Raser gratis ? Cette expression viendrait d'un barbier qui avait placé jadis une pancarte proclamant ladite formule…Mais notre artisan, tout aussi fûté que près de ses sous, l'y laissait tous les jours. Par conséquent, le naïf qui, le lendemain du jour où il avait vu la pancarte pub, venait se faire raser ou couper les cheveux et qui s'étonnait de devoir quand même payer, s'entendait répondre : "Oui, mais il y a écrit que c'est demain que c'est gratuit !". Aujourd’hui encore, notamment en politique, les promesses des personnalités en vue n'engagent que ceux qui les écoutent sans faire appel à leur libre-examen…Ce n’est pas le cas ici. Où on s'efforce plutôt de manier le mot à couper la langue de bois .

dimanche 13 mars 2011

"Sans langue de bois" télé du 13/03

Bart et Elio au distributeur automatique ( parodie VTM)


lundi 7 mars 2011

Le psychiatre Hayez ne s'attendait pas à être tancé par l'Ordre des Médecins ( plainte De Wever)

C'est curieux. L'autre jour, on avait croisé le psy Jean-Yves Hayez et, curieuzeneuzemosterpod comme on est, on l'avait interrogé sur le suivi de la plainte déposée contre lui par Bart De Wever, aupprès de l'Ordre des Médecins. ( Hayez avait  fait le portrait psychologique de De Wever le qualifiant d' "Enfant-Roi")
" Oooh, nous avait-il lancé, pas de souci: j'ai eu un entretien aomable avec l'Ordre des Médecins. Il n'y a aucun souci, c'est classé sans suite...". Et le suivi ?
"Oh, j'imagine que Bart De Wever recevra sans doute une lettre polie de l'Ordre...".
Le psychiatre Hayez, qui n'est pas homme à douter de lui-même, s'est un peu planté.
Dans l'avis qui vient de tomber, le Conseil national de l'Ordre des médecins a en effet  jugé que le psychiatre avait porté atteinte à sa profession et que sa démarche a été "contraire à plusieurs dispositions du Code de déontologie médicale".
Le Conseil national dit comprendre "les réactions négatives soulevées" par les commentaires du professeur Hayez, qui s'est autorisé à les formuler en l'absence "de relation patient avec monsieur Bart De Wever".
Le Conseil national est d'avis que le propos du psychiatre est "contraire à plusieurs dispositions du Code de déontologie médicale (...)", "n'est pas en adéquation avec la réserve à laquelle sont tenus les médecins et porte atteinte à la dignité de la profession".
L'instance de l'Ordre des médecins conclut, il est vrai un peu sans conviction, en disant "examiner les possibilités dont il dispose en vue d'exclure désormais de tels comportements non conformes aux obligations déontologiques".

dimanche 6 mars 2011

“ No Man’s Land” : une impertinente projection au laser sur le 16 rue de la Loi ( avec Yves Leterme comme piéton)


Revisionnez cette video “ No man’s land” (qu’on a pu découvrir dans le “Sans Langue de Bois” télé de ce 6/03). C’est très étonnant.
On se souvient de cette journaliste du “ Morgen” qui, en pleine opération “Camping 16 “, (le site internet de protestation virtuel ou les internautes ont planté 160.000 tentes) avait joyeusement planté, pour du vrai, sa tente rue de la Loi. Et n’avait été mollement délogée par la police bruxelloise qu’après tout un délai. (et encore, c’était dû à la proximité de l’Ambassade US).
Ben ici,  d’aucuns ont fait bien mieux dans l’impertinence.
A la tombée de la nuit, ils sont venus en catimini installer un canon-laser qui a longuement projeté, en lettres géantes, sur les bâtiments du 16 rue de la Loi - ou il n’y a plus un policier de faction pour protéger ce symbole pourtant clé du pays - la mention “ No man’s land”.
Histoire de souligner de façon très lumineuse que ce pays n’est plus gouverné qu’à la petite semaine et vivote, parfois fort bien, parfois moins (l’incapacité à gérer une politique des prix) en affaires courantes depuis 265 jours.
Une démarche de protestation citoyenne de plus qui cache aussi, mine de rien,  une habile promo subliminale pour l’album d’un groupe de musique flamand (Milk Inc.) qui, comme par hasard, sort en ce début mars un album titré “ No Man’s Land”.
Observez bien la video : en fin de séquence, vous y verrez un piéton (“Yves”) pas comme les autres.
A savoir Yves Leterme lui-même: dont Jan, un des commandos lumineux, nous précise qu'il a traversé la rue pour venir leur demander (en français): " Mais qu'est-ce qui se passe ici ?".
C’est la Belgique, ouep.

