet incertain
mouvement anti-islam qu’est Pegida, très actif à Anvers.</span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Certes, dans cette affaire,
les francophones n’ont pas perçu toute la séquence qui fut, d’abord, un
feuilleton flamand. </span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Au départ, présentant un
livre en compagnie du bourgmestre PVDA (travailliste) de Rotterdam, De Wever
-fait exceptionnel- tançait uniquement aux flamands. Pour une fois, il ne
renvoyait pas la responsabilité de l’intégration vers le niveau fédéral, les
wallons, les francophones ni même de ce PS <i>“qu’il ne veut plus jamais voir
au gouvernement”. </i></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Ce jour là, il gaffe un peu
(son Gouvernement flamand est mis en cause) et se doit de récupérer le bigntz en se rendant à la VRT et en y
poussant le bouchon, cette fois fédéral, jusqu’à soulever de (discrets) remous
chez ses propres rangs, qui ne sont pas tous forcément “de droite”.</span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">On sent bien que tout le
monde, à la N-VA, n’est pas forcément d'accord. Jan Peumans, le Président du
Parlement flamand, qui est plutôt vu comme quelqu'un de gauche au sein de la
N-VA, a exprimé son désaccord. Les personnalités “allochtones” de la N-VA se sentent un brin forcées à
défendre De Wever. Certaines comme Zuhal Demir avec conviction, d’autres (Nadia
Sminate) d'une maniere moins convaincante. </span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Certes, on avait illico
épinglé le fait exceptionnel que ce ne soit pas le premier parti de la
coalition qui livre le Premier Ministre. Mais on y avait sous-estimé à quel
point le poids politique énorme du bourgmestre de la multiculturelle Anvers
allait mettre régulièrement le gouvernement Michel dans l’embarras.</span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><b>Faire le gros dos</b></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">C’est clair que le jeudi
n’est pas devenu le jour de la semaine favori du Premier Ministre. Répondre aux
interpellations devient de plus en plus compliqué dès lors qu’il s’agit des
foucades de la N-VA. Et que l’OpenVLD lui-même incite le Secrétaire d’Etat N-VA Théo Francken à la boucler.</span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Charles Michel n’a d’autre
solution que de faire sans cesse le gros dos. C’est la quadrature du cercle.
Faute de communautaire pur, De Wever entend se profiler vigoureusement sur les
terrains de la sécurité, de l’islamisme et de la migration, ce thème favori du
Belang. </span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Le hic, c’est que côté MR, ni
Olivier Chastel ni Charles Michel ne se trouvent dans une position de force
pour ramener De Wever à plus de raison.</span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Le “storytelling” MR, genre <i>“nous
sommes très à l’aise dans ce gouvernement”</i> n’est plus toujours si évident. Au MR, on les qualifie de “marginales”,
mais des voix s’élèvent tout de même en interne. Notamment celle, remarquée, de l’avocat Renaud Duquesne,
fils de l’ancien président libéral Antoine Duquesne: <i>“Les ministres de la
N-VA sont donc devenus comparables au dieu Janus, le dieu aux deux visages.
C'est le règne de la duplicité.</i>”
a-t-il lancé, se demandant <i>“si Charles Michel était atteint du syndrome de
Stockholm ?”</i></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Et même s’ils se maintiennent
plutôt bien dans les sondages, des libéraux s’inquiètent d’autres retombées:
celles d’une politique souvent conduite dans l’intérêt du Nord (l’arrêt du
Thalys wallon), des conséquences du saut d’index sur les PME et du taux
variable que le ministre Daniel Bacquelaine impose pour ce qui est des pensions
complémentaires</span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">et autres contrats
d'assurance groupe.</span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><b>Le vocabulaire vire Viking</b></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">On l’avait prédit dans ces
colonnes de <i>M… Belgique</i> dès la
composition exceptionnelle de cette coalition: le combat politique allait virer
violent, style <i>Games of Thrones</i>.
C’est pire que ça: c’est le style Ragnar Lothbrok qui a envahi la rue de la
Loi, ou le vocabulaire vire carrément combat oratoire pour Vikings.</span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Médiapolitiquement, il faut
toujours faire attention au vocabulaire. Et celui-ci a lourdement tendance,
depuis quelques mois à déraper.</span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Le Ministre-Président bruxellois
PS Rudi Vervoort s’était au moins excusé lorsqu’il avait effectivement dérapé
en comparant la déchéance de nationalité prévue par l’actuel gouvernement et le
régime nazi.</span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">A la N-VA, ce n’est pas
vraiment le genre de la maison de regretter. Le président de la Chambre peut
aller jusqu’à employer le très chargé mot “pogrom” (attaques contre des juifs)
pour qualifier les critiques contre De Wever, ça ne soulève quasi aucun remous…</span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><b>L’absence des hommes forts
du Nord</b></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Les événements, les
positionnements l’ont rendu impossible mais une telle “aventure politique” eût
impliqué que les hommes forts de chaque parti intègrent le gouvernement.
C’était évident pour De Wever et presque autant pour le CD&V Wouter Beke.
Ce l’était moins pour Gwendolyn Rutten de l’OpenVLD.</span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Point commun à tous ces
politiques restés présidents de parti: ils se comportent tous depuis des mois
comme des snipers. Plus précisément des “Flemish Snipers” puisque le phénomène
inattendu de la coalition suédoise, c’est un incessant combat de parts de
marché électorales entre les trois partis du Nord, qui se fichent comme un
poisson d’une pomme de l’embarras, des difficultés que cela peut susciter chez
leur seul partenaire francophone…</span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Entre CD&V et N-VA, même
à l’intérieur du Gouvernement flamand, on en est carrément à la guerilla
médiatique, à prendre plus ou moins au sérieux.</span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Si les hommes forts de tous
les partis s’étaient retrouvés autour de la table gouvernementale, leurs
successeurs n’auraient eu d’évidence qu’un rôle accessoire.</span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">C’est ce qui s’est passé au
MR: Olivier Chastel peut dire tout ce qu’il veut, en s’accordant ou non avec
son Premier Ministre, c’est ce que disent Charles Michel et Didier Reynders qui
compte. Même si ce dernier a une évidence tendance à soutenir la coalition (et
à se chercher peut-être un nouveau destin) depuis Singapour, Tripoli, Le Caire
ou Moscou… </span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Résultat: face au lourd poids
flamand de trois partis, Charles Michel -qui n’a pas encore l’expérience
ministérielle d’un Reynders- se retrouve souvent seul, avec Willy Borsus, qui,
lui, n’avait jamais été ministre.</span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><b>La réforme de l’Etat
définitive?</b></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Il y a comme un paradoxe:
c’est la 6ème réforme de l’Etat de la coalition Di Rupo qui permis de mettre le
communautaire sur le côté et de constituer le gouvernement #suédois
socio-économique. Pour l’heure, le
transfert de compétences se fait vaille que vaille, car pas à ressources
équivalentes.</span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Mais tout un chacun sait, rue
de la Loi, qu’un second gouvernement socio-économique est impensable pour la
N-VA. <i>“Il n’est pas question alors d’une 7ème réforme de l’Etat, mais d’une
réforme définitive”</i> clame-t-on à la
N-VA. Entendez le confédéralisme qui nécessite à tout le moins un accord des
deux tiers des parlementaires. </span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Quoiqu’il en advienne,
l’essentiel pour le parti nationaliste est, d’ici là, de maintenir coûte que
coûte son poids électoral. Quitte, un jour, à anticiper la fin de son
expérience “belche” et fédérale. Ce qui explique aussi pourquoi, en coulisses,
PS et cdh, au delà des effets de manche, maintiennent tout de même quelques
contacts. Car avec le perpétuel malaise créé par la N-VA, avec celui qui est
apparu chez les libéraux francophones, on sent bien qu’il va devoir se passer
quelque chose. <i>“On ne peut pas continuer comme ça avec de telles attitudes
de De Wever”,</i> confie un MR liégeois. </span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Bref, on ne sait pas où on
va, mais on y va.</span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Michel HENRION</span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">* Lu sur Facebook, sous la
plume de Jean-Claude Broché.</span></div>
Michelhttp://www.blogger.com/profile/17837963832802665438noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-1360292263890595870.post-7850176959996489942015-03-31T07:08:00.000-07:002015-03-31T07:51:04.441-07:00Le Thalys wallon, symbole d’une réforme de l’Etat masquée (M...Belgique Hebdo du 21/03/15)
<br />
<style><!--
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--><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: 14.0pt;"></span><span style="font-size: large;">C’est bien connu: un train
peut en cacher un autre. <i>“E pericoloso sporgersi”</i>. Danger: derrière le Thalys wallon, c’est le train
fantôme des volontés flamandes qui déboule. Plus que du simple communautaire:
comme une sorte de réforme de l’Etat masquée qui postulerait un tout nouveau
rôle pour la Région wallonne: suppléer le fédéral.
</span></div>
<div class="MsoNormal">
<a href="http://1.bp.blogspot.com/-SAIogOJDLZg/VRqqK3FLoZI/AAAAAAAABFw/yXeHLjEP1Gg/s1600/images-14.jpg" imageanchor="1" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" src="http://1.bp.blogspot.com/-SAIogOJDLZg/VRqqK3FLoZI/AAAAAAAABFw/yXeHLjEP1Gg/s1600/images-14.jpg" height="215" width="320" /></a><span style="font-size: large;">Vous avez assurément entendu
souvent, dans la bouche de politiques flamands de tous horizons politiques,
cette maxime récurrente: <i>“Ce que la Flandre fait elle-même, elle le fait
mieux”.</i></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Evolution récente, N-VA
aidant, la formule soudain se complète désormais d’un: <i>“Ce que nous, au
gouvernement fédéral, n’avons plus envie de faire, faites-le donc vous même,
mes p’tits wallons…”</i></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">C’est une ministre
francophone, Jacqueline Galant, qui stoppe le Thalys wallon mais incite le
gouvernement wallon à le reprendre à son compte.</span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">C’est la même Galant qui
entend supprimer des lignes de la fédérale SNCB puisque les TEC wallons n’ont
dès lors qu’à acheter des bus en plus…</span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><b>Back to the future</b></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">C’est du <i>“back to the
future”,</i> retour à ce qui se passait
dans les “secteurs nationaux” dans les années 80, lorsqu’un Luc Van den Brande
(CVP) s’exclamait froidement: <i>“Si les wallons veulent aider leur sidérurgie,
ils n’ont qu’à payer eux-mêmes”.</i>
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Certes, on pressentait déjà
bien, à l’époque, que l’avenir de la sidérurgie wallonne ne serait pas rose. Ce
qui n’allait pas, que c’est que des dossiers flamands tout aussi peu
enthousiasmants comme ceux du textile, de la construction navale ou d’autres
aussi pourris que celui des charbonnages du Limbourg (qui coûtèrent des
flopées de milliards à l’Etat belge) étaient traités, parce que concernant le
Nord, avec une fluidité exemplaire, les grandes entreprises wallonnes ne
recevant que des portions congrues.</span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Les choses ont-elles
tellement changé? Certes, d’importantes réformes de l’Etat sont passées par là,
certes les Régions se sont emparées d’importants leviers économiques mais on
voit toujours aujourd’hui des ministres fédéraux s’en allant chanter, non plus
seulement le paisible Vlaams Leeuw, mais bien les partitions nationalistes de
la #Zangfeest. Qui dénotent pour
le moins avec le concept de la “loyauté fédérale”.</span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Lequel postule, par exemple,
que dès lors qu’une décision de compétence fédérale pourrait avoir des
conséquences pour la Wallonie (ou
Bruxelles et la Flandre) il y ait à tout le moins “concertation”. (le Comité ad
hoc a d’ailleurs depuis été saisi d’office par le Gouvernement wallon).</span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><b>Le Thalys Vande Lanotte:
1% depuis Ostende</b></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">Petit résumé pour ceux qui
auraient loupé ce wagon tout chargé de communautaire. En février, le
gouvernement se penche sur le “Thalys Vande Lanotte”, du nom du ténor
socialiste flamand, surnommé l’ “Empereur d’Ostende”, et qui a voulu et protégé pendant des années l’arrivée d’un
Thalys quasi vide dans sa cité balnéaire, Reine des Plages. Officiellement, on
ne vous le racontera pas comme ça, mais la pièce s’est jouée ainsi: le sp.a
remballé dans l’opposition, ses copains N-VA mettent en exergue le flop: le
tronçon Ostende-Bruges affiche un taux d’occupation de …1%. (chiffre officiel)
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Donc, décide le gouvernement,
il sera suspendu jusqu’à examen
dans le cadre du “plan de modernisation et d'efficience de la SNCB”, oufti.</span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Mais c’était sans compter
sans un de ces coups fourrés qui donnent décidément toute sa saveur à la
solidarité flamande, surtout depuis l’arrivée au pouvoir de la N-VA. Puisqu’une
décision politique arrêtait le <i>Thalys du Nord</i>, il fallait évidemment stopper itou le <i>Thalys du
