Raser gratis ? Cette expression viendrait d'un barbier qui avait placé jadis une pancarte proclamant ladite formule…Mais notre artisan, tout aussi fûté que près de ses sous, l'y laissait tous les jours. Par conséquent, le naïf qui, le lendemain du jour où il avait vu la pancarte pub, venait se faire raser ou couper les cheveux et qui s'étonnait de devoir quand même payer, s'entendait répondre : "Oui, mais il y a écrit que c'est demain que c'est gratuit !". Aujourd’hui encore, notamment en politique, les promesses des personnalités en vue n'engagent que ceux qui les écoutent sans faire appel à leur libre-examen…Ce n’est pas le cas ici. Où on s'efforce plutôt de manier le mot à couper la langue de bois .

lundi 31 janvier 2011

Reynders déjoue le piège de la fausse banque Fides mais l’équipe de “Basta” réussit à demander 20 milliards au coeur du Ministère des Finances !

La fausse banque Fides demande l'aide de Didier Reynders

L'entrevue à la CBFA
L’équipe de “Basta” (VRT) a encore frappé fort en com' corrosive lundi soir. En obtenant une réunion à la CBFA (le contrôle des banquiers), en créant leur propre banque- la FIDES- en récoltant 136 euros (10% d’intérêt promis) sur les marchés ( enfin, celui de Vilvorde…) et en se les partageant illico comme “bonus”. Puis, ayant ainsi mis leur “banque” dans l’impossibilité de rembourser ses petits épargnants, en s’en allant très sérieusement demander  vingt milliards…allez quinze… allez douze ça ira… au Ministre des Finances Didier Reynders. 
Mais si le Ministre des Finances ne se fait pas piéger ...
Qui, interpellé sur le trottoir du 16 rue de la Loi par quatre hommes fringués en très sérieux hommes d’affaires, ne tombera pas évidemment une seconde dans le panneau. "Vous faites un film ou vous êtes comédiens ..." dira-t-il aimablement, conscient du pastiche.  (on voit passer brièvement à l’image Joelle Milquet, apparemment  interloquée par ce climat de cata bancaire…( On lui pose une question, elle s'arrête très brièvement mais juste pour dire "non"...) 
...les faux banquiers profitent d'une confusion
Du coup, les quatre compères  de “Basta” –culottés et talentueux en diable- y sont allés au culot en se présentant à la réception du tout proche Cabinet du Ministre des Finances. Ou la malheureuse huissière les confond avec les participants d’une réunion prévue  à 11H du matin pour… Febelfin, la fédération-coupole du secteur financier belge. Ce qui leur permet d’entrer dans la place avec leurs caméras cachées et de s’installer sous les ors d' une superbe salle de réunion. Ou déboulera, interloqué, un proche collaborateur du ministre Reynders.   
...et rencontrent un proche collaborateur du Ministre, qui confond les réunions.
Qui, piégé, sidéré, mettra un petit moment- totalement interloqué, inquiet qu’on ait pu créer illégalement une banque en Belgique- avant de se rendre compte de la supercherie. Grand moment que celui ou, ayant sollicité vingt milliards pour sauver les épargnants, les banquiers informent , imperturbables, le collaborateur de haut niveau de Reynders qu'ils ont perdu …136 euros.
...et se pince lorsqu'il découvre une banque illégale.
Bref, une critique féroce et grand public du monde bancaire. Et on vous passe les détails, comme les coups de fil à Dexia et KBC pour solliciter les 6,2 millions d'euros théoriquement nécessaires , l’entrevue dans une banque pour un prêt de création d’entreprise (mais c'est pour fonder... une autre banque) ou l’appel téléphonique au top de Fortis pour voir “s’il ne resterait pas un siège vacant au conseil d’administration…" De grands moments, superbement acides.


En hors d'oeuvre, l'équipe de Basta, histoire de se faire rembourser  le fiasco des épargnants de Fortis, emporte froidement  le grand canapé du hall de l'agence d'Anvers...



vendredi 28 janvier 2011

La”contre-offensive ardennaise” de Di Rupo: la Flandre peut juger cela “hilarant”, au Sud, c’est une com’ tout bonus…


                          L'écrivain Tom Lanoye :"Le CD&V est comme un lapin pris dans les anneaux du boa constrictor qu'il a  lui-même créé".


