Raser gratis ? Cette expression viendrait d'un barbier qui avait placé jadis une pancarte proclamant ladite formule…Mais notre artisan, tout aussi fûté que près de ses sous, l'y laissait tous les jours. Par conséquent, le naïf qui, le lendemain du jour où il avait vu la pancarte pub, venait se faire raser ou couper les cheveux et qui s'étonnait de devoir quand même payer, s'entendait répondre : "Oui, mais il y a écrit que c'est demain que c'est gratuit !". Aujourd’hui encore, notamment en politique, les promesses des personnalités en vue n'engagent que ceux qui les écoutent sans faire appel à leur libre-examen…Ce n’est pas le cas ici. Où on s'efforce plutôt de manier le mot à couper la langue de bois .

mardi 18 décembre 2012

Depardieu en Wallonie: le détail précis des avantages qu'y trouve tout exilé fiscal (le ministre Antoine au Parlement wallon)


Le ministre wallon André Antoine a fait le point, mardi, au Parlement Wallon, sur les divers avantages que Gérard Depardieu et les autres “exilés fiscaux’ trouvent en venant s’installer en Wallonie:
1) IMPOT SUR LA FORTUNE: Les différences les plus importantes, entre le régime français et le belge, concernent à la fois des matières fédérales et des matières régionales. Tout d'abord, tout citoyen français (c'est la formule juridique, parce que rare ceux qui ont les moyens d'arriver à ce niveau-là )doit acquitter un impôt de solidarité sur la fortune qui est applicable dès lors que l'intéressé gagne 1 300 000 euros de revenus, exercice d'imposition 2013. À ce moment-là, il paie 0,25 % sur l'ensemble de sa fortune, de son patrimoine. Dès lors qu'il atteint des revenus de 16 790 000 euros, la taxe atteint 1,8 % de son patrimoine et de ses propriétés.
Le premier élément est donc cet impôt sur la fortune qui se déclenche en fonction des revenus que l'intéressé gagne en France et, selon l'évolution de ses revenus.
Cela renvoie à une perception oscillant de 0,25 à 1,8 sur son patrimoine ce que nous ne connaissons pas  en Belgique.
2) PLUS-VALUES SUR ACTIONS: Deuxième élément, nettement plus significatif, ce sont les plus-values sur actions, puisqu'elles ne sont pas imposées en Belgique. Lorsque vous réalisez des plus- values, vous n'êtes pas imposés. Par contre, en France, la taxation s'élève à 30 %. Pour un certain nombre d'hommes d'affaires, c'est très important. Dans ce cas-là, c'est 30 % qu'ils auraient dû payer en France et qu'il ne paient pas chez nous. C'est, à mon avis, dit le ministre, l'élément le plus important.
3) LES DONATIONS MOBILIERES EN WALLONIE. Pour ce qui concerne la Région wallonne, il y a la réforme organisée pour les donations mobilières. En effet, en Région wallonne, nous connaissons un régime préférentiel de taux réduits : 3,3, 5,5 et 7,7. (Au passage, les flamands ne connaissent pas la position intermédiaire de 5,5.) Nous avons donc en Wallonie une fiscalité de donation qui est plus avantageuse pour les Flamands que pour les Wallons, et bien davantage encore pour les Français. En effet, là, en ligne directe, le barème des donations oscille selon le montant taxable parce qu'il y a des abattements qui interviennent et que nous connaissons moins. Dès lors que l'on est à 8 000 euros, on paie déjà 5 %. Entre 8 000 et 12 000 euros, on paie 10 % et cela va jusqu'à 45 % quand c'est supérieur à 1 800 000 euros.
 L’ADDITION: Ces trois mesures combinées, l'impôt sur la fortune, les 30 % sur les plus-values et les droits de donations, vous aurez compris qu'il y a une très nette différence entre notre pays et nos amis d'outre-Quiévrain en la matière.
L’OSMOSE CULTURELLE: À cela s'ajoute peut-être un élément. L'expatrié fiscal cherche aussi à trouver une région qui lui est proche, et dont le niveau de vie correspond assez bien au sien, tant sur le plan social, pour l'épanouissement, la vie culturelle, la langue, ou la vie gastronomique, peut-être pour certain. C'est la raison pour laquelle la Wallonie à davantage de succès qu'un certain nombre de régions flamandes. En effet, nous vivons dans le même bain culturel. Au passage, détail important, toutes les chaînes télé peuvent se capter très facilement. Je veux dire par là qu'ils ne sont privés, ni d'informations télévisuelles, ni de périodiques qui les concernent. Il n'est donc pas anormal de penser que la région du Haiunaut Occidental soit davantage sensibilisée puisqu'il suffit de franchir la frontière pour bénéficier de ces différents changements.
PAS DE RENTREES POUR ESTAIMPUIS. Qu'en est-il des retombées pour la Wallonie ? Elles ne sont pas considérables, reconnaissons-le. Il y a, bien sûr, l'impôt des personnes physiques ou, pour les communes, la taxe additionnelle à impôts des personnes physiques. Cependant, en 2008, elle a fait l'objet de modifications via la convention préventive de double imposition pour les travailleurs frontaliers conclue entre la France et la Belgique à l'initiative de M. Didier Reynders. Elle implique que, désormais, les travailleurs transfrontaliers français sont imposés sur leurs revenus professionnels en France, privant de la sorte les pouvoirs locaux des additionnels y relatifs.
Si l'intéressé (Depardieu) a une grande partie de ses revenus générés en France, la Commune d'Estaimpuis ne fera pas nécessairement une très belle opération, sinon peut-être sur le plan touristique, sur le plan des retombées ou de la notoriété en la matière.
Pour le reste, l'intéressé ou d'autres paieront le précompte immobilier. Néanmoins, que ce soit un Français, un Belge ou un tiers, il le paiera de la même manière. De plus, il y peut de chances que, s'ils le revendent, ils bénéficient de droits réduits. Généralement, ils n'achètent pas des propriétés qui sont frappées du taux réduit. Encore que, 60% des habitations wallonnes sont frappées d'un taux réduit. Lorsque l'on voit la valeur des propriétés qu'ils acquièrent généralement, c'est évidemment d'une tout autre signification.
BILAN: les dispositifs français sont sur trois points, largement plus prégnants que les nôtres : à savoir l'impôt sur la fortune, la taxation des plus-values et, enfin, les droits de donations qui se présentent de manière beaucoup plus heureuse, et cela de par une réforme de l'actuel gouvernement wallon.

mardi 4 décembre 2012

A Anvers, le futur bourgmestre Bart De Wever et les culturels se battent déjà pour un nom de place...

La grande affaire du moment en Flandre, c'est, curieusement, le conflit entre le mouvement culturel "Behoud de Begeerte" (avec l' éminent écrivain Tom Lannoye) et Bart De Wever, imminent bourgmestre d'Anvers (si, si, ça avance bien avec CD&V
et OpenVLD). En cause l'idée (pas vraiment anodine) des premiers de rebaptiser la place Pieter de Coninck à Anvers (l'un des chefs les plus populaires de la révolte flamande de 1302 contre les Français, qui inspira Henri Conscience) en place "Herman de Coninck". (le poète le plus populaire en Flandre)
"C'est l'une des idées les plus stupides que j'aie entendu ", a lâché De Wever à la VRT et "c'est peu dire" a-t-il ajouté en parlant de quelque chose "d'idiot".
Du coup, Tom Lannoye- un des meilleurs ennemis du leader de la N-VA- publie une "Carte Blanche" remarquée.
"Que Bart De Wever réagisse comme politicien nationaliste flamand, écrit-il dans le Standaard, nous pouvons le comprendre, mais nous regrettons qu'il ne nous réponde ni au plan des arguments intellectuels, ni en tant que futur bourgmestre d'Anvers ".
En rajoutant une couche, Lannoye reproche aussi à De Wever et à la N-VA de ne pas avoir pensé honorer l'anniversaire du décès d' Henri Conscience: "Quelles initiatives Bart de Wever a-t-il proposé en 2012 au Parlement flamand, où il dirige le groupe le plus important, pour célébrer les 200 ans de la mort du grand écrivain de la Flandre?"

jeudi 1 novembre 2012

Un phénomène devenu banal : le passage du journalisme à la communication politique et vice versa

L'excellent site d'info Apache.be (très influent en Flandre) développe peu à peu en ligne une version francophone. Pierre Jassogne vient ainsi d'analyser un phénomène devenu banal : le passage du journalisme à la communication politique et vice versa. Un dossier en trois volets avec l'avis d'Alain Gerlache, du professeur Marc Lits et de votre serviteur (liens sous l'article).

http://www.apache.be/2012/10/31/devenir-militant-le-drame-absolu-pour-un-journaliste-michel-henrion-ex-porte-parole-de-guy-spitaels/

mercredi 31 octobre 2012

Le genre de détail qui vous fait douter de toute une analyse politique...