Sud</i>. </span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">En y mettant les formes en
communication, c’est à dire en
parlant d’abord d’une “suspension” pour l’installation du système de sécurité
ECTS (sur un tronçon de la dorsale wallonne). Alors que c’est bel et bien d’une
suppression définitive don’t il est question entre les rails. </span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Pas plus fine psychologue que
mathématicienne, la démonstration en a été faite par le ministre Jacqueline Galant
elle-même, qui n’avait évidemment aucune raison de tant s’embrouiller dans des
chiffres de déficit s’il ne s’agissait que d’une simple et inoffensive
suspension technique, comme la dorsale wallonne en a déjà connu par deux fois.</span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><b>140.000 passagers l’an</b></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Le hic, c’est que la
fréquentation du <i>Thalys du Sud</i> est
tout de même largement différente: là, on en est à des taux de remplissage de
50%, voire de 60% le week-end. </span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Pas de quoi crier au succès
mais, mine de rien, le temps a fait que de plus en plus de passagers ont
découvert la ligne. Sous le gouvernement Verhofstadt, une concertation comme
il faut s’était d’ailleurs tenue entre ministres fédéraux et régionaux. Qui
s’étaient accordés à donner du temps à la liaison: non sans résultats, le
Thalys wallon affichant désormais 140.000 passager l’an. Soit 5,7 mio€ de recettes et
effectivement, un déficit de 4,5 mio€ l’an. </span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Sur ce dernier chiffre là
Jacqueline Galant de Jurbise ne se trompe point: le léger problème qu’elle
ignore tout du fond du dossier. A savoir que si 5 mio d’€ ce n’est pas rien,
c’est tout de même quasi rien dans le budget SNCB et que c’est le prix à payer
pour continuer d’exister sur la carte européenne du train à grande vitesse.</span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><b>On oublie le grand
consensus d’il y a 25 ans</b></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Passons le fait que
pratiquement quasi-toutes les lignes de la SNCB sont forcément déficitaires (ça
s’appelle un service public), passons le fait que ledit déficit était
tellement connu qu’il était prévu dans le Contrat de Gestion SNCB. </span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Ce que tout le monde a omis de dire
et qu’il faut rappeler c’est que, jadis, avant le Thalys, de multiples lignes
internationales reliaient, lentement, les grandes villes de Wallonie à Paris
(jusqu’à sept trains par jour).</span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Et qu’on a oublié un peu vite
le grand consensus politique qui s’était noué il y a 25 ans, lorsqu’il s’était
agi d’abandonner irréversiblement toutes ces liaisons à l’ancienne et de de
positionner la Wallonie, et sa capitale namuroise, sur le réseau européen des
trains à grande vitesse. Histoire de doper, comme ce fut le cas pour Lille, le
développement économique.</span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Ce ne fut d’ailleurs pas
évident: il a fallu se battre pour que les lignes à grande vitesse s’installent
en Wallonie et les permis de construire furent un feuilleton sans relâche.</span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Si on n’y prend garde, à
force d’en sourire, on en arriverait, avec le folklore mathématique de
Jacqueline Galant, à en oublier l’essentiel: à savoir que, jusqu’à nouvel ordre
(ou nouvelle réforme de l’Etat) les trains sont financés également par les
wallons. Et que ce cela postule des retours pour la Wallonie.</span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><b>Le flop du Fyra, si
important pour la Flandre</b></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Paul Magnette, le si discret
Ministre-Président wallon, ne s’est pourtant pas privé de rappeler que lorsque
la Flandre s’est retrouvée confrontée à l’historique flop du <i>Fyra</i> (ce train de conception italienne à très relative
haute vitesse -108 km/heure à peine- qui n’a roulé que six semaines vers les
Pays Bas avec un important arrêt à Anvers), il n’a fallu que peu de temps pour
trouver, avec l’appui wallon, un accord financier ad hoc et mettre en place un
service Intercity de remplacement.</span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">On verra ce qu’il adviendra
du sort final du Thalys wallon, de toute façon à l’arrêt au 1er avril. Une
certitude: tandis que la Wallonie n’a rien à dire sur le
“plan de transport” qui multiplie à l’infini les colères des navetteurs, la
Flandre a développé un bien meilleur réseau ferroviaire, notamment IC, avec une offre
conséquente.</span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><b>Clair de lune à Maubeuge</b></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Ce n’est d’ailleurs pas un
événement anodin que le Premier Ministre luxembourgeois soit venu, l’autre jour,
à la tribune du Parlement Wallon s’inquiéter de la panne des investissements
sur la mythique ligne 162, celle qui tortillarde de Bruxelles à Luxembourg. </span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Pour les wallons, la
suspension/suppression du Thalys, c’est la crainte d’un retour à une
provincialisation, alors que, partout en Europe, les compagnies de chemins de
fer dépensent des sommes pharamineuses dans l’interconnexion des villes.</span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">On l’a vu dans le débat au
Parlement wallon: au delà d’un classique conflit Nord/ Sud sur les ressources,
c’est le MR, seul partenaire francophone du gouvernement, qui est acccusé <i>“de
n’avoir pas tenu bon face à la Flandre.”</i> </span><br />
<span style="font-size: large;">Le libéral Jean-Luc Crucke a eu beau plaider <i>“pour qu’on extirpe la
liaison Belgique-France du
monopole du Thalys”</i> et proclamer sa
foi dans une alternative qui passerait par le clair de lune de Maubeuge et la
gare de Valenciennes, il n’a guère convaincu. Pire: ses petits camarades se
sont amusés à lui mettre sous le nez de mâles mais périmées déclarations
d’autres libéraux quant à la sacro-sainte défense du Thalys wallon.</span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><b>La régionalisation du
rail, objectif flamand</b></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Va-t-on vers un
confédéralisme larvé dont le sort du Thalys wallon serait un des signaux
d’alerte? </span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Il est clair ici qu’on a appliqué la
fameuse “théorie du gaufrier” c’est
à dire supprimer le <i>Thalys du Sud</i>
pour compenser la</span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">suppression du <i>Thalys du
Nord.</i></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Et il ne faut jamais perdre
de vue que, depuis longtemps, tous les partis flamands ont demandé la
régionalisation du rail, la Flandre souhaitant, avec des nuances, gérer toute
sa mobilité. </span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Steve Stevaert, l’ancien
président des socialistes flamands, entendait ainsi financer des “lignes
locales d’un rail purement flamand”. </span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Ou décrocher, à défaut; plus que l’actuelle
clé 60%/40% des investissements ferroviaires.. </span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Suspendu ou définitivement
arrêté? </span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Le sort du Thalys wallon jouera
en tout cas à coup sur l’image du MR en Walllonie. </span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Chacun sait désormais qu’il y
a un prix à payer pour tout politique francophone qui entend accèder à la
fonction de Premier Ministre. </span>
</div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Le montois Elio Di Rupo paie
cash aujourd’hui ses concessions aux partis du Nord sur les allocations
d’insertion et les exclusions du chômage. </span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">S’il ne redémarre pas, le
Thalys wallon pourrait conduire à cette question ennuyeuse pour le Premier
Ministre, le wallon Charles Michel: son pouvoir fédéral s’arrête-t-il à Wavre?</span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Michel HENRION</span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">.</span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
Michelhttp://www.blogger.com/profile/17837963832802665438noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-1360292263890595870.post-64944903793829892352015-03-24T13:10:00.003-07:002015-03-24T13:10:56.781-07:00Le CD&V adopte la stratégie du boa constrictor et étouffe le “changement” tant promis par la N-VA (MBelgiqueHebdo du 13/3/15) <style><!--
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<br />
-->
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Le dessinateur Erik Meynen, au Nord, c’est un peu le Kroll
flamand
</span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Lorsqu’il ne scénarise pas les albums de Suske et Wiske (Bob
et Bobette), c’est aussi un fin cartooniste politologue. L’autre jour, dans <i>Knack</i><span style="font-style: normal;">, un de ses dessins reflètait parfaitement le piège
qui menace la N-VA: on y voyait, face au Premier Ministre, un Bart De Wever
assorti d’un petit nuage phylactère d’idées très noires, puisque devant
constater que toutes les grandes réformes promises au “peuple flamand” par la
N-VA sont, tantôt en attente, tantôt reportées…</span></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Bref, pour être clair que la “force du changement” (le mot
“verandering” fut l’axe des slogans des campagnes 2012 et 2014) ce sera, si ça
continue ainsi, pour une autre fois.</span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><b>Bart, comme Soeur Anne, ne voit rien venir</b></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Le flux médiapolitique coule ainsi: Bart De Wever a beau
encore placer systématiquement des allusions à l’islam dans ses interviews, ce
n’est plus le terrorisme djihadiste qui monopolise tout le devant de l’actu.</span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Les commentateurs politiques en sont revenus à leurs dadas
habituels: et, après déjà cinq mois de participation N-VA au fédéral, ils se
mettent à comparer promesses et résultats. Certes, la N-VA s’est intégrée au
paysage politique fédéral. Certes, les ministres N-VA se sont-ils formés sur le
tas et ont-ils acquis de l’expérience. Mais reste la question essentielle: la
N-VA risque-t-elle, selon le mot du politologue Carl Devos, le “syndrome
Syriza”? Entendez que si ce gouvernement très penché à droite, arithmétiquement
hyperflamand, se révèle incapable d’engranger des grandes réformes, il ne sera
plus d'un interêt évident pour la N-VA. </span></div>
<div class="MsoNormal">
<table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: right; margin-left: 1em; text-align: right;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><span style="font-size: large;"><a href="http://3.bp.blogspot.com/-E3hhiYY2nq0/VRHEk7wlWYI/AAAAAAAABFc/vwoa2xDBjEk/s1600/10609552_10152533414991525_6409188151690669253_n.jpg" imageanchor="1" style="clear: right; margin-bottom: 1em; margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" src="http://3.bp.blogspot.com/-E3hhiYY2nq0/VRHEk7wlWYI/AAAAAAAABFc/vwoa2xDBjEk/s1600/10609552_10152533414991525_6409188151690669253_n.jpg" height="320" width="277" /></a></span></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-size: large;">Cartoon de Marec (Nieuwsblad)</span></td></tr>
</tbody></table>
<span style="font-size: large;">Au contraire, cette coalition risque de virer dangereusement
au bourbier, à la souricière pour les nationalistes flamands, dont les
promesses de coup-de-balai deviendraient de carton… Souvenez-vous du dernier
scrutin 2014 au Nord: on allait voir ce qu’on allait voir. Pas de communautaire
par pragmatisme, certes, mais la promesse d’ une rupture secouante pour la sécurité
sociale, la justice, la fiscalité. Bref, avec la N-VA au pouvoir, la Belgique
allait vivre une secouante rupture. </span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Aujourd’hui, bof, et le nain de jardin N-VA au V victorieux
a déjà l’air moins fier à bras. Un peu comme pour Syriza en Grece, où le
changement n'est pas jugé suffisamment radical pour certains (l’extrême-gauche
du mouvement grec).</span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">C’est vieux comme le monde: souvent l’idéologie se fracasse
contre le mur des réalités de toutes sortes. Surtout lorsqu’un “<i>parti
nationaliste flamand choisit une participation fédérale qui est la totale
négation de son core-business”</i><span style="font-style: normal;"> a-t-on pu
lire dans </span><i>Doorbraak</i><span style="font-style: normal;">, l’organe du
Mouvement flamand.</span></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><b>Le réveil inattendu d’une “gauche sociale” en Flandre</b></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Et le pire, pour les leaders de la N-VA, c’est que les
difficultés ne sont pas communautaires: les francophones n’ont guère, sinon
nada à y voir puisque toutes les frictions sont produites dans l’usine
politique flamande.</span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Bref, même entre eux, les partis flamands peuvent se
déchirer.</span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Premier os purement flamand pour la N-VA: sa participation
fédérale a provoqué l’inattendu réveil d’une “gauche sociale” en Flandre, et
qui n’est pas sans dynamisme. Les grèves provinciales et, surtout, la
manifestation nationale du 26 novembre ont eu une ampleur nationale, avec quasi
autant de flamands que de francophones. Déconvenue de la N-VA et<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>résultat habile d’une stratégie
fédérale due en grande partie à l’habileté du pourtant très wallon Marc Goblet,
nouveau secrétaire général de la FGTB et fin tacticien sous ses dehors bourrus.
