Raser gratis ? Cette expression viendrait d'un barbier qui avait placé jadis une pancarte proclamant ladite formule…Mais notre artisan, tout aussi fûté que près de ses sous, l'y laissait tous les jours. Par conséquent, le naïf qui, le lendemain du jour où il avait vu la pancarte pub, venait se faire raser ou couper les cheveux et qui s'étonnait de devoir quand même payer, s'entendait répondre : "Oui, mais il y a écrit que c'est demain que c'est gratuit !". Aujourd’hui encore, notamment en politique, les promesses des personnalités en vue n'engagent que ceux qui les écoutent sans faire appel à leur libre-examen…Ce n’est pas le cas ici. Où on s'efforce plutôt de manier le mot à couper la langue de bois .

vendredi 28 mai 2010

LES TROUBLES DE L’ELECTION (28)/ QUAND DAERDEN ET GERKENS IGNORENT TOUT DU MONTANT DU MINIMEX R.I.S. (725,79 euros/mois)


Dans les débats électoraux à la RTBF, il y a deux classes.(comme dans les trains chers au MR François Belot qui à force de fréquenter les joyeux patrons de la SNCB a fini par choper leur communication). Dans les négociations plus ou moins voilées avec les partis, on compose les équipes de soirée- celles promises à un audimat variable mais très confortable- et les équipes de jour, sorte de lot de consolation pour candidats qu’il-convient-tout-de-même-de-placer-quelque-part…
Et comme le JT de 13 heures c’est un peu tout de même celui des pensionnés, c’est tout naturellement qu’on y a retrouvé le ministre ad hoc Michel Daerden- cravaté rouge puisque dans le stupide code couleur PS- face à une Muriel Gerkens, chemisier vert (et curieuse bague soucoupe volante) puisque dans le non moins stupide code couleur Ecolo.( afficher la couleur de leur parti, ils croient tous que c’est le top du top comme communication...)
Olivier Maroy fond-de-trainte et fait tout ce qu’il peut pour rendre ça (tu parles d’un “Duel”…) un peu farce (figurez-vous qu'on a retrouvé un scrabble dans le magasin aux accessoires de Reyers) mais ça fait tout de même un peu Zéphir, les célèbres pantoufles qui font dormir…
Même le seul dossier d’actualité, celui qui agite et divise désormais  les politiques de Flandre, entendez celui de la pré-pension très anticipée (because les départs à …52 ans chez Carrefour), tourne vite au ton du documentaire sur la sculpture des éponges.
Ben oui, constate Gerkens, ça doit rester le “recours ultime” mais comprenez “vu la situation…
Ben oui, renchérit Daerden,  “on ne fera pas l’impasse d’une réflexion”, bien entendu “ à l’avenir…
Et pour assurer le sien, le ministre des trous, à la gestuelle toujours très animée, de racoler local et liégeois en reprochant à l’écolo d’avoir “bloqué la liaison autoroutière Cerexhe-Beaufays…”, dernier maillon manquant du ring liégeois. C’est qu’il n’y a pas d’occasion médiatique à rater lorsqu’il s’agit de maintenir, face au jeune Alain Mathot qui- aurait- pu- tout- de- même- un -peu- attendre, son triomphe de popularité . 
Ce que “Papa” appelle sa “crédibilité”, car “si je pousse la liste moi je ne prendrai pas ma pension: je donnerai l’exemple” (de prolongement de carrière) annonce Daerden.
Dans ce ronron gentleman agrémenté, même le sujet NV-A ne soulève aucune polémique.
 “ Je crains fort qu’on ne doive discuter avec eux” concède Gerkens, en faisant mine de maugréer.
Je vois mal comment ne pas les mettre autour de la table”, constate réalistement Daerden qui, en homme de chiffres, sait que la NVA va peser demain son bataillon de députés.
Un homme de chiffres qui se plantera pourtant grave graaave sur une de ces questions “combien çà coûte “ qui tétanisent toujours la communication des hommes politiques. (qui alignent les fiches leur rappelant le prix de l’essence, du lait et accessoirement  du gigot d’agneau).
A la question “Quel est le montant du Minimex , entendez le Revenu d’Intégration Sociale) “, Daerden tapa “euh…900 euros” un peu au hasard, Gerkens se plantant itou avec “800 euros”.
La bonne réponse, celle que des électeurs vivent chaque mois au quotidien, c’est 725,79 euros.
Ca a fait un peu tâche.
Comme s’est exclamé un jour naïvement un autre ministre, Philippe Courard, “mais moi, je ne saurais pas vivre avec ça !”.
Eh bien, si.