Certains politologues m'étonneront toujours. Je lis l'analyse de Vincent de Coorebyter (CRISP) dans Le Soir et suis quelque peu interloqué à lire ceci: " Bart De Wever avait annoncé une double ambition pour les élections communales: prendre les deux premières villes de Flandre. Il a gagné son pari à Anvers mais il a échoué à Gand". C'est juste pour Anvers, mais sur base de quoi le directeur du CRI SP peut-il affirmer cela pour Gand ? La N-VA n'est pas folle et savait pertinemment bien que Gand, grâce au SPa Daniel Termont, était un fief de gauche quasi imprenable ? Donc, ce que Van Coorebyter affirme je ne l'ai jamais lu, vu ou entendu dans les médias du Nord.(et je ne suis pas trop distrait) et n'a, à mon sens, jamais existé. Le genre de détail forcé qui, du coup, vous fait douter de toute l'analyse.

Psy et passion politique, qu'il s'agisse de s'en prendre à De Wever ou de se faire l'avocat de Léopold III, c'est décidément un bien mauvais mélange...

Le psychiatre Jean-Yves Hayez est, décidément, un personnage... Pour rappel, c'est lui qui s'était fait sévèrement tancer par le Conseil national de l'Ordre des médecins qui avait jugé -et ce n'est pas rien- que ledit psychiatre , professeur à l'UCL, avait "porté atteinte à sa profession" en qualifiant, dans une interview à la presse, le président de la N-VA "d'enfant roi". Sa démarche a été "contraire à plusieurs dispositions du Code de déontologie médicale", estimait le Conseil de l'Ordre, notamment en l'absence "de relation patient avec Monsieur Bart De Wever". Badaboum: dans une "Carte Blanche" au Soir, le dit Jean-Yves Hayez, à nouveau en pleine analyse psy très personnelle, s'en prend cette fois à Frederic Deborsu accusé, entre autres folies livresques, d'être poussé (on cite) " par des conseillers ou commanditaires" qui aimeraient carrément, selon Hayez, "enclencher une seconde question royale". Rien que ça . Et entre autres accusations enfilées comme autant de perles, Hayez de reprocher "l'énorme coup de poing au ventre infligé aux quatre enfants de Philippe et Mathilde". Oui, au ventre. (on note que les problos psy de Delphine Boël, qui ceux-là n'ont rien d'éventuels, n'intéressent guère le psy UCL). Qui, en fin de cette "Carte Blanche", co-écrite avec François Leurquin, donne la clé politique de son humeur dépsytée: " En 1950, lors de la première question royale, une partie du pays avait voulu se débarrasser de Léopold III, à cause de sa supposée traîtrise au pays". Psy et passion politique, qu'il s'agisse de s'en prendre à De Wever ou de se faire l'avocat de Léopold III, c'est décidément un bien mauvais mélange...

dimanche 28 octobre 2012

"On refait le monde" télé (25/10): "Comme si c'était Michèle Martin qui avait écrit "Questions Royales"

Deborsu: ce sont ceux qui en parlent le plus qui ne l'ont pas lu (Controverse)

Débat animé sur la monarchie à Controverse  (28/10/2012)mais dont certains participants n'ont assurément guère fait avancer le principe du libre-examen ("La pensée ne doit jamais se soumettre, ni à un dogme, ni à un parti, ni à une passion, ni à un inté
rêt, ni à une idée préconçue, ni à quoi que ce soit, si ce n'est aux faits eux-mêmes, parce que, pour elle, se soumettre, ce serait cesser d'être.")
Si l'excellente Martine Dubuisson (journaliste au Soir), si Josy Dubié (ex-journaliste, ex-sénateur) et l'essayiste Thierry Debels (qui accusera Léopold 2 de pédophilie) avaient préalablement lu l'ouvrage de Frederic Deborsu, il n'en allait étonnamment pas de même d'autres invités. Cela donnait des propos quelque peu...euh... surprenants:
-Armand De Decker: " Je n'ai pas lu le livre. J'ai lu les extraits et ça me suffit. Bien entendu ce livre poursuit des buts politiques." (rires sur le plateau)
-Marc Uyttendaele: " Je n'ai pas lu le livre. Et je n'ai pas envie de le lire. Je n'ai pas envie de cautionner par l'achat de ce livre".
-Pierre-Yves Monette, conseiller honoraire du roi: " Je n'ai pas lu le livre. Je ne l'ai pas trouvé en librairie, et ils ne sont pas en rupture de stock. On y touche à la dignité humaine et à la Convention Européenne des Droits de l'Homme".

Comme quoi, c'est décidément ceux qui en parlent le plus qui ne l'ont pas lu, le Deborsu.
 

lundi 15 octobre 2012

Vague jaune: le déni-oui-oui des partis francophones ou le danger d’un certain formatage des esprits…

 Lorsque sont apparus, dimanche, sur leur télé, les premiers graphiques à colonnes symbolisant graphiquement les résultats d’Anvers et autres villes flamandes genre Alost, certains francophones ont presque manqué d’en avaler leur télécommande de surprise.
C’est que, en 2006, la N-VA n’était qu’un maillon très discret du cartel avec le CD&V d’Yves Leterme.
C’est que, surtout, cela fait dix mois, sinon davantage, que les partis du Gouvernement Papillon tendent à faire presque oublier au wallon, au bruxellois lambda, l’existence de la N-VA. Ou, à tout le moins, à ne pas lui faire mesurer son poids: non pas celui de la Volksunie de jadis- dont on se passait sans difficultés- mais bien celui du premier parti du pays et du premier parti de Flandre. 
Qui, depuis quelques heures, s’est désormais doté d’une armée: celle de tous ces nouveaux mandataires dûment élus. Qui, d’ici le “super Sunday” de juin 2014 (selon la formule consacrée en Flandre, la “mère de toutes les élections”, où on votera fédéral, régional et européen) entendra encore activement pousser plus loin vers ce confédéralisme qui sauverait encore la Belgique. Et dont Di Rupo, dira De Wever,  ne veut même pas me parler.
 Il y a là une sorte de formatage des esprits qui en devient vraiment gênant.
Dimanche soir, sur les plateaux-médias, alors qu’un événement politique considérable venait de se dérouler en Flandre, c’était le festival des oeillères et du déni-oui-oui.
"Je reconnais le succès de la N-VA", arrachait-on au bourgmestre de Mons qui  en oubliait qu’il était avant tout Premier Ministre. ”Il  n’y a pas de lien entre les élections locales et fédérales" finissait-il par lâcher, reprenant son classique élément de langage soudain assez terni.  Thèse reprise en boucle, à l’envi, contre toute réalité, par le président a.i. du PS, Thierry Giet,  et nombre d’autres représentants francophones. (à l’exception d’Olivier Maingain et, pointe des pieds, d’Emily Hoyos)
Motus. Silence des agneaux. Rohypnol politique. 
La volonté de fermer les yeux de certains politiques bruxellois ou wallons ne manque décidément pas d’étonner.
Et quasi personne pour souligner le “Dimanche Noir” des fascistes du Belang, réduits à peau de chagrin jusque dans leur propre fief, cette ville d’Anvers ou vitupère le trio Dewinter, Annemans-Valkeniers (démissionnaire). Quasi personne pour relever que c’est tout de même pas si mal que tous ces électeurs qui votaient pour une extrême droite non-démocratique aient quitté ce camp là, aient franchi le cordon sanitaire pour rejoindre le parti de De Wever,  assurément de droite, mais sans nul doute démocrate.
Non: on préfère laisser planer le doute que Belang et N-VA, ce serait blanc bonnet ou bonnet blanc. Et ce qui me frappe, c’est toujours la stupéfaction de l’homme de la rue francophone lorsqu’il découvre, surtout ces heures-ci, qu’écolos de Groen ou socialistes du SPa (avec des syndicalistes pointus, antifacistes militants et tout) n’hésitent pas un instant à se mettre en cartel où à former des coalitions avec la N-VA. Parce que c’est, tout bonnement, un pion dérangeant mais normal du jeu démocratique en Flandre.
Souvenez-vous: au lendemain du 10 juin 2010, lorsque les politiques francophones découvraient (il n’est pas d’autre terme) la N-VA, De Wever était quasi le type super-sympa. Au fil de la crise des 541 jours, on l’a progressivement diabolisé, jusqu’à en faire un épouvantail , un repoussoir idéal. Christophe Deborsu, désormais journaliste à Vier mais wallon de tripes, n’a pas manqué de liberté d’esprit en disant l’autre jour ce qui est au “Soir”:`
" On peut voir dans l'histoire de De Wever plein de trucs bizarres, mais je suis authentiquement certain que le but de sa vie est de casser le Vlaams Belang et qu'il a réussi. C'est un très grand mérite qu'on doit lui reconnaître". Même si le premier coup a été donné par Patrick Janssens. De Wever est un démocrate pur."
On peut certes en débattre,  (y'a de quoi: l'homme a ses côtés troubles) mais le préjugé de fond est plus gros qu'une maison et trouve toujours preneur dans une opinion qui, généralement, ignore tout de l'autre Communauté. Souvenez-vous de l’enthousiasme qui avait saisi nombre de francophones après les mâles déclarations (à effet purement électoraliste) de l’OpenVLD Patrick Dewael à la Chambre, selon lequel il s’imposait surtout de ne pas s’allier avec la N-VA, quasi assimilé par le député Open VLD  à de l’extrême droite.
Depuis dimanche, les coalitions Open VLD-N-VA ont pourtant fleuri : Overijse, Alken, etc…  A commencer par Courtrai dont Vincent Van Quickenborne deviendra bourgmestre.  Précisément grâce à l’appui de cette même N-VA si décriée par Dewael ou Verhoftstadt.
Oui, on peut certes nuancer la “vague jaune” de la N-VA qui, parfois, en Flandre n’est que vaguelette. Mais oser affirmer que tout cela n’est que clapotis local et que l’atmosphère “qui est bonne, oui, l’atmosphère est bonne” ne changera en rien au 16 rue de la Loi, c’est là politique de l’autruche. Même si, pour l ’heure, les présidents des partis flamands de la coalition semblent garder leur sang-froid.