“ Désormais, c’est la guerre pour  l’opinion publique “ a lâché, il y a peu, Bart de Wever. Il ne croyait pas si bien dire: la “contre-offensive ardennaise” de Di Rupo –comme l’ont baptisée les médias du Nord- en a surpris plus d’un par sa force. ( cross-over avec live-show gonflé, mails, médias, Twitter…) Ne fut-ce que parce que, en com’,  utiliser les mots “Gouvernement d’Union Nationale” (alors que d’autres termes kif étaient possibles) était assez gonflé, n’ayant d’évidence pas de quoi susciter l’enthousiasme de la N-VA, parti pas très euphémiquement porté sur le belgicain.
Le Ps a durci le ton...
C’est donc une formidable bataille entre deux “super-communicateurs”: à ce détail près que la com’ de chacun pilonne , désormais des deux côtés, surtout sa propre opinion publique.
Le président du PS a ,assurément, prudemment mesuré le poids de chacun de ses mots. Et, en politicien madré, se doutait bien que sa belle idée n’allait guère susciter des flonflons d’enthousiasme en Flandre.
Tout comme Didier Reynders savait pertinemment que son idée d'élargir Bruxelles au Brabant avait zéro chance d'être retenue au Nord.

En com, malin de pas dénigrer la manif inattendue.
Les objectifs de cette fausse percée étaient autres. D’abord, répondre aux critiques ( y compris celles de Vande Lanotte et des socialistes du Nord) selon lesquelles Di Rupo aurait désinvolté son rôle de triumvir, se camouflant, se dérobant derrière de multiples motivations montoises.
Donc, avec ce que la N-VA a qualifié de “pièce de théâtre”, le président socialo a tourné en tout cas à nouveau tous  les projecteurs vers lui, adoptant son rôle désormais de prédilection: vocaliser la posture de “ l’homme d’Etat conscient de ses responsabilités”.Au dessus de la mêlée.
Rik Van Cauwelaert, le subtil analyste de “Knack”,  juge que la créativité de Di Rupo déboule décidément toujours au mauvais moment,  juge carrément “ la proposition hilarante” et comme ne devant guère troubler la vespérale partie de bridge du Roi.
Peu chaud à l’Elio: quelque part il répond coeur de cible, sans trop de récupération- un réflexe chevillé au corps des politiques-, au malaise exprimé l’autre dimanche par les milliers de jeunes manifestants de la “Webgénération” de Shame, avides de dialogue et de davantage de transparence.
Eric Defoort, un des plus énervés de la N-VA,  le souçonne “d’avoir dit ça parce qu’il aurait absorbé des alcools forts”, le président du PS s’en tape le coquillard. Il sait qu’en rassurant sur l’économique et le social, sur la défense un brin roulement des mécaniques de la Sécu, il répond au climat anxyogène qui angoisse une bonne partie des wallons. C'est à dire son électorat, la préoccupation première et permanente de tout homme politique, quoi qu’ils en disent.
Jusqu’à nouvel ordre, aucun client de la célèbre friture ‘ t’Draaskste –celle de Bart- ne peut en effet voter PS.
Un sondage VRT affiche que 90% des flamands sont carrément négatifs quant à cet éventuel “Gouvernement d’Union Nationale”: le boss très peu contesté du PS  (hormis quelques grognements liégeois) sait que ce concept plaira encore dans le paysage francophone. Ou le MR du Charles Michel nouveau restera déchiré jusqu’à, FDF aidant,  peut-être jouer avec sa propre existence. Ou le CDH est en déglingue et ou Ecolo navigue vaille que vaille…Et si en plus, on peut humidifier, sinon  “mouiller” les libéraux, qui se sont “réjouis” de la créativité de Di Rupo, c’est le bonheur , fut-il momentané.
Plus politiquement, il est clair que le PS,  dont la stratégie est basée sur une attente tenace et qui fait mine d'avoir renoncé à vouloir le 16 rue de la Loi, a décidé poliment (on ne sait jamais…)  durcir le ton. Pas entre les hommes, Elio et Bart se ménageant jusqu'au trop poli pour être vraiment honnête. D’ou, depuis quelque temps, ce martèlement du fameux article 1 des statuts de la N-VA ( pourtant pleinement assumé par Bart face à Elio) sur l’indépendance de la Flandre (un article que les analystes du PS avaient longtemps oublié de lire, sans doute par distraction). D’ou la phrase viruslente, au micro de Bel-RTL : “ On ne va pas mettre un virus au coeur de l’Etat fédéral pour détruire celui-ci”.
L’objectif second, mais sans trop y croire, est clair comme de l’eau de roche: tenter de mettre fin au "baiser de la mort" et de dissocier N-VA et CD&V. Mouais: c’est oublier que Wouter Beke est, avec De Wever, un des “enfants” politiques de feu Hugo Schiltz, homme d’Etat de feu la VU; qu’il y a un CD&V qui n’est plus le CVP, qu’on note une certaine radicalisation de l’ACW, le syndicat chrétien flamand.
En fait, c'est surtout la position de repli de l'initiative Di Rupo qui est la plus sérieuse: offrir à Leterme de redémarrer pleinement avec un apéritif de réforme de l'Etat. (BHV + Bxl)
A 7 ou à 9, tout ce petit monde se reverra en tout cas bientôt.
Au Palais. Ou la ritournelle n’est plus tellement “ La Brabançonne” que: “ Et maintenant, que vais-je faire…”. Ou l'on écoute  l'idée (des contacts ont été pris) d'un retour de Verhofstadt, qui, en rééquilibrant au centre-droit, calmerait les angoisses de Bart De Wever. Et ferait que l'Open-VLD serait itou bien plus à l'aise que sous Leterme.
Et s’il n’y a pas de solution, si le modèle belge agonise, si même Di Rupo ne croit plus in petto à la possibilité d'un accord avec le "showman" Bart qui veut l'influence sans la responsabilité, eh bien on passera peut-être du concept du “gouvernement d’unité nationale” au “plan B”, certes encore assez impopulaire en com' mais pour autant toujours très étudié et affiné.
Et on fera en désespoir de cause ce qui est logique et plein, plein d’éléments de clarification: on ira revoter. En juin peut-être à nouveau.
Et si c’est ça, Elio Di Rupo a, en tout cas, déjà redoré son blason. Au cas zou.