</span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><b>Laisser filer le budget en Flandre?</b></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Deuxième os purement flamand pour Bart De Wever: au Nord,
l’opinion publique commence à être quelque peu fatiguée de l’austérité “à la
flamande” du gouvernement Bourgeois. Le grand débat politique au Parlement
flamand, c’est de savoir s’il convient, oui ou non, de laisser un peu filer le
sacro-saint équilibre, de lâcher quelque lest budgétaire. La N-VA n’aime
évidemment guère ça, mais les pressions sont fortes. Et pas que des écoles
catholiques, des organisations chrétiennes de soins de santé ou des
agriculteurs (bref, les piliers encore solides du CD&V) qui entendent
éviter une nouvelle couche de restrictions.</span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Troisième os purement flamand pour le parti nationaliste:
les divergences, les conflits entre partis du nord pour ce qui est du fameux
“dossier Uplace”, ce mega-shopping peu connu des francophones si ce n’est sous
l’aspect mobilité, entendez le risque de terribles embouteillages sur le Ring de
Bruxelles. Mais qui soulève aussi en Flandre des polémiques virulentes, vu les
problèmes environnementaux et de santé publique (cancers et maladies dues aux
particules fines) découlant de ce projet à Machelen, au bord du Ring de
Bruxelles. Tous les partis flamands sont mal à l’aise sur ce dossier, mais
particulièrement la N-VA, où partisans (souvent d’anciens libéraux ralliés) et
opposants au projet se cotoient et s’affrontent.</span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Quatrième os pour le bourgmestre d’Anvers: dans le Mouvement
flamand, des voix mettent désormais carrément sa stratégie en cause. Dans <i>Doorbraak</i><span style="font-style: normal;">, l’écrivain flamand Laurens De Vos y va d’un quasi
crime de lèse-majesté: </span><i>“L'idolâtrie pour Bart De Wever est
particulièrement pernicieuse, en raison du manque de critique interne et de
voix dissidentes. Personne n’aime être défénestré’</i></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><b>La métamorphose du CD&V que De Wever n’avait pas
prévue</b></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Mais l’élément dominant, dans ce cercle des conflits
intra-flamands, c’est assurément l’interminable combat de catch “ Bart contre
Kris”. Mieux que “Iron Sheik” contre “Hulk Hogan”, mieux que le “Bourreau de
Béthune” contre “L’Ange Blanc”, tous champions du genre.</span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">C’était l’élément que De Wever, au moment de la formation un
brin précipitée du gouvernement (avec des textes parfois flous), sans doute
fort de l’expérience du défunt cartel CD&V-N-VA, n’avait pas vu venir. Que
l’ancien boss de l’Unizo (PME du Nord) allait, à contre-courant de tout son
passé, se ArturoBrachettiser en “visage social” du gouvernement Michel. Or, le
catch n’est pas un sport, c’est un spectacle. Ce qui<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>importe au public, ce n’est pas ce qu’il croit, c’est ce
qu’il voit. </span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Et ce qu’il perçoit, jour après jour, c’est que le CD&V
Kris Peeters se fait le héraut, le “champion de l’équité sociale”, freinant
nombre de velléités idéologiques de la N-VA. Et que, jusqu’à nouvel ordre,
Wouter Beke, le président des sociaux-chrétiens flamands, soutient bel et bien
cette ligne, martelée sans cesse par<span style="mso-spacerun: yes;">
</span>son Vice-Premier Ministre, comme si tout cela était bel et bien
coordonné.</span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Et cette vision est encore confortée par un Eric Van Rompuy
lorsque celui-ci demande à De Wever<span style="mso-spacerun: yes;">
</span><i>“un peu plus<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>de respect
pour Kris Peeters et Wouter Beke”</i><span style="font-style: normal;">, y allant
même d’un médiatique </span><i>“le CD&V n'est pas la serpilière humide de
la coalition”.</i></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><b>Un saut d’index n’est pas le changement</b></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">C’est comme si toute la communication récente du CD&V
suivait une stratégie bien réglée: provoquer médiatiquement la N-VA pour que
celle-ci s’emporte, montre à l’opinion du Nord que c’est plutôt le parti
nationaliste qui cherche la bagarre, et non point ce brave Kris Peeters. <i>“Nous
voici à nouveau de mauvais flamands, nous sommes redevenus la Bête Noire de la
N-VA”</i><span style="font-style: normal;"> rajoutait encore Eric Van Rompuy,
d’évidence en mission de com’ commandée.</span></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Sur le ring, les catcheurs du CD&V, qui ont de
l’expérience et ont peut-être lu Roland Barthes sur le sujet, savent décidément
très bien flatter le pouvoir d’indignation du public en lui soulignant ainsi la
limite même du concept de justice.<span style="mso-spacerun: yes;">
</span>Et De Wever, qui l’a mauvaise (son parti veille à apparaître correct au fédéral)
ne s’attendait assurément pas à ce que le CD&V se comporte de manière aussi
contestataire dans “sa coalition des droites ”, les sociaux-chrétiens flamands
allant jusqu’à dire et faire presque tout et son contraire de leur dernier
programme électoral. Et n’arrêtant pas de mettre de nouvelles objections ou
propositions sur la table. <i>“Le PS aurait fait kif jadis</i><span style="font-style: normal;">, commente un observateur du Nord, </span><i>c’eût
été illico une crise gouvernementale”.</i></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Bart De Wever a, bien sûr, vu le danger pour son parti de la
frustration de son électorat. De la perception d’un flop de son slogan du
“verandering” (changement). Car un saut d’index n’est évidemment pas le
“verandering”.</span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">D’ou une multiplication d’interviews, pas piquées des
hannetons vis à vis de Peeters, du CD&V et des partenaires sociaux, s’en
prenant tout à la fois habilement aux employeurs et surtout aux syndicats, ces
empêcheurs belges, selon la N-VA, de<span style="mso-spacerun: yes;">
</span>réformer en rond…</span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><b>Investir encore les salons fédéraux ou reprendre son
credo de base</b><span style="font-weight: normal;">?</span></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Mais la N-VA se retrouvera inévitablement<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>un jour ou l’autre face à un problème
de taille. Quelle stratégie politique et de communication poursuivre? Continuer
à investir mine de rien les salons du niveau Fédéral (Banque Nationale, SNCB et
l’on en passe) ou remettre à nouveau plus en avant son credo anti-système et
communautaire. Il ne suffit pas que Jan Jambon roule, sur sa voiture de
fonction, avec un porteplaque assorti d’un “VL” pour contenter longtemps
l’électeur-militant<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>N-VA. Ou
d’aller chanter à la Fête du Chant flamand ou, détail symbolique, les
participants<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>étaient invités
l’autre jour à gagner un gros lot de 7.500€ par famille flamande si on supprime
les milliards de billions de milliards de transferts vers la Wallonie. </span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><b>Le CD&V, boa constrictor</b></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">C’est que le catcheur CD&V est doué pour la prise dite
du “boa constrictor”. </span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Qui entend étouffer lentement et patiemment le “verandering”
de la N-VA; qui donne des nationalistes une image d’inexpérimentés du pouvoir
fédéral, d’idéologues attachés à des symboles assez anti-sociaux. “Le catch est
une sorte de combat mythologique entre le Bien et le Mal”<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>disait aussi Roland Barthès. Le dessein
est évident: le centre est un territoire politique convoité et<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>tant<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Kris Peeters que Wouter Beke s’efforcent ainsi de s’attirer
la sympathie d’un public flamand modéré, dans la tradition d’un parti censé
bien gouverner, responsable et constructif.</span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Le combat sur le ring électoral est subtil: que le CD&V
mette trop de bâtons dans les roues de la N-VA et le danger est qu’il
apparaisse comme un vil saboteur, un mauvais perdant ou une formation qui
n’aurait désormais plus sa place dans une coalition de centre-droit.</span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">L’équilibre des forces incite le CD&V a la prudence:
avec 18,6% des électeurs, les sociaux-chrétiens ont moins de marge que la N-VA
(32,4%) qui s’attendait à perdre bien plus que ce que les sondages-il est vrai
boostés par le terrorisme- lui prédisent aujourd’hui.</span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">De plus, la N-VA n’est nullement isolée: les relations avec
le MR sont cool et les libéraux flamands, même s’ils abhorrent en privé la
N-VA,<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>jouent souvent assez
subtilement le jeu des nationalistes: on l’a vu dans les dernières décisions
sociales controversées au sein de la coalition. C’est clair: après cinq mois
d’aventure fédérale, la situation se complique vachement pour la N-VA. Mais
Bart De Wever ne manque jamais d’ingéniosité tactique pour contrer les forces
d’un Etat belge qui, selon certains, serait “quasi indomptable.”</span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Les prochaines négociations budgétaires et #taxshift
s’annoncent, dans ce contexte, pour le moins hard entre N-VA, qu’on peut déjà
deviner rude et rigide sur ses principes, et le CD&V. La N-VA pourra-t-elle
vivre à son aise rue de la Loi après l’inévitable compromis qui en sortira?</span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large; mso-spacerun: yes;"> </span><span style="font-size: large;">L’attitude des
ministres N-VA sera assurément à observer avec attention: on devrait y déceler
des indices.<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Et puisque le PS (sa
cible favorite) se garde stratégiquement de créer l’incident qui permettrait à
De Wever de remettre en douce un peu de communautaire à l’agenda, il ne nous
étonnerait pas que la N-VA ne s’en charge elle-même un jour prochain ou
lointain: une injection de communautaire camouflé ferait assurément le plus
grand bien aux nationalistes. En situation désormais d’équilibristes.</span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><b>La N-VA oublie sa logique confédérale</b></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Observez bien la situation sociale: tout y est résumé. Alors
que, dans tous les pays européens, les gouvernements se jettent plutôt sur les
accords de plus en plus difficilement noués entre patronat et syndicats (qui
connaissent la technicité de ces dossiers), il a fallu que la N-VA, pour bien
montrer qu’elle faisait tout de même du “verandering” (changement), corrige et
amende le texte à tout prix, par pure symbolique. Au diable les conséquences et
l’agitation sociale relancée. </span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">C’est que la N-VA n’est pas un partenaire gouvernemental comme
les autres: tout son programme confédéraliste vise à vider le niveau fédéral. </span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Et la concertation sociale fédérale est clairement, par
tradition, un des grands piliers de l’Etat belge. "Après l'économique,
c'est par le social que la N-VA veut créer les conditions pour le
confédéralisme" lance Marc Goblet (FGTB).</span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Sulfater la concertation sociale fédérale, lui faire avaler
son bulletin de naissance (1946) n’est donc pas pour déplaire à Bart De Wever.
Qui s’en fiche évidemment comme d’une pomme des intérêts de la Wallonie et de
Bruxelles:<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>ce qui n’empêche pas
ses ministres de décider largement pour tous les francophones.</span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Amusant: certains observateurs flamands se demandent aussi
ou est passée la logique confédérale de la N-VA à vouloir imposer, a contrario,
une… même règle uniforme d’activation aux prépensionnés des trois régions? (En
2009, la N-VA avait hurlé contre l’activation des jeunes flamands voulue par un
des multiples “plans Milquet”)</span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">La politique de la N-VA est devenue très particulière: une
paix sociale, une approbation de l’accord noué entre employeurs et syndicats,
aurait été le signe que le parti de Bart De Wever ne pouvait imposer son fameux
slogan du changement.</span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">La conclusion est brutale: le plus grand ennemi du
changement tant promis par la N-VA, c’est la paix sociale.</span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Michel HENRION</span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
Michelhttp://www.blogger.com/profile/17837963832802665438noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-1360292263890595870.post-61990259168164300172015-03-20T13:17:00.001-07:002015-03-20T13:17:14.498-07:00Vieillissement et idéologie: ce qui explique vraiment la logique flamande rue de la Loi (MBelgique Hebdo du 6/3/15)
<br />
<style><!--
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</style><br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">La vie politique, aujourd’hui, se raconte en images et en
chiffres.<span> </span>Point commun: tout cela
est mis en scène avec soin par des maîtres en communication. D’où l’importance
d’apporter des clés d’analyse. Parfois bêtes comme chou. </span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Ainsi de la démographie: on ignore ainsi encore par trop que
la Flandre va subir de plein fouet le vieillissement de sa population,
Bruxelles et la Wallonie se retrouvant dans une situation bien plus favorable,
voire dynamique. </span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: right; margin-left: 1em; text-align: right;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="http://4.bp.blogspot.com/-LM0zycIG2i0/VQyAGq-1v8I/AAAAAAAABFI/ucVGGzw2mEE/s1600/images-2.jpg" imageanchor="1" style="clear: right; margin-bottom: 1em; margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" src="http://4.bp.blogspot.com/-LM0zycIG2i0/VQyAGq-1v8I/AAAAAAAABFI/ucVGGzw2mEE/s1600/images-2.jpg" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Marc Coucke, patron BV.</td></tr>
</tbody></table>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Marc Coucke, l’emblématique patron flamand d’Omega-Pharma,
qui vient d’investir chez Mithra à Liège, n’en doute déjà guère: <i>"Je ne
serais pas surpris, si on divisait le pays en deux, que la Wallonie prenne plus
vite des actions que la Flandre".</i><span style="font-style: normal;"></span></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Notez bien ceci: la part des soixante ans et plus en Flandre
est devenue supérieure à celle de la population wallonne. En 2050, elle devrait
même dépasser le tiers de l’ensemble de la population flamande. D’ou une
logique très flamande qui s’efforce de s’imposer rue de la Loi. </span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">C’est tout simplement parce que la Flandre vieillit<span> </span>que ses politiques font tout pour
prolonger l’activité des belges: retarder l’âge de la pension, casser net le
système de la prépension.</span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">C’est parce que la Flandre n’aime pas trop l’immigration
mais qu’elle a néanmoins très peur pour sa propre croissance, qu’un Théo
Francken (N-VA) opte pour l’’immigration économique sélective”, histoire de
tout de même compenser par du sang neuf bien limité en Flandre.</span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Autre clé: la Flandre a un patronat- plusieurs dizaines de
milliers de PME- bien plus politisé, voire idéologue, qu’en Wallonie. On se
souvient du patron du holding Ackermans & Van Haren, sans doute le CEO le
plus influent de Belgique, qui disait ne plus vouloir vivre <i>“dans une
société marxiste</i><span style="font-style: normal;">”. </span></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><b>Un Groupe des Dix aussi très flamand</b></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Résultat:<span> </span>des
associations patronales comme le Voka, l’Unizo ou Agoria (ou le poids flamand
est lourd) en arrivent à décrocher le controversé saut d’index. En Flandre,
c’est un patronat de combat qui lobbye déjà pour décrocher une limitation des
allocations de chômage dans le temps, en commençant stratégiquement par celles des
plus jeunes.</span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">C’est d’autant plus facile pour les politiques flamands que
leur électorat n’est, statistiquement, que le moins concerné. </span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">C’est d’autant plus facile que la puissante aile flamande de
la CSC, proche du CD&V, est, in fine, toujours plus accommodante. Un
observateur de la vie syndicale définit ainsi Marc Leemans, le puissant boss
flamand du syndicat chrétien, par ailleurs qasi un inconnu chez les
francophones: <i>“ Un Che Guevara dans les propos, plus vite réfugié dans les
tranchées dès qu’il y a confrontation dure avec le patronat au fameux “Groupe
des Dix” de concertation sociale”.</i></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Un Groupe des Dix ou la représentation flamande, et c’est
tout sauf un détail, est d’ailleurs hyperdominante.</span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Toujours retenir ceci: dès qu’on parle, en politique belge,
de mesures concernant les plus modestes: hausses de TVA ou chômage, les
chiffres sont clairs. Ca touche toujours bien davantage la Wallonie, bien plus
pauvre.</span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><b>Le Gorafi politique de Gwendolyn</b></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Gwendolyn Rutten, la présidente de l’OpenVLD,<span> </span>ne manque pas d’aplomb. Comme on lui
demandait l’autre jour si un hypothétique gouvernement composé de trois partis
