Gregory Goethals m'interrogeait, ce dimanche(20/11), dans les "Francs Tireurs" (RTL-TVI) sur la "méthode Di Rupo". Lequel est formateur depuis...une demie-année, ce qui laisse pour le moins le temps d'observer.
C'est finalement assez simple: sur fond de dramaturgie, le formateur déploie une stratégie aussi vieille que la politique.
Cela s'appelle "jouer la montre", laisser transpirer ses rivaux politiques jusqu'à ce qu'ils cèdent.... Avec de temps en temps une grande théâtralisation.
Cela a fonctionné pour BHV: Di Rupo a somme toute attendu que le CD&V laisse tomber la N-VA, attendu que le MR laisse tomber le FDF et que les Verts soient laissés tombés.
Maintenant, laisser mijoter, ça ne fonctionne plus. La dramaturgie a tourné vinaigre. Il est vrai que faire des réunions toute la nuit, ça fonctionne si ça réussit: si ça rate, soir après soir, les m
édias soulignent l’échec.(et même si l'on réussit à ficeler le tout plus tard, ça n'a plus le même impact dans l'opinion)
Et les choses vont parfois très vite en politique: porté aux nues après BHV, Di Rupo est aujourd'hui la tête de Turc des médias flamands, suscitant des critiques même chez les socialistes flamands, le formateur étant accusé de vouloir "faire payer le bon travailleur flamand".
Tout cela s'explique par un problème de fond: vouloir, 37 ans après Leburton, devenir Premier Ministre en étant wallon, francophone et socialiste est tout sauf évident.
Le formateur, pour la Flandre, doit clairement payer le 16 rue de la Loi par deux fois: le prix d'une réforme de l’Etat voulue par la Flandre et, maintenant des concessions socio-économiques fortes difficiles à avaler par les syndicats.
Etre le deuxième parti, dans un gouvernement, c’est toujours, de fait, plus facile.
Le PS, lorsqu’il était dans un gouvernement comme ceux de De Haene Leterme ou Verhofstadt, demandait traditionnellement que ses exigences soient mieux prises en compte. Aujourd'hui, ce sont les libéraux qui reprennent ce rôle.