Raser gratis ? Cette expression viendrait d'un barbier qui avait placé jadis une pancarte proclamant ladite formule…Mais notre artisan, tout aussi fûté que près de ses sous, l'y laissait tous les jours. Par conséquent, le naïf qui, le lendemain du jour où il avait vu la pancarte pub, venait se faire raser ou couper les cheveux et qui s'étonnait de devoir quand même payer, s'entendait répondre : "Oui, mais il y a écrit que c'est demain que c'est gratuit !". Aujourd’hui encore, notamment en politique, les promesses des personnalités en vue n'engagent que ceux qui les écoutent sans faire appel à leur libre-examen…Ce n’est pas le cas ici. Où on s'efforce plutôt de manier le mot à couper la langue de bois .

mercredi 5 mai 2010

LES TROUBLES DE L’ELECTION ( 2) : L’INTERNET N’EST PAS FERME A LA PUB POLITIQUE !

Mais non, l’internet n’est pas forcément fermé à la pub politique…
Ben non, l’internet n’est pas toujours un media audiovisuel…
Eh oui, le CDH – ou toute autre parti candidat- pourrait bel et bien laisser sa pub sur nombre de sites internet jusqu’au 12 juin…Et ne doit pas forcément l’arrêter ce vendredi 6 mai, date à laquelle s’enclenchera la limitation légale des dépenses électorales (donc, les pubs publiées par le CDH depuis jeudi dernier seront astucieusement hors du paquet : pour rappel c’est le CDH qui avait le plus dépensé en 2007)
J’ai pour le moins sursauté en voyant annoncer dans la page Medias du « Soir » (ce 05-05) , dans un billet assez gêné aux entournures, que le CDH retirait son drapeau « L’Union fait la force » qui claquait en pré home-page aux yeux des visiteurs du « Soir en ligne » et ce depuis jeudi dernier…Opération habile à laquelle Joelle Milquet renonçait because, je cite l’explication foireuse du quotidien, « les medias audiovisuels ne peuvent diffuser de pubs électorales dans les 40 jours précédant le scrutin ».
Eh bien, non, c’est pas vraiment çà du tout…
Vérification faite dans les archives du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel, et sauf codicille caché à la Dan Brown, seuls les medias audiovisuels sont interdits de pub politique, d’ailleurs 365 jours par an, quelle que soit la période…Et les « medias audiovisuels » jusqu’à nouvel ordre, pour faire simple, ce sont les services dont l’objet principal est de communiquer au public des programmes visuels ou sonores…
Et la question de l’infrastructure est sans pertinence : que ce soit par le câble, le Net, la TNT, le GSM, peu importe. La question clé est de savoir si oui ou non, on procure à l’homme de la rue des programmes de télé ou de radio…
« Le Soir » est-il un « service de media audiovisuel » ? Evidemment que non. Pas plus que plein d’autres sites, qu’ils soient de presse ou non, même s’il balancent en ligne l’une ou l’autre video accessoire…Seuls des sites entièrement dédiés à la video en ligne (le genre youtubesque, tellement décliné…) ressortiraient de l’interdiction.
Bref, si les sites de la RTBF,de BeTV, etc…(le cas de RTL-TVI est plus particulier) ne peuvent en aucun cas diffuser de la pub payante électorale, les sites des journaux et autres sont bel et bien libres d’en vendre jusqu’à l’élection ( et çà va évidemment de soi pour les blogs et autres facebookeries)
Tiens, cet habillage flouté d’une couche de juridisme ne cache-t-il pas un autre phénomène : celle de l’irritation des lecteurs du « Soir en ligne », peu habitués à recevoir bzzzong de la pub politique plein les mirettes ?
Allez, il n’y a qu’à déplacer le drapeau belche à Joelle sur un autre site à Rossel : celui de Rendezvous.be. C’est encore plus adéquat pour favoriser l’union, non ?