francophones et d’un seul parti néerlandophone serait imaginable, elle y alla
d’un hardi: <i>“Bien sûr, puisque c’est la logique fédérale”.</i><span style="font-style: normal;"> Euh. C’est vrai que c’est cohérent (elle disait déjà
kif pour justifier jadis le manque d’un seul siège dans la majorité flamande
qui soutenait la tripartite Di Rupo) mais toute la rue de Loi sait pertinemment
qu’une telle idée folle tient du hoax, du Gorafi politique: qu’elle est
totalement irrecevable, inconcevable, inimaginable, bref intolérable au Nord. </span></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><b>Ces disputes flamandes qui préservent le MR</b></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Les disputes incessantes entre partis flamands de la
coalition, les querelles de chiffoniers, les “pesten” (harcèlements) entre le
CD&V de Kris Peeters et la N-VA, ont un double effet médiapolitique: </span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">1) elles occupent le devant de l’actu politique et coupent,
mine de rien, le pied à l’opposition </span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">2) Elles préservent le MR, les polémiques flamandes
détournant le regard de l’unique parti francophone du gouvernement. </span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">A force, on en arriverait presque, dans les médias, à
oublier l’arithmétique asymétrique qui fait toute la singularité de ce
gouvernement N-VA-CD&V-OpenVLD-MR. Ou les wallons et les bruxellois ne sont
représentés que par seulement 20 députés sur les 63 francophones qui siègent à
la Chambre (à l’inverse, la coalition est fortement soutenue en Flandre: 65
députés flamands sur 87)</span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Aux débuts de la “Suédoise”, c’est la solitude de cette
aventure francophone du seul MR qui suscitait le plus de craintes chez les
analystes. C’était l’époque ou on feuilletonnait sur le fait que les partis
flamands se-devraient-de-souvent-voler-au-secours-du-MR. Aujourd’hui, nada,
peanuts, on s’en fiche au Nord. Parce que le MR “tient” dans les sondages et
que, paradoxalement,<span> </span>les fissures
les plus vulnérables du réacteur suédois ne sont pas au Sud, mais bien en
Flandre. </span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Avec ce malaise du CD&V devenu élément dissonnant de la
coalition,<span> </span>sans cesse en porte à
faux, toujours comme excédé par la N-VA. Avec aussi un Kris Peeters
méconnaissable, qui fulmine, qui croit qu’on cherche à le pousser à la
démission, qui vit mal l’autorité militante d’une N-VA à ses yeux encore peu
formée aux arcanes du pouvoir. Bref, un gouvernement sans guère de grands
marathons nocturnes, mais ou, selon des axes d’alliances très changeants (le MR
donne tantôt raison au CD&V, tantôtà la N-VA…) on rédéfinit plutôt souvent
ce qui a déjà été décidé.</span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">C’est encore le CEO flamand Marc Coucke qui lâchait cette
formule: <i>“La Flandre est en train de se belgiciser alors que la Belgique se
flamandise”.</i></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Et, du côté des francophones, toute la communication du
patronat flamand et de la N-VA (ah, les milliards de transferts Nord/Sud si
martelés par De Wever) semble avoir été sinon gobée, du moins avoir imprégné
nombre d’esprits. </span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><i>“C’est la mentalité du colonisé gentil avec son maître”,</i><span style="font-style: normal;"> commente un économiste wallon. </span><i>“Les
wallons se rattachent notamment à l’Etat belgo-flamand parce que c’est là
qu’ils trouvent encore des outils économiques comme Belfius. Sait-on assez,
alors que le mot régionalisme est presque mal vu par d’aucuns, qu’en Allemagne,
il n’y a pas un Land qui n’ait pas sa propre banque?”</i></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><b>Thalys: la “logique” flamande</b></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">C’est dans ce climat ou le fameux “Front des francophones”
(créé à l’époque du défunt Pacte d’Egmont et aux épisodes à éclipses) apparaît
comme ayant viré carrément fossile pour Musée d’histoire politique, qu’il
suffit parfois d’un tout petit rien, d’un incident, d’une bêtise, par exemple
l’arrêt ou la mort d’une ligne du Thalys, pour réveiller le wallon.</span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Logique flamande: puisque le Thalys vers Ostende n'avait que
7% de fréquentation, on tue aussi le Thalys wallon (avec des taux de
remplissage tournant autour de 50%, soit atteignant doucettement un taux de rentabilité
qui n’est d’ailleurs pas forcément l’aune d’un service public)</span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Et la ministre Marie-Christine Marghem d’un peu gaffer en
lâchant ce qu’il ne fallait pas surtout dire en com’chez Pascal Vrebos sur
cette suspension/suppression: </span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><i>"Il faut garder un équilibre dans ce pays. C'est une
correspondance d'équité"</i></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Oups. Benoît Lutgen, qui devient, mine de rien, de plus en
plus wallon, s’est aussitôt engouffré dans la fissure ouverte par la MR-MCC en
remettant le dossier du Thalys dans un contexte d’intérêt économique pour toute
la Wallonie: <i>"Arrêter le </i><span style="font-family: "Courier TU";"><i></i></span><i>Thalys</i><span style="font-family: "Courier TU";"><i></i></span><i> wallon c'est casser l'axe
Est-Ouest (fluvial,autoroutes, rail) qui est essentiel économiquement pour la
Wallonie . Pour être clair, cet axe ne va plus vers Anvers".</i><span style="font-style: normal;"></span></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Anvers ou le président de la N-VA, qui n’a cessé, sous la
coalition Di Rupo, d’user jusqu’à la corde l’argument du “siège qui
manquait”<span> </span>pour une majorité
flamande à la Chambre, juge tout à fait "normal" qu'un gouvernement
très minoritaire en Wallonie gouverne l’ensemble du pays. </span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">L’argument du président de la N-VA a, il est vrai,<span> </span>toujours été de dire que “c’est la plus
grande communauté du pays qui payait l’addition”. Bart De Wever ne justifie pas
vraiment la minorisation des francophones: son raisonnement est de dire qu’il
aimerait que ce soit différent- seul le confédéralisme pouvant résoudre la
problématique- mais que l’actuel systême belge lui impose de “faire comme
cela”, si on entend, comme il le voulait, gouverner sans le PS. </span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">C’est une thèse que le président de la N-VA a développé avec
succès en Flandre ou nul n’aborde plus cette question devenue carrément
hors-propos.</span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><b>Le mystère stratégique de Di Rupo</b></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><span> </span>Plus
surprenante, en positionnement politique, est l’attitude du PS. Alors que Bart
De Wever a tiré jadis un profit électoral évident à taper récuremment sur le
clou du fameux “siège manquant” aux flamands, il y a là un évident argument de
communication (les francophones ne sont représentés que par 20 sièges sur 63)
qu’Elio Di Rupo n’utilise étonamment qu’avec parcimonie, quasi accessoirement. </span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Ce qui ne va pas sans surprendre d’aucuns dans son propre
parti, alors que l’opposition socio-économique du PS ne marche pas très fort.
Alors que les sondages ne sont pas vraiment enthousiasmants. Alors que le MR
peut rêver de devenir, comme fugitivement en 2007, le premier parti de
Wallonie. Alors que nombre de militants sont toujours furax, fâchés qu’ils sont
d’avoir vu le PS faire tomber le tout premier domino de l’effondrement des
droits des chômeurs. Alors que le régionalisme et la défense des wallons et des
francophones font partie de l’ADN du PS.</span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Certes, l’homme est sans doute prisonnier d’un discours
qu’il a lui-même instauré, d’une certaine logique <i>belgicaine</i><span style="font-style: normal;"> qui a sensiblement conditionné l’opinion publique
francophone (la Wallonie ne peut rester debout qu’en se couvrant du tricolore
belge) et qui l’a porté au poste de Premier Ministre.</span></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Certes, il faut digérer la sixième réforme de l’Etat (mais
les tensions sociales actuelles montrent combien le niveau fédéral demeure un
levier très important)</span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Certes, l’homme est-il prudent avec d’éventuelles alliances
à venir (2019) ou cultive-t-il sans doute encore le chantier de l’idée
d’apparaître comme un recours en cas de crise…</span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Mais, pour un fort en com’, se priver de marteler un
argument tel que l’infériorisation arithmétique des wallons et des francophones
dans un gouvernement ou la N-VA pèse de tout son poids est, assurément, un
insondable mystère stratégique. </span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Michel HENRION</span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<br /></div>
Michelhttp://www.blogger.com/profile/17837963832802665438noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-1360292263890595870.post-83518052055766961062015-03-09T14:16:00.001-07:002015-03-20T13:08:49.322-07:00Le nouveau danger pour la N-VA: apparaître comme un parti traditionnel (MBelgique Hebdo du 27/02/2015)<br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">Le phénomène est marquant. La lutte contre le terrorisme
aura été un cadeau du ciel pour la N-VA. Puisqu’elle contrôlait tous les
départements médiapolitiquement concernés, la normalisation fédérale de la N-VA
s’est accélérée à toute vibrure.
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Résultat: le parti de Bart De Wever a quasi décroché son
brevet de légitimité, voire de respectabilité. Puisque les importants ministres
fédéraux de la N-VA (Jambon, Vandeput, Francken) ont plutôt bien répondu à la
forte demande de sécurité, voire de <i>sécuritaire</i><span style="font-style: normal;"> musclé de la population, les wallons, les bruxellois se sont bel et
bien habitués à voir les “De Wever boys” apparaître régulièrement dans les
Journaux Télévisés. </span></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: right; margin-left: 1em; text-align: right;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="http://1.bp.blogspot.com/-l-E8BQ7R_Go/VP4Nnuk5j7I/AAAAAAAABEk/E5IFjy7eUzE/s1600/images-2.jpg" imageanchor="1" style="clear: right; margin-bottom: 1em; margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" src="http://1.bp.blogspot.com/-l-E8BQ7R_Go/VP4Nnuk5j7I/AAAAAAAABEk/E5IFjy7eUzE/s1600/images-2.jpg" height="292" width="400" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Jan Jambon, Vice-Premier Ministre/</td></tr>
</tbody></table>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Le ministre de l’Intérieur Jan Jambon à Washington, ça
n’étonne plus personne: le belge sourit juste de sa panne de micro et de sa
blagounette un peu pénible qui tombe à plat. </span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">La diabolisation se dégonfle peu à peu: la N-VA au 16 rue de
la Loi a, contre toute attente, déjà quasi décroché son brevet de légitimité.</span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Ca tient à des détails: le même Jan Jambon visite désormais
sans soulever le moindre remous les casernes de pompiers de Wallonie. Avec tout
de même, pour ses débuts wallons, un pare-feu: il privilégie plutôt les
communes ou le bourgmestre est MR (Spa ou Braine l’Alleud) Un MR ou certains
vont même au dela de cette normalisation, comme si, s’exclame un libéral plus
réticent, <i>“ils étaient tombés amoureux de la N-VA.”</i><span style="font-style: normal;"> C’est un Damien Thiéry, pourtant maïeur non nommé
parla N-VA Liesbeth Homans, qui y va d’un cri surprenant: </span><i>"La
force de la N-VA est d'avoir rassemblé des gens qui avaient en commun de ne
plus supporter le marasme de la particratie" </i><span style="font-style: normal;">. C’est Jacqueline Galant qui y va d’un enthousiaste: </span><i>"La
N-VA ce sont des politiques qui travaillent dur et pas juste pour un mandat:
pour l'intérêt général, pas personnel"</i></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Propos qui ne sont d’ailleurs pas sans une certaine logique:
la N-VA incarne quelque part ce que nombre de libéraux francophones espèrent
devenir: une force dominante.</span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">La normalisation de la N-VA va même parfois très loin: plus
personne n’a remarqué combien ledit Jan Jambon devenu ministre dézingue
toujours, comme au bon vieux temps de l’opposition, le Centre d’Egalité des
Chances. </span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Ou la N-VA, dit le Vice-Premier Ministre N-VA a heureusement
<i>“quelqu’un de confiance”:</i><span style="font-style: normal;"> entendez
Mathias Storme, opposant déclaré de la loi anti-discrimination, cette “agression à l’encontre de la
démocratie.” </span></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Réactions? Nada. Aucun remous. Une preuve de plus de cette
“normalisation” galopante de la N-VA.</span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Qui va aujourd’hui
si loin que le parti de Bart De Wever doit se méfier d’un autre danger:
apparaître en Flandre comme quasi un parti traditionnel. Ce qui serait fatal
pour cette formation qui a toujours eu le talent singulier de cultiver
parallèlement le <i>système</i><span style="font-style: normal;"> et l</span><i>’anti-système</i><span style="font-style: normal;">.</span></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><b>Le Coran de De Winter: un écart stratégique</b></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Aucun observateur francophone ne l’a relevé: fut-elle
applaudie uniment (encore un brevet de respectabilité retrouvée), la fameuse
sortie du ministre Jan Jambon contre la démagogie du Belanger Filip Dewinter
-qui brandissait un Coran à la tribune de la Chambre- n’est pas forcément une
bonne chose pour la N-VA.</span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Car Jan Jambon, ce jour là, a fait exactement ce qu’un Di
Rupo, un Van Rompuy ou un Verhofstadt, aurait fait: casser les propos nauséeux
de l’élu d’extrême-droite.</span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Or, c’est un sérieux écart par rapport à la stratégie
traditionnelle de la N-VA, Bart De Wever se targuant souvent, non sans raison,
de ramener vers son parti démocratique, (et non xénophobe ce qui est sa
particularité dans les partis populistes européens) les électeurs partis jadis
vers l’extrême droite et le Vlaams Belang.</span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">D’ou une ambiguité tactique puisque, pour offrir une
alternative à ces électeurs là, pour récolter ces voix-là, la N-VA était pour
le moins prudente, condamnant le racisme, les excès du Belang tout en veillant
à prêter l’oreille aux messages qui ont
séduit un moment jusqu’à 981.000 flamands. (24 % des votes aux élections
du Parlement flamand de 2004, devenant ainsi le deuxième parti flamand)</span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Certes, le Belang est vraiment le meilleur ennemi de la
N-VA; certes les chefs de file du parti nationaliste rêvent d’un Parlement sans
plus aucun parlementaire d’extrême-droite, mais il y a l’art et la manière
pour ramasser les voix. </span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Et, ce jour là,
Jan Jambon n’a plus, comme par le passé, juste écouté le Belang: il est
sorti de l’ambiguité, avec son côté positif (gommer le fameux “les collaborateurs
avaient leurs raisons”) mais aussi
ses risques et ses périls vis à vis d’un certain électorat N-VA.</span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><b>L’alerte de Pegida</b></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Ce qu’il adviendra du Belang est très important pour la
N-VA. Sur les thématiques de l’indépendance de la Flandre ou de l’immigration,
de l’islamisation, le Belang peut toujours perturber.</span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Une alerte stridente a résonné il y a peu au siège de la
N-VA: le mouvement anti-musulman Pegida, soudainement né à Dresde, dans le
“modèle allemand”, a donné des sueurs froides à la N-VA. Qui a aussitôt diffusé
des consignes: se méfier grandement de Pegida version belge, vu qu’on ne sait
pas qui vraiment derrière ce mouvement importé. </span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Précaution évidente puisque le succès des marches organisées
depuis octobre par Pegida en Allemagne s’était étendu jusqu’en Flandre, jusqu’à
Anvers, la ville même de Bart De Wever. </span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Aujourd’hui, politiquement inexpérimentés, les inventeurs de
Pegida ne sont pas parvenus à gérer leur mouvement protéiforme. Il s’étiole en
collectionnant les gaffes, il est moralement dénoncé et surtout débordé par des
courants encore plus extrêmes et racistes. </span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">On peut donc respirer à la N-VA. Parce qu’un mouvement
populaire de type Pegida, sur lequel le Belang s’était greffé immédiatement en
Flandre, forcerait le parti de Bart à des choix difficiles. Puisque s’allier
avec des racistes et des nazis n’est pas vraiment la tasse de thé N-VA, elle
n’aurait eu d’autre choix que de s’éloigner quelque peu du pouvoir pour garder
son image de parti anti-système, soit de se mettre en difficulté en muant en
parti désormais traditionnel. </span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">L'essoufflement de Pegida arrive aussi à point nommé pour
les partis politiques allemands, où des fractures commençaient à apparaître. En
assurant que «l'islam appartient à l'Allemagne», Angela Merkel avait suscité un
certain malaise dans les rangs de la CDU. A gauche, le geste d’un leader du SPD, qui cherchait à comprendre le
mouvement, avait provoqué une gêne manifeste: les sociaux-démocrates allemands
avaient officiellement exclu toute discussion avec Pegida.</span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Mais pour autant, la peur de l'Islam et du déclassement
social qui nourrit Pegida n'a pas disparu. Ni en Flandre, ni en Allemagne.
