Raser gratis ? Cette expression viendrait d'un barbier qui avait placé jadis une pancarte proclamant ladite formule…Mais notre artisan, tout aussi fûté que près de ses sous, l'y laissait tous les jours. Par conséquent, le naïf qui, le lendemain du jour où il avait vu la pancarte pub, venait se faire raser ou couper les cheveux et qui s'étonnait de devoir quand même payer, s'entendait répondre : "Oui, mais il y a écrit que c'est demain que c'est gratuit !". Aujourd’hui encore, notamment en politique, les promesses des personnalités en vue n'engagent que ceux qui les écoutent sans faire appel à leur libre-examen…Ce n’est pas le cas ici. Où on s'efforce plutôt de manier le mot à couper la langue de bois .

vendredi 31 décembre 2010

Gastronomie N-VA: Bart De Wever déguste du lièvre en noeud-papillon tandis que des ebayeurs paient 1000 euros pour des frites avec Liesbeth Homans…


 

Les promesses des campagnes électorales ne sont que l'agrandissement de celles que l'on fait au Nouvel An. (W.C. Fields)

Objectif perso de Bart De Wever (100): maigrir de trente kilos...

C’est fait: Bart De Wever a adopté le noeud-papillon gonflé à l’Elio. Histoire d’un réveillon-factice avec les onze autres " Bekende Vlamingen” de 2010, le tout mis en scène par le magazine  flamand “Story”. Qui, pour l’occasion, sort de presse  “de dikste Story ooit! “ (la pagination lourde est la tendance marketing des hebdos du Nord: Humo vient de faire de même).
Et un Amaretto pour De Wever, un...
 “Bwoah ! “ s’y écrie De Wever qui s’ est visiblement bien plu à la table du  “ Karnivale”, le gagnant de “ Mijn Restaurant”, émission- télé vedette au Nord. Il devait y consacrer une courte heure : il y sera resté trois heures et demie, jusqu’à commander encore un pousse-café. (Amaretto). Des “BV” presque totalement inconnus des francophones- hormis Tanja Dexters, Miss Belgique et jeune maman- et généralement pas trop politisés. Tanja “ne voit d’ailleurs pas qui la formation du gouvernement peut encore intéresser” et préfère prendre des photos de Bart avec son Iphone tandis que le mannequin Ann Van Elsen  déclare se contenter d’ “attendre le résultat final des négociations” et part illico se reparfumer… Ce qui les accroche, ce sont les péripéties de la “poppemieke” Kim Geybels, la jeune sénatrice-médecin virée, non sans remous, de la N-VA pour sa saga sex&drugs  en Thaïlande.
Ce qui permet à Bart de placer une anecdote qui n’est pas laissée au hasard:  “ Un jour, j’ai dû me faire opérer d’urgence de l’appendicite. Le chirurgien me demanda: “ Vous êtes bien Bart De Wever, le politique ? Oooh, mon frère fait aussi de la politique mais au Vlaams Belang !”. Je puis vous garantir que je n’ai jamais été aussi content que lorsque je me suis réveillé ! “
La notoriété, explique encore Bart aux trois autres Bart présents ( les “Barten”), est dangereuse. En une, deux, trois vous pouvez passer de héros à zéro.Regardez Yves Leterme. Jadis, les gens voulaient même pouvoir le toucher…” “ Etre une vedette du rockn-n-roll, comme Tom Boonen, ça c’est autre chose !”
Pour Bart, 2010 “n’a d’ailleurs été qu’une longue réunion”.
Et ce n'est pas fini à l'entendre puisqu'il résume ainsi la stratégie des autres partis: " attendre, attendre, attendre..." Conséquence:  le réveillon n’a pas grande importance dans la vie des De Wever.
Je n’ai jamais le temps d’acheter des cadeaux, explique-t-il à ses nouveaux amis. Donc c’est Veerle (son épouse) qui s’en charge avec comme conséquence qu’elle ne reçoit jamais rien. Alors, je compense par un petit week-end ou un bel appareil photo…”
Les 4 "Barten"
Et Bart de sortir In fine des pages roses une nouvelle citation latine : “Pax hominibus bonae voluntatis”. (le bon vieux “Paix sur terre aux hommes de bonne volonté”)
A noter que tandisque Bart De Wever déguste huîtres, chips de légumes, râble de lièvre et tarte chocolatée, l’ opération “ friterie” de la N-VA sur Ebay  a fonctionné à fond la graisse. 
Le principe était simple: enchérir pour avoir le privilège de manger une barquette de frites avec un des élus du parti nationaliste.( le tout au bénéfice de Music for Life, oeuvre caritative).
Résultat étonnant: les enchères  ont, mine de rien, permis de déterminer le niveau d’importance des parlementaires de la N-VA qui sont, on le sait, quelque peu hétéroclites.
Pour aller causer pickles avec les sénatoriaux Miranda Van Eetvelde ou Franck Boogaerts, une trentaine d’euros suffisaient. A peine plus pour la sénatrice Inge Faes (73,50 euros), tandis que Nadia Sminate (avec qui on a , il est vrai, davantage envie de fricadeller que Reinilde Van Moer) s’adjugeait à 203,50 euros.
Recordmen des enchères: 700 euros pour bavarder  avec Danielle Godderis-T'Jonck à la friture “Eldorado “ de Veurne  et carrément… 1000 euros (si, si) déboursés pour rencontrer  Liesbeth Homans, il est vrai une N-VA très influente puisque ancienne collaboratrice directe de De Wever, à la désormais célèbre friture 't Draakske in Deurne...
Mille euros pour se friter avec Liesbeth Homans, égérie de Bart.


jeudi 30 décembre 2010

Ronde des voeux politiques: déja vite mortellement ennuyeux, l’exercice obligé frôle souvent le pire sur les nouveaux médias



-  “Je vous apporte mes voeux. - Merci, je tâcherai d'en faire quelque chose “. (Jules Renard)

La ronde des voeux a été lancée. Pour les partis, les ténors politiques, c’est là un outil de communication de plus en plus important. Le problo, c’est que cet exercice, qui pouvait déja être mortellement ennuyeux, est devenu en 2011 de plus en plus ardu de par l’explosion des nouveaux médias et  de l’internet, un outil que les politiques continuent généralement à fort mal gérer.
Or, le genre a évidemment ses règles de com’ incontrournables: si on éviter les voeux laborieux, c’est clair qu’il vaut mieux faire original et que c’est un bonus si c’est aussi assorti d’un brin d’humour, mais pas trop non plus…
Bien sûr, il y a des politiques peu créatifs, un brin paresseux, qui se contentent du service minimum: c’est alors une banalité qui tient presque du vide sidéral lexical. (cliquez ici pour le FDF, bon exemple de voeux-poncifs sans peine aucune)
Peut-être un phénomène à relever pour ce cru 2011: pas mal de politiques font preuve d’une évidente grande prudence en se disant qu’il  vaut mieux, somme toute, rester plutôt discret dans le contexte d’une interminable crise qui dure déja depuis 200 jours…
Bart et l'humoristique équipe N-VA
Ainsi, les deux grands chefs à plumes du Nord et du Sud en font d’évidence fort peu. Au Nord, Bart De Wever et ses  amis N-VA placent  juste sur le site du premier parti du pays un mini-dessin "humoristique" (euh...) ou ils parlent évidemment de la Flandre…Au Sud, Elio Di Rupo utilise  son blog pour placer un petit message ou il place évidemment le mot ’”amour”. (c'est qu'on n’est pas à l’origine du Festival du Film d’Amour pour rien) et placé un message minimaliste en col roulé blanc sur la Web-TV du PS.
Un homme politique pèse chaque détail de sa carte
Au PS, Paul Magnette place ses voeux sur un frigo ( Magnette=Magnet, vous captez ?) mais fait tout de même passer un message politique puisque ses voeux sont bilingues – belgicains et peu wallons, diront certains- et que le flamand y supplante curieusement le français…Itou pour Jean-Charles Luperto, président du Parlement de la Communauté Française qui, lui aussi, met volontairement en pole position une phrase en flamand d’Hugo Claus (qui n’en peut). Et rajoute lui, une version allemando-germanophone. (que Magnette a soigneusement évité...)
Ceux qui osent la nouveauté ? Assurément le CD&V de Wouter Beke, qui a carrément mis en ligne sur son site une flopée de videos et de petits messages sonores MP3 de toutes ses personnalités. Là, l’internaute a même la possibilité technique d’envoyer  le passionnant message de voeux de Steven Vanackere ou d'Yves Leterme à l’un de vos amis.
Cela laisse dubitatif. D’abord, parce que cela rappelle la technique des blagues téléphoniques commerciales pour pomos des grands débuts du GSM et qui colleraient la honte à n’importe quel ado d’aujourd’hui. Ensuite, faire payer 50 cents pour  faire circuler la charmante voix d’Inge Vervotte, ça casse un peu le côté communication “intimiste” des voeux, non ?
A noter: Joelle Milquet a pris la tête des Mages de l'Olivier
Quant au genre video-internet (pour You Tube et autres DailyMotion), il est vraiment hasardeux.
Tenez: si Joelle Milquet a suivi la filière fructueuse pour tous des caricaturistes (Kroll) avec une carte de voeux amusante (ou l’on découvre que les Rois Mages de l’Olivier considèrent que la Nativité consiste à former un gouvernement…) elle a également mis en ligne une cata-video
Tournée à la va-vite devant un tableau noir à valves, manquant grave d’empathie, bref le truc qui sent l’exercice  bâclé, arraché entre deux portes…C’est d’ailleurs minable en visites: même pas un millier de visionnages après plusieurs jours de mise en ligne. Bref, the flop.
Michel Daerden, lui, cherche d’évidence le buzzz. D’abord parce que le “ Ministre” veille à placer sa formule favorite de permanence sociale ambulante : “ Papa sera toujours à votre écoute”.
Ensuite parce que le “réalisateur” liégeois fait tout ce qu’il ne faut pas faire avec son logiciel Star Wars: c’est à dire injecter un effet spécial permanent (une pluie d’étoiles filantes ) du plus haut kitsch. Bref, le succès assuré (et on ne serait pas étonné outre mesure que ce soit la com’ de Daerden elle-même qui maile déja à des sites français la mise en ligne de “les pires voeux des politiques”). Du moment que ça buzze…Fadila Laanan, elle, lorgne d'évidence le Nounours D'or des voeux culturels les plus nuls. Et, une fois de plus, on s'interroge: il n'y a donc aucun pilote de com" dans l'avions pour arrêter une telle daube à temps ?
Ecolo, par contre, y va d’une vidéo-bateau (“un monde plus vert, plus solidaire…”) qui ne casse pas trois pattes à un canard mais reste en tout cas-c'est une qualité- en grande cohérence avec son habituelle communication. ( son clip électoral de juin dernier était itou dans le genre animé…)
La photo de classe de Marie-Do
Bref, l’exercice des voeux demande de la mesure, du bien dosé. Et, dans un genre plus classique, la carte de voeux papier de la Ministre de l’Enseignement CDH Marie-Dominique Simonet mérite un clap d’honneur. L’idée de la “fausse photo de classe”, -Marie-Do entourée de ses collaborateurs- c’est assez réussi…Las, sa version vidéo, elle, dégénère dangereusement, frisant limite le ridicule: secouée ni-oui-ni-non comme la gestion de nos écoles ?
En fait, le vrai secret, ce que chacun de nous attend surtout des voeux, c’est qu’ils soient personnalisés à l’extrême. Et, dans ce domaine, le petit mot écrit à la main par le politique, à la vraie plume, (pas de la fausse impression simili-manuscrite) demeure encore l’arme fatale du genre…


