Raser gratis ? Cette expression viendrait d'un barbier qui avait placé jadis une pancarte proclamant ladite formule…Mais notre artisan, tout aussi fûté que près de ses sous, l'y laissait tous les jours. Par conséquent, le naïf qui, le lendemain du jour où il avait vu la pancarte pub, venait se faire raser ou couper les cheveux et qui s'étonnait de devoir quand même payer, s'entendait répondre : "Oui, mais il y a écrit que c'est demain que c'est gratuit !". Aujourd’hui encore, notamment en politique, les promesses des personnalités en vue n'engagent que ceux qui les écoutent sans faire appel à leur libre-examen…Ce n’est pas le cas ici. Où on s'efforce plutôt de manier le mot à couper la langue de bois .

lundi 17 octobre 2016

Ce Premier Ministre qui n'assume pas vraiment sa politique et ce gouvernement piégé dans un "entre-deux"... (Etat de l'Union )

Deux éléments d’analyse, livrés à votre libre-examen:
-Le Premier Ministre surjoue la bonne ambiance dans son gouvernement. C’est classique.
Plus spécifique: il n’assume pas toujours la politique hard que sa coalition N-VA-OVLD-CD&V/MR mène. Et qui, les gens en général ne sont guère dupes, impactera la population et le pouvoir d’achat, notamment via les moins 902 mio€ dans les Soins de Santé. (jusqu’ici le fait que les heures supplémentaires ne seront plus guère payées n’est pas assez apparu.)
Bref, Charles Michel oscille sans cesse, en image, entre être Juppé ou Sarkozy, Merkel ou feu (politiquement) Cameron. Ce n’est comme à la N-VA, où l’on ne met pas de gants pour se réjouir qu’on a enfin tapé dans la Sécurité Sociale…(ici, chez Jan Jambon ou Bart De Wever on n’est d'ailleurs plus dans le budgétaire, mais dans le communautaire)
-En fait, la question de fond qu’on peut se poser est de savoir si cette coalition n’est pas en très médiocre unité. Non pas que le gouvernement Michel chuterait (ce n’est pas vraiment dans l’ADN du CD&V). La #Suédoise ira sans doute, sauf surprise ou retirage de prise toujours possible, jusqu’à son terme.
Non, le fait est que le projet de la N-VA accédant au 16 rue rue de la Loi était plus qu’un projet économico-social de droite poussée. C’était aussi un « projet de société « , souvent partagé par l’Open VLD. Or, les demandes répétées du CD&V sont peu compatibles avec ce projet N-VA et souvent avec celui des autres partis de la coalition.
A la limite, même la taxation des plus values ne soulève pas forcément l’enthousiasme au sein même du CD&V. C’est juste un appeau pour faire plaisir à l’aile syndicale de l’ACW (syndicat chrétien). Bien moins important que le lapin Arco., miracle analgésique soudain sorti du chapeau…
Bref, les partis de la coalition sont, quelque part, désormais piégés entre eux. 

Et dans un « entre deux ».

Michel HENRION.

vendredi 23 septembre 2016

Cinq points de réflexion à propos des péripéties N-VA

Cinq points de réflexion à propos des péripéties N-VA:
1 ) Ce cartoon de « Gazet van Antwerpen » est assez représentatif de ce qui se passe réellement à la N-VA: ce n’est pas tout seul que De Wever, après avoir tenté de garder Vuye et Wouters tout de même à bord, a décidé que la discipline s’imposait… Mais Vuye et Wouters , dans le fond, ne voulaient plus d’un quelconque compromis.
2) Les analystes francophones surestiment par trop le poids actuel du Mouvement Flamand. C’est oublier que celui-ci été largement écrémé, voire décapité par De Wever. Lequel a fait de Peter De Roover, c'est à dire la figure la plus connue du Vlaamse Volksbeweging (VVB), d’abord un parlementaire, et ensuite un Chef de Groupe à la Chambre . Et ce en lieu et place d’Hendrik Vuye, envoyé contre son gré sur une voie de garage. (important: à l’origine, le différend n’est pas du tout politique) Les nouveaux dirigeants du Mouvement flamand sont peu connus et on peut donc s’interroger fortement sur le poids d’influence actuel du VVB…
3) Question: parlera-t-on encore autant de Vuye et Wouters dans quelques mois? Fonder un parti paraît en tout cas largement utopique: les deux récalcitrants ne bénéficient pas vraiment, et c’est un euphémisme, d’un soutien populaire. (Hendrik Vuye habite en fait à Beauvechain) Peut-on réussir là où un Jean-Marie Dedecker, qui fut un temps la personnalité politique la plus populaire en Flandre, s’est planté?
4) On le répète: dans le fond ce n’est pas un désastre du tout pour la N-VA d’être perçue moins radicale sur l’institutionnel: ça facilite assez clairement l’évolution voulue par De Wever. Pour ixième rappel: positionner la N-VA davantage au centre et espérer rester le premier parti incontournable de la Communauté flamande. Celui qui s’assurera le pouvoir pour très longtemps.
Et ce en défendant fortement les intérêts de sa région sans pour autant mettre vraiment en cause la Fédération belge, dont la Flandre tirera ouvertement tout profit. C’est tout sauf un hasard si toutes les politiques menées depuis un an, qu’il s’agisse des pensions, de la flexibilité, des cotisations sociales, des intérêts notionnels, etc… sont en fait d’abord menées en faveur des entreprises flamandes et, partant de la Flandre,
5) C’est l’argument que De Wever vend ces heures-ci aux flamands par trop troublés: profiter de la structure de l’Etat belge au profit de la Flandre, c’est bien mieux pour l’électeur flamand que le nationalisme jusqu'au-boutiste de Vuye et Wouters, qui ne s'intéressent à rien d'autre...