Selon un sondage du <i>Stern</i><span style="font-style: normal;">, 18% des
allemands affirment “avoir un malaise par rapport à la religion musulmane”.</span></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><b>Pas d’opposition à droite de la N-VA</b></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Il faut toujours bien photographier que la N-VA a la grande
chance de n’avoir point d’opposition à sa droite. Premier parti de Belgique,
mais aussi et surtout premier parti de Flandre, la N-VA n’a plus qu’un seul vrai rival théorique
sur le terrain socio-économico-fiscal de droite: l’OpenVLD de Gwendolyn Rutten.
</span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Mais la police d’assurance de la N-VA est que les libéraux
flamands, associés à la N-VA tant au gouvernement fédéral qu’au gouvernement
flamand, appliquent kif le même programme gouvernemental.</span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Conséquence: aucun parti de droite n’est là pour critiquer
la N-VA sur ce terrain. Cool.</span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><b>“Le Jean-Marie Le Pen de chez Aldi”</b></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">On insiste sur le point: il n’y a donc plus que le Belang,
ou un mouvement citoyen de type Pegida, à pouvoir encore encombrer, affaiblir
le cas échéant la N-VA sur l’immigration et l’indépendance de la Flandre.</span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Certes, en mai 2014, le Belang a perdu 30 de ses 41
parlementaires. Crash total. Bouffée d’air frais pour la démocratie. Mais en
réaction le Belang a porté à sa tête un certain Tom Van Grieken (28 ans), soit
le plus jeune président de parti que la Belgique ait jamais connu. </span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Jadis l’homme s’était déjà fait remarquer avec une action
contre un barbecue halal organisé par une école de Schoten. Avec un ami, il
avait sauté un mur pour jeter des
saucisses de porc sur les écoliers.</span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Surnommé tantôt le “petit prince”, tantôt le “petit
Dewinter”, Van Grieken serait,
dit-on, bien plus doué que ses prédécesseurs pour reconquérir le terrain perdu.
Mais pour l’heure aucun signe d’une vraie mue maîtrisée au Belang. </span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Certes, Tom Van Grieken entend -malgré son action anti-halal
de jadis digne d’un QI de lampadaire- adopter un profil moins radical sur les
immigrés et s’inspirant de Marine Le Pen pour ce qui du socio-économique. </span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Question: y a-t-il encore un électorat pour cela en Flandre?
De plus, dans les débats, le petit Tom n'a évidemment aucune chance face à un
De Wever. Et avec Theo Francken et Jan Jambon, les électeurs issus du Belang
resteront encore longtemps à la NVA. </span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Autre problème: si le nouveau président du Belang proclame
vouloir évoluer pour ce qui est du discours sur l’immigration, Filip Dewinter,
lui, ne fait que proférer des propos de plus en plus racistes et nauséabonds.
Dans les milieux les plus nationalistes, les plus “flamingants”, même ceux
positionnés très à droite, on en a d’ailleurs plus qu’assez du “style
Dewinter”. L’homme a d’ailleurs, du coup, hérité d’un surnom : le “Jean-Marie Le Pen de chez Aldi”.</span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Bref, rien qui puisse pour l’heure vraiment déstabiliser la
N-VA, nouveau parti belge.</span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Michel HENRION</span></div>
Michelhttp://www.blogger.com/profile/17837963832802665438noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-1360292263890595870.post-50541799011873150632015-03-02T08:53:00.001-08:002015-03-02T10:01:12.132-08:00Omerta dans nos écoles: les professeurs en ont assez (Comment éjecter de l’enseignement les radicaux qui entendent le polluer?) (MBelgique)<br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">C’est la fin de l’Omerta. De
cette loi du silence tacite qui règne encore par trop dans l’enseignement.
Parce que les directions sont parfois mal informées elles-mêmes de ce qui se
passe dans leurs propres classes. Parce que c’est plus confortable de
sous-estimer, voire de celer, les difficultés pourtant relatées par la filière
des éducatrices. </span>
</div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Parce que, surtout, des
articles dans les médias, ça peut vous abîmer, vous ternir vite fait la
sacro-sainte réputation d’une école. “Circulez y’a rien à voir: pas de souci
ici”.</span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">C’est en cela que le gros
dossier ouvert à l’Athénée Royal d’Anderlecht Léonardo da Vinci, avec en son
coeur le sulfureux et borderline professeur de religion islamique Yacob Mahi,
est un tournant pour la libération de la parole. En quelques semaines, voici qu’on
découvre tour à tour qu’un professeur de mathématiques du réputé lycée Jacqmain
aurait tenu des propos antisémites;; qu’on signale qu’un professeur de Woluwé
tient des propos d’extrême-droite; qu’on prend au sérieux les persécutions de
Sarah, une élève juive forcée de quitter l’Athénée Bockstael; qu’on apprend que
la commune d’Uccle a écarté en son temps un professeur de religion israélite qui refusait de
serrer la main des femmes…</span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Et ce n’est qu’un début: on
prend le pari que l’actualité prochaine nous apportera désormais récurremment
son lot de tribulations, de révélations scolaires sur des nuisibles. Avec une
question de fond: comment faire pour éjecter des écoles des personnages qui
polluent la neutralité de l’enseignement par leurs propos fondamentalistes,
xénophobes, d’extrême-droite ou d’extrême-gauche, antisémites ou islamophobes ? Comment faire, plus précisément, pour
que les cours de religion ne puissent devenir des <i>Chevaux de Troie</i> dans certaines écoles? Pour que des professeurs
dogmatisés qui exercent un très fort ascendant sur les jeunes ne puissent
continuer à les manipuler?</span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><b>Des enseignants solides</b></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Bonne nouvelle: le salut
viendra en partie des enseignants eux-mêmes. Il y a heureusement des directions
aux fortes personnalités, qui veillent à appliquer les règlements sans rien
transiger ni négocier. Qui savent que l’école doit parfois se faire
intransigeante. Surtout vis à vis des quelques uns qui veulent en faire, mine
de rien, un lieu d’opposition entre communautés.</span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">On en compte plein,
heureusement d’enseignant(e)s, solides. Qui ne fuient nullement les difficultés
en auto-censurant, en classe, les thèmes “sensibles” ou “difficiles”. </span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Comme ce prof d’histoire de
Leonardo da Vinci qui entend bien enseigner encore et toujours ce qu’est la
libre-expression, un thème qui insupporte particulièrement le professeur
islamique d’Anderlecht. Qui ne supporte apparemment pas non plus que son
collègue remette en question les moyenâgeuses us et coutumes d’Arabie Saoudite,
ce pays où l’on fouette hebdomadairement les blogueurs épris de liberté
d’expression… </span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Comme ces autres enseignants
qui, dans certaines écoles, sont irrités par ces professeurs prosélytes qui
abîment finalement peu à peu la
“marque de l’enseignement officiel”. Ceux qu’aucun préfet n’a le droit de
contrôler (pas question d’assister à un cours), qui n’ont ni le même
traitement, ni la même hiérarchie. Qui ignorent les femmes, même leurs
collègues de travail, lorsqu’elles parlent; et détestent encore plus les
associations féministes. Qui intimident les autres enseignants musulmans, à qui
ils parlent parfois en arabe, histoire de n’être pas compris de tous. Et qui,
surtout, infiltrent parfois subtilement les jeunes esprits d’idées radicales
dont l’école n’a nul besoin: dénigrement de l’égalité hommes-femmes, des
philosophes des Lumières, de l’Histoire, des Sciences, des cours de Gymnastique-Piscine,
de la mixité, des voyages scolaires… </span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><b>Le besoin criant d’une
étude objective</b></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Ca se résume en une formule:
oui, le tour que prend le problème devient parfois tellement hard que ce sont
les professeurs eux-mêmes qui sont fatigués de la loi du silence.</span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Ici, une précision: on sait
bien, combien ce
sujet est délicat, car souvent agité par certains politiques d’extrême-droite
ou de droite-extrême qui ont fait de l’islamophobie -parfois à en vomir- leur
fonds de commerce électoral. </span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Le libre-examen postulerait
précisément que la Fédération Wallonie-Bruxelles, à l’instar de ce qui s’est
fait en France, ait le cran de mener elle-même une enquête approfondie,
fut-elle dérangeante: et d’ainsi photographier la réelle amplitude d’un problème
qu’on ne saurait glisser sous le tapis.</span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">On a depuis longtemps surpris
certains professeurs –une minorité, certes, mais très militante- à tenir des
discours limites dans le cadre de leur cours. Comme la lecture de textes
homophobes parlant aimablement, par exemple, de <i>"pendre les homosexuels
par les testicules".</i> Des dossiers
circonstanciés ont même parfois été constitués par des chefs d'établissement:
mais sans que grand chose ne bouge dans la hiérarchie. Encore et toujours la
culture de l’Omerta si chère aux obscures réunions du Pouvoir Organisateur.
Chut: silence à tout prix.</span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><b>Les élèves “mis en poche”</b></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">On attend pour la mi-mars le
rapport des quatre préfets wallons envoyés à Anderlecht pour mener
l’indispensable enquête. Mais il nous étonnerait que celui-ci ne conforte les
témoignages recoupés que nous avons recueilli dans les milieux enseignants de
l’Athénée. </span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Qui ont besoin de se sentir
soutenus. Qui expriment un vrai ralbol, un authentique malaise quant à la
manière subtile dont M. Yacob Mahi “communautarise” l’école, incite à mettre en
doute ce qu’enseignent d’autres professeurs, tout en veillant –ce proche des
Frères Musulmans est habile, criant à la persécution à la moindre mise en cause
de son système- à dûment respecter les prescrits imposés par l’inspection. </span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">L’homme, par sa forte
influence, a <i>“mis ses élèves en poche”,</i> nous confie un enseignant. <i>“Il peut très bien donner son cours de
manière on ne peut plus correcte et, dans un moment plus relax, plus détendu
avec ses élèves, leur balancer mine de rien l’une ou l’autre de ces opinions
limite antisémites, homophobes ou anti-euthanasie qu’il développe de manière
décomplexée dans des conférences ou dans les medias”</i>. Du genre:<i>“Oui, les jeunes partis en Syrie ne
posent aucun problème d’intégration dans notre pays. Ils sont de bons vivants
belges et surtout beaucoup sont de brillants élèves”.</i></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">D’où un autre solide problème:
peut-on incriminer ou non un professeur
pour les propos qu’il tient en dehors du cadre scolaire?</span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">La réponse est apparemment
floue, ce qui postulerait, si cela se confirme, une réforme du statut
disciplinaire. </span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Dans la “Lettre ouverte” qu’il
a envoyé à la presse pour se défendre, et rédigée dans le plus pur vocabulaire
complotiste, Yacob Mahi rendait ainsi, une fois de plus, hommage à Roger
Garaudy, son “maître à penser”, accessoirement négationniste des chambres à
gaz. </span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><i>“Rien que cette référence
là fait que M. Yacob Mahi devrait être destitiué immédiatement”</i> a lâché cette semaine la députée FDF Joëlle Maison,
qui, elle, ne fait pas dans le mou si cher aux responsables de l’enseignement.
