Raser gratis ? Cette expression viendrait d'un barbier qui avait placé jadis une pancarte proclamant ladite formule…Mais notre artisan, tout aussi fûté que près de ses sous, l'y laissait tous les jours. Par conséquent, le naïf qui, le lendemain du jour où il avait vu la pancarte pub, venait se faire raser ou couper les cheveux et qui s'étonnait de devoir quand même payer, s'entendait répondre : "Oui, mais il y a écrit que c'est demain que c'est gratuit !". Aujourd’hui encore, notamment en politique, les promesses des personnalités en vue n'engagent que ceux qui les écoutent sans faire appel à leur libre-examen…Ce n’est pas le cas ici. Où on s'efforce plutôt de manier le mot à couper la langue de bois .

lundi 30 août 2010

Cette sourde irritation des francophones à force de voir Bart-sans-peur gagner sans cesse à la “ Vitrine Magique”…

 En écoutant Elio Di Rupo communiquer sur le registre de la peur et crier au chaos pour donner une leçon de raison à la NV-A et au CD&V,  m’est- allez savoir pourquoi- subitement revenue en mémoire ce petit conte de ce formidable poète belge qu’était  Georges Mogin, dit Norge :

Faites entrer la Reine, dit le roi. Elle entra. Le coeur de son amant fumait sur l’autel du bourreau. - Et mangez-en ! Elle en mangea.- Eh bien ? fit le monarque. .- Eh bien, répondit la Reine, si tu crois que tu vas me corriger avec des moyens comme ça!...

Perso, je doute itou assez de l’efficacité du procédé de la mise sous pression des leaders de la NV-A, à commencer par Bart De Wever. Qui n’a peur de pas grand chose puisque, chez les successeurs de la Volksunie, le programme l’emporte toujours sur les postes de ministres…
Et ici, Bart De Wever ne fait somme toute qu’appliquer la stratégie doctrinale affirmée en 2005 par Herman Van Rompuy pour son CD&V de l’époque: bloquer la
constitution de tout gouvernement fédéral tant que les revendications flamandes ne
seront pas suffisamment satisfaites.
 L’historien qu’est De Wever le sait pertinemment: lorsqu’on n’a peur de presque rien, lorsque la recherche du compromis à tout prix n’est pas le but premier, on peut gagner beaucoup. Quitte à risquer le clash final,  même pas grave finalement.
Une stratégie embarrassante pour le préformateur qui a joué son va-tout en s’impliquant, non sans patience, non sans brio, non sans qualités, non sans efforts tenaces, dans cette mission. Et qu’on sent aujourd’hui partagé entre l’envie d’éviter l’enlisement dans des sables mouvants “à la Leterme” et la peur de voir un autre politique, du Nord évidemment, arriver à équilibrer les derniers niveaux du chateau de cartes fédéral et lui rafler la mise de la rue de la Loi.
De Wever à Canvas: une com' positive mais très déterminée
Et une forme de “langue de bois” très classique, et facile à repérer, est celle du désintéressement (“Par sens de l’Etat, j’ai donc accepté de poursuivre…”) Généralement, cela cache les ambitions les plus fortes, les plus tenaces. Et la ténacité est assurément un des atouts politiques d’Elio Di Rupo, qui toute sa vie, n’a jamais renoncé à un de ses objectifs…Donc, l’improbable duo Elio-Bart (tiens, qui serait Vice-Premier pour la NV-A?), n’en a sans doute pas fini de devoir- avec des degrés variables de confiance et de méfiance- tenter de s’accorder.
 L’indice en est sans doute que, pour continuer à enjôler le Nord, le préformateur-dramatiseur a démarré, pour la troisième fois consécutive, sa conférence de presse dans la langue de Vondel. Une démarche très volontaire qui vire maintenant presque à l’erreur de communication vis à vis de l’opinion publique francophone. Celle à qui, mine de rien, s’adressait finalement le plus l’informateur puisque agitant l’apauvrissement d’une partie de la population (entendez les Wallons) ou le danger de la qualité de vie pour les Bruxellois…(assurément ravis de l’action de leurs ...952 politiques)
Car s’il est un frémissement, une évolution des mentalités qui monte soudain dans l’opinion francophone, peu motivée ces dernières années par le communautaire, c’est ce sentiment de “lâcher tout à la Flandre “. C’est que Bart De Wever, après avoir gagné à la Loterie électorale, donne l’impression de gagner chaque jour une jolie compétence de plus à la “Vitrine Magique” de l’informateur. Un jour, Bart décroche les allocations familiales, (avec le basculement risqué d’une certaine partie de la population bruxelloise vers la Flandre si des incitants financiers servent d’appât irrésistible) ; un autre jour, Bart obtient le dévissage de la délicate horlogerie de la loi de financement. Et le troisième jour,  il regarde la petite grue happer la scission de BHV sans avoir mis grand chose dans le monayeur…( ce n’est d’ailleurs pas la moindre des contradictions que de voir le Nord chipoter très stratégiquement sur le refinancement de ce qui est théoriquement sa propre capitale…) Bref trop, c’est gros. Ou inversément.
Donc, Elio Di Rupo doit désormais aussi tenir compte de ses arrières, se rappeler que le PS n’a quasi que zéro électeur en Flandre profonde. Car une certaine irritation monte y compris à mots étouffés dans son parti, et  que le PS pourrait un jour payer. Même si tout scrutin électoral est désormais théoriquement très lointain. 
D’autant plus que l’opposition libérale trouve soudainement là un terrain tout fertile. Certes Didier Reynders n’est pas tout à fait crédible comme ancien mentor d’une “Orange Bleue “ déja très pressée par le Nord, mais lorsque Louis Michel y va de de son couplet efficace pour stigmatiser que toutes les concessions auraient été faites par les francophones et plaider un “fédéralisme radical” plus équilibré, c’est une tonalité qui rejoint plus qu’on ne le pense ce qui trottine vaguement dans la tête de M.Tout-le-Monde du sud, pour qui Bart De Wever est toujours un épouvantail.
C’est un fait que, quoiqu’il advienne de cette mission théoriquement d’information, tout ce que la Flandre aura théoriquement engrangé, sera déjà considéré par le Nord comme acquis.Avec ou sans papiers.
Oui, ce n’est pas faux: la frilosité wallonne et francophone est étrange.
Comme si les francophones avaient oublié que la meilleure défense, c’est l’attaque. Comme s’ils avaient un peu peur, à tous les tournants, de prendre leurs responsabilités.
Car Bart De Wever ce n’est pas du tout le CVP-CD&V qui, lui, jouait toujours sur les deux tableaux: contrôler tout à la fois une Flandre forte et les principaux leviers de l’Etat fédéral.
C’est une des étrangetés de l’histoire: la NV-A, qui juge la structure belge en voie d’éclatement doux, n’offre-t-elle pas  soudain  aux wallons, en voulant une réforme  résolument radicale, ce pour quoi le Mouvement Wallon s’est jadis tant battu : plus d’autonomie politique.
Dank u voor het café ou le café.