LE PIEGE FISCAL
 On sait bien que, dès les divers paquets de la réforme de l’Etat bouclés, le CD&V aura toutes les envies de claquer la porte, ayant engrangé ce qui l’intéressait.  (d’où l’astuce du Premier Ministre : procéder par phases, pour tenir autant que faire se peut les sociaux-chrétiens flamands de Wouter Beke)
Grave problème de communication:  on ne voit plus, ni le CD&V, ni surtout l’Open VLD, se suicider et accepter  pour ce qui est du budget, quelque taxation supplémentaire. Qui serait illico critiquée par De Wever, dont c'est devenu le thème majeur.  Tandis qu’à l’inverse, SPA et PS seront sous la pression non négligeable du PVDA et du PTB, dont l’émergence - il est vrai dans des endroits stratégiquement très ciblés par l’extrème-gauche- n’est tout de même pas anodine.
On peut certes se raconter des histoires en contenant ces élections communales à un niveau local.   
Par contre, on peut difficilement nier que  les élections provinciales ressemblent fort un test national. Dans ce cas, les socialistes sont en méforme et la N-VA encore un peu plus forte qu’en 2010.

vendredi 12 octobre 2012

Ma "Carte Blanche" au "Soir": Petites et grandes tendances du cru électoral 2012

C’est de la tristitude, cette campagne communale: la pêche aux voix s’est faite désenchantée, mettant en scène des ombres politiques presque interchangeables avec leurs phrases toutes faites, ikéatées sur la sécurité ou la mobilité.
La faute aux partis, dont les slogans nationaux convenus, sans force, lissés pour le grand marais des indécis, ne sont même plus mémorisés. La faute aux listes, ou les politisés se camouflent souvent désormais derrière des appellations masquées. (“Ensemble pour le Renouveau de l’Avenir”, ce genre). La politique devrait être un grand chantier animé: on est dans l’atone, juste médiatiquement animé par la “comédie démocratique” des candidats décalés. Entendez se lâchant sur les réseaux sociaux pour y gagner un zeste de notoriété locale. Symptome accessoire non point d’une quelconque décadence,  mais d’un certaine folklore updaté et surtout d’une transition de communication ne heurtant que des modèles déjà évanouis.
C’est qu’il est, question marketing politique, un peu perdu le candidat blanchi sous le harnais communal. Son monde n’est plus du tout celui de 2006, une éternité. Coincé qu’il est entre le plafonnement de ses dépenses, le retrécissement de l’affichage, la difficulté à composer des listes plausibles tant les idéologies ne parviennent plus à recruter, les flyers parfois mal vus et à peine lus, les marchés absurdes aux meutes de candidats rivaux et des réseaux sociaux quasi imposés mais qu’il ne maîtrise pas.  Tentative de décryptage des bonus-malus de cette campagne. Avec une double ligne de force paradoxale: les multiples influences de l’internet connectif et, paradoxalement, le grand retour au plus basic un temps passé de mode: le porte à porte.

ON SE PINCE MAIS, EN 2006, LES RESEAUX SOCIAUX N’EXISTAIENT PAS

Le politique doit s’adapter à toute allure. On ne photographie pas assez que lors du précédent scrutin communal d’octobre 2006, les réseaux sociaux, entendez surtout Facebook et Twitter, n’existaient tout simplement pas. (Facebook s’est ouvert à tous en septembre 2006 et Twitter était plus que balbutiant).
Le “buzz” viral était encore dans l’éprouvette. Et l’affiche au slogan un peu snul, le propos excessif d’un candidat, tout cela existait déjà depuis longtemps mais amusait rarement plus loin que les pages locales des quotidiens. Le candidat attrape-voix existait itou: mais le commerçant populaire, l’animateur de la vie locale ou la Miss Bisou du cru ne se faisait pas encore son cinéma sur YouTube.
Et l’échevin ambitieux, faute de pouvoir être invité à la vraie télé, ne l’avait pas encore fait venir à lui en en singeant les procédés. L’imprimeur local, lui, n’était pas encore déprimé: et pouvait vendre ses imprimés au prix fort au client très occasionnel qu’est le candidat aux communales. Qui, depuis -encore et toujours le Net- a découvert les prix en chute des imprimeries en ligne. (pour un solide paquet de cinq cents affiches-vitrine (60x40 cm), le candidat n’a guère plus qu’à sortir…130€ de sa poche)
On ne gagne pas (encore) une élection communale avec ces diaboliques réseaux sociaux si peu aimés des politiques. Mais ne pas y être est désormais génant, carrément old. Si peu aimés parce qu’ils en ont peur; si peu aimés parce que mettant à mal la présomption d’incompétence de l’électeur lambda, (en quelques coups de clic, celui-ci peut désormais en savoir presque autant sur le Cwatup wallon que le notable élu…); si peu aimés parce que le connectif bouscule les lourdeurs administratives, source de multiples pouvoirs. Combien de communes poussent-elles réellement l’administration en ligne? On n’oserait se passer du site informatif mais
les e-Services, les aides au citoyen en ligne piétinent.
Le Net a donc vécu, pour ce scrutin, un usage électoral de transition, encore par trop bricolé, tantôt sous-estimé, malmené, surestimé ou mal utilisé par les “analphabètes” des réseaux sociaux. (le candidat qui croit qu’avoir mis son tract papier en ligne fait délirer les foules ou qu’un tweet posté touche illico autant de fans que Lady Gaga…)
On peut penser qu’en 2018, tous ces candidats qui savent si bien animer leur bal, distribuer des poignées de mains aux commerçants, donner des bisous aux vieilles dames dans les maisons de repos, couper plein de rubans inauguraux et autres ficelles du métier auront enfin trouvé le temps de maîtriser -surtout par eux-mêmes, avec engagement perso et affectif- les  règles et surtout l’atmosphère, atmosphère de ces formidables outils. Qui, en théorie, sont le rêve de tout politique: être en contact direct avec l’électeur, susciter des opinions directes, des débats autour de problèmes locaux…Bref, de la saine démocratie participative.
Bien plus authentique que ces fausses consultations populaires, très tendance en 2012, où l’on bidonne un questionnaire censer ”décider ensemble de notre ville”. Vieille ficelle de com’ qui postule que la réponse paraisse venir de l’électeur alors que celle-ci est déjà scellée, tantôt par l’administration, tantôt par les forces installées.



LA CREVASSE DU VIRTUEL


Slogans décalés: rien de bien neuf...
Bien sûr, la multiplication des candidats aux affiches ou vidéos décalées a parfois navré. Car, parfois, un chouia trop loin. C’est d’ailleurs pour une belle part une spécificité très belge: en clair, l’héritage de feu Michel Daerden. Une sorte d’autorisation au portnawak, à la facétie empathique, à l’humour, voire au grotesque. Avec l’espoir lotto de faire le buzz sur You Tube ou Dailymotion. Une spécificité belge électorale quasiment surréaliste: on a  aussi voté cette année en France ou aux Pays-Bas. Mais les chasseurs de tracts surréalistes n’y ont fait, comparativement, qu’une assez maigre moisson.
Mais le cortège des pleureurs , la cohorte des dinosaures grognons ne comprend guère que cette approche est souvent simplement autre que celle des générations précédentes.
La crevasse entre familiers et allergiques du virtuel est si large qu’on ne la mesure que peu.
C’est pour ça qu’il faut observer avec intérêt comment les jeunes candidats se jouent de la Toile, n’habitant plus, en fait, le même espace que d’autres candidats de la même commune. Le candidat a muté: tous ces jeunes des listes sont aussi le fruit de la culture de l’internet. Ils sont eux-mêmes, de leur génération, de celle qui rit  de Sacha Baron Cohen ou d’une parodie de rap et capte la politique d’un regard n’excluant pas le clin d’oeil.
Ce sont les enfants d’une mutation ou tout sera à réinventer, le collectif laissant la place au connectif.Ce sont ceux-là même qui, arrivés dans un conseil communal, dans un Collège, feront basculer le trop ancien monde. Un cas: à Jemeppe-sur-Sambre, c’est toujours un candidat-bourgmestre de 79 ans qui s’adjuge  l’échevinat de la “communication extérieure”, internet compris. On doute, malgré tout notre respect pour l’expérience, que ce soit lui qui pense un jour à streamer en direct les réunions du Conseil Communal, à permettre de réserver en ligne les bouquins de la Bibliothèque publique du coin, bref à accompagner le basculement du connectif.
Le seul hic, c’est que toutes ces farfeluteries ont par trop gommé l’aspect globalement positif de ces centaines de vidéos de candidats. Souvent trop longues, ou trop soporifiques, mais qui sont bien plus regardées qu’on ne le croit. Et permettent lorsqu’elles sont réussies, ça arrive,  de découvrir une personnalité et de mieux décider de son choix électoral. Un clic qui vit, c’est bien mieux qu’une affiche.

