Raser gratis ? Cette expression viendrait d'un barbier qui avait placé jadis une pancarte proclamant ladite formule…Mais notre artisan, tout aussi fûté que près de ses sous, l'y laissait tous les jours. Par conséquent, le naïf qui, le lendemain du jour où il avait vu la pancarte pub, venait se faire raser ou couper les cheveux et qui s'étonnait de devoir quand même payer, s'entendait répondre : "Oui, mais il y a écrit que c'est demain que c'est gratuit !". Aujourd’hui encore, notamment en politique, les promesses des personnalités en vue n'engagent que ceux qui les écoutent sans faire appel à leur libre-examen…Ce n’est pas le cas ici. Où on s'efforce plutôt de manier le mot à couper la langue de bois .

vendredi 19 septembre 2014

La Rue de la Loi vire Games of Thrones (article paru dans MBelgique du 08/09/2014)



La #suédoise fait naître un climat politique inédit: et la com’ sera l’arme absolue d’une bataille complexe mais sans merci...

La Rue de la Loi vire Games of Thrones

Ce ne sera pas aussi sanglant que dans Games of Thrones. Aujourd’hui, les luttes pour le pouvoir se font feutrées, et la violence se camoufle derrière les artifices médiatiques. L’électeur d’aujourd’hui est ainsi: il ne supporte plus que les fleurets mouchetés. Mais le combat pour le pouvoir sera assurément aussi féroce que dans la saga de George R. R. Martin.
On en perçoit déjà les premiers signes: le climat politique en Belgique francophone vire dur. Lourd. Le ton change du tout au tout. L’évolution est quasi tellurique.
Car la formation d’un gouvernement fédéral N-VA-CD&V-OpenVLD, avec le MR comme seul et unique pendant francophone, crée une situation totalement inédite au Sud du pays. Les libéraux francophones seuls contre tous, olé: cdH, Ecolos, PTB et, surtout, un PS renvoyé dans l’opposition fédérale après plus de 26 ans de participation. Sans compter la grogne déjà déclarée des syndicats et mutuelles et des mouvements associatifs. Du jamais vu.(1) Conséquence: ça va guerroyer ferme dans un Parlement ou c’en sera largement fini de ce consensus mou-chloroforme ou tout le monde ménageait habituellement tout le monde. Puisque on-ne-sait-jamais. Puisque les opposants d’un niveau de pouvoir étaient les alliés d’un autre. (le MR gouvernait depuis 15 ans rue de la Loi aux côtés  du PS, les libéraux sont dans l’opposition depuis 10 ans à la Région Wallonne).

Tous les coups sont permis, surtout les médiatiques

C’en est fini: les événements ont composé, polarisé deux blocs inédits dans l’arène francophone; et les acteurs vont s’y affronter dans une lutte sans merci.
Ou tous les coups seront permis: surtout les médiatiques.
Objectif de chaque parti: faire basculer l’opinion publique plutôt dans son camp.
Rude tâche, car celle-ci est, par définition, changeante et mouvante. Versus francophone, carrément même équivoque selon les époques. Capable tout à la fois d’aduler, jadis, un José Happart (234.000 voix de préférence) et de rêver, aujourd’hui, d’une Maggie de Block comme Premier Ministre.
Une opinion publique qui n’est souvent que le résultat de l’interaction entre le citoyen et le torrent médiatique; télé, presse et médias sociaux étant censés la modeler, la façonner à loisir. Du moins, c’est ce que croit souvent le petit monde fébrile des responsables politiques, de leurs courtisans et des attachés de com’.
Donc, plus que jamais, les politiques de chaque camp vont chercher, par les mécanismes du combat médiatique, à faire valoir, à asséner leurs points de vue. L’hypercommunication est l’arrière du décor de la rue de la Loi; pour nombre de nos leaders plus essentielle que tout débat à la Chambre. Petit tour d’horizon de l’artillerie de com de cette guerre #suédoise-#kamikaze.

