Raser gratis ? Cette expression viendrait d'un barbier qui avait placé jadis une pancarte proclamant ladite formule…Mais notre artisan, tout aussi fûté que près de ses sous, l'y laissait tous les jours. Par conséquent, le naïf qui, le lendemain du jour où il avait vu la pancarte pub, venait se faire raser ou couper les cheveux et qui s'étonnait de devoir quand même payer, s'entendait répondre : "Oui, mais il y a écrit que c'est demain que c'est gratuit !". Aujourd’hui encore, notamment en politique, les promesses des personnalités en vue n'engagent que ceux qui les écoutent sans faire appel à leur libre-examen…Ce n’est pas le cas ici. Où on s'efforce plutôt de manier le mot à couper la langue de bois .

jeudi 25 août 2011

Towergate espagnol: pour sa com’ de crise, Ilse Uyttersprot assume” à la Daerden” et remet même une couche d’humour…


Alors que le débat dans les médias tend à se clarifier- dès lors qu’une telle vidéo circule, concernant une personnalité publique, cela devient, qu’on le déplore ou non, une info à traiter …-, il n’est pas inintéressant de jeter un petit coup d’oeil rapide sur la communication de crise adoptée par la bourgmestre d’Alost, Ilse Uyttersprot.
Laquelle a d’évidence adopté la meilleure voie possible : assumer. Non seulement par son déjà fameux ” Et alors ?!” (emprunté à François Mitterrand qui, lui aussi, argumenta au culot de sa “vie privée”) mais aussi en y allant sans faux fuyants. C’est clair. C’est net, comme il convient. Si elle ne s’excuse pas, elle n’en reconnaît pas moins totalement la situation, ciblant en outre habilement sur le temps écoulé. (“c’était il y a quatre ans…”).
Mieux: Ilse monte même au filet via sa page Facebook, y plaçant elle-même des extraits de presse consacrés au #Towergate (appellation qu’elle a elle-même créée pour la circonstance sur Twitter) et en modifiant sa photo, troquant l’ “officielle” – un brin austère- par un très ludique portrait d’elle, saisi lors du dernier Carnaval d’Alost. Une manière de jouer en défense sur une forme d’humour, puisque la vidéo a fait rire toute la Flandre…
Comment l'électorat social-chrétien réagira-t-il ?
Il est vrai qu’Ilse Uyttersprot ne pouvait que se douter que la vidéo maudite (elle savait que le buzzz avait déjà eu lieu en Pologne et en Espagne, sans y être identifiée)lui poserait un jour problo. Et avait donc eu largement le temps de réfléchir comment affronter l’orage qui menaçait la disciple de Pieter De Crem.

Il y a quelque part un parfum de“méthode Daerden” dans ce qui arrive à Ilse Uyttersprot, propulsée soudain comme l’une des plus célèbres flamandes au monde (“Sans jamais avoir pris une seule vraie décision dans sa commune” râle un de ses rivaux politiques locaux) et dans sa manière de réagir.

Bon, tout ne sera pas facile pour Ilse qui ne manque d’évidence pas d’aplomb: il lui faudra affronter, mardi, un conseil communal où d’aucuns ne lui veulent pas que du bien à un an du scrutin 2012. (le Belang, qui réclame sa démission, est le premier parti d'Alost devant feu le cartel CD&V-N-VA...)  Il lui faudra assumer –longtemps- un certain trouble. (“Comment un policier alostois pourra-t-il encore interdire quelque ébat amoureux ?” s’écrie une personnalité locale). Et il lui faudra surtout peser le réel soutien de son parti, le CD&V. Si celui-ci a pondu un communiqué qui affirmait être “derrière elle” (ce qui a forcément déclenché une autre vague rieuse…), il semble évident que nombre de sociaux-chrétiens attachés “aux valeurs familiales” n’apprécient pas vraiment…
Palacio Viejo (aussi Parador de Olite)
Ah, ultime info: la vidéo n’a pas plus été tournée en Turquie qu’en Crète.
C’est bel et bien en Espagne que Ilse et son compagnon-cardiologue de l’époque ont découvert les créneaux (assez fréquentés) du “Palacio Real de Olite”. (voir la vidéo) Ce qui n’avait d’ailleurs guère plu au Gouverneur de Navarre lequel, n’appréciant guère de voir ce monument ainsi “profané”, aurait même sommé- selon le “Laatste Nieuws”-  les vidéastes polonais de gommer la séquence du Net au nom du copyright protégeant l’édifice…

mercredi 24 août 2011

Kim Geybels et Bas Luyten bazookent en couple: “Au coeur de la N-VA existe la VNV (Vrienden Van Den Dikke), tous homophobes, racistes et crachant sur tout ce qui est de gauche…”