AFFICHES A PRIX CASSE, SMART HABILLEES ET MAGAZINES…

L’affiche qui, précisément, connaît une double mutation. D’abord parce que l’imprimerie en ligne a cassé les prix. Ensuite parce que la prohibition des grands formats (pas plus de 4m2) et de l’affichage sauvage, largement éradiqué, ont conduit les candidats à faire la quête aux terrains privés, aux fenêtres de sympathisants ou vitrines de commerçants, à inventer des oeuvres quasi para-artistiques. La tendance, c’est donc l’affiche ambulante. Non plus tant la remorque usée par les scrutins mais la multiplication des voitures “tunées”, habillées d’un décor électoral. (400€ HTVA pour une Smart) Phénomène d’ailleurs étrange que cette floraison soudaine soudain de Smart tunées dans nos rues. Simple: elles sont souvent louées à 550€/mois.
Mais c’est moins l’affiche qui compte que l’effet multiplicateur de  l’unité de campagne, à condition que chaque candidat décline enfin un même code graphique.
Le tract, le dépliant électoral  (dire “flyer” en 2012) souffre, lui aussi, même si c’est le seul imprimé à pouvoir franchir légalement toutes les boites aux lettres  Souvent mal lu. Souvent peu lu. Phénomène troublant: se contentant souvent de présenter les bobines des candidats assorties de quelques phrase passe-partout sur la sécurité ou la mobilité. Aussitôt lu, vous ne savez même plus de quel parti il s’agit. Pour ce qui est du programme, là on trouve l’internet très utile. On s’en débarrasse vite fait sur un site ad hoc sur lequel nul ne se précipitera.
Le réflexe n’est pas stupide: aux élections communales, on ne vote pas vraiment pour un programme. On vote souvent pour ce que l’on voit sous ses yeux. Du matériel. Du concret. Tout ce qui a un impact sur la vie quotidienne. (installations sportives, salle polyvalente, pistes cyclables, ce genre).
Autre mutation: pour rendre la prose politique moins ennuyeuse, la présenter dans un “magazine” ressemblant comme deux gouttes d’eau à ceux des librairies. Anvers en est le laboratoire avec le magazine “Patrick” (Janssens) ou le mag’ “Meyrem”(Almaci-Groen!). Ce n’est qu’un début: continuons le maga. On reverra ça souvent en 2014.

DEPENSES ELECTORALES: 2010 TOUJOURS PAS CONTROLE

La Twizzy de Destexhe: véhicule personnel ou publicitaire ?
Forcément, tout ça coûte bonbon. Et les législations successives de contrôle des dépenses électorales ont vieilli. Accrochez-vous: pour ce qui est de l’internet, la loi empoussiérée en est toujours à causer des dépenses afférentes à la création d'applications internet  (les jeunes politiques pourront updater la loi qui ne cause nullement d’apps Iphone )
Et l’on triche toujours beaucoup. Plus ou moins discrètement, plus ou moins audacieusement, les seuls ennuis des candidats ne pouvant découler que d’une plainte. Les déclarations de campagne oublieront  parfois des collections entières de timbres, feront passer au bleu nombre de banderoles, omettront le contrat de pub “au clic” sur Facebook ou qu’une Twizzy électrique -qui joue voiture purement publicitaire- devrait en fait être déclarée pour 33% de son coût.
Pourquoi se gêner ? Les procédures disciplinaires sont ici régionales, mais sait-on que le rapport commun Chambre-Sénat de la très discrète Commission de Controle des Dépenses Electorales n’a toujours pas publié son rapport sur les abus relevés lors des législatives fédérales …de juin 2010, soit plus de deux ans après le scrutin.

LE VISUEL QUI FAIT JOLI FACE A L’EFFIGIE-PROGRAMME


Il y a toujours, en 2012, ce fossé entre marketing et politique.  Qui  ne comprennent encore souvent pas grand chose l’un à l’autre. Lorsqu’on a inventé la limitation des dépenses électorales, cela postulait en quelque sorte que les partis, désormais financés par l’Etat, investiraient dès lors, à l’instar de n’importe quelle marque, dans des campagnes intermédiaires… C’est toujours aussi rare. Et c’est idiot puisque c’est quand le paysage politique est vide que les esprits peuvent être  le mieux sensibilisés. Et qu’on peut alors se permettre de dépenser moins en périodes électorales.
Cette année, du côté francophone, on s’est contenté de pré-campagnes d’image, sympathiques, faisant joli, mais ne rappelant pas instanément le parti qui casquait financièrement les affiches. C’est que le visuel, lorsqu’il est  non spécifique, (un visage, un enfant…) pose vite un problème d’identification. Le genre qui est plus un décor qu’un argumentaire.
En Flandre, la N-VA (le parti le plus riche du pays) a fait tout le contraire, affichant partout, comme un drapeau, l’effigie à l’impact certain de Bart De Wever, devenant ainsi programme à lui tout seul. Cela postule une prise de risque (Elio di Rupo, malgré sa popularité, ne s’y est jamais risqué comme Président du PS, pas plus que Didier Reynders jadis au MR) mais l’impact est certain, surtout assorti d’un slogan de type quasi présidentiel .“La force du changement”, ce n’est pas trop polémique et en tout cas, porteur d’engagement ou d’espoir. (surtout assorti d’un étonnant régime du chef de file).
Petit jeu: pouvez-vous, de mémoire, citer à l’inverse un seul des slogans “nationaux des partis francophones ?  Euh ? Ben non. Tout slogan postule une phrase simple, évocatrice, aisée à mémoriser.
La règle est simple: tout ce qui est long est rejeté. Si c’est jugé trop fort, c’est que c’est problablement un bon slogan.
Lorsque le CDH proclame, “L’humanisme au coeur des politiques locales”, lorsque Ecolo (qui tenait pourtant une très bonne accroche avec sa “société de l’épuisement”)  se rabat sur  “Avec vous pour des solutions durables”, ça ne casse pas trois pattes à un canard bio. Et ceux du PS (“Votre quotidien, notre combat” et du MR “L’avenir ça se travaille”), pour plus dynamiques qu’ils soient ne laisseront pas non plus une grande trace dans l’histoire de la com politique….

TRIPORTEUR ET MEGAPHONE, LE RETOUR
"Thé Dansant" (en Fr) pour la N-VA


Dans ce fouillis de l’évolution électorale- dont le but est toujours le même, occuper l’espace -, se dégagent en fait deux tendances : le basculement vers un monde plus connectif  et le retour à la proximité physique.
A pied, à vélo, en triporteur, le porte à porte s’impose , dans l’arsenal de campagne, comme l’arme électorale-très physique- à nouveau la plus efficace. Oh, ici comme souvent, le candidat se berce parfois d’illusions: le rapport direct ne conduit pas forcément à voter pour le candidat qui va à la rencontre.
En Wallonie, le PS a déjà maintes fois tiré profit de la technique du porte à porte. A Woluwé St Lambert, on a vu Olivier Maingain recourir au déconcertant mégaphone, mais si utile dans un contexte très urbain ou les relations interpersonnelles sont quasi inexistantes entre candidats et habitants. En Flandre, la N-VA, qui s’appuie sur tout le militantisme de la défunte Volksunie, ne jure que par la proximité. Depuis des mois, cela sature d’apéritifs, de dîners spaghetti, de barbecues, de Vlaamsebieravond ou de soirées Lotto, voire (en français) de “Thé Dansant”… Proximité et militantisme, mots-clé.
En Flandre, tous les partis ont ressuscité le porte à porte.  Un art délicat qui a ses règles (outre celle d’éviter les morsures de chiens): entre 17H30 et 19H30, avant les séries télé,  entretien entre 30” et 3’ maxi dans un échange très cadré. Si on est bourgmestre, on pacifie, on note les micro-décisions à prendre,  on met son statut en avant, comme un sésame. Si on est de l’opposition, on mobilise, on disqualifie l’adversaire, on tente de générer de l’engagement.
Bref, dans les deux cas, essayer par la discussion de rationaliser l’imprévisibilité du suffrage universel.
Ainsi évolue, en ce cru 2012, la com’ électorale à la belge: on cliquera de plus en plus sur des claviers pour faire campagne et on appuiera de plus en plus à la sonnette de chaque électeur.