dimanche 29 août 2010

L’implosion du “PP” : derrière le combat de chiffonniers, l’enjeu du contrôle des gros sous (un jackpot de 431.000 euros dont Aernoudt aurait la clé…)

L’implosion du PP (Parti Populaire), c’est le feuilleton médiatique du moment. Et pour cause: faute de grives et de merles à se mettre sous la dent pour ce qui est des
négociations “Secret Story” de Bart-Elio & associés, les journalistes politiques se rabattent naturellement sur la guerre pathétique entre un Président inculpé et l’autre, déchu de l’administration flamande…
En image, ces deux Rantanplan de la politique, qui entendaient pourchasser “ la particratie” font pire que tout dans le genre. Et l’on voit des “chevaliers blancs” devenir tout gris et dénoncer soudain les malversations dans leur propre tout nouveau parti…Curieux.
Oui, c’est une sitcom politique avec tous les éléments du genre: dont la naïveté et la mégalomanie. Qu’on se souvienne de l’inculpation de l’avocat (affaire Donaldson) et de son étrange défense criant à un complot ourdi par la CIA, la DST, voire l’ex-KGB avec l’appui de juges MR…
Notre consoeur Catherine Ernens avait déjà publié , dans “L’Avenir”, un papier remarquablement informé sur le rêve fou qu’avait fait Mischael Modrikamen de devenir “informateur” du Roi.
Croisé  et interrogé par nous  ce dimanche dans les couloirs de RTL-TVI, à l’occasion de la première télé de “Sans langue de bois” de Frédéric Cauderlier, Rudy Aernoudt (Lidé, PP, Viré…) a eu
quelque peu l’air saisi, de même que son entourage, que cette indiscrétion sur les rêves de Modrikamen ait pu filtrer…
Voici sa version : “ J’avais dit à Mischael que nous devrions logiquement et incessamment être reçus à deux par Albert II. C’est Modrikamen lui-même qui a alors d’initiative et isolément appelé le Palais pour vite fixer un entretien auquel il s’est donc rendu seul sans m’en aviser. Et quand il est revenu du Palais, puisqu’il avait été reçu en dernier, oui, il croyait dur comme fer qu’il allait être nommé informateur par le Roi…”
Mais nous avons aussi questionné Aernoudt sur le devenir financier du “jackpot” du PP.
Depuis la révision de la loi sur le financement des partis (depuis 2005, pour satisfaire la NV-A, qui n’avait alors que Geert Bourgeois comme député) il suffit d’un seul élu ( Laurent Louis, unique député PP miraculé de l’apparentement en Brabant Wallon) pour qu’un parti, aussi plume soit-il, reçoive un authentique pactole. (on multiplie très exactement le nombre de voix recueillies par tout parti le 10 juin par 1,4358 euro.)
Soit, pour de qui est du PP, 84.000 voix à la Chambre et un chouia davantage au Sénat, un joli grattage de 430. 783, 36 euros par an.
( l’autre gagnant à la Loterie Electorale, c’est évidemment la NV-A, qui percevra carrément 5 millions d’euros de plus (soit un bon 6 millions d’euro : 6.175.142, 87 euros)
Donc, l’enjeu du pouvoir au PP, fut-il un parti désormais vide de sens, c’est aussi et surtout la gestion de ces quelque bons gros 16 millions d’anciens francs belges…
Et sur ce plan, surprise. A en croire ce que nous a dit Aernoudt ce dimanche, c’est lui-même, avec l’appui de la très proche Nathalie Noiret, qui détient la majorité des 2/3 au sein de cette asbl-clé dont les statuts ont déjà été publiés au “ Moniteur”.
Pour plus de détails, voir sur www.parlemento.com le témoignage-video réalisé par Mehmet Koksal, autre sociétaire de “Sans langue de bois”, qui ne se déplace jamais sans sa petite cam HD…
Bref, si Mischael Modrikamen a répudié Aernoudt du parti, celui-ci prétend détenir les clés du coffre-fort. Qui ressemble à celui de Fort Boyard.

