Raser gratis ? Cette expression viendrait d'un barbier qui avait placé jadis une pancarte proclamant ladite formule…Mais notre artisan, tout aussi fûté que près de ses sous, l'y laissait tous les jours. Par conséquent, le naïf qui, le lendemain du jour où il avait vu la pancarte pub, venait se faire raser ou couper les cheveux et qui s'étonnait de devoir quand même payer, s'entendait répondre : "Oui, mais il y a écrit que c'est demain que c'est gratuit !". Aujourd’hui encore, notamment en politique, les promesses des personnalités en vue n'engagent que ceux qui les écoutent sans faire appel à leur libre-examen…Ce n’est pas le cas ici. Où on s'efforce plutôt de manier le mot à couper la langue de bois .

samedi 22 mai 2010

LES TROUBLES DE L'ELECTION (18)/LE BUZZ DU PARTI DES AMATEURS DE KICKER: POURQUOI ON AURAIT TORT DE SOUS-ESTIMER CES CONJONCTIONS LA…

Ce fut le buzzz de la semaine, parfois ridiculisé sans réfléchir. Une petite saga au sirop de bavardage dévoilant l’hypothèse d’une plate forme politique commune qui verrait s’unissonner les plus ou moins juvéniles Charles Michel (1975) Melchior Wathelet Jr (1977), Marcel Cheron (un vieux de 1957) et Jean-Michel Javaux (1967), sans oublier, pour pimpanter ce panaché universel ratissant de gauche à droite, l'hypothèse de blabla avec Rudi Demotte (1963)… Un nouveau parti baptisé par d’aucuns le “ parti Kicker” ( parce que certains de ces protagonistes en ont joué une partie lors de l’émission-cadeau de la RTBF consacrée à Michel Daerden…) ou le “RHD” (Renaissance humaniste durable) et évoquant, de très loin, le phénomène Kadima, du nom de ce parti apparu subitement sur la scène politique israélienne, et réunissant des gens aussi différents que Tzipi Livni , ex-Likoud de droite, Shimon Peres, ex-socialiste Avoda ou Ehud Olmert, itou droite ex-Likoud… Kadima a conquis un électorat important en un temps record se voulant un parti centriste, « pragmatique et non idéologique ».
Mais la Belgique n’est pas Israël avec ses moeurs politiques très spécifiques.
Terrorisés, les grands hommes cités ont hurlé à la fiction, jurant leurs grands dieux qu’ils ne se croisaient que pour nouer des scoubidous-troulalalaïtou.
Les journalistes de “ La Libre”, en réplique, leur ont rappelé qu’ils n’avaient pas la berlue puisque déjeûner il y eut, héhé, avec témoins, dans un certain resto de la rue de la Régence…Et Rudy Aernoudt, l’homme qui sème la zizanie partout ou il passe, de confirmer wéwé qu’il était zévidemment au courant et que, dans le fond, çà plaisait fort à son ordinateur à cheveux et qu’il pourrait s’y retrouver….
Bref, une bulle de savon aussitôt éclatée. Mais qui n’en est pas moins bien plus qu’une bulle de savon.
Car, si ce parti est effectivement un peu scoubidou farceur, ce buzzz est très significatif du désir inconscient d’un peu d’air neuf dans la culture politique et de colalition qui règle la politique au Sud du Pays (au Nord, le choix – ou l’émiettement, c’est selon- est désormais total, les trois familles traditionnelles devant compter avec la NVA, le Belang, la liste Dedecker et Groen…)
Car une chose est sûre : oui, Javaux, Michel Jr, Wathelet Jr, sont de la même strate politique, s’entendent fort bien, déjeunent ensemble rue de la Régence ou ailleurs et , oui, oui, il leur est arrivé de rêver ensemble …
De reprendre somme, dans une autre combinazione, le vieux rêve raté de Gerard Deprez qui, en poussant à une fusion entre sociaux-chétiens et libéraux, voulait arithmétiquement mettre pour longtemps les socialos dans l’opposition.
On ne saura jamais tout à fait ce qui s'est exactement passé : mais il s'est passé quelque chose.
Même si aucun des pros de la politique cités ne prendra jamais un risque du genre (repartir de zéro dans un parti au succès forcément aléatoire…) puisque leur carrière est déjà superbement menée.
Jean-Michel Javaux, président d’Ecolo, futur Ministre d’Etat –pyjama ou pas- a le goût du pouvoir pour longtemps et s’emparera un jour ou l’autre d’un solide portefeuille ministériel.
Charles Michel, dans un prochain tour du manège MR, sera bien évidemment un jour président du MR. Et Melchior Wathelet, comme papa, présidera of course le CDH ou vicepremierira un futur gouvernement…
C’est presque déjà écrit.
La seule chose qu’il faut donc retenir de tout ceci, et qui est tout sauf anodin, c’est qu’un jour, à leurs futurs postes de grand pouvoir, lorsqu’il s’agira de négocier de nouvelles alliances, d’autres coalitions, ces excellentes relations humaines conduiront évidemment ces hommes-là à penser à travailler ensemble. Si les chiffres (combien de divisions ?) et les événements le permettent.