Michel HENRION
La "Maison Meunier", limite oeuvre d'art (Mons)
 

lundi 8 octobre 2012

Pourquoi De Wever et Janssens sont dans un mouchoir, mais on ne sait lequel va pleurer: tentative de vulgarisation de sondages pas si contradictoires que ça…

 
La Bataille d’Anvers s’annonçait passionnante. Elle l’est. Car, même si la N-VA paraît avoir un avantage, celui-ci serait ténu. Et, si on analyse les sondages en fonction des marges d’erreur, on peut considérer que les De Wever et Janssens seraient vraiment dans un mouchoir. Mais on ne sait lequel va pleurer.
Il y a, au premier abord, de quoi être déconcerté. Ce 5/10, la VRT et le Standaard publiaient un sondage d’un institut à bonne réputation (TNS Média) donnant, à Anvers, 10% d’avance à la NVA de Bart De Wever (37,2%) sur la liste de Patrick Janssens. (27,7%) (800 sondés du 3 au 29 septembre avec une marge d’erreur de 3,5%.)
Mais, oups, ce dernier samedi (6/10) voila-t-y pas que la Gazet van Antwerpen publie un tout autre sondage de l’Institut Dedicated plaçant, lui, les deux ténors anversois quasi en photo finish. Soit 31,9% pour la N-VA, 31,1% pour le cartel SPa-CD&V. (603 anversois(e)s sondés par téléphone du 24 au 29 septembre avec une marge d’erreur de 4% maxi)
Comment est-ce possible ? Et qui croire ?
En technique de sondage, il n’y a pas de “meilleure méthode”: chacune a ses avantages et ses défauts. Mais, dans la hiérarchie de la fiabilité, le sondage électoral  “face to face” (le sondé discutant avec un enquêteur fiable) vaut mieux que le sondage par téléphone qui, lui-même, passe pour être plus fiable que le recours à un sondage internet.
C’est que le sondage internet a ses caractéristiques et ses biais:
-d’aucuns le remplissent n’importe comment juste pour gagner points ou cadeaux promis. (coffret Bongo, ce genre) D’aucuns, les habitués,  évitent dès le départ les choix multiples dont ils apprennent vite qu’ils  multiplient les sous-questionnaires et prolongent pas d’un peu la durée de l’exercice (jusqu’à 30’ parfois)
Surtout, le sondage par panel internet est anonyme. Avec son clavier comme seul interlocuteur, le sondé internet décide seul.  Et, du coup, a plus vite une opinion assez tranchée. C’est un électeur qui est plus souvent “très contre” ou “très pour”. Ce sont donc fréquemment des avis plus “extrémistes”. Avantage: les personnes interrogées voient les questions sur l’écran:  c’est mieux plutôt que d’écouter.
Autre léger biais: le sondage par internet ignotre les électeurs les plus âgés. (20% des belges n’ont pas de connexion)  Et tous les belges ne sont pas encore à l’aise avec les médias informatiques. 
Vous en connaissez assurément, dans votre entourage, de ces gens qui –même s’ils n’ont que la cinquantaine- sont déjà largués ou répugnent à l’ordinateur… (certains sondages Internet sont assortis, à cet effet, d’un complément par téléphone)
En technique de sondages, la méthode c’est assurément le “face à face” physique. Mais qui, en quantitatif (c’est à dire ce qu’il faut pour des sondages d’intentions de vote) se fait de plus en plus rare. Parce que c’est chérot peau des fesses. 
Et cette technique là non plus n’est pas sans défauts. L’enquêteur, s’il se promène dans les rues aux heures de bureau, ne récoltera souvent au mieux que l’avis d’inactifs (retraités, femmes au foyer…) S’il est mal encadré, mal payé, l’enquêteur peut aussi faire rédiger les réponses dans sa famille ou, pire, seul sur une table du café du coin, avec un bic multicouleurs……

Le téléphone permet, lui, davantage de contrôler que le Net: il y a un interlocuteur au bout du fil . Et donc, contrairement à l’internet, le sondé ose moins répondre n’importe quoi. (on peut penser que le vote Vlaams Belang, à Anvers, n'est d'ailleurs pas toujours avoué...) A condition de mixer lignes fixes et GSM, le sondage par téléphone offre donc beaucoup d’avantages: à commencer par le fait que tout le monde l’a.

Le hic, c’est qu’ il se fait que les deux sondages réalisés à Anvers ont été précisémlent réalisés par téléphone, donc avec une certaine fiabilité, même si l’on ignore des normes internes aux Instituts: la qualité des échantillons (très important), la similitude ou non des questions  posées, le nombre exact de répondants contactés… Il faut aussi toujours regarder les sondages avec les yeux des "marges d'erreur" (3,5% à 50% au maximum dans le sondage TNS, 4 %  au maximum dans le Dedicated ici au maximum) qui peuvent tirer un résultat vers le haut ou vers le bas.

Donc, chez TNS (3,2% à 30%), la N-VA  oscille entre 34,0% et 40,4%.
Donc, chez Dedicated, (3,7% à 30%) la N-VA varie entre  28,2% et 35,6%.
Donc, le cartel de Janssens oscille, chez TNS, entre 24,5% et 30,9%.
Donc, le cartel de Janssens varie, chez Dedicated, de 27,4% à 34,8%.

C’est un brin complexe, on le reconnaît. Mais, même si ça peut surprendre, on peut considérer que de Wever et Janssens fluctuent dans des zones qui se chevauchent parfois.
Il faudrait des grands moyens et un échantillon touchant aux limites des études pour les départager: (10.000 personnes pour aboutir à 1% de marge d’erreur !)

Mais il reste un indice très intéressant: les dates. Si TNS a étalé ses coups de fil du 3 au 29 septembre avec un gros paquet, nous disent-ils, de 350 sondés vers la fin), Dedicated les a passés dans un délai plus bref et surtout plus frais: du 24 au 29 septembre, au moment ou Patrick Janssens, homme de pub, déployait sa campagne dans une stratégie de courte durée autant qu’ intense.
D’ou cette interrogation: Janssens serait-il en train de réussir son sprint, pari impensable?  A nuancer, puisque le précédent sondage de Dedicated sur Anvers donnait déjà, en gros, les… mêmes résultats.
Les sondages ne votent pas, ce sont les gens qui votent.

Michel HENRION.


vendredi 5 octobre 2012

Y'a pas à dire, pour le CDH, Twitter est toujours "un truc de teenager"...

Le mur Soochat (qui analyse les messages partagés à travers les médias sociaux) a analysé le hashtag #Be1410 et les citations des partis sur Twitter.

jeudi 4 octobre 2012

Il y a bien les "Fournisseurs de la Cour", pourquoi pas les "Leveranciers van Bart" ?

Le détail qui tue: la doublure du manteau de Bart De Wever a été griffée et dédiée par son créateur (un tailleur anversois qui a créé le relooking vestimentaire du président de la N-VA) à l'instar d'une plaque commémorative. (Nieuwsblad)

jeudi 20 septembre 2012

"Walter le Libraire" a mieux tout compris que #cestjoelle

C'était en novembre 2011. Dans un congrès centré sur les classes moyennes, le président wavrien du MR, Charles Michel, sortait de son chapeau à exemples le cas de son libraire, qui était censé "rouler en Citroën C5 et être menacé de 2000€/l'an d'impôts en sus..." L'exemple fit vite le buzz: on chercha à découvrir le mystérieux libraire du bourgmestre de Wavre (qui n'avait d'ailleurs pas de Citroën) et "Votez pour moi" en fit un personnage satirique récurrent... Contrairement à Joëlle Milquet (qui ne s'est jamais décidée à utiliser vraiment l'aura, pourtant positif, du fameux hashtag #cestjoelle) , le candidat Walter Agosti se sert habilement de cette notoriété pour sa campagne. Et pousse même sa com, pas mal fichue du tout, jusqu'à adopter une mise en page d'humeur Facebook. Malin.

Le maire de Londres: "Mais qui est Bart De Wever ?"

Séquence amusante à ReyersLaat (VRT). Boris Johnson, l’hyper-populaire et flamboyant maire de Londres (qui a réussi les Jeux Olympiques et se pose même désormais en rival de David Cameron) arrive vers un petit groupe le long de la Tamise et interpelle: “Qui est Bart De Wever?”.
On sent que l’homme a concédé juste un bout de son agenda pour faire le service minimum. Il n’empêche que, pour Bart De Wever, l’objectif est atteint: conforter son image en gouvernance de grande ville. Histoire de montrer qu'il s’intéresse vraiment à Anvers, et qu'il ne fera pas portnawak s’il remplaçait Patrick Janssens comme bourgmestre le 15/10.
Un Janssens qui, après les événements de Borgerhout, a lancé une offensive-éclair, une “socialist attack”, très réussie contre De Wever. Qui est vite retombé sur ses pieds. Et sur sa ligne politique anversoise très fildefériste.
En fait, De Wever réussit, mine de rien, à trouver et à garder cet équilibre délicat entre une ligne de centre-droit pragmatique et une ligne dure “à la Belang”. Félicitant la police d'Anvers et ciblant uniquement Shariah4Belgium.
Il place désormais à qui veut l'entendre le slogan 'Respect pour A' (Respect pour Anvers, et, en dialecte anversois, Respect pour vous )
Une formule qui entend marquer la différence avec “Antwerpen is voor iedereen” (le slogan de campagne de Janssens jugé un brin trop laxiste) et la ligne dure (et carrément raciste) du Vlaams Belang.
On retrouve donc ici, dans cette “Bataille d’Anvers”, tous les ingrédients des méthodes de com’ de De Wever:

-on aborde de front les problèmes sans essayer de louvoyer.
- le vocabulaire est très fort mais on veille, dans ses propos, à ne pas effrayer les gens pragmatiques.