vendredi 27 août 2010

Infos centrifuges: Vanessa Hoefkens se dénude pour scinder les Diables Rouges (qui mixent deux “nationalités”) et le hit-parade du Nord sera flamand d’abord…


J’aime bien les détails, les petits événements qui, mine de rien, sont souvent significatifs..
Tiens, voici que VTM, la télé privée du Nord, lance “De Vlaamse 10”, un hit-parade entièrement flamand prenant ses distances avec un classement Ultratop pourtant déjà communautarisé. Objectif  évident et affiché: mettre en avant des artistes uniquement flamando-flamands tels que Tom Waes ( Le très poétique, voire poékitsch Dos cervezas – on vous conseille vraiment de cliquer ici- depuis 15 semaines dans les charts flamands…) ou  Christoff, le chouchou du Nord, qui cartonne avec “'t Is weer tijd voor de polonaise”...
Tiens, info N° 2, voici que la charmante Vanessa Hoefkens (l’épouse de Carl, club de Bruges) joue à la playmate dans le mensuel flamand “Menzo”, se dénudant pour obtenir une scission des “Diables Rouges”.
Les supporters ne sont pas derrière les Diables Rouges qui jouent parfois devant seulement mille personnes qui les sifflent, balance-t-elle. L’équipe nationale et les supporters, ça ne colle pas…(dat “match”niet) “
Même au sein de l’équipe, poursuit Vanessa, habillée d’un simple tee-shirt des Rode Duivels, ça ne fonctionne pas. Le problo, c’est qu’on essaie de mixer deux nationalités (“nationaliteiten”) différentes : vous avez les Flamands et vous avez les Wallons.  On voit déja ces oppositions au sein des clubs. Pourquoi serait-ce différent au sein de l’équipe nationale ?”
“ Je sais que c’est difficilement réalisable mais ,idéalement, il faudrait une équipe nationale flamande et une équipe purement wallonne…” conclut l’épouse du footballeur de Bruges. Ce qui fait réagir un brin bizarrement le flamand Georges Leekens qui raisonne en estimant que les “ Duitse Duivels” seraient les grandes victimes d’une telle scission, seul Lukaku étant “ des nôtres, puisqu’il est né à Anvers”.

Oh, bien sûr, ce sont là deux petites infos mineures, mais qu’il faut ajouter à l’addition centrifuge, car la dynamique du mouvement flamand prend de multiples formes, même "people". Dont on a fait le total le 13 juin dernier: plus de 47% de flamands ouvertement séparatistes (NV-A, LDD, Belang), ce à quoi il faut assurément rajouter une part du CD&V
On voit bien que chacune de nos deux démocraties est en train de se replier et que le critère de décision est devenu le paramètre francophone et le paramètre flamand”, notait il y a peu Bart De Wever. Cela vaut itou pour BHV. 
Dites, plus sérieusement, a-t-on  ainsi bien noté que, dans les toutes dernières péripéties, Wouter Van Besien (Groen) , qui est donc loin d’être le plus nationaliste des négociateurs, donnait itou pleinement raison au dit Bart, estimant que lier le refinancement de Bruxelles à la bonne exécution de la promesse de revoir la loi de financement était “ la logique même”.
Ce n’est encore qu’un frémissement: mais depuis le 13 juin, il semble bien que l’opinion francophone ait davantage pris conscience du fossé, culturel et politique, qui existe entre les étages de la “Maison Belgique”.
Ah bon, puisqu’on parlait du hit-parade , on oubliait de vous dire : le CD préféré de Bart, celui qu’il écoute en voiture et chantonne , hilare, de concert avec Cedric son chauffeur, ce n’est pas “ Dos cervezas”. C’est “Explosition in de auto” de Clement Perens. Dont le refrain dit : “ Baby, geef da kaske na is hier..

mercredi 25 août 2010

Le couloir Wallonie-Bruxelles survivra-t-il aux tirs au but BHV ? ( mais peut-être autant de ministres pour le CDH que la NV-A…)

S’il est une expression politiquement à la mode pour l’heure, c’est bien celle de “Maison Belgique”.
Qui a l’avantage fastoche de ne rien signifier de précis, d’autant qu’on ne sait vraiment plus aujourd’hui, avec la collision frontale des tenants des régions (Fr) et des communautés (Nl), comment encore définir cette Belgique. Qui n’en est plus à une superposition institutionnelle près…
Ainsi donc, les francophones ayant enfin logiquement et coperniciennement admis que toute loi de financement peut évoluer, le presque formateur Elio Di Rupo a réussi à passer un dangereux goulot d’étranglement.
L'office du Tourisme Wallon  a anticipé le "couloir"
Et ce avec un accord très symbolique et tellement vague qu’on peut pronostiquer déjà quelques lectures différentes lorsqu’on ouvrira, chiffres à l’appui, la boîte de Pandore de la “responsabilisation des entités fédérées”. Lisez les mots “fric”, flouze, pognon, oseille, artiche, thunes, biffetons, persil… car cette “responsabilisation” est la jolie formule par laquelle certains, au Nord, entendent toujours pudiquement mettre une fin progressive à la solidarité nationale.
Bref, si cet obstacle est encommissioné, ce n’est pas encore pour autant carnaval à Rio.
Car voici venu le temps des tirs au but.
Celui ou il faut:
- dégager l’accord miraculeux, voire miraculageux, sur BHV.
- trouver un consensus sur un programme économico-social ( et là, Bart De Wever, l’amalgameur du “nationalisme et du conservatisme tranquille “, n’entend pas se faire coincer par ses partenaires positionnés bien plus à gauche que la NV-A)
- Règler encore, si tout allait miraculeusement bien d’ici la rentrée parlementaire d’octobre (la vraie “deadline” de la NV-A), quelques broutilles comme la répartition des portefeuilles du gouvernement Di Rupo, la règle de la parité gouvernementale pouvant aboutir à ce résultat déroutant, difficile à avaler au Nord, que Joelle Milquet (390.000 voix à la Chambre pour le CDH le 10 juin) pourrait se retrouver avec autant de ministres que la NV-A (1.268.389 voix)

