Raser gratis ? Cette expression viendrait d'un barbier qui avait placé jadis une pancarte proclamant ladite formule…Mais notre artisan, tout aussi fûté que près de ses sous, l'y laissait tous les jours. Par conséquent, le naïf qui, le lendemain du jour où il avait vu la pancarte pub, venait se faire raser ou couper les cheveux et qui s'étonnait de devoir quand même payer, s'entendait répondre : "Oui, mais il y a écrit que c'est demain que c'est gratuit !". Aujourd’hui encore, notamment en politique, les promesses des personnalités en vue n'engagent que ceux qui les écoutent sans faire appel à leur libre-examen…Ce n’est pas le cas ici. Où on s'efforce plutôt de manier le mot à couper la langue de bois .

mercredi 26 mai 2010

LES TROUBLES DE L’ELECTION (23)/ LES PROPOS DU DOCTEUR G, SYMPTOME D’UNE CAMPAGNE PAS DU TOUT BANALE


Perso, je ne crois pas du tout, comme le veut un bizarre et convenu refrain médiatique, que cette campagne électorale précipitée serait morne, banale et sans intérêt pour l’opinion.
Sinon, la presse quotidienne ne verrait pas ses ventes remonter sensiblement. Sinon, le débat Di Rupo-Reynders n’aurait pas totalisé près de 700.000 télespectateurs.
Perso, je prends aussi le pari que le taux d’abstention du 13 juin ne sera pas du tout la cata annoncée par le même refrain médiatique.
Perso, je crois au contraire volontiers que ces élections anticipées marquent un évident tournant dans l’évolution des esprits.
D’ailleurs, devinette, qui vient donc de déclarer :
Des décrets comme le "Wooncode" sont des mesures d'exclusion de type raciste, et c'est écrit! Tous ces écrits font froid dans le dos. Comme Mein Kampf aurait dû alerter l'opinion internationale. Tout était écrit !”
D’ailleurs qui rajoute :
Ça peut aller loin, ce genre de logique. Ça peut aller jusqu'à une logique de sous-citoyens. C'est là que ça rejoint la logique du IIIe Reich.”
D’ailleurs, qui s’interroge : “Est-ce que, comme les Juifs dans les années 1930, je ne dois pas me dire: il est temps de quitter ?”
Bien évidemment que ce n’est pas Olivier Maingain, qui a, quoique certains en disent, un habile sens de la mesure. Non, celui qui compare ici certaines pratiques flamandes avec celles de l'occupation allemande, leur trouvant des “parallèles”, c’est Philippe Geluck, le papa du “ Chat”. Un unitariste convaincu qui s’affiche aujourd’hui quasi francophone séparatiste dans une interview pas piquée des hannetons wallons à “ TéléMoustique” (26-05).
Bon, autant je pense que les humoristes jouent un rôle crucial en démocratie- parce qu’avec l’humour on peut porter un message plus loin, parce qu’ils peuvent se permettre de dire des choses très différemment des journalistes- autant je doute lorsque l’humoriste se prend soudain très, trop au sérieux.
C’est d'ailleurs un phénomène de communication de l’air du temps de l’époque.  En France par exemple, Stephane Guillon, Bruno Gaccio, Alévêque, Jean-Marie Bigard, sont autant d’humoristes à qui les médias donnent une très grande légitimité pour parler de politique. Fuite parfois en avant vers le néant politique. (Bigard sur le 11 septembre…) Curieuse époque ou un commentaire de Laurent Gerra sur la crise de l’Euro en est curieusement arrivé à peser plus lourd que celui d’un philosophe…
Chez nous, Philippe Geluck avait d’ailleurs déjà fait fort dans l’affaire Dutroux, dénonçant des réseaux de la honte et de la Haute, le tout assorti de rien de moins que le contrôle de la presse par le secret d’Etat. C'est son droit. Et on n’attachera donc pas plus d’importance que cela à son interview. 
C’est son opinion de citoyen. Ce n’est pas un grand événement.
Sauf à noter que si le Docteur G, alias Geluck, en arrive à ausculter et à dire qu’une Belgique composée de Bruxelles, de la Wallonie et des communes à facilités, ce serait peut-être mieux tout compte fait que le boxon actuel, c’est tout de même le signe d’une évolution très accélérée des esprits francophones.
Et les chats, c’est bien connu, ça fait vite des petits.