lundi 27 décembre 2010

La Belgian War

On ne se lasse pas de la "Belgian War " d'Alexis Mc Drew.
Inspirée à la fois de "La Liberté guidant le peuple" d'Eugène Delacroix et du célèbre "Radeau de la Méduse" de Théodore Géricault.
http://www.belgianwar.com/

vendredi 24 décembre 2010

Le dernier "Sans langue de bois"-radio (23-12) est en ligne

Le dernier "Sans Langue de Bois" radio de l'année est en ligne. On y parle (notamment) de la com' de l'Eglise, de la succession au MR et d'un sujet controversalé: les mesures à prendre en cas d'offensive climatique neigeuse...
C'est à écouter en cliquant ici !

mercredi 22 décembre 2010

Le "Sans Langue de Bois Spécial" décryptant le Grand Direct de Didier Reynders




Clémentine Barzin et David Clarinval, qui assurent la com' de Didier Reynders, ont sympathiquement débattu mardi soir avec les chroniqueurs de Frederic Cauderlier...

mardi 21 décembre 2010

Pipolisation: Annemie Turtelboom, ministre de l'Intérieur, à la télé pour " Puis-je vous embrasser ?"

Annemie Turtelboom, la ministre OpenVLD de l'Intérieur, a foiré sa participation au "Slimste Mens", parce qu'elle n'a pas eu le temps de "participer aux tests". Du coup, elle se rabat sur une autre émission à succès: " Mag Ik U Kussen" de Canvas.( Trois hommes à embrasser chaque lundi ). A ceux qui estiment que ce n'est pas là le lieu pour un(e) Ministre, Annemie Turtelboom, qui sait ce que marketing politique veut dire, répond: " C'est un programme agréable, non ? ". Pour ceux qui veulent connaître cette nouvelle étape de la pipolisation des politiques de Flandre, cliquez ici pour voir le trailer de l'émission...

lundi 20 décembre 2010

Bart un chouia moins populaire: de la fragilité de la “ Liste De Wever” ( parfois aussi appelée N-VA)

La N-VA présentera ses voeux à Anvers le 22 janvier dans un hangar géant. Le ministre Geert Bourgeois n'y jouera plus les DJ comme l'an dernier mais Bart De Wever y sera assurément la star de la soirée pour son année de triomphe romain.
Durable ou éphémère ?
 Dicton N-VA: à la Nouvelle-Année, si tu manges une gaufre, t'auras la frite...

Car qui se souvient encore, par exemple, de la folle popularité en Flandre de Marc Verwilghen, ce dérivé  VLD de la “ Commission Dutroux” ? Qui, aujourd’hui, s’il coule encore des jours confortables comme vice-président du Sénat, n’est même plus cité dans les personnalités à nominer du baromètre politique RTL-TVI/ La Libre.
Le zapping électoral est tendance en Flandre, bousculant fissa tant les partis (pour ceux qui l’auraient oublié, on rappelle juste que le VLD était le premier parti du Nord en 2003) que ses grands hommes d’un moment, du populiste socialiste Steve Stevaert à Jean-Marie Dedecker, patron d’un éphémère parti-savon...
C’est pourquoi si Bart De Wever (-6) et Elio Di Rupo (-7) perdent tous en popularité dans la dernière livraison dudit sondage-baromètre, le second a sous doute bien moins à s’en soucier que le premier. Parce que la N-VA c’est plutôt et avant tout la “Liste DeWever” pour près de la moitié (43%) de son électorat de juin. Conséquence directe: contrairement au PS, qui fonctionne sur un réseau historiquement bien implanté et peut changer de Président sans grand souci, la N-VA est un parti fragile. Puisque son succès dépend pour moitié d’un seul homme. A la merci du moindre accroc: erreur politique ou gastronomique.( "Ma vie se résume à des salles de réunions et des sandwichs")
C’est ce que De Wever a parfaitement compris lui qui, comme le SPa et l’OpenVLD a acheté à TNS-Media une étude sur le comportement de l’électorat flamand.(publiée par l’hebdo Knack). D’ou son souci de structurer déjà sa campagne communale de 2012 en s'alliant à terme au CD&V, de doter le parti nationaliste de têtes de liste connues (à l’instar de Siegfried Bracke, l’ex-présentateur débauché à la VRT étant candidat-bourgmestre en 2012 à Gand) et de mettre en avant le problème de l’asile ou ses promesses socio-économiques. Histoire d’intéresser et de conserver tous les nouveaux électeurs venus en masse de tous les autres partis (y compris du SPa et de Groen) et qui, à 70%, n’entendent pas jouer les jusqu’au boutistes pour l’indépendance future de la Flandre.
Ce sont ces nombreux électeurs néerlandophones qui ont simplement chargé un parti nationaliste et indépendantiste d’obtenir des  francophones la scission de BHV et, enfin, une vraie sixième grande réforme institutionnelle.