Avec BHV, même ficelé dans l’emballage-cadeau du répit de cette grande réforme de l’Etat qui sauvera la “Maison Belgique” jusqu’à la prochaine offensive du Nord, on en connaît qui, côté francophone, vont devoir gravement dodeliner du cervelet pour expliquer ce qu’ils accepteront à leurs électeurs.
Avec cynisme, naïveté, franchise (gardez la mention qui vous paraîtra adéquate), le nouveau Président de la Chambre, André Flahaut, lâchait l’autre jour cette phrase : “ La difficulté vient du fait que des discours ont été tenus avant les élections et qu’on passe maintenant à la phase du réalisme…
Pensait-il notamment à Joelle Milquet qui, pendant la campagne électorale, voulait craché-juré l’élargissement de Bruxelles - "une question d’équité" - et insistait sur la nécessité d’établir "une frontière" entre Bruxelles et la Wallonie, frappant fort avec sa revendication d’un lien territorial, d’un “corridor” entre la Wallonie et Bruxelles?

Je sais, je dois être un peu maso, mais c’est un plaisir d’été pluvieux très amusant que de revoir ou relire aujourd’hui, en mes moments vraiment perdus, les débats électoraux de début juin dernier, autant dire hier.
Tenez, au hasard, le débat des présidents francophones du 4 juin, à Matin-Première (RTBF) devient, avec le recul, assez farce.
L’élargissement de Bruxelles ? demandait-on à la présidente du CDH.
Euh, disait-elle, c'est la position des quatre présidents de parti... des quatre partis... C'est dans les quatre programmes. J'ai ici par exemple, le toute-boîtes d'Elio Di Rupo à Bruxelles... l'élargissement est mis également.
Avec le recul, on notera la bien plus grande prudence du préformateur qui, lui, annonçait déjà en fait sa couleur actuelle faite de droits genre inscription et autres aménagements :
J'ai participé à deux grandes négociations avec M.Verhofstadt, avec M. Dehaene. Ce n'est pas comme ça que ça c'est produit... On a parlé des plus et des moins et il faut continuer.

Des plus et des moins, donc pour les heures qui viennent: reste à voir le résultat de l’addition. Car c’est tout un art que d’enfreindre, que de faire oublier avec élégance ses promesses électorales…

lundi 23 août 2010

Après avoir réussi l’amalgame du nationalisme et du conservatisme tranquille, Bart De Wever a une obsession: gagner les communales pour ne pas devenir un parti-Tétraodon…