Qui ont si peur de faire de Yacob Mahi un martyr <i>“à la Dieudonné”</i> et marchent donc sur des oeufs.</span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><b>Ne pas mélanger avec le
dossier des cours philosophiques</b></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Toute salle de classe est un
espace finalement assez intime.
Et, au travers du cas Yacob Mahi, c’est tout le problème du danger
prosélyte qui est posé. Pas celui de l’évolution des cours de religion/morale
qui est tout un autre dossier. Et qui doit, de fait, évoluer au plus vite, mettre progressivement fin à
l’actuelle et aberrante séparation des élèves. Et éviter dans le futur, avec la
multiplication des cultes en demande de reconnaissance -dont le bouddhisme- une
multiplication des budgets. (l’Etat reconnait déjà le culte catholique,
orthodoxe, protestant, anglican, israélite et islamique) </span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">La ministre Milquet (cdH) a
déjà décidé de faire se rejoindre tous les élèves pour une heure sur deux dès
la rentrée scolaire 2015. C’est encore insuffisant mais c’est déjà ça: les
cours philosophiques sont, plus que jamais, une bonne idée pour décrisper,
dépassionner, pour créer une culture prenant en compte la diversité des
civilisations et des religions. </span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">La Fédération
Wallonie-Bruxelles pourrait d’ailleurs faire encore un pas intéressant, en
s’alignant sur la Flandre. Ou ces fameux cours de morale/ religion si
controversés sont devenus facultatifs alors qu’ils restent étonnamment
obligatoires chez les francophones. (pour rappel, la Constitution impose juste
aux écoles officielles de proposer lesdits cours, pas forcément de les suivre)</span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">On a parfois accusé Joëlle
Milquet de par trop sympathiser -le CDH étant en quelque sorte devenu
électoralement le “parti des religions”- avec les tendances communautaristes;
mais on est de ceux qui estiment que #cestjoelle a aussi une vision des “lignes
rouges” qu’on ne saurait franchir. Comme Yacob Mahi et d’autres le font
d’évidence, aussi allégrément que subtilement. </span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Il y a quelques années, le
ministre Pierre Hazette (#MR) avait déjà réagi en bloquant, par un formidable
pressentiment, la nomination dudit Mahi comme inspecteur islamique. (ils sont
trois pour 650 profs)</span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">On n’ose imaginer ce que
serait devenu le “corps” des professeurs islamiques avec un tel contrôle
militant.</span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">A l’heure ou l’on constate une
montée en puissance du phénomène religieux chez les jeunes, ou d’aucuns
proposent à ces mêmes jeunes, pour casser le “vivre ensemble”, une “identité
positive musulmane” se substituant à une identité “mal intégrée”, il est une
exigence pour tout politique dans le combat contre l’obscurantisme:
l’excellence. Surtout lorsque, comme on dit à l’Athénée Leonardo da Vinci, nul
n’est préfète en son pays.</span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Michel HENRION</span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
Michelhttp://www.blogger.com/profile/17837963832802665438noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-1360292263890595870.post-7062017032863952512015-02-25T01:18:00.003-08:002015-02-25T01:18:54.250-08:00Le mystère des fissures évaporées de Tihange 2 (site internet de M...Belgique) <style><!--
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</style>
<br />
<div class="MsoNormal">
<span lang="FR-BE" style="mso-ansi-language: FR-BE;"><i>La ligne
oubliée du rapport de l’AFCN: quelle taille </i></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span lang="FR-BE" style="mso-ansi-language: FR-BE;"><i>maximale
dans la partie basse du réacteur? </i></span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<span lang="FR-BE" style="mso-ansi-language: FR-BE;"><b>Le
mystère des fissures évaporées de Tihange 2</b></span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<span lang="FR-BE" style="mso-ansi-language: FR-BE;">Presque
mieux que celui de la <i>Lettre Volée</i></span><span lang="FR-BE" style="mso-ansi-language: FR-BE;">: voici le Mystère des Fissures Evaporées. Ou
plutôt des données, des valeurs techniques qui se sont apparemment envolées du
rapport de l’Agence Fédérale de Sécurité Nucléaire concernant l’état des
réacteurs de Tihange 2 et de Doel 3.</span></div>
<div class="MsoNormal">
<span lang="FR-BE" style="mso-ansi-language: FR-BE;">Tout comme
dans l’énigme d’Allan Poe, l’anomalie n’attire pas forcément illico l’attention.</span></div>
<div class="MsoNormal">
<span lang="FR-BE" style="mso-ansi-language: FR-BE;">Ce qui a
sauté aux yeux, lors des premières fuites parvenues à nos confrères du <i>Soir</i></span><span lang="FR-BE" style="mso-ansi-language: FR-BE;">, c’est la dimension des flocons
d’hydrogène, communément appelées microfissures: jusqu’à désormais 9 cm dans la
partie inférieure du réacteur de Doel 3.</span></div>
<div class="MsoNormal">
<span lang="FR-BE" style="mso-ansi-language: FR-BE;">Mais
l’étrangeté cachée est, dans le tableau statistique reprenant la taille
maximale des microfissures dans les deux centrales actuellement à l’arrêt,
l’absence de tout chiffre, de tout résultat pour la partie basse (“lower core
shell”) de Tihange 2. </span></div>
<div class="MsoNormal">
<span lang="FR-BE" style="mso-ansi-language: FR-BE;">Des “data”
censées n’être pas encore connues selon le tableau ad hoc. </span></div>
<div class="MsoNormal">
<span lang="FR-BE" style="mso-ansi-language: FR-BE;">Le hic,
c’est que, dans un autre calcul, le rapport de l’AFCN fait pourtant bel et bien
état de la…moyenne des tailles des microfissures de la même partie basse de
Tihange 2. Une pièce de métal considérée comme fort bien forgée- comme qui
dirait théoriquement approuvée par le Dieu Vulcain- avec un nombre de “flocons
d’hydrogène” jugé assez normal (80/85)</span></div>
<div class="MsoNormal">
<span lang="FR-BE" style="mso-ansi-language: FR-BE;">En 2014,
selon la nouvelle méthode approfondie de détection des défauts, la moyenne –on
insiste sur ce mot, la moyenne- des 85 microfissures répertoriées serait de
15,5mm/15,4 mm</span></div>
<div class="MsoNormal">
<span lang="FR-BE" style="mso-ansi-language: FR-BE;">D’ou deux
questions toutes bêtes: </span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-left: .5in; mso-list: l0 level1 lfo1; tab-stops: list .5in; text-indent: -.25in;">
<span lang="FR-BE" style="mso-ansi-language: FR-BE;">1)<span style="font: 7.0pt "Times New Roman";"> </span></span><span lang="FR-BE" style="mso-ansi-language: FR-BE;">Comment diable a-t-on pu établir une
moyenne des microfissures du “lower case shell” de Tihange sans disposer des
tailles de celles-ci?</span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-left: .5in; mso-list: l0 level1 lfo1; tab-stops: list .5in; text-indent: -.25in;">
<span lang="FR-BE" style="mso-ansi-language: FR-BE;">2)<span style="font: 7.0pt "Times New Roman";"> </span></span><span lang="FR-BE" style="mso-ansi-language: FR-BE;">Mais où sont donc passées ces
valeurs, surtout la taille de la plus grande fissure?</span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<span lang="FR-BE" style="mso-ansi-language: FR-BE;">Pour faire
encore plus simple, disons que la valeur maximale du “lower core shell” de
Tihange 2 est étonnamment manquante des documents de l’AFCN. </span></div>
<div class="MsoNormal">
<span lang="FR-BE" style="mso-ansi-language: FR-BE;">C’est
l’énigme de la ligne manquante. On a fait une moyenne mais sans reporter pour
autant les valeurs maximales qui ont servi au dit calcul.</span></div>
<div class="MsoNormal">
<span lang="FR-BE" style="mso-ansi-language: FR-BE;">Reprenons
le tableau, celui-là complet, de la “moyenne” des fissures à Doel 3 et Tihange
2?</span></div>
<div class="MsoNormal">
<span lang="FR-BE" style="mso-ansi-language: FR-BE;">Qu’y
remarque-t-on? Que, dans les deux centrales, les valeurs moyennes des tailles
des fissures sont plus fortes dans le “lower core shell” (bas du réacteur) que
dans le “upper core shell” (le haut du réacteur, là où a sans doute lieu une
moins grande activité du réacteur). </span></div>
<div class="MsoNormal">
<span lang="FR-BE" style="mso-ansi-language: FR-BE;">Question un
brin dérangeante: se pourrait-il donc que les microfissures s’accroissent avec
le temps qui passe? (on vous passe les détails scientifiques, mais ce qu’on
appelle le “flux neutronique” est sans doute plus élevé dans le bas que dans le
haut d’un réacteur) Vous suivez? Car c’est le moment d’en revenir à l’oubli, à
la distraction, au petit rien,<span style="mso-spacerun: yes;">
</span>bref à l’étonnante ligne manquante du rapport de l’Agence Fédérale de
Sécurité Nucléaire.</span></div>
<div class="MsoNormal">
<span lang="FR-BE" style="mso-ansi-language: FR-BE;">Quelle est
diable la valeur maximale de taille dans la partie basse (lower core shell) de
Tihange 2? Se pourrait-il qu’elle soit si gênante, si ennuyeuse qu’on l’ait
ainsi oubliée? Ce n’est qu’une question, mais elle est légitime. Car en découle
une autre interrogation: si les microfissures devaient suivre un mécanisme de
croissance<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>avec le temps, se
pourrait-il que ces flocons d’hydrogène se développent jusqu’à une taille en
mode ouhlala surprise-surprise. Se pourrait-il que cela fragilise
progressivement le réacteur?</span></div>
<div class="MsoNormal">
<span lang="FR-BE" style="mso-ansi-language: FR-BE;">On ne crie
pas pour autant au loup: mais ce serait tout de même bien que l’AFCN retrouve
sa ligne manquante. </span></div>
<div class="MsoNormal">
<span lang="FR-BE" style="mso-ansi-language: FR-BE;">Sûrement
une erreur de dactylo, boss?</span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
Michelhttp://www.blogger.com/profile/17837963832802665438noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-1360292263890595870.post-5801456953149021762015-02-18T04:40:00.002-08:002015-02-18T04:40:26.439-08:00Faute de budgets, nos décideurs se rabattent sur la com du “constat d’échec” (chronique de MBelgiqueHebdo du 6/2/2015! <style><!--
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</style>
<br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><span>L’autre matin, poussant la
porte d’un night-shop, je n’en ai pas cru mes yeux. Entre les barres chocolatées
et les cannettes énergisantes, </span></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><span>s’affichait paisiblement une
montagne d’exemplaires de Charlie Hebdo, de ce numéro mythico-historique<span> </span>qu’on s’arrachait encore
hystériquement<span> </span>il y a peu, dès
potron-minet.</span></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><span>C’est qu’il s’éloigne déjà à
toute vibrure, l’esprit #JesuisCharlie. </span></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><span>C’est déjà à peine si
d’aucuns se souviennent qu’il avait été inventé pour davantage de liberté
d’expression. </span></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><span>Pour, à l’instar de Charb,
Cabu, Wolinksi<span> </span>et de toute cette
rédaction libertaire exécutée pour crime de caricature, dénoncer tous les
sectarismes.</span></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><span>C’est un sociologue français
qui a eu cette forte formule: <i>“On n’a pas vendu sept millions d’exemplaires
d’un journal, mais sept millions d’hosties”.</i></span></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><span>Le phénomène presque
para-religieux a déjà un nom médiapolitique: le <i>“Charlisme”.</i></span><span> </span></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><span>Avec, comme comparaison qui
saute aux yeux, l’un de ces torrents d’orage, sauvages et spectaculaires, qu’on
aperçoit de temps à autre dans les Journaux télévisés:<span> </span>un flux charriant tout et n’importe
quoi. Souvent le pire, parfois le meilleur.</span></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><span><b>La liberté permet-elle des
entorses aux libertés?</b></span></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><span>L’ “union nationale” –un
concept un brin pittoresque chez nous avec des ministres nationalistes flamands
au 16 rue de la Loi- n’aura été que fort éphémère, tant en Belgique
qu’outre-Quiévrain. Les pénibles luttes d’ego, les combats de chiffoniers et de
“point Godwin” sont déjà de retour.</span></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><span>Le phénomène #CharlieHebdo,
avec toute son énergie citoyenne,<span>
</span>postulait l’affirmation de la liberté d’expression: le #Charlisme
falsifie; s’en prend aux apostats qui n’entendent pas (et c’est d’ailleurs leur
liberté) “être forcément de la tribu Charlie”.</span></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><span>Le #Charlisme a ses dérives:
il permet, mine de rien, puisque cette fameuse liberté d’expression serait
menacée, d’imposer en douce, en son nom, bien trop de sécurité… Et pour d’aucuns,
le #Charlisme va encore plus loin: le combat contre le terrorisme impliquerait
volontiers jusqu’à des entorses aux libertés.</span></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><span>C’est la maladie qui a frappé
les Etats-Unis au lendemain du 9/11 et dont la démocratie américaine ne s’est
pas encore remise.</span></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><span>Claude Guéant, en France, ex
Ministre de l’Intérieur de Sarkozy, y est allé ainsi d’une formule hard qui
résume tout: <i>“Il y a des libertés qui peuvent être facilement abandonnées”.</i></span></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><span><b>Ministère de la Peur et du
Budget.</b></span></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><span>La pensée politique est
souvent paresseuse: elle l’est d’autant plus<span> </span>lorsque, en toile de fond,<span> </span>il n’y a guère de moyens budgétaires pour agir vraiment,
pour développer de nouveaux terrains d’action politique. </span></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><span>Le <i>Ministère de la Peur</i></span><span> est plus facile à gérer que le Ministère du Budget.</span></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><span>C’est ce qui explique
l’incroyable déluge de mesures (certaines découlant de la Directive Européenne)
et d’idées<span> </span>de #Charlismes en tout
genre.<span> </span>Genre réinstaurer un service
civil sinon militaire (tout politique parle habilement “d’étudier” l’idée
puisqu’il est le premier à savoir qu’elle est totalement impayable pour l’Etat)
</span></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><span>Il en est de plus adéquates:
comme celle, soutenue par le MR Denis Ducarme, d’un “point de contact internet”
à la française pour alerter d’incitations au terrorisme sur le Net. Le même
Ducarme a déposé une nouvelle proposition de loi pour que la notion, floue,
d’apologie du terrorisme soit, à l’instar du négationnisme, sanctionnée en
droit belge. Amusant: une proposition similaire avait jadis été déposée au
Sénat par un tandem Destexhe-Lizin…</span></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><span>Curieux climat psychologique.