On verra, le 15/10,  si la formule reste win-win…

mercredi 19 septembre 2012

Le PP , qui se prétend l'allié francophone de la N-VA, aura 14 listes à peine mais l'une d'elles veut franciser Halle, en Flandre.


De la difficulté d'implanter un parti politique...
Si on compte bien, le PP de Mischaël Modrikamen présentera seulement onze listes en Wallonie (sur un total de 262 communes), deux en Région Bruxelloise et une en Flandre.
Le PP en Wallonie se présentera donc à Pont-à-Celles, Braine le Comte, Frameries, Huy, Trooz, Liège, Verviers, Namur, Dinant, Eghezée et Yvoir (le parti s'y targue d'y avoir apparemment la plus jeune tête de liste de Wallonie: 20 ans).
En Région bruxelloise, le PP sera uniquement à Bruxelles-Ville et surtout à Molenbeek. Le projet initial du PP -on cite- était d'y "concentrer ses forces" pour "y déloger Moureaux". Las, la tête de liste (ex-MR) n'y présentera même pas une liste complète.
Le plus étonnant: une liste à Halle où le PP (dont on rappelle qu'il se prétend , entre deux zigzags de programme, l'allié francophone de la N-VA) veut ...instaurer le bilinguisme dans une "approche diplomatique"." Nous sommes dans une ville flamande, mais il ne faut tout de même pas exagérer ", a déclaré naïvement le leader local du PP, François De Keybus, à la grande fureur de la N-VA de Mark Demesmaeker . (MH)

samedi 15 septembre 2012

Vidéos électorales: il ne faut désespérer de rien...

Il ne faut désespérer de rien. Dans l'univers des vidéos youtubées de campagne électorale, où l'on navigue entre l'ennui (les clips officiels, mille fois filtrés en sérail) et le "décalé" (clips souvent ineptes, limite ridicule), cette candidate (Kenza Yacoubi) de Molenbeek a trouvé le bon ton.
Avec le formidable atout incontestable de ses images d'archives (dont on ne sait d'où elles proviennent: reportage télé d'antan?) qui, en nous montrant l'évolution sur 20 ans de cette jeune femme, de sa vision culturelle, créent intérêt, sourire et émotion.
Pour l'instant, notre incontestable coup de coeur côté francophone.

mardi 11 septembre 2012

Maghreb TV réinvente les recettes des années noires...

 

C’est un bien étrange débat, lourd de  jeux médiapolitiques, que celui qui s’est déroulé devant les caméras de cette tout aussi étrange télévision qu’est Maghreb TV, cette chaîne qui a utilisé les bizarreries institutionnelles pour échapper aux règles du CSA. (elle est soi-disant contrôlée par l'IBPT). Voici qu’en 2012, le fondateur et directeur de MaghrebTV, Mohammed Tijjini- qui y anime lui-même un talk-show- agite, mine de rien, tous les fantasmes autour de la franc-maçonnerie. En cause, la longue (et peu ordinaire) interview qu’avait donnée la ministre PS Fadila Laanan à Béatrice Delvaux et ou ou elle révélait précisément son appartenance à la Loge. Quelques lignes pudiques dont MaghrebTV, visiblement au grand dam de ses invités en plateau (qu’on devine piégés, mal à l’aise et hautement réticents) s’empare comme d’un sujet fondamental. Mohammed Tajini insistant lourdement sur le nom de Fadila Laanan, tout en affirmant –c’en devient presque comique- qu'il ne fallait pas citer de nom... Il se dit que le dénommé Tijjini a été longtemps membre du PS anderlechtois (la section de Fadila Laanan) avant de virer MR et d’exercer ses talents dans l’entourage de Didier Reynders . Le manque de déontologie journalistique laisse ici aussi pantois que le titre de la vidéo lorsqu’on sait  que, pour certains milieux musulmans, la Franc-Maçonnerie “serait une création juive et aurait une vocation sioniste.” Dans les années 20, antisémitisme et antimaçonnisme allaient souvent de pair. Il semble que cette incontrôlée MaghrebTV ait redécouvert la recette. 
(c’est à voir à partir de la quinzième minute)


NB: L'ancien journaliste Jean-Claude Defossé devenu parlementaire Ecolo  dénonce depuis longtemps les questions "parfois très orientées" du directeur-animateur-journaliste, notamment dans la foulée de l'attentat contre la mosquée d'Anderlecht

lundi 10 septembre 2012

Les campagnes “décalées”: déjà, au 19ème siècle, on faisait tout pour que le nom du candidat absurde soit cité …


Mais pourquoi diable, pour ces élections Communales cru 2012, cette dérive, ce déferlement de vidéos ou d’affiches dites “décalées”,  entendez se démarquant parfois jusqu’au grotesque des codes électoraux classiques?
L’explication était déjà présente dans l’ouvrage de François de Groiseilliez qui, en 1846, avait publié “ L’art de devenir député et même ministre par un oisif qui n’est ni l’un ni l’autre”. Lequel opuscule expliquait déjà que tout candidat se devait d’abord conquérir une notoriété et, donc, ne pas hésiter à surprendre pour capter tous les regards. Tout le monde, écrivait le lettré politisé,  s’écriera : “ Voilà un homme bien absurde! Mais le nom de l’homme absurde est cité dans tous les journaux et remplit au moins la moitié d’une colonne”. (source C. Delporte)
Les technologies ont pour le moins évolué, mais le principe n’a pas changé d’un iota.
Le candidat se doit de ne pas passer inaperçu, faire en sorte qu’on parle de lui. Et poste aujourd’hui sur YouTube ou sur sa page Facebook ce qu’il imagine pouvoir faire le buzz. (avec l’exemple de Michel Daerden en tête)
Ce qui nous offre ce kitsch rafraîchissant, joyeux bouquet de photoshopages primaires ou de scénarios  incongrus… Et, comme les politiques découvrent toujours les modes avec quelque décalage, cette vague de “lip dubs” (plusieurs personnes chantant une chanson par « doublage sur les lèvres »). Dont le principal avantage, pas mince, est de permettre l’apparition à l’écran dailyémotionné de toute une équipe plus ou moins à l’aise (c’est le CDH de Woluwé-St-Pierre qui a, dans le genre, poussé le bouchon un peu loin en intégrant dans leur joyeuse farandole une candidate sous respirateur artificiel…)
Au moins ces petits candidats auront-ils effectivement une petite chance, hautement aléatoire, d’être vus. Et si les candidats ainsi portés par l’incongru concilient cela avec un programme, des réunions ou ils peuvent expliciter un programme plus sérieux, ça peut fonctionner. Si.
Car, sur le Net, il n’est qu’une certitude: les pages, les vidéos officielles des partis, celles qui ont dû passer par la multi-approbation de filtres plus conformistes les uns que les autres, celles où le candidat assermenté et rayonnant s’imagine qu’il est quasi sur TF1, cela, ça ne fonctionne absolument pas. 
Comme quoi le bide de campagne n’est pas toujours où on croit le voir.

dimanche 9 septembre 2012

"On refait le Monde" (09/09-RTL-TVI): Ces communes wallonnes qui interdisent l'affichage aux petites listes


Le débat VRT ou De Wever a osé ce qu'aucun politique flamand n'avait fait: combattre le Belang sur le fond

 
On conseille à tous les francophones qui, souvent mal informés de ce qui se passe en Flandre, croient que N-VA et Belang c’est blanc-bonnet et bonnet-blanc, de regarder cette vidéo (en NL). A savoir celle du face-à-face sur le thème de l’ immigration qui a opposé ce 09/09, à la VRT, Bart De Wever et le leader du Belang, Filip De Winter. 
C’est saisissant parce que, jusqu’ici, aucun politique flamand n’avait fait ce que le président de la N-VA a osé aujourd’hui: combattre Dewinter sur le fond. On observera notamment le passage ou De Wever en amène Dewinter à reconnaître implicitement qu’ils se fiche, dans sa guerre contre l’Islam, des Droits de l’Homme et de la Convention de Genève.
Tandis que Dewinter dénonçait  “la nouvelle colonisation”, le président de la N-VA développait son discours, certes musclé,  mais approchant “l’immigration de manière positive” là ou, dit De Wever, “ le Belang veut la guerre avec l’Islam”. “Les gens ont peur de l’Islam et vous exploitez ça, dit De Wever, partisan “ de faire un succès de l’immigration” grâce à une “analyse correcte et positive du multiculturel”. De Wever s’attaque aux “fondamentalistes” mais précise bien que la N-VA n’est  pas “anti-immigration”.
Plus fondamentalement, ce débat cache toute une stratégie politique. De Wever n’a jamais caché son aversion pour le Belang actuel des Dewinter et autres Annemans. En abordant désormais “de manière positive” (à l’en croire) le dossier de l’immigration, il rêve de donner le coup de grâce au dernier atout électoral du Belang.

Lien (à recopier-coller) : http://www.deredactie.be/permalink/1.1425507

mercredi 5 septembre 2012

Eddy #macouille et ses enfants, symbole d'une exacerbation mais aussi le tournant qui a fait virer l'opinion...