Cela se passe à Roosdaal, en BHV. Ou la NV-A avait pris l’habitude d’offrir des roses à tous les bons patriotes qui, chaque 11 juillet éperonné d’or, arboraient le drapeau des Flandres à leurs fenêtres. Las, cette année, la présidente locale à Bart a reçu son odorant marketing en retour, assorti d’un délicat billet anonyme (“Tes fleurs, tu peux te les mettre  …etc..”). Enquête des fins limiers de la NV-A du cru et voila qu’on découvre que c’est bel et bien la bourgmestre CD&V de la localité, Christine Hemerijckx, qui avait fait le coup de la sordide insulte anonyme, refusant actuellement de démissionner même si ça fait controverser sec  au CD&V du coin.
Comme quoi, s’il en est qui, dans les rangs sociaux-chrétiens  en débandade, rêvent de ressusciter un cartel NVA-CD&V inversé, il en est d’autres qui ne rêvent que de faire payer sa stupéfiante victoire à la NV-A et de l’entraîner dans le piège qui la ferait largement s’évaporer…
On rappelle la cruauté de l’écart: 1.135.617 voix et 27 sièges à la Chambre pour la NV-A contre 707.906 voix au CD&V et 17 sièges à peine.
Un tel succès électoral, c’est historique (le VLD ou le Spa de Steve Stevaert n’ont jamais imaginé racrapoter à ce point les sociaux-chrétiens) autant que politiquement fragile.
D’où la double contrainte de Bart De Wever, son propre "périmètre", qu’il faut intégrer ces jours-ci dans toute analyse de son comportement :
- c’est la première fois que les revendications des nationalistes flamands ont une telle légitimité démocratique. (feue la Volksunie n’aurait osé rêver devenir le plus puissant parti de Flandre…) 
C’est donc le moment ou jamais de faire suffisamment avancer le patriotisme flamand tout en montrant qu’il respecte, lui –contrairement à Yves Leterme- les promesses faites à l’électeur du Nord. De Wever ne veut certes pas d’un “parti stérile” à l’idéalisme sans engagement, (“Aucun pouvoir sans compromis”, disait courageusement Hugo Schiltz, la grande figure passée du Vlaamse-Nationalisme) mais ne donnera son feu vert qu’à son propre niveau de bonne ligne de flottaison flamande. Sinon, tant pis, ce sera moins bon pour la marque historique de Bart, ce sera peut-être l’aventure mais la NV-A pourra se targuer d’avoir été raisonnable, d’avoir cherché le compromis avec les incorrigibles wallons …
- La liste Bart De Wever, car on peut se demander ce qu’il en serait réellement de la NV-A sans la personnalité charismatique de son président, a réussi un amalgame rare, non pas entre l’autorité et le charme (ça, c’est du Sardou…) mais entre le nationalisme et ce conservatisme tranquille qui fait largement consensus au Nord. 
 Donc,  est-on vraiment aussi sûr que cela que la NV-A a fait le plein de son vivier électoral alors que le Belang et la LLD (DeDecker) sont en capilotade ? 
C’est qu’on vote dans deux ans- autant dire demain- pour les communales. Et qu’à ce niveau de pouvoir plus encore qu’aux autres, l’opportunisme est une règle. Huub Broers, le meilleur ennemi CD&V de José Happart dans les Fouron, est désormais sénateur NV-A. Et, dans d’innombrables municipalités de Flandre, bien des mandataires d’autres listes se demandent ces temps-ci s’il ne serait pas bien plus opportun pour eux de rejoindre illico les rangs de Bart, le politique historique qui, par sa potion magique “patriotisme flamand-conservatisme”, a changé l’image d’un nationalisme flamand encombré longtemps par trop de parfums d’extrême droite ou trop de dévoyements divers… 
Arriver en force au pouvoir, en 2012, dans nombre de communes de Flandre (surtout celles ou la bascule pourrait se faire entre anciens alliés du cartel) serait assurément, pour la NV-A, un moyen d’installer, d’assurer durablement son influence. 
Et la grande ambition de Bart De Wever, c’est, fin 2012, de déguster les cornets de la friture “ t’Draakse”, à Deurne, en tant que bourgmestre d’Anvers. Et si Elio Di Rupo s’est plongé dans l’étude du controversé dossier du “Lange Wapper” ( faut-il créer un pont ou un tunnel pour contourner Anvers ?) c’est qu’il sait que ce dossier est important pour le boss de la NV-A, qui compte débouter Patrick Janssens, l’ancien publicitaire devenu un temps président du SPa, du maïorat de la métropole… Match qui s’annonce serré au delà du jeu des alliances possibles puisqu'il faut relever qu’à Anvers (canton), la NV-A a collecté 25,37% des voix contre 23,55 au SPa.
La NV-A a des ministres (au Gouvernement flamand), croule depuis peu sous les moyens financiers ( la dotation publique découlant de son triomphe électoral), manque encore dramatiquement de bureau d’études et d’experts (les négociateurs NV-A sont quelque peu dépassés dès que cela vire technique …) et, surtout, une peur au ventre: celle de n’être plus, demain, qu’un parti-Tétraodon, qui se dégonflerait aussi vite qu’il s’est rempli en juin 2010…



vendredi 20 août 2010

LE SYSTEME MEDIATIQUE DAERDEN: quand le fils de "Papa" utilise les codes de “Sous le soleil”…

Bon, c’est clair qu’Elio Di Rupo a actuellement bien d’autres chats à fouetter et que ce ne sera d’ailleurs plus son problème s’il réalise son jusqu’ici inaccessible rêve du 16 rue de Loi…

Et que la véritable sanction qui frappera sans doute le liégeois Michel Daerden, non sans remous saint Barthelemyesques locaux, c’est sans doute son écartement en douceur (ben oui, l’équipe sera resserrée) de tout futur poste ministériel…

C’est que cela fait sept mois déjà (18-01-10) que le président du PS a choisi de faire intervenir “sereinement” le Conseil de déontologie du PS en ce qui concerne le dossier de l’ex-cabinet de révisorat d’entreprises DC&Co, entendez les anciennes activités très controversées – et actuellement scannées par la Justice- de réviseur d’entreprises de Michel Daerden et de son fils, Frédéric.

Une instance qui est tout autant un fusible qu’un piège. Et cela vaut pour tous les partis qui ont créé ce genre d’instance .

Si le tribunaleke interne condamne le politique mis en cause, elle aura bonne mine si , par la suite, la Justice blanchit Dash le soupçonné injustement forcé à la démission… Idem, à l’inverse, si la Commission délivre un certificat de bonne conduite et que la Justice inculpe ultérieurement sur base des éléments en sa possession, le parti sera accusé d’avoir servilement “couvert” les agissements de son mouton noir…

C’est donc carrément ingérable. Et on comprend que, folle actualité aidant, le classeur délicat essaie de se faire oublier au Bd de l’Empereur. Comme on dit à Lîdge : “ Laissons la Meuse suivre son cours…”

On se demande donc quelle mouche de communication a piqué l’autre Daerden, entendez Frederic, député européen et maïeur de Herstal, pour réveiller son propre dossier et celui de “Papa” au travers d’une assez étonnante séance de pipolisation toute fraîche sortie des rotatives de l’hebdo “ Soir Magazine”.