Ce qui est donc très intéressant, dans le dernier baromètre RTL-Libre, même en tenant compte des larges marges d’erreur, c’est que la N-VA ne progresse plus et que son leader, lui, patine, sinon décline perso un chouia. Or, ce qu’a démontré cette étude TNS-Media, c’est que l’engouement pour la “Liste DeWever” était potentiellement bien plus important que ses 26,7% de juin en Flandre. Que plein d’électeurs du Belang, du SPa , de DeDecker ou du CD&V de Marianne Thysen ont hésité, jusqu’au dernier moment, à voter N-VA. S’ils l’avaient fait, le total se serait établi à …46,9%.
Depuis les mois ont passé et certains “sons” politiques nouveaux apparaissent. L’ électorat OpenVLD a largement (72%) pardonné à Alexander De Croo d’avoir déclenché la crise sur BHV et semble avoir donné un nouveau déclic aux bleus flamands…Groen s’est taillé, au fil des négociations, un  joli costume, un p’tit loden vert de crédibilité dont Wouter Van Besien manquait jusqu’ici. Et Vande Lanotte a redonné des couleurs de sérieux à un SPa jugé trop gauchisant.
Donc, son potentiel de développement, Bart ne peut le retrouver, si l’on devait revoter, qu’avec un très, très bon point de chute politique. Ou une alliance de type “ Forza Flandria”.
S’il apparaît toujours comme une solution, il peut être conforté.
S’il apparaît, par une erreur tactique, comme l’obstacle à une solution, il risque un sérieux revers électoral.( Herman De Croo, de l'OpenVLD, prédit marseillaisement qu'il lui resterait...un cinquième de ses troupes)
Il est, en cas d'élections, en tout cas une grande question sans réponse claire: l’objectif indépendantiste à très long terme de la N-VA est-il en véritable décalage avec cet électorat qui aurait utilisé De Wever pour casser le front francophone des "demandeurs de rien" ?  Ou est-ce que la vision de l’avenir  de la Flandre affichée par la N-VA fait  déjà l’objet d’un consensus que la dynamique à l’œuvre rendrait explicite ... 
On comprend donc mieux pourquoi Bart ne dort que 5 heures par nuit. Peut-être
pense-t-il même déjà parfois que son résultat de juin, c'est comme un oranger sous le ciel irlandais, celui qu'on ne reverra peut-être jamais…



 Pour les Communales, la première image d' une campagne d'un nationalisme propre: en plaçant le curseur juste entre le trop grand radicalisme du Belang et le centrisme décevant du CD&V...

dimanche 19 décembre 2010

Video de "Sans langue de bois" télé du dimanche 19/12

Ce mardi, Bart De Wever fêtera son anniversaire et ses 40 ans ( tout comme Charles Michel d'ailleurs). Un Bart qui n'a décidément pas le moral. "Cela fait des mois que je ne dors que cinq heures par nuit, que je suis stressé, que je ne me nourris que de sandwichs. Je ne me vois pas vivre vieux: pas plus de 60 ans!" a-t-il confié  au "Laatste Nieuws". Et d'y aller d'une expression latine de plus pour résumer son état d'esprit:
" Vita Brevis est"... On y époque aussi notamment, outre la situation politique inextricable dans laquelle on se trouve, le rêve d'enfance de Wouter Beke, le nouveau président du CD&v (il sera élu cette semaine), encore mal connu des francophones.Bien qu'il soit, avec Bart De Wever, un des deux "fils politiques" d'Hugo Schiltz, homme d'Etat de la Volksunie.
A onze ans, Wouter Beke  avait déjà fabriqué sa toute première affiche électorale. Un rêve qui s'est réalisé puisque Wouter Beke (36) est en effet actuellement sénateur.
Pour mieux comprendre une personnalité, c'est toujours révélateur que de se pencher sur ses désirs d'enfance...



samedi 18 décembre 2010

Alexander De Croo, Aurore Daerden et Delphine Boël réveillonnent avec Belmondo…

Alexander De Croo (à gauche), J-P Belmondo (à droite)

Avec les réveillons, la pipolisation de la politique en remet une bûche, plus ou moins légère…
C’est plaisant de découvrir (“Le Soir”) qu’Emily Hoyos, végétarienne, a pour spécialité les zakouskis et la soupe de potimaron de son jardin; que Joelle Milquet maîtrise “ sa fameuse sauce au rhum”; que Laurette Onkelinx cisèle les échalottes pour des “ noix de Saint-Jacques à la Brabançonne” avec un modeste Chassagne-Montrachet; que Didier Reynders mijote dès la veille son coq (wallon) au vin …
C’est par contre bien plus suprenant que  de découvrir associés, dans un délire de réveillon photographique un brin allumé , Alexander De Croo ( président de l’Open-VLD), Aurore Daerden ( à nouveau très distinguée dans une pose presque romaine, jambes rouges levées), Delphine Boël ( la fille du roi Albert II). Tous les trois cotoyant un... Jean-Paul Bemondo d’évidence entraîné par sa compagne belge Barbara Gandolfi  dans le petit monde très festif (et très flamand) de Peter Goossens , chef-coq du resto “ Hof van Cleve”. (qui, jadis, à Paris, cuisinait pour Belmondo et sa maman au “ Pré Catelan”).
Tout cela a paru dans l’hebdo féminin flamand “ Nina” avec de superbes photos très mises en scène de Wim Van de Genachte, celui-la même qui avait déjà shooté Joelle Milquet en “vamp aux pieds nus”…

Entre autres: Aurore Daerden ( au centre) , Delphine Boël (à droite)

Bart De Wever et Wikileaks (pastiche venu du Nord)

vendredi 17 décembre 2010

Le dernier "Sans langue de bois"-radio (16-12) est en ligne

Christopher Badics, à la réalisation de "SLDB"
On y parle (notamment) de l'interview de Bart De Wever au "Spiegel", de la réaction des francophones, de l'élection à la présidence du MR et des propos d' Olivier Maingain et d'Armand De Decker,  de l'embellie  du "non échec" de la dernière note de Vande Lanotte, des SMS d'Elio Di rupo à Caroline Gennez * et des petits Bart en suc ' de commémoration de la (bientôt) plus longue crise politique de toute l'histoire de Belgique... Le podcast est ici:

* Caroline Gennez raconte, dans une interiew à "HLN", qu'elle reçoit un soir de Di Rupo, alors qu'il était encore pré-formateur, un SMS. Ce à quoi, elle répond : " Elio, je suis au théâtre". Et que le Président du PS renvoie ceci : " Mahaaaais Carolieeeeene: nous sommes quand même tous au théâtre".

mercredi 15 décembre 2010

Une nouvelle interview De Wever: “ Je passe beaucoup de temps à l’Eglise”, dit Veerle

Veerle De Wever (37), l’épouse de Bart, vient à son tour de donner une interview.
Pas au “Spiegel”, non. Plutôt à “ Kerk & Leven”, le journal des 1498 paroisses catholiques du Nord  et qui met donc fortement en avant l'épouse du Président de la N-VA.
Cette ancienne graphiste de pub, douée pour bien des activités artistiques, a rencontré Bart dans un club, mais oui, de badminton.
(c'était l'époque ou Bart n'était pas encore junkie à la gaufre...)
Je passe beaucoup de temps à l’Eglise” déclare Veerle, qui est très active dans la paroisse de la Sainte-Trinité (Berchem) où elle joue notamment du piano lors des célébrations…
Pour Veerle de Wever, "c’est une sorte de repos de l’esprit", dit-elle.
"On ne parle pas seulement de Dieu, mais aussi de la vie. Un non-croyant pourrait aussi bien venir écouter ce message  de coexistence, qui s'efforce de comprendre les autres religions".
Les parents de Veerle n'étaient pas particulièrement des catholiques actifs, “mais je suis baptisée et formée à cette éducation , que je veux aussi donner à mes enfants…
On apprend aussi que Veerle, qui s’inscrit décidément dans la ligne “d’intégration” de son époux, donne bénévolement, un jour par semaine, des leçons de néerlandais à de nouveaux immigrants.
Vous ne savez pas vraiment comment ils vivent réellement. Vous savez juste que certaines personnes sont encore aux prises avec les préoccupations d'une procédure d'asile en cours (…) Ces étudiants viennent de l'Asie. Ce sont des gens calmes, très désireux d'apprendre.Les leçons de néerlandais ne sont pas difficiles, mais pas toujours aisées à donner. Certaines personnes n’ont même pas eu, dans leur pays d'origine, la chance d'apprendre à lire et à écrire," explique Mme De Wever en substance.
Qui rappelle que lorsqu’elle s’est mariée il y a peu à l’Eglise, après avoir eu quatre enfants, (Hendrik 8; Katrien 7; Simon 5 et Liesbeth 2), ce fut avant tout une "fête de famille".
Comme quoi elle est loin, l’époque où la messe de mariage sortait automatiquement du missel de monsieur le curé. De nos jours, les couples prennent souvent du temps pour bâtir une célébration, fussent-ils conservateurs...

mardi 14 décembre 2010

Un N-VA influent surveille attentivement les Messages de Noël d’Albert II, lui reprochant de… n’être plus assez chrétien

