Raser gratis ? Cette expression viendrait d'un barbier qui avait placé jadis une pancarte proclamant ladite formule…Mais notre artisan, tout aussi fûté que près de ses sous, l'y laissait tous les jours. Par conséquent, le naïf qui, le lendemain du jour où il avait vu la pancarte pub, venait se faire raser ou couper les cheveux et qui s'étonnait de devoir quand même payer, s'entendait répondre : "Oui, mais il y a écrit que c'est demain que c'est gratuit !". Aujourd’hui encore, notamment en politique, les promesses des personnalités en vue n'engagent que ceux qui les écoutent sans faire appel à leur libre-examen…Ce n’est pas le cas ici. Où on s'efforce plutôt de manier le mot à couper la langue de bois .

jeudi 3 juin 2010

LES TROUBLES DE L'ELECTION (34)/ QUAND VEERLE DE WEVER et ANNIK DE CROO PUBLIENT DES POST-IT INTIMISTES


J’ai souvent, ces jours-ci, une pensée émue pour les “nègres” des candidats, un métier très méconnu  de la com politique.
Celles et ceux qui, dans les états-majors, les centres d’études des partis, dans les groupes parlementaires, rédigent du matin au soir des réponses plus ou moins bonnes, souvent bien trop techniques, à destination des médias. Grands ou petits, car il n’y a pas que les quotidiens d’importance à envoyer de longs questionnaires, histoire de boucler une grande page ou le lecteur enthousiasmé pourra comparer les positions de chacun  sur les controversés intérêts notionnels ou leurs goûts musicaux. ( zavez remarqué, c’est fou ce qu’Arno  et Tom Barman ont comme succès pour ce qui est des choix zizique des politiques…) C’est que nos ténors politiques reçoivent aussi des demandes à la pelle des périodiques et autres bulletins des agriculteurs, des généralistes, des sommeliers assermentés, des transporteurs routiers en zo voor, chaque lobby sectoriel en profitant pour arracher des réponses qui, puisque nous sommes en période fédérale, seront sinon très positives du moins prudentes.
Côté médias, à chaque élection, on se creuse d’ailleurs itou la tête pour sortir un peu du ronron des interviews à distance et autres “chats” internet plus ou moins authentiques. (ah, ces réponses préformatées qui suivent 15 questions  plus ou moins spontanées...)
C’est ainsi que Veerle De Wever et Annik De Croo ont accepté, pour le Laatste Nieuws, de livrer chaque jour un petit billet post-it destiné à leur cher et tendre en campagne.
Lequel, à lire les confidences de ces épouses, ne passent d’évidence qu’en coup de vent dans leur “home sweet home”.
On apprend ainsi ces heures ci que
-       la très vilaiiiine tache qui avait maculé une chemise de Bert s’est révélée irrécupérable au nettoyage à sec. Et que Veerle- qui utilise en flamand l’expression “ A propos…”- s’inquiète un peu de ne pas voir Bart se préoccuper davantage de leurs vacances d’été (dites, Veerle , savez qu’il risque fort de les passer à négocier dans un chateau genre Val Duchesse ?)
-       -Que leur fille Katrien va fêter ses 7 ans et que ce serait bien que papa Bart passe tout de même un coup de fil. Et tiens - grosse ficelle- Veerle se souvient que si, en 2003, le Belang recouvrait toutes les affiches de la NV-A, ce n’est plus du tout le cas aujourd’hui…
-       Quant à  Annik De Croo, elle signale à son allumé d’époux”que sa soeur a téléphoné” et qu’Alexander ferait bien de prendre rendez-vous au garage pour enfin troquer les pneus d’hiver (ça glisse souvent fort du côté de Michelbeke)
-Et puis on découvre que les De Croo sont en train de construire (les fondations débutent semaine prochaine)  mais qu’Alexander devrait enfin prendre le temps de s’intéresser aux schémas de l’éclairage…
Le hic, c’est que ces billets là non plus, ça ne fait pas vraiment spontané. Y’aurait, derrière Veerle et Annik, du tapoteur "nègre" de clavier pro qu’on n’en serait vraiment pas étonné.