samedi 5 mars 2011

La N-VA démarche Google : aux frontières de la Flandre, Googlemaps indiquera “ Belgïe” au lieu de “ Belgique” …


Le député N-VA Ben Weyts a des convictions et des loisirs pour les dossiers fondamentaux. C’est ainsi qu’on peut lire qu’il se réjouit, sur sa page Facebook, du résultat win-win d’un apparemment grand combat flamand.
Après être parti à l’assaut de la citadelle Google, en mutipliant emails et courriers, Ben Weyts a obtenu que Googlemaps, ne surimprimera plus, aux frontières de la Flandre, le mot “ Belgique” mais aussi bien le mot “ Belgïe”. (pas Vlaanderen)
Je ne crois pas tout à fait inutile, écrit-il, que les nombreux étrangers consultant  les cartes de Google  se débarrassent de l'idée que seuls des francophones vivent dans ce pays.”

Contesté par d’autres neerlandophones n’aimant point les fixettes nationalistes, Ben Weyts y va de son commentaire.
Les Wallons sont  certainement agréables, mais ce n'est pas le point, dit-il. Il  faut arrêter de gaspiller temps, argent et énergie avec toutes les discussions communautaires. Laissons-nous essayer  de résoudre nos propres problèmes avec nos solutions, notre vision et notre propre responsabilité. Et comme après la séparation de l'actuelle Belgique avec les Pays-Bas (separatisten!), nous pourrons rester les meilleurs amis de  la Wallonie. “
 Clair.

"Sans langue de bois" radio du 3/03 (désormais sans Frederic Cauderlier, passé de l'autre côté du miroir :-)

mercredi 2 mars 2011

Le “ Woutergate” (ce que nous masque le perpétuel défilé des entremetteurs royaux)