Pour juger de l’influence de la N-VA sur le Palais, faudra-t-il décoder aussi bientôt le traditionnel Message de Noël du Roi ?
C’est que le chef de cabinet-adjoint du Vice-Président du Gouvernement flamand, le ministre N-VA Geert Bourgeois vient, sur le site internet très catho “Tertio” de se livrer à une virulente critique d’Albert II, reprochant à celui-ci …de ne plus être assez chrétien! (ce qui fera sursauter tous ceux qui jugent récurremment du contraire et veulent une réelle neutralité de l’Etat).
Bref, le dénommé Mark Deweerdt, qui fait partie de la faune hétéroclite de la N-VA,
se désole qu’après avoir un temps copié-collé le style de Baudouin, le Roi Albert II ait de plus en plus sécularisé son traditionnel texte de sapin.
“En 2005, relève-t-il, le Roi a plutôt parlé des 175 ans du pays; en 2006, il a beaucoup causé politique étrangère; l’an dernier, il félicitait Van Rompuy et abordait l’intégration européenne …
Alors que fin des années nonante, le Roi parlait encore du sens de la Noël, il préfère aujourd’hui, s’indigne le chef de cab’ du ministre Bourgeois, faire du “service aux entreprises”.
Et de reprocher à Albert II d’avoir ainsi dit l’an dernier : “ En cette période de fin d'année, mes pensées vont à nouveau vers les nombreuses personnes qui ont perdu leur emploi, et vers leurs familles.”
En 1996, relève le N-VA dans sa fixette, le roi Albert II parlait encore de «Noël de paix». Ces dernières années, il se contente d’un banal “ Joyeux Noël”. (et d' une “heureuse année nouvelle”)
Indigné, le N-VA très chrétien relève donc la différence avec la Reine des Pays-Bas, dont le discours de Noël, année après année, commence par une référence très explicite à Noël. Et de citer, sur le site de “Tertio”, Beatrix édition 2009:
"Dans l'ombre de l'époque brille la lumière de Noël. (…) C'est l'histoire de l'Enfant Jésus. (…) Depuis la naissance de Jésus brille la lumière de l'amour qui nous relie à Dieu et notre prochain. "
Etre insuffisamment chrétien, c’est assurément une critique qu’Albert II,  si charismatique dans sa foi, n’attendait certes pas de la républicaine N-VA…

L'intégrale du pastiche de "Pulp Fiction", ou un Ministre-Président joue les figurants...

"Sans langue de bois"-télé en a diffusé un extrait : puisqu'on m' interroge, voici  l'intégrale du pastiche de la VRT ( pour l'émission humoristique  "Duts")  de la cultissime scène de " Pulp Fiction" de Quentin Tarantino, celle ou Yolanda et Ringo décident illico de braquer un coffee-shop.
C'est donc Karl-Heinz Lambertz, l'actuel ministre-président de la Communauté Germanophone de Belgique, ( mieux connu des francophones depuis qu'il fut, en 2008," Emissaire Royal" pour « examiner de quelle manière des garanties peuvent être offertes pour entamer d'une manière crédible un dialogue institutionnel ») qui y joue, comme figurant, aux côtés de Duts le barbu, le rôle du client braqué.
Une opération de com' people fort bien dosée : ici, l'homme politique n'en fait ni trop, ni trop peu.
Bref, parfait et sympa.

dimanche 12 décembre 2010

"Sans langue de bois" télé du dimanche 12/12

C'est, par un hasard malicieux, la nuit du réveillon du 24 décembre que la Belgique battra le record de la plus longue crise politique de son histoire.(en 2007,on atteint une solution après 194 jours). Donc, sur la bûche de Noël le petit Jésus en sucre sera quelque part symboliquement remplacé par un petit Bart, pas toujours en suc', lui...


samedi 11 décembre 2010

Bart De Wever: l'interview-confession du canard qui reçoit un demi-tsunami sur la tête…


Quelle est la part de vérité de l’homme ? Quelle est celle du jeu politique ? Toujours est-il que Bart De Wever a donné (11/12) à Wouter Van Driessche  du “Tijd-L’Echo” une interview personnelle assez rare. Parce que marquée par une certaine, même une réelle authenticité.

Avec, en marge, un fait à épingler: c’est qu’il se confirme que si leurs programmes politiques sont aux antipodes, Bart De Wever et Elio Di Rupo –qui évitent à tout prix les caméras parce que chacun sait que ce n’est pas forcément apprécié de son électorat- n’ont pas les détestables rapports personnels qu’on leur prête parfois...
 Cette semaine, dans CinéTélé Revue, Di Rupo déclarait :
 “ Je n’ai jamais eu de mauvaises relations avec M. De Wever. Elles sont même d’une certaine franchises, cordiales. Mais nous avons deux systêmes de pensée très différents.(…) J’apprécie beaucoup quand il parle de l’Histoire. Il y a des moments de grande sincérité chez lui. Quand il est plus en confiance, il exprime des choses qui me permettent de comprendre à quel point il est difficile pour lui d’arriver à un accord”.
 De son côté, dans “L’Echo-De Tijd”, Bart de Wever y va itou à la brosse à compliments.
 Morceaux choisis:
 - “Elio Di Rupo, pendant des années, à la N-VA, nous l’avons considéré comme un petit comique, une caricature. Le symbole d’une certaine Wallonie.(…) Cela dit, quand on apprend à le connaître personnellement, on ne peut que changer d’avis. J’ai dit un jour de lui qu’il était fascinant, l’Elio. Je ne vais pas le répéter ici. Mais c’est un homme de style, réellement charmant. Et puis, une leçon de vie. Son père est mort alors qu’il n’avait qu’un an. À l’égard de ce genre de personnes, on ne peut qu’éprouver du respect. Même si, à de nombreux points de vue, il est mon opposé. "
  - “Elio Di Rupo peut se fâcher violemment, mais même dans ce cas, c’est avec grâce et style. Moi-même, je ne supporte pas les gens qui font de l’esclandre. En 2007, un leader libéral m’a traité de tous les noms sur un ton très agressif. ‘Est-ce que le but de tout ceci est de m’impressionner ?’ ai-je demandé, glacial. Dans ces moments-là, à l’intérieur, je ne bouge plus d’un millimètre.’
 - " Lors d’une de nos premières rencontres, poursuit De Wever, Elio m’a dit : ‘Bart, explique-moi un peu ce que c’est, le nationalisme. Sur le plan psychologique et politique, comment vous situez-vous ?’ Je lui ai exposé mon point de vue et lui ai conseillé le film ‘Michael Collins’, ayant pour protagoniste un indépendantiste irlandais. Le lendemain, Elio s’était procuré le film et l’avait visionné. ‘Dis Bart’, me dit-il alors en arrivant. ‘Ces nationalistes… Ils tuent quand même pas mal de gens, hein.’
 C’était hilarant, conclut Bart. Un très beau moment.’ "
 Sur sa communication souvent fortement basée sur l’émotion:
 ‘La politique est un savant mélange de raison et d’émotions. Pour avoir le soutien de l’opinion publique, on joue sur les émotions davantage que sur la raison.(…) Chacun des choix que le politique opère est en partie calculé. Et donc bien sûr, celui d’utiliser certaines émotions. Mais ces émotions ne sont pas pour autant feintes. Il ne faut pas le voir comme une mise en scène. Les politiques font ces choix en une fraction de seconde, de manière très instinctive. Parce que ce sont des animaux politiques. Ne vous imaginez pas que ce choix résulte de longues réflexions ou de considérations stratégiques. En tout cas, pas en ce qui me concerne."
 Sur le “chemin de croix “ de l’homme politique:
 “Je ne me plains pas de la vie que je mène. Quand on a la chance, comme moi, de faire de sa passion un métier, et en plus d’être grassement rémunéré pour le faire, on peut s’estimer chanceux. (…)Pendant de longues années, j’ai dû me mettre à genoux pour faire ma place, pour un passage sur VTM.(…) Lorsque le cartel avec le CD&V a éclaté, le 23 septembre 2008, j’ai commencé à travailler  comme un damné. (…) J’ai vu toutes les salles de conférence de Flandre, cette année-là. D’Hasselt à La Panne. Je suis parti le 23 septembre 2008, et je suis rentré chez moi le 10 juillet 2009 à 2 heures. Le lendemain, je me mariais. Je n’oublierai jamais le moment où mon épouse m’a réveillé pour me demander : ‘Je mets quoi aujourd’hui?’ "
 Sur la brutalité de l’homme de la rue:
 “La population est devenue très dure par rapport au monde politique. Il faut que nous soyons blancs comme neige, et presque parfaits sur le plan humain. Nous sommes par ailleurs censés travailler jour et nuit, à plus forte raison aujourd’hui. Dès qu’on sort le nez dehors plus d’une minute, nous sommes assaillis d’e-mails : ‘Tu n’as rien de mieux à faire de tes journées, sale voleur ?’ (…)‘Hugo Schiltz m’a toujours dit : ‘Bart, l’homme politique est un canard. Si tu lui balances un seau d’eau sur la tête, il lui suffira de se secouer énergiquement les plumes et il sera à nouveau sec.’ Sauf que certains jours, ce n’est pas un seau d’eau qu’on me jette au visage, mais un demi-tsunami.”
 Sur le passé de sa famille:
 “ J’ai été élevé par un collabo. Même si mon père n’est né qu’en 1934. J’ai vu ( à la RTBF)  la porte d’entrée de ma mère et la tombe de mon père à la télévision, entre deux images de nazis. ‘Il a flamandisé son nom en Rik’, voilà ce qu’ils disaient (à la RTBF).
 "Il en faut, des tripes, pour entendre de telles choses sur un père décédé. Ceci dit, ces derniers mois, certaines limites ont été dépassées. Mais bon. J’accepte. Même ça. À la longue, mon réflexe, c’est de dire : ‘Ajoutons cela au reste, dans le classeur. ‘Je collectionne en effet précise Bart De Wever,  ce genre de choses dans un classeur particulier. Le “classeur à merde”. Et j’en ai un autre pour les menaces. Je les classe en fonction de trois gradations. Avec le temps, on apprend à faire le tri. Ceux qui envoient des e-mails sont inoffensifs en général. Ils créent une adresse Hotmail pour pouvoir vous balancer leur fiel de manière anonyme.. Ceux qui écrivent des lettres sont un peu plus dangereux. Ceux-là ont fait l’effort de rechercher votre adresse, d’acheter un timbre, voire de glisser l’enveloppe dans votre propre boîte aux lettres, histoire de bien vous faire comprendre qu’ils savent où vous vivez. C’est déjà bien moins drôle. (…) C’est très simple. Il suffit que je donne une interview à la RTBF pour être aussitôt assailli de toutes parts.’
 Les actuelles négociations ?
 L’intérêt de l’interview c’est précisément que Bart en parle peu, livrant plutôt sa sensibilité. Si ce n’est dans un paragraphe qui dit tout.
 “Les négociations actuelles, après des décennies d’imbroglios et de compromis, se concentrent sur l’essentiel. Le plus difficile. La réforme d’État qui correspond en fait à une lente scission de l’État. Les deux communautés abordent les choses de manière totalement différente. La plupart des Flamands disent de manière très volontaire ‘aujourd’hui’, la plupart des Wallons disent ‘jamais’. Quand ça commence comme ça, on se doute bien que ce ne sera pas une promenade de santé !’
Di Rupo-De Wever: des rapports pas si mauvais que certains ne le pensent...