Eddy, #ma couille de Malonne, est devenu la star involontaire des nouveaux médias. Jusqu'ici, il vivait juste sous les yeux de son entourage proche, se promenant depuis toujours de Marche blanche en manif' à Malonne... La mutation du Net a fait que, soudain, c'est la société toute entière qui lui a redressé les bretelles. Parce qu'on n'utilise pas ainsi ses trois enfants pour en venger d'autres. Lorsque j'ai découvert ce passage de 20 secondes dans une longue vidéo de quatre
minutes de L'Avenir, je l'ai immédiatement twitté et facebooké. Car je me suis dit que c'était sans doute là l'image-symbole qui resterait de cet été 2012, ces jours bizarres qui auront vu une large part de l'opinion s'émouvoir et s'exacerber. Si on en est revenu à plus de civilisation, et à un débat plus apaisé, c'est aussi sans doute grâce à cette vidéo d'Eddy. Qui, en communication, aura marqué un tournant de l'opinion. Car trop, c'est parfois vraiment trop. Empreinte numérique intéressante.

De Wever: "Même si je tirais trop fort la chasse des WC, on y verrait encore une manoeuvre."


C’est parti. A cinq semaines des élections communales, la Flandre ne parlera presque plus que de ça: à savoir la publication du livre de Carl Huybrechts racontant alimentation et régime de Bart De Wever. Qui s’annonce comme un grand succès de librairie et à la Boekenbeurs, la Foire flamande du Livre.
“Le flamand est vraiment obsédé par la balance ", dit De Wever.
"Physiquement, je suis encore fort surpris par le changement de mon timbre de voix. Mais je dors mieux, je récupère mieux et je n'ai pluss été malade. J'ai les niveaux sanguins d'un athlète. Chaque mois j'ai droit à un check-up complet, et mon médecin a été surpris par les résultats. "

«Le timing de parution a tout à voir avec la Foire du Livre, jure De Wever en faisant un brin l’innocent… De plus, j'ai été longtemps réticent. à l’idée Mais même chez Carrefour (lire, moi De Wever je suis un politique ordinaire) des personnes m’interrogeaient et me demandaient ce que je mangeais désormais…. Et puis, on a dit pleine de choses erronées quant à ce régime. (pas d’anneau)


Interrogé sur les articles consacrés aux conséquences du régime sur sa vie de couple (“Comment Veerle De Wever vit-elle le fait que son mari devienne plus attirant au regard des femmes? “ s’était interrogé Dag Allemaal), De Wever se veut détaché et réaliste. 
«Je suis un politicien connu, un BV…Donc,  si vous ne coopérez pas avec la presse people, ils obtiennent toujours ailleurs leurs informations …J'ai découvert des couvertures de magazines sans qu’on ait pris un seul contact avec moi…C’est inévitable qu’ils se concentrent sur certains aspects de ma personnalité. Que je trouve parfois ça hors de propos n'a aucune importance. "

Craint-il que son physique moins rondouillard débouche sur une chute de popularité?
“Quel sens cela a-t-il ? Même si tirais trop fort la chasse d’eau, des analystes en tireraient plein d’interprétations, dit élégamment le président de la N-VA. “Le fait est que tous les partis ont peur de moi. Donc, à ce jeu,  tous les arguments sont bons. D'autres disent que je vais perdre mon sens de l’humour. Ne vous inquiétez pas, j'ai encore l'humour. Même s’il n’est pas toujours bien compris. "

vendredi 3 août 2012

Comment Bart De Wever explique le "problème belge" à Heidelberg: "Nous, les flamands, sommes fatigués d’être les allemands de la Belgique”

Bart De Wever a donné une conférence à l'Université d'Heidelberg, en Allemagne, le pays qui lui sert souvent de modèle quand il n'y prend pas quelque vacances. Au delà des thèses N-VA, c'est intéressant d'observer le discours, pas anodin, du président de la N-VA lorsqu'il parle devant un public étranger. (traduction libre, reflétant et résumant le sens des propos). Extraits choisis:


 “-Il existe une méfiance institutionnalisée de la politique allemande, ce qu’on appelle le le mythe Sonderweg. La politique allemande n'est pas jugée sur ses mérites, mais sur des considérations morales. (...) Un Allemand se doit d’être discrédité, parce qu'il est allemand, comme s’il y avait une sombre puissance incontrolable qui se manifesterait tôt ou tard. Cela porte un nom. C'est ce qu'on appelle le racisme, un racisme latent maintenu par le biais des clichés culturels."
-"L'Euro a été un somnifère qui a permis nombre de dérapage dans les pays du Sud. Les racines profondes de cette crise, c’est la création irresponsable de la dette dans ces pays là. Mais, lorsque Angela Merkel tente de clarifier ce point dans les débats européens, elle ne reçoit qu’une condamnation en termes moraux…Or, la solidarité se doit d’être une compensation pour les réformes nécessaires mais souvent douloureuses. Sinon, on crée une culture de la dépendance: et c'est comme donner de la morphine à un patient en phase terminale."
-"Les euro-obligations ne seront jamais, dit De Wever, une solution ."

-"Tout comme l'Allemagne -qui possède, depuis la réunification, une expérience dans l'intégration d'une devise faible à une monnaie forte et dans les transferts- la Flandre a beaucoup d’expérience d’un mécanisme de solidarité sans responsabilisation."
-"Aujourd'hui la Belgique n'est plus une démocratie. Il y a en Belgique, une démocratie flamande et une démocratie francophone. Chacune de ces deux démocraties a ses propres partis, ses propres médias, son propre consensus social et politique et, de par la fédéralisation, ses propres institutions politiques."
-"La Belgique est une conférence diplomatique permanente entre deux états. En ce sens, la Belgique est similaire à l’Union Européenne."
-"En Belgique, c’est ce que nous appelons le “fédéralisme chéquier”. La Belgique est une union de transferts dans laquelle la démocratie flamande contribue de manière excessive à la Fédération, notamment à travers la sécurité sociale et par le financement de la Dette nationale. Mais aussi à travers les provinces, la Flandre paie le prix des transferts."
-"En résumé, dit De Wever, la Flandre est un contributeur net au gouvernement fédéral, et la Communauté française de Belgique un bénéficiaire net."

-"Mais la vérité a aussi ses droits, poursuit De Wever devant son auditoire allemand. Selon une enquête de la VUB , il n'y a jamais eu de transferts financiers de laWallonie vers la Flandre. Même à l'apogée de la pauvreté en Flandre - à la fin du 19ème siècle - il y avait tout au contraire un flux financier de la Flandre vers la Wallonie. C'était à cause de la nature de la fiscalité, qui n'avait pas encore adaptée à une société industrielle et en était restée à une économie agraire.L’argent des taxes prélevées en Flandre a ainsi été investi dans le développement du charbon wallon et de la sidérurgie wallonne."(...) Pour les besoins de l'expansion de l'industrie sidérurgique wallonne, la Flandre s’est économiquement effondrée, victime de  la concurrence des céréales françaises et de la laine anglaise. Le résultat fut une migration massive des Flamands vers l'Amérique, en Allemagne, mais, ironiquement, également vers le bassin wallon alors en plein essor industriel ."
-"Je rappelle cela, dit De Wever, sans ressentiment ni amertume. Le souhait flamand de plus d'autonomie n'est pas motivé par un ressentiment historique pour la “souffrance infligée" à la Flandre.  Ce n'est pas une réaction à la domination culturelle des francophones dans le passé.
La Flandre est aujourd'hui relativement forte et a le devoir moral de faire preuve de solidarité avec ses voisins. L’égoïsme de groupe ne devrait jamais être un motif."
-"De même que l'Allemagne a une obligation morale d'être solidaire, compte tenu de l'histoire et de sa richesse, la Flandre a, elle aussi,  une obligation morale d'être solidaire, compte tenu de l'histoire et sa richesse."
 -"Si on me demande pourquoi c’est si compliqué, l'Allemagne en Europe, je réponds toujours la même chose: 
"Parce que l'Allemagne n'a pas pour vocation d’être la Flandre de l’Europe.”
 Chaque flamand comprend cela illico. 
Et pourquoi la Flandre veut-elle plus d'autonomie ? Parce nous, les flamands, sommes fatigués d’être les Allemands de la Belgique…”
-“Cela ne signifie pas que la Flandre ne doit pas faire preuve de solidarité avec la Belgique francophone. Cela signifie que nous devons organiser la solidarité d'une manière efficace. Tout comme l'attitude de l’Allemagne en Europe ne signifie pas que l'Allemagne ne veut pas être solidaire.”

jeudi 21 juin 2012

Le CDH cède à nouveau la tentation des banques d' images internet: son sympathique modèle habite en... Afrique du Sud

Les affiches du CDH sont tellement caricaturales (on ne reviendra pas sur la polémique de la petite fille trisomique dont l'exploitation électorale n'a pas fini de faire des remous...) qu'on se doutait bien que le CDH était retombé dans son travers d'aller puiser (comme il l'avait déjà fait pour un site internet incongru) dans les banques d'images internet. On a vérifié: ben oui. C'est à nouveau tout bidon, les "vraies gens" du CDH. et ils ignorent assurément tout de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Ainsi, le gentil noir censé représenter la multiculturalité n'habite nullement à Matonge ... mais bien en Afrique du Sud. Ah bien sûr, c'est pas facile de dénicher des vrais wallons et des vrais bruxellois (le MR a eu bien du mal à dénicher ses Hasna, Gabby, Anne, André, Angelo et Maxime et le PS a souvent ramé à trouver des militants pour ses pubs) mais c'est tellement, tellement plus crédible...

