Raser gratis ? Cette expression viendrait d'un barbier qui avait placé jadis une pancarte proclamant ladite formule…Mais notre artisan, tout aussi fûté que près de ses sous, l'y laissait tous les jours. Par conséquent, le naïf qui, le lendemain du jour où il avait vu la pancarte pub, venait se faire raser ou couper les cheveux et qui s'étonnait de devoir quand même payer, s'entendait répondre : "Oui, mais il y a écrit que c'est demain que c'est gratuit !". Aujourd’hui encore, notamment en politique, les promesses des personnalités en vue n'engagent que ceux qui les écoutent sans faire appel à leur libre-examen…Ce n’est pas le cas ici. Où on s'efforce plutôt de manier le mot à couper la langue de bois .

mercredi 1 septembre 2010

Amour, drogue et chiens de Bangkok: la saga à rebondissements de Kim Geybels, qui montre aussi qu’à la N-VA, il n’est pas question de badiner avec l’image …


La Bibliothèque du Sénat n’a assurément pas, à son catalogue, “ Les chiens de Bangkok”…
L'interview VRT qui avait été jugée "trop sexy"par Siegfried Bracke
Dommage : cela permettrait aux tout frais élus de la Haute Assemblée de mieux comprendre pourquoi leur jolie collègue Kim Geybels aura connu une carrière politique éclair de huit semaines. Puisque, malgré ses 42.618 voix de préférence, la juvénile limbourgeoise (28), victime d’une saga d’amour et de drogue à Bangkok, a été illico contrainte à la démission du parti par les responsables de la N-VA, qui ne badinent d’évidence pas avec l’image de leur mouvement. D’autant plus lorsqu’il s’agit en outre de la présidente des Jeunes N-VA.
Une démission sur laquelle Kim Geybels est depuis revenue, ayant fait appel à un avocat pour la contester et tenter peut-être de récupérer son siège.
C’est que, sans virer paranoïa, le touriste en vadrouille à Bangkok n’est pas à l’abri de certains pièges, surtout lorsqu’il s’agit de drogue. C’est que la police thaï, dans sa lutte relative contre le trafic, a parfois de bien curieuses méthodes. Ce que “Les chiens de Bangkok” raconte c’est que le dealer local a aussi le droit de dénoncer et d’empocher au passage 40% du racket, que certains jeunes condamnés sont lâchés - comme des indics forcés- dans les quartiers chauds à la chasse aux consommateurs occidentaux par trop naïfs. Coincé, le touriste n’a alors que 24 heures pour faire exploser sa carte Visa, céder au racket et prendre le premier avion avant que tout ne s’officialise et qu’il n’aille dire bonjour aux cafards des joyeuses prisons thaï…
C’est dans ce genre de mauvais polar-cauchemar (cocaïne dans sa chambre d'hôtel du... luxueux Millennium Hilton de Bangkok), que Kim Geybels s’est apparemment retrouvée plongée la semaine dernière, victime aussi de sa passion amoureuse -“destructrice” selon ses proches- pour un militant de la même N-VA. Un certain Bas Luyten, leader N-VA à Keerbergen, lui-même ancien président des Jeunes N-VA avant Kim, ancien collaborateur très momentané du Président N-VA du Parlement flamand Jan Peumans et du porte-parole du ministre N-VA Muyters. Un personnage décrit comme plus trouble, dont on retrouve depuis longtemps le nom dans divers dossiers de consommation de stupéfiants  (dont un décès par overdose à Keerbergen) et qu'on dit perturbé par la brièveté de son mariage, brisé par sa relation cachée avec Kim.  Un N-VA que l'ex-bourgmestre CD&V de Keerbergen décrit comme " un petit Hitler"...`
C’est ce Bas (Sébastien) que Kim Geybels , qu’on décrit dans la presse flamande comme “folle amoureuse” , aurait été rejoindre à Bangkok celui qu'elle avait d'ailleurs fait, enfreignant toutes les procédures, son "collaborateur parlementaire"   pour lui remonter un moral “au fond du trou”.