vendredi 10 décembre 2010

Le dernier "Sans langue de bois"-radio (9-12) est en ligne

On y parle (notamment) de la suspension des négociations, de l' étonnante annonce du problème familial de Johan Vande Lanotte par ... Bart De Wever, des dérapages "impuissantés" de Michel Daerden qui posent désormais politiquement problème, des petits jeux de tasse de thé d'Alain Destexhe pour la Présidence du MR, de la curieuse communication d'Emily Hoyos, etc ... Le podcast est ici:
"Sans langue de bois" 10/12.

Julie Duynstee informe de l'état des routes en résistant, impavide, aux éternelles facéties d'Alain Raviart...(09/12)

jeudi 9 décembre 2010

Sexus Politicus Belgicus: "Dag Allemaal" découvre un " chaperon" chez Yves Leterme...

" Dag Allemaal", le puissant hebdo flamand, ( I,5 million de lecteurs) ne lâche pas la grappe à Yves Leterme sur sa supposée relation extra-conjugale. Forcément puisque Yves Leterme, dans une erreur tout à la fois d'estime de soi et de communication, lui avait mis plus que la puce à l'oreille en lui accordant une incroyable interview  (voir notre post précédent) ou il reconnaissait notamment bien connaître une certaine" Mme B", d'évidence au minimum à tout le moins obsédée par le charme du Premier Ministre.
Dans sa dernière livraison, l'hebdo remet donc ça, fort de la confirmation multi-azimuts de certains témoignages. Elément politique mis en avant : le fait qu'un "haut collaborateur et expert" d'Yves Leterme aurait joué les chaperons. C'est ce collaborateur de confiance qui aurait parfois convoyé "Mme B" et "couvert" une escapade à Munich. C'est aussi ce proche de Leterme qui aurait, lors du match de tennis Clijsters-Williams au Stade Roi Baudouin, présenté "Mme B" comme " la nièce de Leterme".
Interrogé par l'hebdo, le conseilleur d'Yves Leterme a la répartie plutôt floue : " Je n'ai rien à dire. Ce sont des affaires privées" .
Le dossier sentimental de " Dag Allemaal" a d'ailleurs l'air d'embarrasser tout l'entourage de Leterme. Qui a d'évidence reçu de lourdes consignes de silence. Mais comme l'affaire passionne la Flandre et que  "Dag Allemaal" ne lâche pas son os, on parierait volontiers qu'Yves Leterme ne pense pas toujours qu'à la situation politique...

NB, rappel de l'épisode précédent: on rappelle pour les lecteurs surpris que c'est Yves Leterme lui-même qui a transformé un trou de serrure en info en s'abaissant- il n'est pas d'autre mot- à répondre à 25 questions sur sa vie intime et privée. (voir http://is.gd/isUXT ) L'événement, c'était que le Premier Ministre consente, gaffe à se répandre sur le sujet, repris dès lors par les quotidiens flamands.

mercredi 8 décembre 2010

Ecolo: comment on a (maladroitement) sauvé le sergent Hoyos de la gaffe Gbagbo…


Oh, c’est une toute petite chose. Tout va très bien tout va très bien chez Ecolo.
Pourtant il faut que l'on vous dise. On déplore un tout petit rien...
Un incident, une bêtise. Comme il en arrive à tout le monde- n’est-ce pas Sarah Turine ? - lorsqu’on se retrouve devant les questions de Pascal Vrebos (RTL-TVI).
La gaffe que commit Emily Hoyos, dimanche midi, n’aurait même pas à être relevée. Par contre, ce qui vaut la peine d’être épinglé en quelques lignes, c’est la manière digne d’un classicisme politique hypocrite traditionnel avec laquelle certains écolos ont voulu manipuler, enterrer l’incident. Au lieu de dire simplement:  “Oui, c’était une boulette. Et alors ? On ne peut pas être omnisciente... “
Reprenons le fil des événements. Emily Hoyos, plutôt sympa à l’antenne pour l’image Ecolo, s’en tire pas mal , comme elle dit,“de sa papotte avec Pascal Vrebos”. Elle casse crânement , non sans raisons, du Happart. Et on relève même une finaude habileté lorsque, dans le traditionnel “podium”, elle place le MR Willy Borsus, laissant le CDH André Antoine sur le carreau. (on se souvient juste que, avant le dernier scrutin-surprise des Régionales, Emily Hoyos penchait pour une coalition avec le MR, excluant donc le PS…)
Arrive une de ces questions internationales si chères à Josy Dubié: quid de la situation en Côte d’Ivoire ? Qui est le Président du pays après les élections ? ( Ouattara a gagné) Et là, bardaf, c’est l’embardée. A la stupéfaction générale de tout qui a écouté l’info des dernières heures, la Présidente du Parlement Wallon Emily Hoyos considère que le président officiel de la Côte d'Ivoire est bien, ceci expliquant éventuellement cela, l’ex-progressiste (il fut très proche du Parti Socialiste français) Laurent Gbagbo, malgré son coup d’Etat masqué.
Emily Hoyos répond net en opinant péremptoirement du chef: “Gbagbo. Oui, c’est lui…”
 Et ce alors que le gagnant incontestable, Alassane Ouattara, proche, lui, du FMI, s’appuie déjà dimanche midi  sur un très large soutien international : de l’ONU à Obama en passant par l’Europe d’Ashton ou Sarko.
Du coup, le député MR Alain Destexhe exploite sans retenue à fond la caisse démago les propos de l’Ecolo. Mais le milieu sympathisant vert est désarçonné. Du coup, sur Facebook, la parlementaire Zoé Genot plaide dimanche à 14h26 sur son Facebook, et contre l’évidence:  “ Ce n’est ni sa position , ni celle d’ Ecolo, elle a juste répondu qu’ il etait le president avant les elections, mais manifestement pas clair et tordu par Destexhe...”
Zoé Genot, qui pourrait revoir la séquence de "L'Invité ",  s’en tient là, sans grand libre-examinisme.
Isabelle Durant, le même dimanche - et bien consciente, elle, de la “mascarade de prestation de serment du perdant”- couvre sa collègue namuroise à toute vibrure. Interpellée sec sur Facebook, elle dédouane autant que faire se peut:
Elle n'a pas annoncé cela. Si vous écoutez bien, elle commence (sans doute par défaut d'info sur les derniers rebondissements) par dire que c'est celui qui a prêté serment qui est le président “.
Las, Emily Hoyos  fait elle-même plus fort lundi sur son Facebook. A la lire, on l’a d’évidence mal entendue.
“Notre position est sans ambiguïté, écrit-elle. Je regrette si ma réponse d'hier a pu semer le doute dans l'esprit de certains.”
Semer le doute : le mot est faible. Surtout lorsque tombe, plus sérieusement, le communiqué officiel Ecolo qui, ayant pris la mesure du couac, dit enfin exactement...tout le contraire des propos d’Emily Hoyos. On cite:
“Le bureau politique d’Ecolo a pris position sur la situation politique en Côte d’Ivoire. Ecolo considère les résultats proclamés par le Conseil constitutionnel ivoirien désignant Laurent Gbagbo vainqueur comme contraires à la volonté du peuple exprimée au terme du scrutin et se refuse à les reconnaître.
En invalidant les résultats provisoires publiés par la Commission Electorale qui donnait Alassane Ouattara (avec 54,1% des voix) gagnant de l’élection, le Conseil constitutionnel a choisi de nier la demande d’alternance clairement exprimée par les électeurs ivoiriens. Les observateurs étrangers et européens n’avaient pas constaté de fraude majeure (…) Dans ce contexte, la prestation de serment précipitée du président sortant et perdant de l’élection Laurent Gbagbo apparaît comme un coup de force.”