(1) Bon, question utilisation des nouveaux medias, c’était p’t’être pas la meilleure idée, après des mois de silence twittelio, de faire twitter des 140 signes par une petite main et ce à l’heure ou ledit Di Rupo parlait précisément à la tribune. Twitter est un média où on ne se la joue pas.)





Waffelman, l'homme qui ne veut pas une coalition trop à gaufre....(Votez pour moi-Le Clip)




Photo Le_Bux (Martin Buxant, de " La Libre")

vendredi 21 janvier 2011

Le dilemne de la com’ des partis pour Shame: comment trouver ça absurde mais ne pas vexer les milliers de jeunes qui défileront

"Les politiques sont souvent comme les chevaux. Ils ne peuvent marcher droit sans oeillères." (Anatole France)


Les partis ont un sacré problème de communication sur le dos: comment peuvent-ils gérer cette manifestation (“Shame”), qu’ils jugent, eux, totalement absurde dans son gloubiboulga d’apolitisme stoïquement neutre, et  veiller à ne pas vexer les milliers et les milliers de jeunes et de moins jeunes qui formeront le cortège de cette manif 2.0. Puisque née et développée sur le Net au départ d’une initiative d’étudiants  passionnés de medias sociaux…
Hommage à Marcel Marlier, décédé ce 21 janvier
C’est clair qu’il se passe quelque chose de marquant ces jours ci en Belgique, même si cela passe par le si reposant Woodstock virtuel devant le 16 rue de la Loi (quelque 140.000 tentes, c'est lourd même si c'est factice) et cette manif’ tellement militante d’apolitisme qu’elle vire marche Adeps.
Tout en déclenchant paradoxalement les plus grandes passions. Les medias l’ont bien perçu  et les partis aussi, qui se sont dit, comme toujours, qu’il  y avait peut-être là des voix à ne pas mécontenter et peut-être à ratisser…(on imagine déjà, en com', après la manif, les déclarations proclamant que ça conforte of course "leur" vision des choses...)
Le hic, c’est que, pour la plupart, nos politiques, qui savent parfois tout juste ce qu’est un Ipod,  ne captent pas vraiment l’esprit de cette génération. En fait, les jeunes sont, aujourd'hui, à la fois intéressés et désintéressés par la politique… comme bon nombre de belges.
Joelle Milquet, pour le CDH, avait déjà fait très fort avant les élections de juin dernier, expliquant son mépris de Twitter par sa volonté “de ne pas faire de politique comme des teenagers”. (relit-elle sa collection de “Salut les Copains” pour sortir un mot aussi vieillot ?)  Bref, toujours est-il que cette fois-ci, en voulant récupérer lourdement la marche ( “Cette  manifestation sous le signe de l’unité, c’est mon combat”), la Présidente du CDH a été quasi invitée à ne surtout pas y mettre les pieds.

Mon conseil de com’ aux politiques: cette fois, abstenez-vous…
Et si j’avais donc, modestement, un conseil de com’ à donner aux politiques en vue, habitués à s’afficher relationnellement dans les rues, c’est de ne pas venir, cette fois, y montrer leur tête de politique homme-sandwich.
Qu’André Flahaut ne rêve pas de venir “expliquer les raisons de la crise”: les manifestants lui demandent juste de la résoudre. Qu’Elio Di Rupo se contente du très joli coup de com’ qu’il a réalisé l’autre soir en tutoyant l’acteur et en se faisant octroyer un brevet de bonne conduite politique par Benoît Poelvoorde,  leader “unitariste” de la contestation par la barbe.
Un négociateur se laisse pousser la barbe: récup' schizo.
Que Christophe Doulkeridis, secrétaire d’Etat bruxellois Ecolo et... négociateur à ses heures, n’aille pas promener sa jeune barbe schizophrénique et d’un populisme aussi irritant que ses poils de protestation.
Que  le “PP”  de Mischael Modrikamen s’abstienne, comme tous ces groupuscules belgicains qui ont bien l’intention de faire interpréter la manif à l’aulne de leurs idées, souvent bêtement anti-N-VA ou anti-fédéralistes…
Que le SPa, seul parti à soutenir ouvertement l'initiative, n'en fasse pas trop...( Arno, certes un peu énervé au houblon, a lâché au KVS: "Il y a actuellement plus de socialisme dans un salon de coiffure que chez les socialistes..."


