Raser gratis ? Cette expression viendrait d'un barbier qui avait placé jadis une pancarte proclamant ladite formule…Mais notre artisan, tout aussi fûté que près de ses sous, l'y laissait tous les jours. Par conséquent, le naïf qui, le lendemain du jour où il avait vu la pancarte pub, venait se faire raser ou couper les cheveux et qui s'étonnait de devoir quand même payer, s'entendait répondre : "Oui, mais il y a écrit que c'est demain que c'est gratuit !". Aujourd’hui encore, notamment en politique, les promesses des personnalités en vue n'engagent que ceux qui les écoutent sans faire appel à leur libre-examen…Ce n’est pas le cas ici. Où on s'efforce plutôt de manier le mot à couper la langue de bois .

mardi 17 mai 2011

Le formateur Di Rupo rêvera-t-il encore d' “isoler la N-VA”: et si c’était l’inverse qu’il fallait relever ?


D’aucuns jouent à des jeux de plus en plus dangereux.
On ne peut évidemment demander au Palais de déborder d’affection vis à vis de la N-VA. On n’y a d’ailleurs jamais consenti à Bart De Wever, avec plein de réticences et de méfiances très apparentes, que des rôles, disons, très mesurés. Le hic, c’est que cette antipathie politique ne peut en aucun cas être évidente. Etait-ce donc le plus subtil, cette fois en marge de la désignation-kamikaze comme formateur d’Elio Di Rupo, de ne pas en faire part à ce qui est, que cela plaise ou non, le premier parti du pays? Donnant ainsi à De Wever l’occasion d’en remettre une couche de sa technique de communication favorite, ce “calimérisme” qui fonctionne toujours si bien au Nord du pays, ou la N-VA joue si bien à faire mine de  vouloir d'un accord.
Le constat doit être posé: à force de vouloir, plus ou moins ouvertement, “isoler la N-VA”, c’est souvent l’inverse qui finit par se produire, au Parlement ou dans l’opinion.
Il n’y a pas que Bart De Wever à se raser le matin devant le miroir rassurant de ses 27 sièges à la Chambre: sans ses 26 sièges gagnés aux déjà préhistoriques élections de juin 2010, (des résultats jamais démocratiquement traduits en influence gouvernementale) le PS serait bien moins assuré de son devenir. Avec Benoît Lutgen à la présidence du CDH et Charles Michel à celle du MR, le Bd de l’Empereur n’aura, c’est le western politique normal, qu’une relative police d’assurance: ses résultats électoraux.
On le voit bien : c’est déjà Elio Di Rupo qui doit pour le moins ramer pour maintenir ses corréligionnaires du SPa dans le jeu de ce qui serait plutôt la mission d'un informateur (définir les partis d'une coalition).
C’est surtout le fait que, dans cette évolution insidieuse qui a débouché sur un gouvernement hybride, sans pleine autorité, sans majorité stable au Parlement, les seuls textes qui parviennent à être adoptés sont pour le moins photographiés au centre-droit.
On l’a vu, entre autres, avec le durcissement du regroupement familial, on en a une vision encore bien plus spectaculaire avec la proposition de loi sur l’amnistie. (qui n’aurait, c’est clair, probablement pas passé la rampe avec une majorité fixe) Et on n’est pas au bout des surprises du genre, notamment pour ce qui de la politique d’asile.
La N-VA l’a dit: elle est, à l'instar de la mission du formateur, “libre comme l’oiseau” et, en démarchant patiemment parlementaire par parlementaire, à commencer par ceux du Belang, en arrive à  faire la différence par des majorités qui isolent plutôt la gauche parlementaire, rouge ou groenverte.
La désignation du Palais est tombée dès lors qu’ Elio Di Rupo fut assuré, lundi, de n’avoir pas à mener de campagne interne pour sa réélection sans concurrence à la présidence du PS (après 12 ans, rejoignant ainsi dans la durée cet autre bourgmestre de Mons-président socialiste que fut Léo Collard): mais cela ne signifie pas que ses troupes lui laisseront pour autant une grande marge de manoeuvre, surtout sur le socio-économique ou l'homme annoncé presque du sang et des larmes.
Tout politique qui entend s’élever s’isole, vieille règle de vie. Mais  l'isolement est aussi le pire des conseillers.