Comme le magazine, qui s’y connaît en marketing de presse populaire, sait que le mot “Daerden”, ça accroche subliminalement, il l’a d’ailleurs tapé vachement castar en “Une”, le prénom Frédéric s’affichant dans une police bien plus discrète…

Sous le titre “ La nouvelle vie de Frederic Daerden” (ah, bon) on apprend donc avec passion que le maïeur- réviseur de Herstal (40 ans) a retrouvé l’amour depuis un an demi avec Tiffany (29), aujourd’hui devenue secrétaire à la Mutualité Socialiste de Liège et en voie de reprendre “une formation du futur, voire du présent”, celle de thalassothérapeute, et ce dans l’espoir de se jeter un jour à l'eau (de mer) à son compte.

Quant aux deux sympathiques ados (Clara,14) et Charlotte (17) à Frederic, tout baigne, d’autant plus sur les photos-couleur ou l'on voit Daerden Jr se livrer plouf plouf à des batailles de piscine en chemise à fleurs et short mouillé plouf…

Le tout dans une communication avec tous les codes filigranés de la “télé-réalité”, ou plutôt du feuilleton glamour “Sous le soleil “ (FR3) : à la Côte d’Azur, ciel de rêve, devant la grande piscine bleutée du Club Med d’Opio…
( on apprend, au passage, que les Daerden ont vendu la fameuse villa qu’ils possédaient , en voisins de Guy Mathot, à la Côte d’Azur)

Mais la “ nouvelle vie de Frederic Daerden”, ce n’est pas que la brune Tiffany, c’est aussi l’occasion d’ une forme de réhabilitation déjà proclamée :

Mon père a fait le meilleur score de tout Liège et le deuxième de la communauté francophone”, note, pas vraiment par hasard, Frederic Daerden.

Même au niveau du parti, nous gardons, je pense, la confiance du Président” assène-t-il encore sur fond de Club Mediterranée.

Une fois de plus, donc, le marketing des Daerden fait un brin sursauter.

En quoi la nouvelle vie privée on-est-content-pour-lui de Frederic Daerden est-elle censée nous intéresser ?

Pourtant, en communication politique, je suis de ceux qui estiment qu’un peu de pipolisation, ça ne fait pas de tort, ça ne mange pas de pain et qu’il n’y a vraiment pas de quoi s’indigner…

Que, manié avec mesure, c’est même un outil démocratique sur lequel il ne faut surtout pas cracher. Que cela permet à l’électeur de finalement mieux percevoir, mieux connaître celui ou celle pour qui il votera.

Le hic, avec les Daerden, c’est que le fils a d’évidence, puisque ça marche, opté désormais pour les mêmes techniques, le même systême médiatique très organisé, les mêmes ficelles très rockstar, que “Papa”.

Avec les Daerden, lorsqu’on pense à la noblesse du politique, y a toujours comme un p'tit malaise, non ?


- Renaat Landuyt préservé par des internautes français: Tiens, une brève : dans la série ces-hommes-politiques-qui-ont-bien-de-la-peine-avec-Internet ( Facebook piratés, sites modifiés à l'insu de leur plein gré...), il faut désormais ajouter le nom de Renaat Landuyt, ancien membre de la Commission Dutroux et ancien ministre SPa de la mobilité. Selon le site spécialisé Zataz, son site perso se trouvait au nombre des 73 sites belges touchés par une erreur de conception pas banale. Via un url " accessible à partir d'un simple navigateur, sans aucun contrôle ni demande de mot de passe, il était possible de créer des centaines d'adresses email aux couleurs des détenteurs des sites....", constata Zataz.

"Dans l'impossibilité (sic) de trouver un interlocuteur se décidant à parler en français, raconte le site d'Outre-Quiévrain, nous avons fait appel à la CCU (Computer Crime Unit) de Bruxelles (police belge spécialisée dans le cyber-crime) aidée par la CCU de Bruges. En moins d'une heure, les cyber policiers Belges faisaient corriger la faille."
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jeudi 19 août 2010

APRES POUPEHAN, LES CAUCUS SECRETS DE VOLLEZELE: Elio et Bart ont appris à se connaîre en Pajottenland, dans le havre de paix bien caché des écrivains...

Ainsi donc, l’association momentanée conduite par le “patriote flamand” Bart De Wever et le “belgicain “ Elio Di Rupo a conduit le Palais à laisser quelque peu lancequiner le mouflon, à marquer un arrêt très symbolique, avec pour objectif très scénarisé d’octaner le carburateur des négociations.
Di Rupo et De Wever, PS et NV-A-liste De Wever, c’est vraiment une paire improbable, l’authentique alliance de la carpe et du lapin.
Deux politiques madrés et talentueux, chacun à leur manière.
Oui, Bart De Wever se cache un peu derrière celui qui rêve si fort d’être Premier Ministre; oui ça peut lui permettre, tout en étant positif pour ses électeurs, tout en apparaissant chercher le compromis, de faire porter le chapeau aux francophones en cas d’échec…
Oui, Di Rupo affiche vouloir transférer près de 16 milliards mais il veille mine de rien très malignement à ne jamais régionaliser à 100%, gardant toujours une clé fédérale.

Bref, De Wever est mis dans cette situation psy classique: trop bien que pour claquer la porte, trop peu que pour rester…

Dans ce contexte, il est une grande question sans vraie réponse: quelle est la qualité de la relation humaine entre Elio Di Rupo et Bart De Wever ?