Bel exemple de rattrapage d’une communication militante autant que nulle: de nos jours, l’internet (et son plus grand développement, les séquences video) est impitoyable pour la langue de bois et même de Gbagbois.

Bonus de ce 10/12:
Emily Hoyos; Présidente du Parlement Wallon, a organisé sa contre-atttaque médiatique
dans “ L’Avenir”, le journal qui lui est le plus proche (elle habite la si jolie cité de Lustin, en bord de Meuse).
Je ne suis pas là pour beurrer les sandwiches. On m’a même taxée, alors que j’étais enceinte et absente, d’avoir fait supprimer les chips en salle des parlementaires un jour où il n’y en avait plus. Non mais sérieusement, vous croyez que depuis chez moi je vais téléphoner au Parlement pour enlever les chips des tables ? (…) Mon but n’a jamais été de mettre le Parlement au pain sec et à l’eau. C’est vrai qu’il faut faire des économies au niveau du fonctionnement du Parlement. Mais je veille toujours à ce que le boulot des parlementaires se fasse de manière confortable.
Et comme l’Ecolo adore pratiquer le vieux truc de la com’ de l’exagération, elle ajoute:
“Je n’ai jamais dit que j’avais envie qu’on aille siéger dans des tentes”.
Et la Présidente Ecolo de ne pas s’empêcher d’encore  tirer à vue ( ce qui est mérité, mais assez facile comme ficelle de com…) sur son prédécesseur: “C’est vrai que je ne suis pas Happart, ni en termes de relations internationales, ni en termes de gouvernance. Je ne suis jamais entrée à la salle des parlementaires en lançant «Champagne pour tout le monde, c’est ma tournée ! » sur le compte du contribuable.Je n’ai jamais fait de voyage officiel en Syrie ou accueilli au Parlement des dignitaires d’une dictature comme le Belarus. “
Par contre, Emily ne pipe plus mot de la Côte d’Ivoire: car là, elle avait fait carrément tomber le sandwich du mauvais côté…


mercredi 1 décembre 2010

Sexus Politicus Belgicus: l’étonnante interview intime d’ Yves Leterme (l’autre “plan B”)

Yves Leterme vient de donner une longue interview.
Pour le moins ahurissante. Parce que si le Premier Ministre d’affaires courantes accepte de répondre à quelque…vingt-cinq questions, c’est pour préciser qui était exactement à ses côtés dans l’Eurostar qui l’amenait ou le ramenait de Londres; où il y a vraiment dormi les 22 et 23 novembre et se prendre un peu les pieds dans le tapis quant à savoir si ce lundi britannique là était jour de “visite officielle” ou non…
Je suis droit dans mes bottes “ martèle l’homme d’Ypres. “ Non, non” au plan B affirme en substance Leterme. “ B” n’ayant rien ici de politique mais étant l’initiale du prénom de celle qui affirme- cela fait la “Une” de l’hebdo flamand à grand tirage “Dag Allemaal”- avoir conquis le coeur de “son trophée”.
L’hebdo, prudemment ou malicieusement, titre, sous-titre, sur-titre ainsi son dossier:
Obsédée maladivement par Yves Leterme ? Leterme suivi jusqu’à Londres par une femme qui s’affirme sa maîtresse. Les détails + leur relation”.
Publication de caniveau pas vraiment étouffée par le mauvais goût ?
Pas si vite: l’info a en effet été relayée par certains quotidiens flamands. Et Yves Leterme a donc accepté, de manière stupéfiante, de répondre à Guy Van Gestel (du “Dag Allemaal”) sur des aspects très intimes (il dit connaître B mais dément être parti à Munich en sa compagnie, etc…)
Ensuite, tout lecteur francophone de ce blog doit toujours se rappeler que le climat au Nord du pays est bien plus pudibond qu’au Sud. Où, un peu comme en France, on se fiche un peu du fait que le pouvoir politique ait des conséquences parfois très aphrodisiaques. Alors qu’en Flandre un autre grand leader des sociaux-chrétiens flamands, Johan Van Hecke, démissionna en 1996 dix jours avant d’être triomphalement réélu à la présidence du CVP. Cela simplement parce que l’homme craignait des articles sur sa liaison extra-conjugale avec Els De Temmerman, journaliste spécialisée en politique africaine.
Et d’Afrique, il est d’ailleurs question dans ce “plan B “ particulier puisqu’on y évoque à nouveau ce curieux "tweet" d’Yves Leterme en visite au Congo, lors des cérémonies du 50e anniversaire de l'indépendance.
Not at all. Want to learn to know you. You to ?" ("Pas du tout. Envie d'apprendre à vous connaître. Vous aussi ?"), avait twitté publiquement le Premier, oubliant d’utiliser par inadvertance la fonction privée “Direct Message”. 140 signes au parfum de drague qui furent rapidement effacés pour être suivis d’un autre "tweet' indiquant qu'il s'agissait d'un "malentendu". Selon Leterme, le message ne devait être qu'un simple SMS adressé à un homme croisé lors d'une réception. "Ce doit être la chaleur" avait lancé Leterme, alors que B répondait parallèlement “ Leuk” (chouette) sur Facebook. ( le message ambigu lui aurait été destiné.)
Alors, affabulatrice obsédée ? Mythomane obsédée par le Facebook de Leterme ? Si c’est le cas, c’est assurément un cauchemar, comme d’autres politiques en ont vécu. Puisque B, qui n’est “pas du genre froid aux yeux” selon des proches très prolixes, affirme avoir dormi au Lambermont, accompagné l’homme d’Ypres au tournoi Kim Clisters-Serena Williams (et y avoir été présentée “comme sa nièce”) et, entre autres détails nauséeux , détenir des photos de ses rencontres avec Yveke. Qui l’aurait séduite en lui balançant, à l’instar de Jean Gabin : “ T’as de beaux yeux, tu sais”.
On en restera là du récit. Qu’on n’aurait sans doute pas relevé si le Premier Ministre lui-même n’avait consenti à s’abaisser ainsi mediatiquement. Allez, vous imaginez un instant Didier Reynders, Melchior Wathelet ou Laurette Onkelinx accepter, au 16 rue de la Loi, un zeste de début de soupçon de question sur ce genre de sujet ?
Wilfried Martens, qui a eu une vie sentimentale à rebondissements, disait du CVP-CD&V qu’il était le parti de l'hypocrisie: “On ne divorçait pas, on ne se remariait pas, on avait une amie.“
Tiens, si vous relisez ses “ Mémoires”, celles-ci en deviennent d’ailleurs aujourd’hui drôlatiques. Surtout le chapitre ou l’ancien Premier Ministre se déchaînait et crachait encore toutes ses dents contre Miet Smet, le premier divorce (mal vu) de Wilfried Martens lui ayant fait perdre sa tête de liste à l’Europe.
Au CVP, des individus cyniques supposaient que ma jeune épouse, écrivait-il en 1999, n’apprécierait pas de me voir passer une semaine par mois à Strasbourg avec Miet Smet. Certains ajoutaient même que je détenais des lettres de Miet Smet compromettantes pour certains gros bonnets du CVP”.
Ah oui, pour conclure ce Sexus Politicus Belgicus*, juste un détail : Wilfried Martens et Miet Smet se sont mariés le 27 septembre 2008.