Deux camps inconciliables

On connaît déjà par coeur les grands arguments de communication des deux camps:
- pour les libéraux, le virage à droite est un outil de positionnement  et l’alliance avec les nationalistes de la N-VA se justifie par la nécessité  de mener les nécessaires réformes que les socialistes bloquaient. Et Charles Michel de reprendre le vieux rêve de son papa Louis Michel: comme l’écrit Corentin de Salle, un des cerveaux du président du MR, “il s’agit de mettre le PS dans l’opposition pour 15 ans et de redessiner l’espace francophone”. 
Entendez mettre aussi le cdH en difficulté: malgré le flop du MCC, le miniparti de Gérard Deprez, on peut s’attendre à ce que le MR racole des cdH grognons. (Anne Delvaux aurait ainsi été approchée)
-Pour l’opposition francophone, “Charles Michel a une place de choix dans le Dictionnaire des Girouettes” et, à l’entendre,  “le MR  ne serait  qu’un alibi francophone dans un gouvernement flamand dominé par le boss N-VA” et  il ne s’agira que de “coupes bugétaires forcément anti-sociales”.
Une certitude: c’est l’homme de la rue qui arbitrera. On prend tous les paris que, lorsqu’il s’agira de demander la confiance du Parlement et de la population,  les formateurs de la #suédoise mettront très en avant les thèmes de com’ qui leur apparaissent favorables: l’éternelle promesse de créer des emplois (ce qui n’est pas forcément du travail), la lutte contre le terrorisme islamique (le grand truc actuel de De Wever, qui calque systématiquement le marketing de David Cameron), la symbolique imposition -qui plait beaucoup à l’opinion- d’un service minimum dans les transports en communs, ce genre. Sans oublier une mesurette d’imposition du capital, alibi de marketing gouvernemental vital pour le CD&V.
Une communication qui sera de contrepoids: car le grand public lambda semble, pour l’heure, plus préoccupé par la réforme de l’âge de sa pension, la hausse des taux TVA, les nouvelles taxes sur la consommation: indexation des accises sur carburants et alcool, ce genre.
La bataille sera doublement hard: sur le front de la bataille gauche-droite, le MR compte convaincre un wallon et un bruxellois sur trois que ces mesures d’austérité là sont nécessaires.  Et l’objectif  de fond est de capitaliser tous les électeurs qui n’affectionnent guère le PS et les “rouches”.
Sur le front communautaire, si le francophone lambda se sent, demain, effectivement dominé par la Flandre, roulé, colonisé par la N-VA, c’est tout autre chose. Le cumul de deux mauvaises humeurs, deviendrait, en médiapolitique, quasi insoutenable pour les #suédois francophones.

Patrons, experts en tous genres: la société civile prend parti

Signe du temps: les esprits s’échauffent idéologiquement; des politiques et leurs entourages propagent, voire manipulent bruits et soi-disant certitudes aux médias; les forums café-du-commerce des quotidiens et des réseaux sociaux se chauffent à blanc; même les déjeuners en famille du dimanche se tendent. Et nouveauté: au delà des rangs politiques, le débat déborde vers la société civile, tout aussi soudain à couteaux tirés idéologiques.
Bref, ça polarise à tout va.
Ce sont une flopée de constitutionnalistes qui y vont de leurs avis sur le sexe des anges version 2014: à savoir  la légitimité fédéraliste ou confédéraliste controversée de la représentation francophone #suédoise.
Ce sont, à l’instar de ce qui se passe en Flandre-ou certains d’entre eux sont carrément des vedettes médiatiques- des patrons francophones qui se mêlent ouvertement de politique.
Ce sont des économistes (souvent du secteur bancaire) qui se répandent en “cartes blanches” au filigrane parfois assez militant. Mieux: Etienne de Callatay (2), “expert” médiatique s’il en est (Banque Degroof, apparenté jusqu’ici cdH, ex-chef de cab’ de Jean-Luc Dehaene) s’est porté, il y a peu, carrément candidat ministre-technicien -en plein mercato entre postulants libéraux élus- au cas ou le MR, conscient de certaines de ses faiblesses en hommes, chercherait  un “candidat d’ouverture”.  Ce qui permettrait, il est vrai,  à Charles Michel de vendre le concept com’ d’un ministre technicien de la société civile et, partant, donner l’image que le MR n’occupe pas vraiment à lui tout seul tous les postes ministériels.

