Raser gratis ? Cette expression viendrait d'un barbier qui avait placé jadis une pancarte proclamant ladite formule…Mais notre artisan, tout aussi fûté que près de ses sous, l'y laissait tous les jours. Par conséquent, le naïf qui, le lendemain du jour où il avait vu la pancarte pub, venait se faire raser ou couper les cheveux et qui s'étonnait de devoir quand même payer, s'entendait répondre : "Oui, mais il y a écrit que c'est demain que c'est gratuit !". Aujourd’hui encore, notamment en politique, les promesses des personnalités en vue n'engagent que ceux qui les écoutent sans faire appel à leur libre-examen…Ce n’est pas le cas ici. Où on s'efforce plutôt de manier le mot à couper la langue de bois .

mercredi 2 février 2011

L’accueil des partis à l’électeur inquiet: la N-VA charmante et limite belgicaine, le chargé d’agenda de Milquet énervé sur son électrice et, au SPa, Maingain jugé “ encore pire que De Wever…”

C’est un vieux truc des médias. Mais qui est toujours aussi amusant qu’efficace. Le jeu consistant à se mettre dans la peau d’un citoyen lambda et à interpeller naïvement une quelconque autorité toujours très embarrassée face à des interrogations sortant de leurs normes usuelles.
On se souviendra ainsi de François Pirette (“Aïe Phone”- Bel RTL) campant un personnage de wallonne fan du programme électoral de Bart De Wever et appelant - en français- avant les élections de juin 2010 le siège de la N-VA pour demander “comment diable soutenir Bart en étant en Wallonie…” Et recevant, en français itou, plein d’aimables réponses d’un responsable nationaliste. (certains ont même cru reconnaître la voix de Bart himself…)
Cette fois, c’est une journaliste du groupe ”Sud Presse”, Céline Rase, qui s’y est habilement collée, empruntant parfaitement le personnage d’une électrice très inquiète de l’évolution politique et appelant donc les sept partis en négociations au bigophone (parfois en se présentant comme une électrice de celui-ci…) pour s’informer.
Résultat ? Eh bien, la N-VA est toujours aussi accueillante aux interrogations francophones. Et on est même un brin interloqué par le ton de la responsable lorsque celle-ci s’exclame: “ Elle est toujours là, la Belgique ! (…) Je crois encore que la Belgique restera entière (…) La séparation, c’est pas possible. Je crois que chaque parti a fait des erreurs et qu’on doit trouver une solution négociée (…) Une bonne solution pour tous les partis, aussi pour la Wallonie . Pas du tout la séparation ! “.
Un 9/10 en accueil téléphonique, c’est une réponse empathique et très pro.
A l’inverse, la “perle” de la cata revient au CDH ou la pseudo électrice à Joelle, après une musiquette africaine, se voit passer le “service politique”.
Un personnage un brin tendu et qui monte illico en sucette dès lors qu’on lui sort l’argument-Camping16 des politiques payés sans objectif de résultat .
“ “Ecoutez -ton énervé- ne commencez pas comme cela ! Je m’occupe de l’agenda de Mme Milquet et je puis vous dire qu’elle fait bien plus d’heures que moi ! (…) Que voulez-vous qu’elle fasse ? On ne sait rien faire !”.
Et le responsable CDH de se lâcher totalement sur le parti de Bart: “ Mais c’est la faute de la N-Va évidemment ! Eh bien voila, suffit de reprendre la première ligne de leurs statuts: ils veulent l’indépendance de la Belgique (sic)… Un mur ! Une séparation !! “
Et sur le devenir du CDH, c’est pas franchement non plus le moral : “ Ce qu’on espère, dit le bavard, c’est qu’on sera encore dans la suivante (de négociation) mais rien n’est moins sûr…”)
Si l’accueil chez Groen est bof, chez Ecolo ça ne va pas non plus de soi pour Céline Rase.
Il faut, y dit-on, envoyer un mail ou “prendre rendez-vous avec un conseiller politique”. Ce n’est qu’en insistant que la journaliste discutera in fine avec un Ecolo namurois qui, en cas de séparation du pays, ne voit “d’ailleurs pas très bien quel rôle pourrait encore jouer la Famille Royale…”
Accueil pas très chaud non plus au PS. Ou l’on explique, “ que, dommage, mais que tous les conseillers et attachés de presse essaient de trouver des solutions et des bonnes !(forte intonation) . Et qu’Elio Di Rupo “travaille d’arrache-pied comme un malade, sans congés, jour et nuit…”.
Au SPa, par contre, on est d’évidence tout content de papoter avec une francophone et on y redoute visiblement “une radicalisation des points de vue”.
“ On veut ajouter le MR, y constatera une enjouée interlocutrice qui a d’évidence tout son temps. Mais vous savez le M de MR, ça veut dire Maingain et ça, c’est vraiment l’extrême ! Maingain, c’est le pendant francophone de Bart De Wever mais encore pire que Bart, j’en suis sûre…". 


L'ensemble des amusantes vidéos des sept partis négociateurs (c'était avant le retour du MR) appelés est visible ici.
Ci-dessous CDH et N-VA.