Kim Geybels, c’est un peu pour Bart De Wever ce qu’est “Marijke” (les SMS) pour Yves Leterme. Un cauchemar, un volcan médiatique qui se réveille de temps à autre via une fracassante interview.
A la différence près que l’ex sénatrice-toubib de la N-VA- virée illico presto au retour de ses mésaventures poudro-amoureuses de Bangkok avec Bas Luyten, autre espoir N-VA- ne parle pas juste pour se faire remarquer.
Et l’offensive, menée au travers d’une longue interview accordée à  l’hebdo “Humo” par le couple de “flaminganten”, est lourde. Le couple réuni y va au canon lourd. Trouant joyeusement le voile sur les moeurs et rivalités au sein de la N-VA, le parti “où la volonté de De Wever fait loi”.
C’est ainsi que l’interview du couple “partners in crime” (comme ils se qualifient par dérision) révèle l’existence “d’une VNV à l’intérieur même de la N-VA”. Une parodie en initiales du Vlaams Nationaal Verbond ou VNV, feu le parti nationaliste flamand de Staf De Clercq...
VNV pour les “Vlaamse Nationale Vrienden”, ou, comme ils se dénommeraient eux-mêmes, les “Vrienden Van Den Dikke” (les amis du gros) donc de Bart De Wever.
“ Ils se réunissent, révèle l’ex président des Jeunes N-VA, deux fois par an : à Noël et à fin juin…” 
“ Cela commence par un dîner et cela se termine dans d’autres établissements sur lesquels je ne donnerai pas de détails”, dit Luyten d’un ton sybillin autant qu’ entendu et qu’aigri. (il fit partie du cercle restreint) 
“Tous ces “Amis” sont de droite: et chacun, dans ces réunions, y donne alors libre-cours à son homophobie, son racisme et à une profonde aversion de tout ce qui tend vers la gauche…” (et ça vaut aussi, précise-t-il, pour les militants N-VA qui pensent plus à gauche)
Qui ? “ La VNV, c’est Liesbeth Homans, Theo Francken, Karl Vanlouwe, Joachim Pohlmann, Guy Uyttersprot…”
Homophobie ? Sur ce point, Luyten fissure l’image souvent donnée par le parti nationaliste.
  Il faut lire, dit Bas Luyten, un mail de Karl Vanlouve adressé  à Theo Francken, l’homophobie y dégouline de partout … “Un homo comme patron ? C’est impossible à imaginer pour ceux-là…”
Des militants se structurent au sein des “Roze Leeuwen” avec notamment Danny Pieters, le président du Sénat, raconte Bas Luyten (ce qui est un poste un peu en contradiction avec sa thèse) “mais chacun sait que c’est parce qu’il en était membre que Luk Bellens, un militant de Louvain, a reçu une place en ordre inutile aux élections…”
Si Bas Luyten, qui dit  rester “à fond derrière le programme de la N_VA”  envisage mal une reconversion politique, ( “ Mon ami Bas est de centre-droit” dit l’ex-sénatrice), ce n’est clairement pas le cas de Kim Geybels. 
Qui, forte de son score perso de 42.000 voix perso, multiplie à l’en croire les contacts, pesant les probabilités sur la balance du désir. 
Avec Steve Stevaert, l’ancienne grande figure des socialistes flamands (au pouvoir dans la limbourgeoise commune de Geybels), mais aussi et surtout avec l’Open VLD, qui lui avait déjà (via Patrick Dewael, à l’époque encore Président de la Chambre) prodigué pas mal de soutiens…
“J’ai davantage de possibilités politiques en allant vers la gauche, lâche Kim. Ma vision éthique est, par exemple, en adéquation parfaite avec l’OpenVLD…”(...)“ L’avortement, l’euthanasie, ces choses là…’ dit la toubib . Qui affirme que Danny Pieters a reçu le Président de l’Ordre des Médecins à la Présidence du Sénat, histoire de tenter de lui interdire son métier de médecin.
Objectif avoué de Kim Geybels-le-retour: les élections communales de 2012. A Herk-de-Stad, au Limbourg. (bourgmestre SPa) Une commune qui s’appelait jadis Herck-la-Ville, et fut jadis l’une des vingt-trois Bonnes Villes de la Principauté de Liège…

samedi 6 août 2011

Crise financière déboulant, les vacances (prolongées) des politiques en passe de devenir intenables...