Le choix des mots

-Le fameux duel sémantique #Suédoise contre #Kamikaze. Le surnom donné par les médias à une coalition peut apparaître comme un détail accessoire, voire un jeu; mais, en politique, une fois prononcés, les mots vivent leur vie. Et sont riches de connotations qui peuvent peser sur le long terme. Inventée par De Morgen, reprise comme une aubaine par tous les cartoonistes, la formule “coalition Kamikaze” était un danger d’image pour les co-formateurs. Qui ont fait le forcing, voire pression, pour imposer l’expression “coalition suédoise”, en référence complexe au drapeau du pays d’Ikea.  Ce qui ne manque pas d’ailleurs pas d’un certain piquant, la société suédoise étant profondément marquée par l'idéologie sociale-démocrate, jusqu’à faire gagner ceix-ci aux élections de l’autre dimanche.
Bref,  cette sémantique est désormais la ligne claire de démarcation de com’ entre future majorité et future opposition. “Je me refuse à parler de #suédoise. Avec Nagasaki, on sait que les kamikazes n’ont pas apporté grand chose” martelait l’autre jour le PS André Flahaut.
Le gimmick vous sera inlassablement servi, soyez-en sûr, dans tous les débats télé du dimanche midi. Tout comme celui du "gouvernement des droites". Tout comme le rappel du “déjeûner chez Bruneau” (en août 2010, le déjeûner confidentiel et qui fit remous réunissant Bart De Wever, Sigfried Bracke, Koen Blijweert, Louis Michel, Didier Reynders, J-C Fontinoy)

Ce n’est pas non plus un hasard si Charles Michel a entrepris une mue de com’. Objectif: faire oublier le côté jugé par d’aucuns un peu Iznogoud pour, dixit son dernier spin-doctor, “le transformer en homme d’Etat”. Plus facile à dire qu’à réussir. Surtout très complexe lorsqu’on donne depuis longtemps dans l’hypercommunication. Dont le défaut -et ça vaut pour bien des politiques belges- est qu’elle affadit les personnalités, les dissolvent dans le mainstream.
A force de s’épancher, les politiques finissent par se standardiser, s’appauvrir jusqu’à la pensée en kit, en éléments de langage cent fois psalmodiés, fiches formatées récurrentes comprises.