jeudi 14 juin 2012

Le "Pacte de Croissance" : pour la première fois, la N-VA propose une augmentation des impôts (indirects)

Bizarre: on ne trouve quasi pas une ligne, dans la presse francophone, sur le "Pacte de Croissance" proposé par la N-VA. Un document de 125 pages qui n'a pourtant pas été rédigé par hasard, le parti de Bart De Wever y développant longuement en filigrane toute sa doctrine économico-sociale, avec des variantes comme la fin progressive des "intérêts notionnels". Parmi les points-clé du document: la volonté de rendre la cotisation de sécurité sociale progressive pour les salariés, la mesure étant financée par une augmentation de la TVA de 21% à 22% .
"Ah, une augmentation d'impôts indirects" contre-attaque l'OpenVLD, directement visée et chatouillée électoralement par ce programme pour le moins libéral. "On se conforme à la recommandation européenne de transférer le fardeau du travail vers les impôts indirects" réplique la N-VA. Qui, comme à son habitude, présente les choses assez concrètement: "notre proposition, c'est plus d'argent en poche pour tous les salariés flamands de moins de 5000€ bruts. "Bref, une stratégie économique qui se proclame "responsable" et "non-démagogique" à l'heure ou le fédéral reste dans le flou pour ce qui est de la relance. Résultat: ce genre d'image à la VRT. Dévastateur.

samedi 25 février 2012

Pourquoi les nouveaux migrants vers la N-VA resteront derrière le cordon sanitaire (que Bart De Wever ne coupera évidemment pas)

Le propos est de Bart De Wever. C'est le seul à retenir parce qu' il est clair: “ Toute coalition communale avec le Belang est impossible”.
Mieux: si, après le scrutin du 14 octobre 2012, l’un ou l’autre élu local de la  N-VA, dévoré par le désir ravageur de s’asseoir à tout prix dans un fauteuil maïoral, décidait de s’allier avec le diable de l’extrême-droite, ce serait la procédure d’exclusion.
On verra évidemment, à l’automne, si ces déclarations d’intention résisteront toujours à la tentation du pouvoir. Mais c’est en tout cas à cette aune là -celle du jeu des alliances pour diriger une commune de Flandre- qu’il sera alors permis de jauger, voire de juger la N-VA.
Pas parce que, dans la plus grande tradition de la politique politicienne, un certain nombre de quidams locaux, spontanément ou invités, changent aujourd’hui de droite, répondant souvent à des particularités locales. (la célèbre bourgmestre CD&V d’Alost, Ilse Uyttersprot, y a moins d’élus que le Belang, fracturé depuis lurette)
Pour l’heure, en Flandre, la pièce politique est claire: tous les partis traditionnels sont tétanisés, non seulement par les sondages, mais aussi par la mécanique de proximité déployée sur le terrain par la N-VA, de nombreux anciens sympathisants de la Volksunie y retrouvant force et vigueur. 
Les clés de la communication de la N-VA?
C’est simple: Bart le charismatique amaigri à la télé et un déluge incessant d’actions de proximité.
Conférences, meetings, rencontres, porte à porte, quiz (ça fait un tabac), apéritifs, souper aux crèpes ou vin-fromage, karting (si), soirées-spaghetti, N-VA cafés, soirées bingo, promenades dans la nature (même avec Jan Peumans à Banneux), barbecues, Fêtes du printemps en veux-tu en voilà.
C’est clair: la N-VA mouille sa chemise, Bart en premier ( jusqu’à aller causer à l’Academy des Majorettes à Kapellen…) 
Bref, du terrain. La recette de ce qui fait aujourd’hui gagner une élection, à fortiori un scrutin communal. (ce n’est pas le PS qui démentira la technique)
Rien d’étonnant donc à ce que d'aucuns, au Nord, agitent le bouchon parce que la N-VA laisse réussir l’examen d’entrée (screening) à une première échappée d’anciens Belang. C’est de bonne guerre psychologique pour effrayer ceux qui, en juin 2010, ont voté pour la première fois pour un parti nationaliste. Objectif: créer le trouble et tenter  d’assimiler, avec des arguments plutôt artistiques (pas de vrai grain à moudre dans le programme de Bart), la N-VA au Belang. Comme si de plus ou moins vagues types, parfois d’ailleurs fort peu convaincants dans leurs communes, allaient s’emparer du pouvoir dans un parti déjà si structuré.
M-R Morel, N-VA avant de virer Belang: Forza Flandria.
D’où la stratégie déployée à Tongres par l’OpenVLD où à Anvers par le CD&V: s’allier, créer des cartels pour contenir la vague, exclure la N-VA. Avec, du coup, des réactions controversées, de Rik Torfs à  Pieter De Crem  qui, lui, a réussi à maintenir à Aalter un pur cartel CD&V-N-VA.
Quelle est la différence, dit brutalement le ministre de la Défense, entre CD&V et N-VA ? Je cherche encore... S'il y en a, elles sont dans la nuance, et nous les aplanissons"
Euh, Wouter ?
Rien de neuf dans tout cela: après le scrutin de juin 2010, une enquête avait déjà montré que d’innombrables Belang (jusqu’à des “cadres” hauts placés du parti fascisant) avaient préféré voter "utile" et  N-VA. Et De Wever avait annoncé la couleur: bienvenue à cet “électorat pro-identitaire flamand, de droite, cynique et plaidant pour une approche relativement musclée de la criminalité" (étude KUL). Juste que tout candidat au militantisme N-VA est censé à tout le moins passer préalablement une sorte de stage d’attente, de “screening” plus ou moins solide selon les réputations.
Ok pour le combat de la Flandre, mais pas de xénophobie  à la N-VA. L’intégration des immigrés, c’est sa particularité dans le populisme européen. 
Ce qui n’empêche, qu’à l’instar d’un Sarkozy (2007 et 2012), on vire stratégiquement à droite pour tenter de puiser dans le réservoir de voix du Belang. (tiens, on en profite pour rappeler que Patrick Buisson, ex-rédac chef de l’hebdo d’extrême-droite ”Minute”, conseille Nicolas Sarkozy pour ce même objectif vis à vis du FN)
Sous Di Rupo, après des mois de négociations roses-grises-noires à la même table, la “diabolisation” de la N-VA est aujourd’hui clairement plus que tendance. Et la communication-savonnette du Premier ministre en arriverait presque à faire oublier aux francophones un léger détail: le poids électoral de Bart (1.135.617 voix, premier parti du pays en 2010) qui attend la coalition tripartite au tournant. Si pas au premier (communales), au plus tard au second, en 2014, pour la totale (fédérales, régionales, européennes).
Les ressorts du mouvement flamand sont souvent mystérieux pour les francophones:
pour ce qui est de l’indépendance de la Flandre, il existe, de fait, une certaine “Forza Flandria”. Qui ira chanter de concert d’ici peu à la Fête du Chant flamand.
Pour le reste, et De Wever ne cesse de le marteler, la N-VA est toujours le meilleur ennemi du Belang. A preuve le dernier coup plus ou moins fourré de Bruno Valkeniers, président théorique du machin brun, criant à une chasse à ses mandataires.
Ce qui est nié par la N-VA, avec un argument fort: elle n’est pas en pénurie de nouveaux membres, c'est le moins que l'on puisse dire

“M’allier avec le Belang, a clairement dit De Wever, ce serait aller à l’abîme pour la N-VA. Pour le moment, c’est exclu.Tant que leur coeur de métier, ce sera le grand show anti-Islam, le grand spectacle anti-immigrés, pas question de les laisser sortir du cordon sanitaire”. (Doorbraak, novembre 2011)

Et même les dissidents du Belang, ceux qui ont fait grand bruit à Gand avec leur groupe de “Belfort”, n’iront pas pour autant rejoindre Siegfried Bracke sur ses listes. Ben non. Pas plus qu’il n’y aura d’alliance à Anvers (alors que l’addition des deux forces assurerait sans doute le maïorat à Bart DeWever) .
Oh, bien sûr, on jouera sans doute à la marge, oh il y aura assurément - tradition omnipoliticienne- des débauchages ou des ralliements. Mais le plus gros des nouvelles troupes viendra, du CD&V; de l’Open VLD aussi, voire même encore du SPa. Oh, il y aura des  combines, encore des déménagements opportuns tous azimuts , bref tout ce qui peut faire contribuer à faire “gagner, gagner, gagner” la N-VA mais –et c’est la clé de l’analyse- on ne nouera pas d’alliances communales avec le Belang.
Il y a donc  une part d’irrationnel et de méconnaissance dans les réactions au quota de migrants du Belang: c’est de la peur, de la crainte mais, politiquement, du plutôt non-fondé.
En retombant chaque fois sur la même réflexion de fond: dites, est-ce que c’est mal qu’un parti démocratique de centre-droit (c’est ainsi que se définit la N-VA, présente au gouvernement flamand) en arrive à faire oublier le fameux “dimanche noir” qui vit, jadis, triompher l’extrême-droite la plus noire?