lundi 9 mai 2011

Polémiques pour un bouquin (“Un Roi sans pays”) : lorsque d’aucuns oublient qu’ écrire c'est lever toutes les censures…

Les constitutionnalistes belges forment un aéropage multiforme étrange, spécialistes de la vérité unilatérale d’entre deux marcs de café, rarement habités par le doute.
Allez, c’est du off : ce dernier dimanche, en sortant du plateau télé de “Sans Langue de Bois” (RTL-TVI), je tombe sur Francis Delperée bavardant critiquement, se mettant en quelque sorte en chauffe avant le mini-boxing -organisé par Pascal Vrebos- avec Martin Buxant, l’un des auteurs de cette petite bombe politique qu’est le livre “Belgique, un Roi sans pays”. Mais à l’écouter, me vient un doute. Non sur l’origine du perpétuel bronzage du sénateur CDH (banc solaire, carotène loréalisée ou chaise longue du clip électoral du CDH ?) mais sur le fait qu’il m’apparaît soudain qu’il n’a apparemment même pas lu… le book dont il vient débattre.
Il me le confirme, se débat un peu dans le yaourt en se réfugiant derrière l’argument qu’il vient juste causer “ colloque singulier”, mais feuillette tout de même mine de rien, en toute hâte, l’exemplaire que j’avais emporté sous le bras…
Comme quoi, le libre-examen est décidément loin d’être un système de pensée partagé.
Tenez, prenons un autre constitutionnaliste, le liégeois Christian Behrendt, celui qui est très, très tendance ces derniers mois, qui se répand désormais partout dans la presse. Parce que là aussi, on aime le sang médiatique frais.
Donc, j’écoutais et je lisais de temps à autres, parfois en sourcillant d’un étonnement, les avis très éclectiques et toujours catégoriques (un constitutionnaliste se doit d’évidence d’avoir l’opinion bien tranchée) du nouveau prof à la mode. Dont, contrairement à Didier Reynders, j'ignore tout des opinions perso et me fiche un peu de sa couleur politique.
Mais comme la com’ est toujours une question de regard, désormais, ce qui est sûr, c'est que je mettrai plus que des filtres critiques en zyeutant le bonhomme. Qui vient, à mes yeux, de s’affaisser des méninges.
Puisque, dans une interview tout de même assez ahurissante au “Soir”, il remet- mais oui, faut parfois dire crûment ce qui est-, joyeusement en cause la liberté de la presse ou d’éditer, réinventant presque pour un peu, si on le laissait délirer plus avant, la “lettre de cachet”.
On se frotte les yeux à lire des phrases comme : “ Pensez-vous que dans un pays se trouvant dans la crise la plus longue de son histoire, où le premier parti de Flandre souhaite à terme sa disparition, il est opportun de sortir un livre fragilisant le Roi ? Poser la question c’est y répondre”.
Et d’en rajouter une louche d’obscurcissement de la coiffe: “ Lorsque vous êtes dépositaire d’une information que vous savez confidentielle en vertu du droit constitutionnel, le fait de la publier dans un livre, c’est contraire aux usages et c’est fortement dommageable (…) Ceux qui publient ce livre se rendent-ils compte ? “
Bref, la censure, ou ce qui en tient lieu, je vous la sers à point ou bien cuite?
“Ecrire, c’est lever toutes les censures” disait Genêt.
M. Behrendt a-t-il à ce point envie d’une médaille pour services rendus à la natation en idées troubles pour spectateurs de "C'est du Belge" à protéger ?
Allons, quoi ! On a une crise politique qui dure depuis des lunes, c’est le seul moment ou le Roi influe fortement le jeu politique et les journalistes ne devraient surtout pas essayer de savoir ce qui se passe, plutôt ce qui se trame depuis plus d' un an ?
Je me suis surpris samedi-, adossé à une de ces cabanes typiques qui font le charme de Blériot-Plage- à lire vraiment d’une traite le book du tandem Buxant-Samyn. C’est que c'est de l’enlevé, du documenté, du vivant: on sent bien que Steven Samyn et Martin Buxant sont des journalistes de la
génération “ Twitter”. Du vite sur la balle de l’actu, mais du vérifié plus que d'aucuns ne le disent, du recoupé autant-que-possible, pas des paparazzades du tout. C’est sans doute certes parfois un chouia romanesque, mais, oh, ce n’est assurément pas facile que de s’approcher de la vérité, que de preuveparneuver. Surtout lorsque les événements se déroulent derrière des volets aussi fermés, aussi tamisés mantille que ceux du Palais Royal.
Ce n’est pas écrit à l’encre Suisse, certains passages sont vinaigrés, c’est du off . Donc cela dérange apparemment une certaine flore qui ressemble souvent à de la faune: tant mieux. Car c’est très démocratique que de dénaphtaliner quelque peu le caractère par trop idyllique d’un palais ou, quoiqu’on en dise, règne un homme certes respecté mais qui a sans doute bien plus de pouvoir que tous les autres souverains européens.
Pour dire vrai, je connais à peine Martin Buxant, juste pour l’avoir quelque peu croisé dans des studios télé ou radio et surtout le lire quotidiennement dans La Libre.
C’est un peu un “gentleman-cambrioleur”: qui doit se taper des interviews parfois soporifiques mais qui, adepte récidiviste du journalisme off à la française, donc forcément un brin hâbleur, en profite pour écouter plus loin. Et note donc sur des coins de nappe les p’tites notations, les p’tites confessions très conscientes de nos politiques en chasse de RP. Y compris celles de Bart, auprès de qui il est un des rares francophones persona grata.
Et qui, de plus en plus décomplexés, ont fait voler depuis longtemps en éclat le “gentleman agreement” que le faux naïf de Christian Behrendt est seul à croire encore gravé dans le petit granit du Bocq.
Il est peu d’auteurs à avoir tenté de forcer les grilles du Palais. Dans un tout autre style, disons un brin plus académique, Guy Polspoel et Pol Van Den Driessche portèrent sur la place publique, en 2003, * le propre réseau de pouvoir du chef de cabinet du Roi, M. Van Ypersele, surnommé le Vice-Roi. Dont nombre de politiques, de Verhofstadt à Vande Lanotte, souhaitèrent publiquement l’exit mais qui est toujours, à  presque 75 ans, toujours aussi inamovible. Bien que tout le monde sache qu’il tente, avec son influence énorme, parfois des jeux politiques très perso…
Je vais vous dire: le vrai sujet du book * de Buxant-Samyn, c’est d’ailleurs une question qui semble désormais préoccuper bien plus de monde qu’on ne pense (et d’autres “off” que je connais surprendraient encore plus): qu’est-ce qui se passera pour la royaltée le jour ou il faudra un successeur à Albert 2 ?
Bien plus secouant que cette mini-polémique sur le “colloque singulier”, croyez-moi.