Comment s’est-elle développée ? Que pensent-ils l’un de l’autre ? Comment leurs egos se concilient-ils ? A-t-elle été perturbée par le coup de sang de Di Rupo lorsque la loi de financement a déboulé pour bousculer ses jolis schémas?

J’ai jadis, par les hasards de la vie, vécu quelque temps à Vollezele-Galmaarden, au coeur des Ardennes flamandes, en gros entre Enghien et Ninove. C’est une région que je connais bien : les jolis vallons du Pajottenland, une zone campagnarde et très verte à deux pas de la frontière linguistique.
Eh bien, c’est là, dans une grosse villa-fermette des années ’30, la “ Villa Home Hellebosch”, que Bart et Elio ont fait vraiment connaissance au lendemain des élections, et ce lors d’un mini-trip ensoleillé et aussi secret que littéraire. Car les 15 hectares de domaine naturel, avec hêtres BHV centenaires, qui les ont accueilli en toute discrétion sont usuellement dévolus aux écrivains et autres artistes du Nord et d’ailleurs. Le propriétaire, c’est “ Het Beschrijf ”, l’organisation culturelle fondée jadis par Hugo Weckx, et financée par le Fonds flamand des Lettres et la Commission Communautaire flamande de Bruxelles.
Un lieu de travail en tout cas extrêmement paisible, très préservé du monde mais dûment connecté à celui-ci: un ordi perso par chambre. Ce qui ne mange pas de pain lorsqu’on est politique ou simplement artiste étranger invité.
Y ont séjournés ainsi récemment: le britannique Jonathan Coe himself (auteur d’une virulente satire de la société britannique des années du thatchérisme), le hongrois Gábor Csordás le Polonais Agata Tuszynska, le Mexicain Victor Manuel Mendiola le Neerlandais Saskia de Jong , le Danois Lars Husum , l’Irlandais Aifric Campbell , l’Américain Julian Rubinstein, le marocain Abdallah Zrika , le Chinois Su Tong , la Russe Alan Tsjertsjesov …

Alexandra Cool, la gestionnaire du lieu, que nous avons joint au téléphone en France, se veut en tout cas extrêmement discrète sur ce séjour incognito :
`” Je ne veux rien en dire. Mais non, ils ne sont pas restés toute une semaine… Et d’ailleurs, quelle importance cela a-t-il ?
Oui, ajoute-t-elle, c’est très rare, mais nous accueillons effectivement de temps à autre des gens qui veulent travailler pleinement et complètement en paix…

C’est donc là, dans les vallons du Payottenland, que les deux délégations de happy fews de la NV-A et du PS ont noué le premier périmètre et ont, surtout, appris à se connaître autour des grandes tables en bois de la terrasse extérieure.
Bart et Elio se sont-ils promenés de concert à bicyclette (à disposition des hôtes) dans les allées du domaine ? On ne sait. Ils sont tous deux plus farce qu’on ne l’imagine.
Ce qui est certain c’est qu’après Poupehan, ( ou Wilfried Martens se réunissait en secret avec Fons Verplaeste –gouverneur de la Banque Nationale- Hubert Detremmerie et Jef Houthuys de la CSC-ACV, pour préparer le gouvernement Martens-Gol) la riante commune de Vollezele risque de devenir, dans la petite histoire de Belgique, le lieu ou aura commencé à se jouer le sort de la “Maison Belgique”.
Un problème sur lequel deux hôtes récents du domaine, le Tchèque Petr Borkovec
et le slovaque Tomaz Šalamun , auraient peut-être pu donner un avis aux deux délégations, forts qu’ils sont de la séparation réussie d’un pays qui s’appelait la Tchécoslovaquie…