De Wever se met en réserve, pas son ombre

Fait majeur: dans la #suédoise, Bart de Wever n’a aucun des soucis francophones. Avec le CD&V et l’OpenVLD comme alliés partout, il n’a plus à redouter une quelconque vraie opposition de droite: le Belang est en crise et devenu négligeable derrière le cordon et l’artillerie du bloc de gauche flamand le laisse jusqu’ici assez indifférent. C’est toute la question de l’actuelle faiblesse structurelle de la gauche en Flandre.
Ce qui intéresse le président de la N-VA en communication -dont l’acquis final comme “mesures de rupture” s’annonce light- c’est surtout que ses futurs ministres fédéraux raflent au moins la mise médiatique pendant qu’il fera mine de se retirer sur son Aventin anversois.
Avec sa suprématie en nombre de responsables ministériels, la N-VA peut espérer tout dominer médiatiquement. Ne pas s’y tromper: même s’il entend se construire l’image de l’homme providentiel en réserve si kladderadatsch (boxon soudain), l’ombre puissante de Bart De Wever  planera  sans cesse rue la Loi, tout comme celle, plus légère, de Wouter Beke. Le président de la N-VA a déjà, l’autre fois, rappelé sèchement Kris Peeters et Charles Michel à l’ordre sur le sulfureux dossier Arco-Dexia. De même, le président de la N-VA ne laissera pas un Jan Jambon, qui n’en est pas à sa première bourde, Théo Francken, Hendrik Vuye, Johan Van Overtveldt, Steven Vandeput,  Elke  Sleurs, Sarah Smeyers ou  Zuhal Demir (tous les favoris) en roue très libre. Autant d’élus N-VA qui devront aussi apprendre, s’ils ne veulent pas mettre leurs partenaires MR en difficulté, à modérer leur ton. Zuhal Demir affectionne ainsi, par exemple, de comparer le combat kurde à la résistance flamande face à la domination francophone.
Ce ne sera pas le premier gouvernement dont certains ministres demandent –allo, allo…-l’autorisation à leur président de parti avant chaque décision mais le handicap est parfois puissant. (jadis, le gouvernement Tindemans)


Pour le PS, plutôt l’axe gauche-droite


Quelle sera la stratégie de com de l’armada (40 sièges sur les 63 francophones) des partis d’opposition au fédéral ?
Oh, le ton sera dur et la joute intense. Même chez Ecolo, ou le ton par trop consensuel semble enfin largué. Puisque Charles Michel qualifiait lui-même le gouvernement Di Rupo de “centre-droit, on évoquera sans cesse le “gouvernement des droites”.
Si un Olivier Maingain (FDF)  continuera à abattre la carte communautaire de l’illégitimité, le PS de Di Rupo privilégiera l’opposition gauche-droite, diabolisant la N-VA et tentant de déstabiliser le CD&V. Tout en jouant parallèlement le créneau de l’ “opposition responsable”. Car les gouvernements wallons (PS-cdH) et bruxellois (PS-FDF-cdH) veilleront à donner l’image d’entités fédérées bien gérées, de Régions en redressement, qui empoignent tout autant les problèmes budgétaires (la Wallonie vise le retour à l’équilibre dès 2018) mais sans manier, disent-ils, la hache sociale fédérale. Et qui veilleront, dans la foultitude (26) d’accords à nouer avec le fédéral #suédois, à montrer qu’ils comptent. “Le PS pèsera encore, dans ce système hybride, encore fortement sur le gouvernement fédéral: hormis un certain symbolisme, ce ne sera pas très différent d’une tripartite” analysait le politologue flamand Bart Maddens (KUL)


Le 16 rue de la Loi, pouvoir retréci

L’opposition fédérale de 2014 du PS n’aura ainsi plus rien à voir avec celle de la période Martens-Gol (1981-1987). En 26 ans, la Belgique a mué. Le pouvoir s’est fragmenté et celui des Régions et Communautés a explosé et, sixième réforme de l’Etat oblige, les gouvernements wallons, bruxellois et flamands gèrent désormais quelque 70% du budget de l’Etat belge.
Le grand public- à qui nul n’explique vraiment ce formidable chambardement-  révère, mythifie toujours symboliquement  et erronément le 16 rue de la Loi. Dont les pouvoirs, entre Europe et autonomie des entités fédérées, ne cessent pourtant de retrécir. Et où les ministres ne peuvent souvent donner, à coups de discours make-up, que l’illusion de leur capacité à influer sur le cours des choses.
Un exemple? La #suédoise a fait grand cas, entre autres affichages politiques, de mettre en place des prestations d’intérêt public aux chômeurs de longue durée: un hic, cela ne peut désormais passer que par des accords de coopération aléatoires avec les régions.

