Raser gratis ? Cette expression viendrait d'un barbier qui avait placé jadis une pancarte proclamant ladite formule…Mais notre artisan, tout aussi fûté que près de ses sous, l'y laissait tous les jours. Par conséquent, le naïf qui, le lendemain du jour où il avait vu la pancarte pub, venait se faire raser ou couper les cheveux et qui s'étonnait de devoir quand même payer, s'entendait répondre : "Oui, mais il y a écrit que c'est demain que c'est gratuit !". Aujourd’hui encore, notamment en politique, les promesses des personnalités en vue n'engagent que ceux qui les écoutent sans faire appel à leur libre-examen…Ce n’est pas le cas ici. Où on s'efforce plutôt de manier le mot à couper la langue de bois .

mercredi 26 octobre 2011

Les miscellanées de crise de Bart De Wever (“Elio Di Rupo nous avait proposé de laisser tomber le CD&V “)


Les médias francophones n'ont relayé qu'une faible partie de la très longue interview commune accordée cette semaine par Bart De Wever et Liesbeth Homans (proche sénatrice N-VA) à l'hebdo "Humo".
L'interview est pourtant fort intéressante, De Wever y donnant longuement (6 pages) sa version de la crise en sautant d’un sujet à l’autre, comme s’il s’agissait de rédiger des “Miscellanées de la crise”, et ce depuis sa toute première rencontre avec Elio Di Rupo à Vollezele.
( Payottenland)
Citations synthétisées (je les ai d’abord diffusées sous forme de tweets):

- "Il faut savoir qu'après le rejet par Beke de la note de Vande Lanotte, Elio Di Rupo nous a proposé de laisser tomber le CD&V".
-"Il y a de flagrants mensonges. (d'Alexander De Croo) J'étais malade dans le lit qu'on m'a aménagé à la N-VA mais j'avais bien envoyé un SMS négatif à De Croo et Beke."
"On amène A. De Croo à bord et la première chose qu’il fait, c’est nous débarquer ». Et d’ajouter : « Dans le cas du CD&V, cela me laisse un goût encore un peu plus amer. Vous devez vous rendre compte du nombre de fois que le PS nous a mis sous pression pour laisser tomber le CD&V ». 
-"Di Rupo est un "seigneur" et un "marchandeur de charme". A notre toute première rencontre, il m'a dit: "Bart, il y aura des choses énormes!"
-“ Di Rupo, lorsque je l’ai vu pour le première fois, m’avait apporté un cadeau: un livre sur Mons. J’étais embêté, je n’avais rien, moi… La fois suivante, je lui ai  donc apporté quelque chose ayant trait à Constantin Meunier, un artiste du Hainaut…”
-"La vision de la réforme de l’Etat de Bart expliquée à Elio à Vollezele. « J’avais l’impression que chaque mot était comme un coup de tonnerre pour Di Rupo. Après un quart d’heure, il était comme abasourdi. C’est une image que je ne suis pas près d’oublier »

LE NEERLANDAIS D'ELIO

-"Le faible néerlandais de Di Rupo conduit parfois à des situations absurdes. J’ai un jour demandé à Elio si un texte envoyé n'était pas sous l’influence de Joëlle Milquet.
Un SMS d’Elio m’a répondu:"Joëlle is hier buitenlands aan", voulant traduire en fait: "Elle est étrangère à cela"…
-"Ma femme de ménage est nigériane. Elle est en Belgique depuis deux ans mais elle parle mieux le néerlandais qu'Elio ."
-"On ne peut pas vendre une sacoche avenue Louise sans être bilingue, mais on peut devenir Premier Ministre sans bien parler le néerlandais !".
" Ce sont ceux qui veulent garder la Belgique qui sont à peine audibles en néerlandais. Onkelinx, Milquet et Di Rupo n'y arrivent pas" (ne le peuvent pas)
-"Quid lorsque la future génération de politiques flamands ne parlera plus le français ? Tout le monde un Assimil pour l'anglais ? A un moment, on va se réveiller dans un film de la Panthère Rose…
-"Moi, en 2007, pour mes cours de français à Limont, j'ai eu un exercice où je devais appeler l'Office du tourisme à Liège. Et j'ai dit: " Bonjour ! c’est Bart De Wever à l’appareil Je voudrais venir pour une croisade" (au lieu de.. croisière). (…) "Je serai le dernier à sourire donc d’un francophone qui fait fait une faute en néerlandais. “

Et, enfin, De Wever,  sibyllin, sur l'avenir de son parti et indirectement le sien:
"Il y a peu de choses plus importantes qu'Anvers sauf cette question, plus importante qu'Anvers..." Comme quoi Bart De Wever, bourgmestre d'Anvers, ce n'est pas encore fait: parce que, sans son homme providentiel, que deviendrait le "parti De Wever" ?
- Et, finale sûre d'elle de De Wever : "Les partis traditionnels sont tombés de 80% à 45%. L'histoire ne changera pas de direction. "Our day will come".