mercredi 18 août 2010

Quand la taxe wallonne sur le gaz fait vraiment mauvaise mine dans le périmètre…


C’est la goutte qui fait déborder le gaz…
Cela arrive parfois en politique: une décision qui, en d’autres temps, n’aurait fait que maugréer prend soudain, conjonction des événements aidant, une toute autre coloration, un relief différent dans l’opinion.
Tenez: la très maladroite annonce du gouvernement wallon PS-Ecolo-CDH d’adopter soudain une nouvelle redevance sur le gaz « pour occupation du domaine public par le réseau gazier »- une mesure qui coûtera en moyenne, bigre, 54 euros par an en plus à un ménage qui se chauffe au gaz- collisionne ainsi bizarrement, dans l’opinion, les négociations institutionnelles entre De Wever-Di Rupo & Associés.
Certes, comme disait l’autre, sans doute faut-il mettre de l'eau dans son vin pour qu'il n'y ait pas d'eau dans le gaz…
Mais c’est oublier que l’homme de la rue francophone, qui a toujours  dans l’oreille les mâles déclarations de campagne électorale de ses ténors politiques, n’a pas encore, l’été aidant, viré sa cuti copernicienne ni donc vraiment intégré le virage carrément francorchampesque des partis francophones assis à la table des négociations. Non pas que ce ne soit la voie à adopter pour réformer enfin cet Etat dont on mesure aujourd’hui toute l’énergie qu’il faut mettre pour tenter d’encore le gérer, mais tout simplement parce que ce n’est pas vraiment ce qu’on lui avait mashmallowement susurré jusqu’au 10 juin.
Bon, déjà qu’il découvre un beau matin, un brin surpris, que la Flandre a déja virtuellement décroché de pouvoir gérer à sa guise sa part du gâteau des 5, 5 milliards des allocations familiales, ce qui suppose d’ailleurs quelque acrobatie pour tenter d’éviter les sous-nationalités à Bruxelles…Or, pour rappel, il y a peu, toutes les troupes du CDH étaient encore descendues un matin dans les gares pour proclamer ce slogan décidément très momentané : “ Un enfant=een kind”. Le CDH y mettait toute la gomme, Joelle Milquet proclamant: “ Pas touche à l’égalité entre les enfants du Royaume d’Albert II !
Alors quand le dit électeur découvre à la télé que le gaz wallon va être  carrément méchant et 10% plus cher que le gaz flamand, ça fait un  peu shaker haute pression dans son cerveau. C’est un peu l’idée: “ Si discuter ainsi avec la NV-A, ça conduit à nous faire payer pour renflouer toutes les caisses vides wallonnes, non merci, Elio”.
Et ce ne sont pas les explications embarrassées du ministre PS Furlan ( l’Ecolo ministre Nollet a fait bien plus malin en se taisant dans toutes les langues) bon…euh..les producteurs devraient p’t’être supporter la charge… mais…euh…qui y changeront quelque chose.
Et ce que les négociateurs francophones oublient de baliser, dans leur joyeux périmètre (le mot à la mode) de jeux et champs de mine institutionnels, c’est que leur opinion publique a encore quelque mal à les suivre. Et que le MR-FDF, aussi mal en point soit-il en attendant la présidence pronostiquée de Charles Michel, ne laissera rien passer tant qu’il ne sera pas associé, dans un ixième rebondissement à venir, à quelque perspective de raccrocher au pouvoir. Surtout pas aux ministres wallons écolos qui, après la saga de la suppression improvisée du bonus aux voitures vertes, brûlent bizarrement encore un peu plus leur image en couvrant et organisant aujourd’hui une taxe sur le gaz – énergie propre s’il en est-confuse et pour le moins peu écologique…

mardi 17 août 2010

La "Grosse fatigue" de Bart De Wever: de la santé en politique....


Mon Docteur m’a dit : mon garçon, si tu continues à vivre de la sorte, je ne te donne plus dix ans à vivre…
La confession est de ce grand amateur de fricadelle au curry et de frites-mayonnaise-slurp qu’est Bart Albert Liliane (si,si) De Wever, seulement 40 ans en décembre prochain. Mais qui n’en a pas moins connu ces dernières heures, pour reprendre le titre du film de Michel Blanc, une“ grosse fatigue”. Comme quoi “trop is te veel”, même pour l’impavide leader de la NV-A qui, sans doute plus encore que les autres négociateurs de l’actuelle “secret story” communautaire, n’a guère vraiment dormi – parfois guère plus que deux heures- depuis la dissolution des Chambres, le 6 mai du déjà lointain printemps.
On ne le répétera jamais assez: le métier de politique demande une santé de fer. Non seulement physique, mais aussi psychique.
Car, à peine élu, le parlementaire vit déjà dans l’angoisse de l’élection suivante. Qui arrive si vite, qui sera là déjà demain.
Et l’homme aura peur: des jeunes loups qui rêvent déjà de lui succéder, d’un ressac électoral de sa formation… C’est comme ça qu’il en arrive parfois trop souvent à boire le coup de trop qui calme l’angoisse. Ou à se gaver de benzodiazepines.
Ou à opter finement pour un changement d’assemblée: un Parlement Régional, garanti cinq ans, est souvent plus rassurant qu’un fédéral aléatoire, soumis parfois à la stratégie légère d’un juvénile président de parti…….
Et, dans toute formation, les lois de la nature politique feront rapidement un tri, lassant ou écartant, selon les niveaux de pouvoir, ceux qui ne supportent pas la tournée des kermesses, des fancy-fairs et autres noces d’or, qui n’encaissent pas les réunions sans fin ou sans grand intérêt, qui supportent mal de bousculer sans cesse leur vie de famille… Ceux qui n’ont pas ce goût du pouvoir, et surtout cette sorte d’entraînement aux interminables négociations politiques nocturnes qui fait les meilleurs négociateurs. Les grands fauves. Ceux qui traîneront volontairement sur des points, organiseront fatigue et lassitude, pour, presque à l’aube, arracher l’accord ou la dernière concession.
Ceux qui ont cette mystérieuse adrénaline du combat politique qui fait tenir et supporter toutes les fatigues.
Ceux qui savent qu'un politique ne peut en aucun cas montrer ses faiblesses, sous peine d'être aussitôt jugé affaibli, diminué- bref presque bon à être remplacé- par les siens. Qu'il doit cacher son bulletin de santé, faire en sorte qu'on ne parle surtout pas de la maladie si elle le frappe...
Bart De Wever n’est assurément pas un politique comme les autres: et ses attitudes avaient plutôt jusqu’ici déconcerté, rompant avec bien des usages.
Mais le voila pourtant à son tour désormais embarqué dans ces très interminables négociations nocturnes qui font décidément le charme de la démocratie belge, et ce en déficit d’experts et sous la pression latente des jusqu’au boutistes de son parti.Y’a mieux pour la tension nerveuse et l'apaisement de son toubib de Berchem.
Bart De Wever, qui est hanté par l’incroyable échec d’Yves Leterme, le précédent héros des Flandres (après Steve Stevaert), doit sans nul doute avoir aussi en mémoire qu’Yves Leterme , dans sa folie très personnelle, se retrouvait jadis à la table d’autres négociations, doté, oui, d’un baxter.