Et c’est là, à Bangkok, que le piège s’est refermé. Son ami Bas, raconte-t-elle aujourd’hui en substance, s’était lié d’amitié avec un jeune conducteur de tuk-tuk et ses amis thaïs qu’il a invité à boire un verre et manger pour fêter ses 30 ans dans leur chambre du Hilton. Ou on aurait ensuite, comme par hasard, pendant que le couple était à Pattaya, découvert de la drogue (cocaïne), une bande organisée monneyant leur silence contre 250 euros…Que Bas a payé, faisant apparemment appel par ailleurs à l’Ambassade de Belgique pour régler la note d’hôtel.(carte Visa perdue)
Kim Geybels, qui avoue juste ingurgiter des litres de Red Bull pour concilier sa double vie de médecin et de politique, nie fermement avoir touché à la moindre drogue.
Des explications très confuses ( l' hôtel Hilton Millennium a diffusé un communiqué affirmant que son personnel n'avait connaissance de rien...) qui n’ont pas suffi à amadouer les leaders de la N-VA. Ou Kim Geybels n’était pas vraiment en odeur de sainteté: non pas seulement de par sa manière assez courte et branchée (on a parlé de “babe-NVA”) de s’habiller au Sénat n’avait notamment pas eu l’heure de plaire à Siegfried Bracke, l’ex-présentateur vedette de la télé flamande, ceci suscitant une telle indignation chez les féministes de Flandre que  l’ex-présentateur vedette de la télé flamande avait été contraint de s’excuser “pour sa petite bêtise” *) . Mais aussi parce que la sénatrice a fourni, comme médecin, des pilules à son ami et se rendait régulièrement avec lui à Maastricht.
Exclue de la N-VA, Kim, sauf s'il est arrive juridiquement à repêcher son mandat, poursuivra donc sa carrière de toubib à la MariaZiekenhuis d'Overpelt, si celle-ci ne vacille pas. Ce qui n'est pas gagné, la clinique l'ayant mise à l'écart pour un bon mois...
Triple morale de l’histoire:
-       La N-VA, qui ne comptait qu’un seul élu en 2003 ( Geert Bourgeois) se retrouve aujourd’hui  avec 27 députés et 14 sénateurs (9 directs, 3 communautaires, 2 cooptés) portés par la vague De Wever. Une troupe assez hétéroclite, plus ou moins bien formée, qui, comme toujours dans l’histoire des formations politique grandissant par trop vite, réservera sans doute encore bien des hoquets médiatiques ou politiques. (on voit des élus NVA ignorant le b.a.b.a du rôle de parlementaire) Et peut incidemment réserver bien des surprises au moment de voter...
-       La N-VA  ne tolère guère d’écart pour son image et la sanction, panique aidant, y est immédiate, limite injuste, pour Kim Geybels. Et sans tenir grand compte du potentiel électoral de l’élu invité au départ du parti. Et sans se dire que chacun dans la vie a droit à commettre l'une ou l'autre erreur." Dura lex, sed lex" dirait Bart,  qui sait que son électorat est fait de petits bourgeois conservateurs.
    On se souviendra ici de Bart De Wever lançant , en janvier de cette année, après l’exposé pour le moins confus de Michel Daerden à la tribune du Sénat  (le fameux “ Witboek”):
“ Si un employé du privé se présentait à son boulot dans de telles conditions, on le licencierait immédiatement …
- Faire de la politique en tant que femme est décidément bien difficile. Pourquoi tant d'hommes politiques peuvent-ils se permettre des comportement privés très agités et pourquoi ne passe-t-on rien à une femme ?
      

* C'est pourtant le même Siegfried Bracke qui, comme présentateur-télé, a beaucoup contribué à lancer la carrière de Freya VDB...