1) “Belgique, un Roi sans pays” par Martin Buxant — Steven Samyn
Editions Plon.(2011)
2) “Roi et Vice Roi, l’influence de la Cour” par Guy Polspoel et Pol Van Den Driessche. Editions Luc Pire (2003)

samedi 7 mai 2011

Di Rupo : offensive de charme vers le Nord (Emission Téléfacts à VTM)


jeudi 5 mai 2011

Les saisissantes métamorphoses de Bart De Wever ( en jeune grâce ou même en Albert 2)

A force de fréquenter tout de même de temps à autre le Palais Royal, (ou le titre d' "explorateur" lui fut carrément refusé, celui-ci n'étant pas jugé digne du leader républicain ), Bart De Wever aurait-il tout de même adopté quelques tics d'Albert 2, jusqu'à en transformer totalement l'homme ?
C'est du moins ce que suggère cet amateur de morphing, une technique très à la mode en pub dans les années nonante, et qui revient un peu au goût du jour, ici d'une manière saisissante...
Autre morphing brillant, celui que ce génie du dessin de presse qu'est le dessinateur Gal à publié dans Knack, transformant progressivement le président de la N-VA en jeune koré  antique, en féminine et harmonieuse Belgique. Un talent qui nous laisse pantois, on l'avoue...