On ne le répétera jamais assez: la communication, c’est avant tout un regard. Un ressenti de l’opinion. Peu importe alors bonnes raisons, logique et autres rationalités: l’homme de la rue n’en a souvent cure.
En un autre mois d’août vacancier, celui de 1996, Jean-Luc Dehaene en fit déjà la cuisante expérience, commettant l’erreur de s’agripper psychologiquement à son parasol alors que Julie et Melissa bouleversaient, blanchissaient les âmes.
Cette fois, la tourmente qui s'abat est financière. Et nos leaders, pardon nos responsables politiques sont pour la plupart qui en Corse, qui en Turquie, qui en Espagne…
Jusqu’au Ministre des Finances qui, face à ce séisme et cette magnitude-là, doit se sentir pour le moins mal à l’aise, quelque peu culpabilisé d’être là, dans le Midi de la France, pendu à son portable.
Tweet de Didier Reynders, pas trop secoué...
Oh, bien sûr qu’il n’est pas seul au soleil : David Cameron dort et dore en Toscane, Sarko se fait paparazzer au Cap-Nègre et Angela Merkel est censée lire une passionnante bio de Staline sous les UV du Tyrol italien. C’est bien connu: la meilleure condition de travail, c'est les vacances.
 Oh, bien sûr, ce n’est évidemment pas le retour précipité de Wouter van Besien ou de Caroline Gennez qui bouleverseraient d’un neutron les avis des coteurs-notationeurs de Standard & Poor’s et autres Moody’s.
Il n’empêche qu’il y a là une erreur psychologique du monde politique qui, de mineure, vire progressivement majeure.
Ce n’était déjà pas simple de combattre un certain poujadisme pour lequel 420 jours de vacance de vrai gouvernement signifient presque 420 jours de vacances.
De Wever, avec tout son instinct, avait d’ailleurs aussitôt utilisé l’arme virale fin juillet, s’étonnant au nom du “bon sens” que la première conséquence de la dramatisation d’Albert 2 soit… une mise en repos jusqu’à la mi-août.
La N-VA venant d’être renvoyée au banc (pas solaire), l’argument de Bart en fut un peu terni. Cette fois, crash boursier et crise de la dette créant un climat anxyogène- le belge moyen paniquant pour ses économies et son avenir social- il prend indubitablement tout son sens.
Et la N-VA, qui a retrouvé l’aisance des habits d’opposition, d’ en remettre habilement une couche, demandant “le rapatriement d’urgence des négociateurs”.
Et, histoire de faire de l’image, les Jeunes N-VA mèneront une action très médiatique ce lundi à l’aéroport de Bruxelles-National (comprenez Zaventem).
Curiosité troublante: le discours des nationalistes flamands  (“ rester en vacances est un très mauvais signal “) recoupe ainsi soudain celui du gouverneur de la Banque Nationale, le très politique Luc Coene, jadis (entre autres) sénateur OpenVLD, pour qui “ avoir interrompu les négociations donne une impression de laisser-aller négative”.
Certes, Yves Leterme est au poste en stand-by à Ypres, prêt à répondre à tout SMS.
Certes, des experts relèvent que seule la Banque Centrale Européenne peut vraiment agir ces heures-ci.
Elio Di Rupo, au village familial des Abruzzes...(Sud-Presse)
Il n’empêche: ce qu’on a tacitement et tatitement surnommé rue de la Loi “ Les vacances de M. Elio”, ça passe de plus en plus mal dans l’opinion.
D’autant qu’on apprend que rien ne reprendrait vraiment le 15 août (hormis quelques contacts bilatéraux), cette figure-clé qu’est Wouter Beke ayant réservé en France les deuxième et troisième semaine d’août.
“ Je peux être vite de retour par le TGV”, s’est justifié tant bien que mal le président-porte-parole du CD&V. Et, sous la pression, de s’excuser: “ D’ailleurs, Di Rupo m’a informé qu’il ne m’attendait que pour le 22…”. Un malaise que les partis du Nord, davantage sous la pression de la N-VA, comptentquelque peu alléger par une rentrée anticipée du Parlement.
Les vacances, c'est la période qui permet théoriquement aux politiques de se souvenir que les affaires peuvent continuer sans eux.
En 2011, l’opinion publique ne rit plus vraiment toujours de la boutade.







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