Ou chaque jour voit se multiplier alertes à la bombe-bidon ou interventions peu
réfléchies. (un paisible boulanger de Molembeek, soudain menacé par des
mitraillettes)</span></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><span>Ou on voit soudain
s’installer dans le vocabulaire politique belge la formule “belge de souche”,
une expression jusqu’ici plutôt réservée à Marine le Pen.</span></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><span>Ou rare sont ceux qui, comme
la présidente libérale du Sénat Christine Defraigne, ont le réflexe #Charlie
lorsque d’aucuns, au MR et à la N-VA, entendent priver de sa nationalité
jusqu’au petit-fils d’un belge naturalisé.</span></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><span><b>Le délire du CD&V</b></span></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><span>Une ligne d’analyse traverse
tout cela: l’Etat est désargenté. C’est ce manque de budgets qui explique les
paras-commandos dans nos rues et, incidemment, l’incroyable gueguerre politique
entre la N-VA de Bart De Wever et le CD&V de Kris Peeters, signe que la
peur produit aussi tous les délires. (pour rappel, l’idée éventée et naïve du
CD&V était de susciter posts et tweets de ses militants pour que les N-VA Jan
Jambon et Steven Vandeput retirent les soldats censés plutôt lutter contre
“l’ennemi extérieur”)</span></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><span><b>La mode com’ du “constat
d’échec”</b></span></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><span>C’est ce qui produit aussi un
nouveau style de communication, très étonnant.</span></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><span>C’est la mode médiapolitique
du “constat d’échec”. </span></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><span>Dont la particularité est
juste d’en poser un mais sans lui donner de solution; ou alors un minimum
vital, juste pour faire joli.</span></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><span>Ainsi, le Premier Ministre
a-t-il posé récemment le <i>“constat de l’échec de la lutte contre
l’antisémitisme”.</i></span></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><span>Ainsi, d’autres personnalités
politiques mettent-elles récuremment en avant leur <i>“constat de l’échec de
l’intégration”.</i></span><span></span></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><span>Point commun: dans les deux
cas, on n’entend pas grand chose comme propositions de solutions. </span></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><span>On crée juste un climat
anxyogène qui ne sert en rien le “Vivre Ensemble”.</span></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><span><b>Pour éviter les dérives:
simplement dégager des budgets</b></span></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><span>Explication toujours et
encore: l’argument des économies linéaires, du manque d’argent, bref de pognon.
Qui peut donc avoir pour conséquence, en “situation exceptionnelle”,<span> </span>de tordre parfois un brin le bras à la
démocratie belge.</span></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><span>Or, il y a un moyen tout
simple de ne pas attenter à nos libertés: c’est de simplement donner les
budgets nécessaires pour que Sûreté de l’Etat, OCAM, Police et autres Office
central de lutte contre la criminalité informatique, soient pleinement
efficaces. Sans oublier les prisons, haut lieu de radicalisation. </span></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><span>Car tous ces gens là font, le
plus souvent, tout ce qu’il faut et fort bien à conditions qu’ils en aient les
moyens. (les policiers censés lutter contre le crime informatique en sont
réduits à acheter de leurs deniers du matériel updaté).</span></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><span>Car dès qu’il y efficacité
des moyens dans ces secteurs, les citoyens sont protégés.</span></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><span>Et c’est là une vision
valable tant pour la gauche que pour la droite.</span></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><span><b>Des bonds de sondage
toujours éphémères</b></span></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><span>Les récents sondages l’ont
montré: les belges valident le sécuritaire. Mais tous les spécialistes en
études d’opinion sont aussi d’accord sur un point: ces élans, dans la foulée
d’attentats ou d’événements graves, sont toujours inévitablement éphémères.
Bush père et fils en ont fait l’expérience tout comme bien d’autres dirigeants
mondiaux. Ce sera le cas pour Hollande (l’homme en gardera sans doute l’acquis
d’une certaine stature présidentielle) ou Bart De Wever (le leader de la N-VA
et ses ministres auront cependant<span>
</span>décroché au passage la “légitimité de gestion fédérale” qui leur
manquait)</span></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><span><b>Changer le terreau social </b></span></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><span>Faute de moyens toujours, par
démagogie parfois,<span> </span>nombre d’hommes
politiques continuent à faire leurs gammes sur la partition usée de la
sécurité, voire de la peur.</span></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><span>L’air sécuritaire est connu
depuis 20 ans:<span> </span>or, c’est dans une
perspective à 20 ans qu’il faut agir désormais. </span></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><span>Avec surtout –c’est tout sauf
un poncif- la clé de l’éducation.<span> </span></span></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><span>La ministre Milquet
(cdH)<span> </span>est timide lorsqu’elle
concède des “cours de civisme et de philosophie “ dès seulement 6 ans. C’est
plus tôt (4 ans) qu’il faut commencer à agir si on veut éviter des propos du
type de celui du petit Ahmed, 8 ans, au commissariat pour “incitation au
terrorisme”.</span></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><span>Et nos politiques de premier
plan<span> </span>feraient bien de se saisir de
ces débats de “terreau social” qui n’agitent jusqu’ici que quelques discrètes
commissions parlementaires.</span></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><span>Avec quels budgets
reconstruire encore des écoles non-containers, rénover des quartiers, arrêter
d’envoyer les familles en difficulté toujours dans les mêmes zones
“difficiles”?</span></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><span>Oui, on parle beaucoup du
“fait religieux”. Qui fait notamment que certaines jeunes filles belges
d’origine allochtone, malgré parfois bien des diplomes, se replient pourtant
surleur communauté. Parce qu’on ne leur donne pas d’emploi. </span></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><span><b>L’enjeu crucial de
l’égalité hommes/femmes</b></span></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><span>Que fait vraiment ce pays
pour assurer une meilleure égalité hommes-femmes? Que font nos politiques; de
tous niveaux de pouvoir, pour assurer un avenir professionnel aux jeunes
diplomées d’origine allochtone qui, déjà, de par leur milieu, ne se considèrent
déjà pas toujours comme les égales de l’homme? </span></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><span>Un bébé sur deux en Belgique
naît hors mariage: la société belge évolue à toute vibrure mais nos politiques,
apparemment,font mine de l’ignorer.</span></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><span>Le tout sécuritaire, c’est
une peur: c’est le #Charlisme. </span></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><span>Les combats sociétaux de
progrès à long terme, c’est très #JeSuisCharlie.</span></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
<span style="font-family: "Times New Roman";">Michel HENRION</span></span>
Michelhttp://www.blogger.com/profile/17837963832802665438noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-1360292263890595870.post-7705555126101422582015-02-07T00:40:00.001-08:002015-02-07T00:59:08.427-08:00 Ecolo: après la baffe, comment biffer l’échec? (M...Belgique Hebdo du 30/01/2015)<span style="font-size: large;"> </span><style><!--
/* Font Definitions */
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</style>
<br />
<span style="font-size: large;">Devinette. Qui donc co-présidait Ecolo du temps de
Jean-Michel Javaux? Vous ne voyez pas? Normal. On l’a oublié mais, tout un
temps, le gendre idéal fut plutôt l’ombre du duo qui se doit de conduire le
parti Vert. (toujours un bruxellois + un wallon)
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Aux côtés d’Evelyne Huytebroeck ou d’Isabelle Durant, ex
Vice-Premier(e) Ministre, l’homme fut d’abord plutôt en retrait. Même si son
exploit communal de 2006 -rafler le maïorat d’Amay à la très socialiste famille
Collignon avec 43% des voix- avait fait sensation. Ce n’est que lorsque la
nouvelle co-présidente Sarah Turine, à ses heures violoniste du groupe newwave
LCDCR (qui tire son nom d'une peinture de Jan Van Eyck, la “Vierge du Chevalier
Rolin”), a souffert dans ses prestations médiatiques, ou n’a plus été
sollicitée par les medias, que Javaux est devenu emblématique, limite people.</span></div>
<span style="font-size: large;">Ce qui fait qu’aujourd’hui, Ecolo a presque son Colombey,
son Amay-les-Deux-Eglises. </span><br />
<span style="font-size: large;">Réfugié à la Présidence du holding public liégeois
Meusinvest -qui investit dans les PME,
les “incubateurs” aéronautiques ou biotechnologiques, etc…- Javaux a
pu certes y donner libre cours à
son goût pour les entreprises, qu’il tenait déjà –à juste titre- important pour
Ecolo.</span><br />
<br />
<span style="font-size: large;"><b>La Boisserie d'Amay</b></span><br />
<span style="font-size: large;">Si on a du mal à cerner l’ampleur de l’influence, il est
cependant un secret de polichinelle: depuis sa Boisserie d’Amay (1),
Jean-Michel Javaux n’a jamais vraiment cessé d’être peu ou prou à la manoeuvre.