L’opinion n’a pas fini d’hésiter entre résignation ou indignation.
C’est le développement de l’inextricablement durable.
Et la file d’attente après Wouter Beke est presque déjà une évidence.
Wouter Beke, avant ses lunettes qui font vieillir...
C’est que le Nord conditionne toujours tout gouvernement à une grande réforme de l’Etat dont chaque facette imbroglio prend automatiquement des plombes. C’est que, conséquence de la dureté de l’offensive confédéraliste flamande, les enjeux sont de plus en plus cruciaux, ben oui, pour le niveau de vie futur des wallons et des bruxellois.
Bien sûr, des lignes bougent. D’aucuns rêvent très fort de coaliser le centre droit: d'y recoller notamment les 130.000 voix de Jean-Marie Dedecker. D’autres – les intellectuels flamands ou l’ombre de Verhofstadt- grondent contre la N-VA alors que la vieille Fête du Chant Flamand devient étonnamment tendance. D’autres encore font que le Parlement a des majorités d’opportunité sable mouvantes, qu’il s’agisse du regroupement familial, du quota des femmes ou de la levée du secret bancaire qui vexe la N-VA.
Et Didier Reynders a beau nier le soleil en plein midi- surtout celui de BHV qu’on n’a jamais vu poindre à l’horizon- sa mission se résume dans sa propre phrase finalement très non-sense : "J’ai très complètement informé le Souverain sur tous les dossiers". Comme si Albert II avait passé plus de 260 jours à regarder les intégrales DVD de toutes les séries télé US.
Reynders, Roi-Soleil du zéro, selon Gazet van Antwerpen.
Après Di Rupo, De Wever, Vande Lanotte et Reynders, c’est donc au tour du CD&V Wouter Beke, l’autre rejeton politique -avec Bart De Wever- de feu le grand flamand Hugo Schiltz (VU) , d’aller au casse-pipe.
Drôle de zig d’ailleurs, le Wouter.
A qui l’on prête l'art de gondoler des neurones et du frontal mais encore trop peu de carrure. Qui préfère embaucher le théologien Jürgen Mettepeningen – vous vous souvenez, l’ex porte-parole de Mgr Léonard- au centre d’études du CD&V plutôt qu’un conseiller en marketing. De là à appliquer l’éthique de la doctrine sociale-chrétienne , pour rappel la réalisation du “bien commun”, y’a de la marge.
Beke in Actie renvoie déjà prudemment son piétinement vers PS et N-VA, avec qui il va travailler en "cercles concentriques". Parce qu’il doit faire gaffe au chant du cygne électoral qui le menace, aux multiples mouvements centrifuges qui traversent méchamment le CD&V jusqu’à le fissurer entre son aile de centre-gauche ( le syndicat chrétien flamand a toujours ses relais) et son aile droite, celle qui se sent si tant à l’aise avec Bart.
Et puisque Wouter (36) est quasi un inconnu , la médiapolitique s’occupera un temps avec sa personnalité, son goût pour le basket, ses sempiternelles formules à répétition (“Je ne suis pas un flamand émotif”): un visage neuf, ça ne mange pas de pain par ces temps fatigués.
Cela laissera l’opinion juste résignée avec le risque d’une avanie de rupture de confiance avec ses élus politiques.
Qui n’ont, à ses yeux, plus apparemment le goût de s’intéresser à ce qui les touche, à ce qui les frappe même au coeur de leur vie de tous les jours : la chute- celle-là immédiate avec les conséquences énergétiques de la Révolution arabe- de leur pouvoir d’achat.
Caroline Gennez, la cheftaine des socialistes du Nord, a bien humé cela.
En posant une bête question: “ Pourquoi les oranges vendues en Belgique sont-elles bien plus chères que celles vendues en Hollande, alors que c’est quasi le même camion qui les apporte d’Espagne ?”
Avec un baril de pétrole qui remonte, avec une inflation de 3,4% en février ( bien moins que les  carnets d’épargne désormais verrouillés à la hausse concurrentielle), avec le prix des produits alimentaires qui gonflent, avec les prix de l’électricité, du gaz et même de l’eau qui s’envolent, le monde virtuel du gouvernement à la petite semaine ne plaira plus vraiment. (tiens, juste un relevé parmi tant d’autres: entre 2005 et septembre 2010, le prix de l’eau en Belgique a augmenté de 26,9 % contre seulement de 11,0 % en moyenne dans les trois pays voisins.)
Bref, il faut se chauffer, se nourrir, se déplacer, communiquer et cela coûte désormais vachement bien plus cher que chez nos voisins européens. Et l’Observatoire des Prix mis, vaille que vaille, en place en son temps a beau publier de gentils rapports bien plus percutants que le dernier bigoudis  institutionnel en date, cela ne semble encore déranger pas grand monde dans le "no man's land" du 16 rue de la Loi. Ou le contrôle des prix semble être une notion inconnue de Leterme 2 ou 3, on ne sait plus tant il se rallonge.
Ce que le défilé infini des entremetteurs au Palais nous masque désormais de moins en moins, c’est l'annapurnesque hausse des prix.
Allez, pour un peu on pourrait presque appeler ça le “Woutergate”.