* Sexus Politicus: best-seller sur la séduction dans le microcosme politique français.

vendredi 26 novembre 2010

Hypothèse de moins en moins hérétique: les avantages d'un reboot électoral (à la Saint-Valentin ou à la Saint-Glinglin)


Petit exercice mental. Prenez 30' pour imaginer: si on revotait, quels seraient diable les slogans, les thèmes de cette campagne électorale-bis totalement inédite?
Et quel serait cette fois le réel positionnement des partis?
Qui ne pourraient plus biaiser sinon duper, se complaire dans des contes de semi-fées ou racoler en évitant, comme en juin dernier, les vrais sujets de fond.
Allez, vous imaginez  Joëlle Milquet recoller encore son belgicain “L’Union fait la force ?” Ou Paul Magnette y aller de son argument décisif: que “Tomates-Crevettes” se dit itou “ Tomates-Crevettes” au Nord  et que donc ou-qu’il-est-le-problème ?
Pensée hérétique à l’encontre de l’hypocrisie ambiante de ceux qui pourtant n’en pensent pas moins et s’y préparent: et si un nouveau scrutin changeait vraiment la donne ? Dont celle de la N-VA.
Qu’importe que Bart De Wever soit ou non un madré aventurier politique. Que son projet secret ait été, péripétie après péripétie, de  surtout s'adjuger, avant de revoter, des concessions francophones illico gravées comme quasi acquises dans le marbre noir de Flandre. Et pas qu’un peu: on en est rue de la Loi, même avec le théoriquement sympathique mais pas moins flamand Vande Lanotte, à débattre des subtilités, sinon des pièges du “splead rate”. Un terme qui rapproche d’évidence les enjeux politiques du citoyen lambda ! Et est accessoirement un des mécanismes techniques de l’autonomie et donc de la concurrence fiscale. Le truc qui était encore totalement tabou pour Di Rupo il y a un siècle, entendez en septembre.
Et si de nouvelles élections, diabolisées apocalyptiques, avaient aussi quelque avantage ?  A commencer par gommer déjà les ambiguïtés de la N-VA.
Le pari électoral va-tout de Bart De Wever, ce serait de s’adjuger –directement ou indirectement- 50% des sièges flamands en écrémant tout ce qui traîne de mal en point à droite: le Belang est encore un joli réservoir (491.000 voix) et ce qui reste des libertaires de la Liste De Decker une jolie gourde pour soif électorale (130.000 voix).
 Mais puisque cette crise est désormais déjà assurée de devenir sous peu la plus longue de l’histoire de Belgique, un nouveau vote pour la N-VA serait moins impulsif que lorsqu’il s’agissait simplement pour les flamands de punir l’inaction de leurs leaders. Ou les promesses jaune et noires de Leterme et de ses cinq-minutes-de-courage-politique jamais chronométrées.
On avait vu ainsi, en juin, des délégués syndicaux gauchisants s’enflammer bizarrement pour le parti politique le plus proche... du patronat flamand; et des sondeurs conclure que 180.000 électeurs du parti indépendantiste avaient voté N-VA pour...un retour à la Belgique brabançonnienne du Roi, la Loi, la Liberté sans un poil de fédéralisme. Si Bart refaisait un triomphe, on peut penser que ce  serait alors en meilleure connaissance de cause de l’électeur flamand.
 Hormis le biais que Bart sera de nouveau, dès le 6 décembre (avec ...la socialiste Caroline Gennez) la star de l' "Allerslimste Mens" , le jeu à folle audience de la télé flamande. Le scrutin après la popularité dopée par la télé: y'a pas à dire, le plan marketing est presque parfait.
 Quant au CD&V qui sera alors officiellement présidé par Wouter Beke, dont on ne sait s’il surprendra ou ne dérangera personne, il lui faudrait choisir. Et peut-être évoluer. Entre ceux qui n’entrevoient leur sauvetage qu’en supergluant à la N-VA, jusqu’à imaginer encore pour quelques uns un cartel à l’envers. Et ceux qui remontent le courant pour affirmer leur spécificité comme au bon vieux temps du CVP, tablant sur un tassement de la N-VA. De toute façon pas en moins bon flamand: la descente en flammes de l’initiative Vande Lanotte par Kris Peeters a frappé fort, ces dernières heures, pour remettre illico de l' ordre flamand. Le CD&V a, cette fois, dans la course au meilleur confédéraliste, surpris la N-VA ....Une seule évidence: Beke et Peeters sont déjà en campagne.
Côté francophone, on comprend que l’idée d’un reboot électoral fasse frémir Ecolo ou le CDH, pour qui juin 2010 fut déjà un revers.
 Pour le MR, c’est un pari. La Présidence étant remise en jeu, mais dans un calendrier chèvrechoutiste douteux ( Reynders mènerait toujours toute éventuelle campagne jusqu'au 12 février...) , on peut, si l'opinion oublie le "déjeûner chez Bruneau", y escompter un effet d’aubaine avec un double espoir. Celui de se “refaire” quelque peu en sièges et peut-être d’être suffisamment fort pour jouer dans la coalition rêvée de Bart De Wever: celle davantage colorée libérale.
 Celle qui fait que, chaque matin, Elio Di Rupo se rappelle qu’il compte 26 députés; et que ce n’est qu’à ce poids seul que le PS doit d’être incontournable. Et peut-être là aussi préfèrera-t-on un jour (sans évidemment jamais le dire) des élections (dont le PS aura de bonnes chances de sortir encore dopé) plutôt que d'accepter des textes dangereux.

Le risque d'une fracture entre wallons et bruxellois...

 C’est un phénomène neuf  qui vient de débouler en politique belge : tout ce dossier de l’IPP (prélevé ou non sur le lieu du travail, calcul par navetteurs, etc... ) est porteur en soi d’un sérieux risque de fracture entre francophones: les tensions entre Bruxellois et Wallons pourraient s’aviver. Et pas que d’un peu: les premiers signes de grincements de dents stridents sont là.
Ensuite, la soupe, après amendements du Nord ("exigences" dit la N-VA), pourrait se révéler vraiment imbuvable. Avec ses conséquences à long terme: prestations sociales diminuées, subsides en berne, impôts ou taxes à la hausse pour les Wallons . Là aussi, après tout, il vaudrait peut-être mieux des élections pour contourner ce piège là.
Essayez d'imaginer encore un instant le climax: la N-VA oserait-elle afficher, cette fois, son indépendantisme ? Les francophones basculeraient-ils davantage vers le "plan B" ?
Il reste juste un hic : c’est que nul ne veut prendre la responsabilité de les déclencher, lesdites élections. Par trop impopulaires, oh ça oui. Cela devra donc être de la responsabilité de l’autre. De ce maudit Bart De Wever pour les francophones. De ces entêtés de Wallons et de francophones dans la version sous-titrée Nord.
D’où cette perpétuelle volonté de continuer à négocier affichée de part et d’autre, alors que peu se passe, comme un trompe l’oeil de Bollywood: l'heure est au leurre.
On en est là: l’engouement pour la crise bat de l’aile. Le belge s’est adapté à la situation. Avec une sorte de blues général, de fatalisme, de morosité. Noël approche et tout le monde est occupé ou désabusé, doutant de la capacité des politiques à encore vraiment emballer un accord. Les partis, y compris la N-VA, si donneuse de leçons en la matière, s'installent dans la non-gouvernance permanente. Avec le risque que les marchés financiers décotent méchamment la Belgique sur les places boursières, provoquant une panique tellement forte dans la population qu'un gouvernement naîtra, bon gré mal gré, en quelques jours.
Donc, à part une attaque des spéculateurs sur un pays s'affichant affaibli- la réalité surgit toujours pour rattraper les grands discours- on ne voit, hélas, guère que des élections-reboot pour sauter plus loin.
Car, même si les soldes approchent, ne comptez pas sur Bart pour un discount de ses positions.









mardi 16 novembre 2010

Inondations: la communication stagnante des politiques se noie jusqu’à en oublier l’émotion…