En politique, seuls savent s'arrêter ceux qui ne seraient pas partis. </span><br />
<span style="font-size: large;">C’est que, chez les Verts, on aime bien, depuis belle
lurette, s’adouber entre affinités: et qu’il y a une évidente filiation de plus
entre Jean-Michel Javaux et Emily Hoyos. Celle qui lui succèda comme wallonne
en 2012 en tandem avec le fondateur Olivier Deleuze, personnage et député
bruxellois à éclipses, un peu revenu de tout (notamment de Greenpeace et de
l’ONU), désormais bourgmestre de Watermael-Boitsfort.</span><br />
<span style="font-size: large;">Oui, il en a rêvé, il l’a caressée longtemps, Jean-Mi, cette
idée de revenir au premier plan. Avec une ou deux phrases floues mais pas
anodines chez Pascal Vrebos, le dimanche midi, genre teasing politique. Genre <i>“je-suis-le-recours-si-Ecolo-était-menacé”</i><span style="font-style: normal;">. (3) Ce qui, mine de rien, est tout de même un brin
gonflé au gaz immodeste. </span></span><br />
<span style="font-size: large;">Jusqu’à finalement, après avoir deviné, tâté trop de sables
mouvants, renoncer au travers d’une interview -pas non plus sans ego ecolo- à
Frederic Chardon. <i>“J’ai apporté beaucoup à Ecolo. J’ai donné beaucoup de nouvelles idées, un nouveau
style”. (…) “Je connais Magnette: il m’a suivi. Et le MR aussi</i><span style="font-style: normal;">” a-t-il dit à La Libre, soutenant même au passage
l’intervention militaire belge en Irak.</span></span><br />
<span style="font-size: large;">Entendez: “De mon temps, tout ce que j’ai fait c’était
génial”. Euh. </span><br />
<span style="font-size: large;">A se demander aussi, à l’entendre, s’il s’était passé
électoralement quelque chose en mai 2014. Et en juin 2010, sous l’époque
Javaux, ou un premier ressac d’alerte était déjà apparu en voix.</span><br />
<span style="font-size: large;"><br /></span>
<br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><b>La moitié des voix évaporées</b></span></div>
<span style="font-size: large;">A décharge, il est vrai que ce n’est guère facile d’être
co-président d’Ecolo: d’abord parce que l’écologie politique n’est guère en
forme en Europe; ensuite parce qu’il n’y a classiquement pas plus indidèle
comme électorat. Plus de la moitié
peut s’envoler soudain vers d’autres cieux, surtout PS ou cdH. </span><br />
<span style="font-size: large;"><i>“Dans ma région, 20% des voix sont allées au MR”</i><span style="font-style: normal;">, concède Javaux.</span> Bref, il suffit d’un rien, d’un mot malheureux (jadis l’
“écotaxe”), d’une maladresse (le “dossier Francorchamps”) ou d’un dossier
pourri par d’autres (le feu photovoltaïque allumé de manière irresponsable par
le cdH André Antoine) pour que la sanction électorale tombe, fut-elle parfois
injuste. Ne jamais oublier: la politique, c’est la cruauté. </span><br />
<span style="font-size: large;">Prenez le temps de bien lire les chiffres qui suivent. Ce
sont ceux des dernières élections de mai 2014. On y photographie combien la claque, la baffe, a été
forte: au niveau fédéral d’abord
(222.524 voix en 2014 contre 313.047 en 2010) mais surtout au niveau des
Régions. Dix députés wallons perdus en Wallonie. (176.486 voix contre… 372.067
en 2009) Et, à Bruxelles, plus que 41.360 voix en 2014 contre… 82.663 en 2009. </span><br />
<span style="font-size: large;">Carrément la moitié des votes envolés. Avec pour
conséquence, dans les structures, le choc des licenciements.</span><br />
<br />
<span style="font-size: large;"><b>Une maladie chronique</b></span><br />
<span style="font-size: large;">Tout comme après la défaite spectaculaire de 2003 (en 1999,
le scandale de la dioxine avait assuré un triomphe historique aux Verts), la
Berezina de 2014 a suscité un grand malaise chez les écologistes. Précipitant
le départ anticipé du tandem Hoyos-Deleuze, pourtant pas trop mal équilibré sur
la durée de son mandat, mais accusé d’avoir “mal communiqué” au fil d’une
campagne pour le moins aussi mollassonne que prudente. Et donc sans âme. Résultat: Ecolo, fidèle à sa maladie chronique un brin
infantile, vire, en interne, à nouveau happening bourdonnant. Ou un chat a bien
du mal à retrouver ses jeunes tant,
à chaque élection d’une nouvelle direction bicéphale, les différences
officielles entre les duos de candidats sont parfois subtiles. Un grand
classique est ainsi de “réaffirmer sa foi dans les fondamentaux”. </span><br />
<span style="font-size: large;">Ce qui ne postule pas forcément les mêmes. Comme l’a rappelé Jacky Morael dans “Générations Vertes” (2)
, c’est <i>“qu’il n’y a pas de saut de génération quantique chez Ecolo. C’est
par cercle évolutif que les choses changent: c’est un processus continu”.</i></span><br />
<span style="font-size: large;">De fait, la “dimension collective” est toujours une culture
politique très présente chez les
Verts. Et si la conception de la “présidence” ne postule pas la même
concentration de tous les pouvoirs que dans d’ autres partis. Même si le
gouvernement d’Ecolo, ces dernières années, n’a pas toujours vraiment accepté
d’assumer la différence de points de vue.</span><br />
<span style="font-size: large;">En politique, on ne connaît aucun leader de parti qui
apprécie qu’on le conteste, fut-ce en interne.</span><br />
<span style="font-size: large;"><br /></span>
<br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><b>Des jeux politiques interpersonnels</b></span></div>
<table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: right; text-align: right;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="http://3.bp.blogspot.com/-lyUNNrfy9B8/VNXSCmhtMII/AAAAAAAABDo/3RrPiXRwi1g/s1600/arton4793-1.jpg" imageanchor="1" style="clear: right; margin-bottom: 1em; margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" src="http://3.bp.blogspot.com/-lyUNNrfy9B8/VNXSCmhtMII/AAAAAAAABDo/3RrPiXRwi1g/s1600/arton4793-1.jpg" height="267" width="400" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Zakia Khattabi <br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://1.bp.blogspot.com/-tjxaxVsTrWE/VNXShWSG4WI/AAAAAAAABDw/PDQ3mnLO4uc/s1600/breveon127.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="http://1.bp.blogspot.com/-tjxaxVsTrWE/VNXShWSG4WI/AAAAAAAABDw/PDQ3mnLO4uc/s1600/breveon127.jpg" /></a></div>
Chloé Deltour</td></tr>
</tbody></table>
<span style="font-size: large;">Conséquence: c’est souvent par des départs et des portes qui
claquent que les choses se passent. Exit ainsi Bernard Wesphael (dont le dada
était de dénoncer une main mise d’inspiration démocrate-chrétienne sur
l’appareil) ou, dans un genre moins agité, celui du fondateur Paul Lannoye,
personnalité peu adepte du compromis en politique.</span><br />
<span style="font-size: large;">Conséquence: ça
laisse une bien grande place aux jeux politiques interpersonnels. Aux
comportements individuels, aux réunions presque secrètes visant tel ou tel
obectif. Bref, au lancement de peaux de banane.</span><br />
<span style="font-size: large;">C’est ce qui, jadis, a empêché Jacky Morael de devenir
Vice-Premier Ministre, bloqué par des stratégies de Verts bruxellois à l’époque
dévorés d’ambition.</span><br />
<span style="font-size: large;">C’est ce qui a fait qu’Isabelle Durant a dû céder, contre
toute attente, son fauteuil de parlementaire européen à Philippe Lamberts, son
ancien conseiller de cabinet.</span><br />
<span style="font-size: large;"></span><br />
<span style="font-size: large;"></span>
<br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><b>Zakia contre Maggie</b></span></div>
<span style="font-size: large;">Le prochain duel aura lieu d’ici mars, avec deux tickets.</span><br />
<span style="font-size: large;">Celui formé par la bruxelloise Zakia Khatabbi et le wallon
Patrick Dupriez. Candidature
solide qui aurait pu rester unique si, en dernière minute, un autre ticket
n’avait postulé. Inspiré par la mouscronnoise aux lunettes vertes Chloé Deltour
et rejointe à Bruxelles par Christos Doulkeridis, ex-secrétaire d’Etat
bruxellois.</span><br />
<span style="font-size: large;">Deux tickets, avec en toile de fond, une ligne de
démarcation .</span><br />
<span style="font-size: large;">C’est que, pour nombre de militants écologistes (ceux qui
font les décisions au Conseil de Fédération ou aux Assemblées Générales), la
ligne “centriste” que Jean-Michel Javaux et ses amis ont imposé, celle qu’a
suivie également Emily Hoyos, est
devenue par trop prudente, sans grande radicalité, par trop politiquement
correcte. </span><br />
<span style="font-size: large;"><i>“Je continuerai à être pragmatique, toujours</i><span style="font-style: normal;">, maintient Javaux dans sa Boisserie d’Amay. </span><i>Et
c’est pour cela que je suis mal vu par certains à l’intérieur d’Ecolo”.</i></span><br />
<span style="font-size: large;">Le hic, c’est que pour d’aucuns, ledit pragmatisme signifie
qu’Ecolo est devenu par trop gestionnaire, trop tenté par le pouvoir pour le
pouvoir. Et que lorsqu’il en sort, comme en Wallonie, ses anciens alliés
s’empressent de détricoter ou de reporter l’acquis écolo. (les mesures de
Philipe Henry par exemple)</span><br />
<span style="font-size: large;">Et que c’est cette même ligne, peu adaptée au climat socio-économique,
qui, oups, a précisément contribué à la berezina électorale de mai 2014.</span><br />
<span style="font-size: large;">Ceux-là se retrouvent sans doute davantage dans le tandem
Zakia Khattabi-Patrick Dupriez. (au slogan bof: “Autrement, ensemble, pour tous”)</span><br />
<span style="font-size: large;">Licenciée en travail social de l'Université Libre de
Bruxelles, féministe, le coeur très à gauche sans folie, Zakia Khattabi est une forte
personnalité. Du genre de celles que l’observateur politique voit soudain
apparaître dans le champ médiapolitique en se disant: <i>“ Tiens, voila quelqu’un
qui ira loin”.</i></span><br />
<span style="font-size: large;">Au Parlement, les murs se souviennent ainsi encore d’un
spectaculaire affrontement entre Maggie De Block et Zakia Khattabi concernant l'expulsion de demandeurs
d'asile vers l'Afghanistan.</span><br />
<span style="font-size: large;"><i>"Ce n'est pas parce que vous criez fort que ce sera
la vérité, madame De Block!” </i><span style="font-style: normal;">avait lâché la
sénatrice à une #Maggie, pourtant rarement décontenancée par une attaque.</span></span><br />
<span style="font-size: large;">C’est ce tempérament à oser monter carrément au créneau qui
fait dire aussi aujourd’hui à la candidate: <i>“Osons choquer quelques âmes
sensibles plutôt que courir le risque d’être inaudibles”.</i></span><br />
<span style="font-size: large;">Plus effacé, son colistier cinacien Patrick Dupriez n’en
pèse pas moins. Ancien Président du Parlement Wallon, c’est une “belle machine
cérébrale”, passionné notamment par l’Amérique Latine (l’équatorien Rafael
Correa compte au nombre de ses amis) et les pays du Sud. Et riche, comme atout
électoral interne, d’un passé Ecolo pur jus, avec une connaissance forte des
enjeux.</span><br />
<span style="font-size: large;">Pour le tandem, finalement très pragmatique, et qui se
défend du radicalisme que d’aucuns lui prêtent, il vaut mieux une stratégie de
progression plus lente et plus durable aux “bulles électorales” qui explosent
dès qu’Ecolo accède au soleil du pouvoir.</span><br />
<span style="font-size: large;">Le duo entend
relayer davantage les colères sociales, redevenir davantage présent dans les
mouvements sociaux. Et de miser donc sur l’enracinement local, l’associatif et
la société civile, notamment en allant y chercher des figures extérieures. </span><br />
<span style="font-size: large;"><br /></span>
<br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><b>“Petites culottes, spéculoos et peau de banane”</b></span></div>
<span style="font-size: large;">C’est en partie par opposition à ce solide duo que serait
né, vite fait sur le gaz, le tandem Deltour-Doulkeridis.</span><br />
<span style="font-size: large;">Si la mouscronnoise aux lunettes vertes Chloé Deltour est
tout aussi inconnue que ne le fut jadis Marie Corman, éphémère colistière de
Bernard Wesphael en 2012, sa démarche est clairement plus pro-active. Car,
dit-on, soutenue, voire poussée
par des tenants d’une ligne “plus centriste”. </span><br />
<span style="font-size: large;">Quant à Christos Doulkeridis, il sait assurément, avec
l’expérience, qu’une telle candidature -qui donne plein de visibilité
médiatique- est, qu’on en sorte
gagnant ou perdant, toujours bonne à prendre pour tout politique.</span><br />
<span style="font-size: large;">On soupçonne d’ailleurs fort ce dernier d’avoir inventé le
curieux jeu de mots de sa candidature: «NoMiDo». (l’inverse du domino: “quand
quelqu’un se relève, il aide les autres à se relever”). </span><br />
<span style="font-size: large;">L’homme s’y connaît en mots: c’est le même Doulkeridis qui
avait obligé jadis Jacky Morael à placer trois mots improbables dans une
interview à la RTBF: “petite culotte”, “spéculoos” et “peau de banane”.</span><br />
<br />
<span style="font-size: large;"><b>Nollet: renforcer les liens avec Groen </b></span><br />
<span style="font-size: large;">Sans entrer dans toutes les subtilités de la faune et flore
Ecolo, on en est là: une aile se
positionnant pour “faire de la politique” commeil se doit à un parti, et une
autre se voulant “plus gestionnaire”. Bref, de réelles différences d’approche. </span><br />
<span style="font-size: large;">Et, à l’écart, sur le banc de touche, un personnage influent comme Jean-Marc
Nollet. Qui, bien servi médiapolitiquement par son rôle de chef de groupe à la
Chambre -de concert avec le Groen Kristof Calvo, l’opposition verte se fait
remarquer- attend que l’horloge des inévitables crises écologiques à venir
(#blackout, nucléaire…) lui soit à nouveau favorable. Et, en attendant, pousse
à renforcer, autant que Groen le voudra, les liens avec les Ecolos du Nord. Qui
sortent tout juste, eux aussi, d’une compétition pour la présidence, un certain
“effet Meyrem Almaci” semblant d’ailleurs fonctionner en Flandre. (10%
d’affiliations de plus)</span><br />
<br />
<span style="font-size: large;"><b>Un gros noeud interne: les relations entre wallons et
bruxellois</b></span><br />
<span style="font-size: large;">On oublie par trop souvent qu’Ecolo, aujourd’hui souvent
proche du Mouvement Ouvrier Chrétien, fut, à sa naissance, bien plus laïque. Et
que nombre de ses fondateurs étaient issus du Rassemblement Wallon. Pour un
Paul Lannoye, fédéralisme et écologie étaient d’ailleurs indissociables. Or, ce sont les relations entre écologistes bruxellois et wallons qui risquent,
demain, d’être le plus gros noeud interne pour le parti Ecolo. Si vous tendez l’oreille, vous entendrez bien des cadres
bruxellois se plaindre du poids des volontés wallonnes. Ou mettre en avant la
bonne qualité de leur participation gouvernementale bruxelloise. Là ou la
nouvelle majorité wallonne PS-cdH
reporte ou modifie nombre des acquis “à l’arraché” des ministres écologistes
wallons.</span><br />
<span style="font-size: large;">Si vous tendez encore plus l’oreille, vous entendrez certains
écolos wallons vivre encore avec bien de la frustration. Celle notamment de
n’avoir pu envisager de s’allier jadis (2009) aux libéraux en Wallonie et ce en
raison du “blocage” des bruxellois.</span><br />
<span style="font-size: large;"><br /></span>
<br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><b>Une Belgique à quatre régions</b></span></div>
<span style="font-size: large;">Ce n’est sans doute pas par hasard si Jean-Michel Javaux
évolue, mine de rien, vers une structure institutionnelle à quatre régions. </span><br />
<span style="font-size: large;">Alors que ce n’est pas évident du tout dans un parti ou le
régionalisme n’a jamais été acquis autrement “qu’entre les lignes”. Et ce qui
postule à tout le moins une solide mise en veilleuse de la Communauté
française, fut-elle rebaptisée Fédération Wallonie-Bruxelles. Comme quoi il
faudra vraiment bien lire ce qui diront les duos de candidats pour ce
qui est de ce point devenu très délicat chez Ecolo: les relations entre
Bruxelles et la Wallonie.</span><br />
<span style="font-size: large;">Quelle stratégie les écolos adopteront-ils cette fois pour
reconquérir l’opinion? Réponse en mars. Une certitude: en politique, surtout
chez Ecolo, chacun est enfermé dans la matière de son parti.</span><br />
<span style="font-size: large;"><br /></span>
<br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Michel HENRION</span></div>
<span style="font-size: large;"><br /></span>
<br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">(1) La Boisserie, le refuge du général De Gaulle à
Colombey-les-Deux-Eglises.</span></div>
<span style="font-size: large;">(2) “Générations vertes: Regards croisés de Jacky Morael sur
30 ans d’écologie politique”(Editions Etopia).</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">(3) La position officielle de Jean-Michel Javaux est de dire qu'il n'était "ni demandeur ni candidat sauf "black out politique vert" qui ne s'est pas passé"</span></div>
<span style="font-size: large;"><br /></span>
<span style="font-size: large;"><br /></span>Michelhttp://www.blogger.com/profile/17837963832802665438noreply@blogger.com