Raser gratis ? Cette expression viendrait d'un barbier qui avait placé jadis une pancarte proclamant ladite formule…Mais notre artisan, tout aussi fûté que près de ses sous, l'y laissait tous les jours. Par conséquent, le naïf qui, le lendemain du jour où il avait vu la pancarte pub, venait se faire raser ou couper les cheveux et qui s'étonnait de devoir quand même payer, s'entendait répondre : "Oui, mais il y a écrit que c'est demain que c'est gratuit !". Aujourd’hui encore, notamment en politique, les promesses des personnalités en vue n'engagent que ceux qui les écoutent sans faire appel à leur libre-examen…Ce n’est pas le cas ici. Où on s'efforce plutôt de manier le mot à couper la langue de bois .

lundi 17 juin 2013

"On Refait le Monde" télé (RTL16/06/2013): De Wever Le président de la N-VA a tout saisi de l'intérêt médiapolitique du dossier des jeunes belges en Syrie


La Radja River avec le CDH, le Tut Tuf Club avec Wathelet, l'Octopus avec Gwendolyn Rutten et la Calamity Mine de l'Open VLD, la Melody Road avec le prince Philippe et, bien sûr, le Buzzsaw avec Courard...



Le krach de la popularité politique? (chronique médiapolitique publiée dans Marianne Belgique le 08/06 )

A force de ne mettre plus en avant que quelques figures saillantes, les partis n’en sont-ils pas arrivés à compromettre leur propre succès?
C’est l’exemple le plus frappant: Kris Peeters, non content d’escalader à ses heures l’Himalaya, atteint aussi désormais des sommets de popularité en Flandre. Mieux: selon un sondage VRT-Standaard, il dépasserait même désormais de carrément 7 points un dénommé Bart De Wever. Le hic, c’est que le CD&V, qui en a fait son arme secrète électorale, n’en retire, lui, que pouic. Les sociaux-chrétiens flamands piétinent, sans reprendre de voix àla N-VA. Le CD&V pèse toujours à peine…la moitié d’une N-VA qui ne décline donc nullement, puisque tous les rapports de force demeurent.
Tenez, regardez Maggie De Block, la trouvaille inattendue d’Alexander De Croo, désormais quatrième au Nord, et sans doute bientôt dans l’envié Tiercé de tête. Le flamand l’adore, tout comme Annemie Turtelboom(7ème) mais leur aura ne sert en rien les libéraux flamands, l’OpenVLD  se weightwatcherisant juste au dessus de la barre des 10%.
Au Sud, relevez les bons scores personnels du maître deGaillard et Maggie (ses deux racés Parson Russell), entendez Benoît Lutgen. On était dans la politique-fiction, certes, mais 43% des wallons souhaitaient tout de même l’autre jour sa présence dans le prochain gouvernement wallon. Et, en popularité pure, le bastognard s’adjuge désormais la quatrième place en Wallonie, devant Milquet.
Las, même phénomène, le CDH qu’il incarne ne s’en brillantine pas pour autant, flottant apparemment entre 12% et 13% en Wallonie(encore 16,44 % en 2009)
Allez, une dernière du genre:  pour la première fois dans l’histoire des “Baromètres politiques”, un même parti truste les trois marches du podium (Di Rupo, Magnette, Demotte) de la popularité en Wallonie. Mais, pour la troisième foisdepuis 80 ans, les socialistes wallons se tapent le rouge de descendre sous labarre des 30%.
Il fut un temps ou la personnalisation des politiques confortait toujours leur parti, ou cela s’emboitait harmonieusement pour se renforcer mutuellement. Cela vaut toujours pour un Bart De Wever: ce n’est plus forcément une règle évidente.
La pipolisation, la personnification de l’action politique ont fait que les médias privilégient un petit nombre de personnalités: le ghottamédiapolitique.
Résultat: bien d’autres, pourtant à des postes d’influence électorale certaine, ne jouent plus que les utilités pour les formations. Un sondage Sud-Presse était cruel l’autre matin pour les “Inconnus”: 46% des wallons ne connaissent même pas Eliane Tillieux, ministre PS ; 37% ignorent tout de Carlo Di Antonio, ministre CDH; 31% ne savent que nada de Philippe Henry, ministre Ecolo; 34%  n’ont jamais entendu causer de Paul Furlan, ministre PS . Et même un Marcourt, qui privilégie les jeux de coulisses, est inconnu au bataillon pour 17% des wallons.
Or, ces personnalités là sont censées aussi incarner leur formation. Tout comme les parlementaires devenus si disciplinés, si prévisibles,si insipides parfois “dans l’intérêt du parti” et de leur carrière perso.
A force de pipoliser, de ne jouer à la “bourse des valeurs”que les actions des seuls grands pro de la rue de la Loi, les partis ne sont-ils pas en train de risquer le krach de la politique?
La vraie.

Michel HENRION.

(cet article était basé sur le Baromètre Politique Libre-RTBF du 24/05: il vaut tout autant, avec quelques variations de pourcentages, pour le Grand baromètre RTL-TVI-Le Soir-Ipsos)