C’est compliqué, en communication, de réagir à une catastrophe.
Ce n’est pas une raison pour jouer les absents, ni pour faire ou dire n’importe quoi.
Ce n’est pas que ces inondations aient été techniquement mal gérées: les gouverneurs de province, dont c’est la première responsabilité, gèrent plutôt bien les désolations du Sud ou du Nord du pays.(que la météo des prochains jours pourraient bien relancer)
Le hic, la carence, ce fut une sorte d’indifférence stagnante de par l’absence de la présence politique symbolique.
En dehors des responsables très directement concernés par leur ville (Raymond Langendries à Tubize, Charles Michel à Wavre…) et  des obligés comme la Ministre OpenVLD de l’Intérieur, Annemie Turtelboom, on n’a vu aucun grand responsable politique - mais ou étaient disparus Yves Leterme et ses Vice-Premiers ? -  enfiler les bottes de la simple compassion. En ces temps d'éternelles affaires courantes, le pouvoir fédéral n'est même pas celui des affaires coulantes. Certes, on est à des années-lumière de Katrina. Mais d’aucuns sont morts, noyés. Et ceux-là qui hantent tant et tant les marchés et les abords des gares en période électorale s’étaient pourtant soudainement évaporés, bien plus vite que l’eau des rigoles saturées.
Oubliant que même s’ils sont impuissants, que même s’ils n’ont aucun pouvoir magique face à des intempéries subitement exacerbées, que même s’ils n’y connaissent que dalle en hydrologie, il leur restait à porter – en communication, pas forcément les pieds dans l'eau- l’intervention, la parole de l’émotion.
 Bref, laisser parler leur coeur. Avec sincérité ou un grain d’hypocrisie ou d’opportunisme, c’est selon: mais prendre en charge en quelque sorte un certain rôle d’assistanat social.
L’exercice n’est pas simple, d’ailleurs: le Prince Philippe, qui est dans le fond le seul à s’y être mouillé avec retard, reprenant un rôle traditionnellement dévolu, ( fourgué, aurait-on tendance à dire aujourd’hui) à la monarchie, s’est fait quelque peu allumer en Flandre, jugé par trop cérémonieusement entouré, par trop souriant face à la détresse, manquant de réelle compassion…( le prince Laurent frappe humainement plus fort de la raclette...)
Il ne suffit pas seulement de tenir un discours devant un micro: le ministre du Climat Paul Magnette a beau balancer des généralités sur le réchauffement climatique, le ministre-Président wallon Rudy Demotte polémiquer avec le Nord sur les vannes des écluses de la frontière linguistique, il manque juste ce que l’homme de la rue attend, à tort ou à raison: de l’émotion dans le discours politique.
 Dans le fond, l’opinion sait bien que ses représentants n’ont  que peu de prise sur ce réel là. Et lorsque le CDH se laisse aller à un communiqué-bateau (c’est presque le cas de le dire) réclamant un curage idyllique des ruisseaux wallons, il fait évidemment pire que bien: d’abord parce que son impro est démentie vertement illico par les hydrologues et ensuite parce qu’il met dangereusement en avant des auto-soupçons d’inaction politique…
A notre époque de “démocratie technique”, l’idéologie de la sécurité vient, bien sûr, de se réveiller.
Les habitants de Bruxelles ont soudain découvert qu’ils étaient vulnérables. Et si Kris Peeters a, lui, enfilé des bottes en caoutchouc pour visiter des sinistrés de Flandre, ce n’en est pas moins déjà la fête à son gouvernement. Qui, dans sa monomanie d’équilibre budgétaire à tout prix, n’a plus tiré toutes les leçons des inondations de 2003. On y a  donc retardé plein de plans de gestion des bassins. Pire: le ministre Muyters (N-VA) , responsable du Budget et des Finances mais aussi de l'Aménagement du territoire flamand, a freiné une flopée de mesures de gestion de l’eau, des intérêts privés l’emportant souvent-comme partout- sur l’intérêt général; comme si l’administration flamande, tout simplement parce qu’elle est flamande, était toujours dans le juste. En fait, la Flandre découvre que sa politique de l'eau est nulle. Et, pour avoir dit àla télé "qu'il faudrait apprendre à vivre avec les inondations", la ministre  Joke Schauvliege est fustigée pour son incompétence.
On connaissait déja, selon la formule de Schnitzler, trois sortes d'hommes politiques : ceux qui troublent l'eau ; ceux qui pêchent en eau trouble ; et ceux, plus doués, qui troublent l'eau pour pêcher en eau trouble. Désormais, il convient d’en ajouter une quatrième: ceux qui répugnent à se mouiller. Car, ces dernières heures, question communication, les politiques ont été vraiment plutôt à côté de la plaque (de caniveau). Méconnaissant qu’au travers de ces intempéries, c’était une très forte sensibilité environnementale qui revenait soudain à l’avant-plan. Jusqu’à Bart De Wever  s’est laissé prendre au piège de l’indifférence.
Lui qui a pourtant lu Cicero et Quintilien qui, tous deux, chacun dans leur style, pensaient déjà, non sans raison, que l’émotion jouait un rôle essentiel dans l’éloquence politique…

vendredi 12 novembre 2010

Comment “communiquer” pour faire comprendre le 11 novembre ? Et si on adoptait le formidable symbole du “poppie” rouge ? ( le coquelicot qui poussait sur les tombes de Flandres)

J’arborais un coquelicot rouge en papier, ce dimanche, pour le “Sans langue de bois-télé”  de Frédéric Cauderlier, au revers de mon veston. Cela a quelque peu surpris d’aucuns car c’est une coutume peu connue en Belgique
 En ce week-end-pont de l’armistice, on se dit d'ailleurs que c’est décidément un fameux challenge de communication que d’encore réussir ces commémorations du 11 novembre…
Soyons francs: allez, quel est le pourcentage de la population à connaître encore vraiment la  signification du 11 novembre 1918 ?
Qui marque pourtant la fin de la Première Guerre mondiale, laquelle fit plus de 18 millions de morts et des millions d'invalides ou de mutilés. 
Les controversées Assises de l’Interculturalité ont beau avoir maintenu cette date comme jour férié,
(le 8 mai, armistice de la Seconde Guerre 40-45, ne l’a jamais été en Belgique) la vérité cruelle a ses droits.  Sauf chez les plus anciens, le sens de ce jour a presque disparu: c’est juste un jour de congé, point presque à la ligne.
Dans mon patelin du Brabant Wallon, le spectacle était d’une morosité extrême. Une brève sonnerie de clairon sous l’averse, une ou deux gerbes molles , quelques obligés ou égarés entre les talus de sable et les engins de travaux. Cérémonie-express en plein chantier du tout aussi express futur RER. Tristounet.
Et les médias en sont réduits, pour ce “marronnier” médiatique annuel, à quelques thèmes convenus: dénicher l’un ou l’autre émouvant - et si possible pittoresque- survivant des tranchées, dévoiler la saga du “soldat inconnu”, filmer les personnalités royales et politiques de corvée dans le vent et le froid…
Seul, Pieter De Crem, le ministre très flamand de la Défense Nationale, dénotait cette année, dans le tableau, par une inédite touche de couleur rouge à son revers. (à ne pas confondre avec l’écharpe rouge perpétuellement greffée au cou de son prédécesseur André Flahaut...)
Une fleur de coquelicot en papier portée près du coeur. Dont le concept poétique, s’il a curieusement été inventé en nos régions, n’y a jamais été importé, alors qu’il triomphe au Canada ou en Grande-Bretagne.
Si vous vous promenez, comme je viens de le faire, dans une quelconque ville britannique tout au long de ce mois de novembre, ou si vous zyeutez juste la BBC sur votre télé, vous ne pouvez y échapper. Chaque britannique (ou presque) se doit d’arborer un coquelicot de papier à sa boutonnière. Ils sont partout, les “poppies”: aux caisses des supermarchés, des snacks, des pubs… On donne ce que l’on veut et on arbore illico un de ces millions de “poppies”(qui financent les oeuvres de la “Légion”)
Un geste simple, poétique autant que sympathique, qui me touche bien plus que toutes les commémorations empoussiérées du 11 novembre. 
C’est vraiment étonnant de voir, partout, tant de gens arborer le coquelicot de papier rouge et exprimer ainsi que s’ils vivent dans un pays libre, c’est grâce au sacrifice de bien des hommes de bien. (au Canada, le coquelicot fait même se souvenir des combattants des deux guerres mondiales).
Allez, un peu d’histoire…
C’est au cours des guerres napoléoniennes que l’on commença à remarquer que le coquelicot poussait bizarrement sur les tombes des soldats morts au combat. Mais le coquelicot, nous précisent les spécialistes guerriers, fit une réapparition remarquée après la Première Guerre Mondiale. Les 18 millions de morts firent que les sols de  France et de Belgique furent cruellement enrichis en calcaire de par les ossements des combattants tombés au combat. Les petites fleurs rouges fleurirent donc par milliers et milliers autour des tombes des soldats comme elles l’avaient fait un siècle  auparavant…
 En 1915, John McCrae, un médecin des Forces canadiennes immortalisa ce phénomène dans son poème “ In Flanders Fields” (Au champ d’honneur, adaptation de Jean Pariseau).
 
Au champ d'honneur, les coquelicots
            Sont parsemés de lot en lot
            Auprès des croix; et dans l'espace
            ...Les alouettes devenues lasses
            Mêlent leurs chants au sifflement
            Des obusiers.

            Nous sommes morts,
            Nous qui songions la veille encor'
            À nos parents, à nos amis,
            C'est nous qui reposons ici,
            Au champ d'honneur.

            À vous jeunes désabusés,
            À vous de porter l'oriflamme
            Et de garder au fond de l'âme
            Le goût de vivre en liberté.
            Acceptez le défi, sinon
            Les coquelicots se faneront
            Au champ d'honneur.”

Une française, Mme Guérin ainsi que Moina Michael, une  dirigeante de l’American Overseas YMCA, lurent ce poème et en furent si touchées qu'elle prirent toutes deux l'engagement de toujours porter un coquelicot rouge des champs de Flandre comme symbole du Souvenir .
Et le coquelicot envahit le Canada, la Grande Bretagne, l’Australie et un peu du Nord de la France.
Aujourd'hui, ils sont des millions, à travers le monde, à porter en novembre l'emblème rouge vif afin de se souvenir et d'honorer les milliers de combattants morts jadis dans une guerre aux motifs presque oubliés.
 Je ne sais pas vous, mais moi, je trouve que ce coquelicot rouge, ce “poppie”, ca parle vachement plus au coeur et à l’âme, en communication du souvenir, que toutes ces commémorations convenues, pompeuses et un peu trop naphtaline, non, non, rien n'a changé, tout, tout va continuer... ( les autres"Poppies")…