Pour Bart De Wever, son Premier Ministre flamand, Geert Bourgeois, est d’évidence désormais plus important que le Premier Ministre fédéral. Et Kris Peeters n’a quitté la Flandre, forcé et contraint par la N-VA, qu’après moult réticences, comme s’il devait se résigner  à un lot de consolation rue de la Loi. Les wallons, les francophones, sous-estiment  encore, eux, l’importance du pouvoir peu visible de leurs Premiers Ministres des entités fédérées: Paul Magnette et des deux Rudy-Rudi (Demotte et Vervoort). Il n’y a pas que dans Games of Thrones qu’il y a plusieurs couronnes.
C’est d’ailleurs la stratégie à peine voilée de De Wever: miser sur cinq années d'agitation socio-économique;  tabler sur le fait que les wallons, exaspérés par l’influence, le poids flamand, le “modèle allemand”, les “deux démocraties”,  s’en mettent à rêver eux aussi au confédéralisme. Et acceptent une septième réforme de l’Etat bien plus autonomiste. Ce dont il n’est toujours pas question, Elio Di Rupo revenu au Bd de l’Empereur. “On est à l’os au plan institutionnel” y est la ligne quasi officielle.
La communication, ce sont des idées, mais aussi un timing. PS et cdH tablent sur un paramètre essentiel: celui du temps. Attendant le dossier pourri, imprévu ou négligé par acédie – cette paresse désinvolte dans les affaires publiques-, ou plus probablement communautaire, qui, escomptent-ils, fera capoter l’aventure MR. “Le MR débranchera la prise en cours de route si certains partis flamands se montrent déloyaux” a écrit le MR Corentin de Salle.
Plus vite dit que fait: car Charles Michel a précisément construit toute sa communication sur le fait que la #suédoise serait LE gouvernement de la pacification communautaire. Comme quoi, la force apparente peut parfois masquer une grande faiblesse. “Le risque est que le MR ne doive tout de même avaler, au jour le jour, pas mal de couleuvres” nous confiait une sommité libérale.

Le danger du déni

Mais la lutte politique, n’échappe pas pour autant à la comédie humaine.
C’est en cela que la coalition #suédoise  risque des engrenages de communication pervers.
Pour la première fois, la N-VA désignera des ministres fédéraux capables –juste par ADN politique- de tous les écarts.
Pour la première fois, un seul parti s’adjugera une influence hors normes en raflant tous les postes francophones.
Or, sous les feux médiatiques, la prudence est de mise.
Le style heu-reux adopté par les co-formateurs Peeters-Michel est déjà souvent limite, par trop joyeux en communication. “Comment peut-on parler de 17 milliards d’austérité avec un tel ton aussi hilare?” s’interrogeait l’autre jour Gazet Van Antwerpen. 
Attention à l’ego qui souvent, rue de la Loi, se dilate. Car, quel que soit le parti, le péché d’orgueil mène au manque de discernement. Les libéraux francophones, seul contre tous en Wallonie et à Bruxelles, sous les attaques incessantes d’une opposition aux multiples facettes, risquent d’adopter une mentalité d’assiégé. Et le plus grand danger médiatique vient donc sans doute de leurs propres rangs: se murer dans l’orgueil et la mécanique du discours du déni. Le pire des dangers de la rue de la Loi.
Surtout lorsque des politiques ont le sentiment obscur de leur propre faiblesse.


Michel HENRION

(1) Hormis, comme l’a noté l’essayiste Charles Bricman, au 19ème et au début du 20ème siècle, lorsque les gouvernements catholiques étaient très minoritaires en Wallonie et les quelques gouvernements libéraux très minoritaires en Flandre.
(2) De Callatay, célèbre pour une série de déclarations…euh…disons pétulantes (“Pourquoi faut-il indemniser le philosophe ou le sociologue ? (et les journalistes) Il n’est pas juste que la collectivité, en ce compris des gens qui ne gagnent pas bien leur vie, voie ses impôts financer des formations universitaires qui ne serviront à rien”) en oubliait juste une règle-politique non-écrite: ne jamais avouer ses ambitions.