Le promoteur de "Camping 16
Bref, que les récupérateurs, les marchands de fer de Belgique rouillée, les vide-greniers sans projet pour les wallons, s’abstiennent. Parce que leur présence irritera plus qu’elle ne les portera. Parce qu’il faut être dans sa tour d’ivoire de mandataire gonflé de son importance pour ne pas piger qu’il y a un fort sentiment d'exaspération de la part des  belges envers leurs représentants politiques. Un sentiment melting-pot où l’on retrouve aussi bien les trous dans les routes que le boxon à la SNCB et l’on en passe…

Plus ce que ce n’est pas que ce que c’est…
Parce que ce qui a changé aujourd’hui, c'est que les jeunes ont désinstitutionnalisé (ouf...) l'action dans lequel ils expérimentent la mobilisation collective, genre Shame. Oui, avec cette génération ultra-consensuelle, la politique oublie largement l'idéologie. Les jeunes, souvent trop bien intentionnés, veulent conserver une marge de manœuvre, un libre-arbitre, refusent d’épouser nécessairement une ligne politique.
Ici, les organisateurs de Shame ont poussé ce bouchon d’apolitisme radical un peu loin: sans mot d’ordre, sans revendication claire, faisant de la neutralité martelée un tel concept creux qu’il en devient déroutant pour beaucoup. (1)  C’est surprenant: j’ai lu tous les textes des promoteurs de la manif. C’est  troublant: on y dit  en fait davantage ce que ce n’est pas que ce que c’est. (2) Dans ce pays, ne pourrait-on plus réunir bruxellois, wallons et flamands que sur un mot d’ordre vide ? Et encore.
“Shame” , malgré tous ses flous, malgré ses contradictions risquant de virer à l’antipolitisme ou d’affaiblir les francophones en négociations, s’inscrit en fait, à l'analyse, dans cette lignée
d’ engagements ponctuels et ciblés sur des points précis et concrets plus souvent proches de l'opération coup de poing ( “un signal”, disent-ils) que de la théorie politique. Ces jeunes, ben oui, affichent généralement un très net soutien consensuel à la démocratie et à ses valeurs, tout en souhaitant en fait une rénovation du fonctionnement institutionnel de la politique. En cela, Shame, au delà de son manque de sens, est une réaction citoyenne assez saine. Soutenue même par Len Vande Lanotte, oui, le fiston de Johan. ("Je suis entièrement derrière cette initiative"...). Comme quoi, c'est "l'esprit" même de cette manif' qui échappe à nombre de politiques, qu'ils ne parviennent pas bien à comprendre. D'ou leur com' malhabile.

C'est le résultat de juin qui fait l'impasse, plus que les partis
Les étudiants n’ oublient que deux choses en réclamant vite, vite, vite, un gouvernement et presque n’importe lequel: c’est qu’on négocie une réforme de l’Etat bien plus qu’un gouvernement. Et que c’est le résultat des votes on ne peut plus démocratiques émis par l’électeur en juin dernier qui a conduit à l’impasse.  C’est donc dans les urnes qu’il faudrait sanctionner le blocage. Pas forcément en s’en prenant aux partis.A la limite, si on réfléchit bien, cette manifestation apolitiquement si correcte n’est pas loin finalement de réclamer, mine de rien, indirectement, un nouveau scrutin.

Et ça, les milliers de manifestants de ce dimanche l’obtiendront peut-être plus vite qu’ils ne le pensent. En juin-bis ?

Bonus:
1) Shame a mis un temps fortement en avant- leur texte a été remanié- qu’ils collaboraient avec le mouvement “Trop is te veel “ : j’ai poussé plus loin ma curiosité et constaté que ces joyeux loustics là proposaient rien de moins que “la suppression des régions “ et “ un Premier Ministre trilingue et impartial politiquement” : y’en a qui fument carrément la moquette tricolore.
2)  Un des grands sujets de polémique est le drapeau belge, présent sur le site qui a lancé la  manif’ mais déconseillé  par la fameuse phrase –mot d’ordre :
“ L’utlisation du drapeau belge, comme symbole de rassemblement, malgré le fait qu’il soit un bon symbole, envoie le mauvais signal”.
Felix Declerck, fils du ministre CD&V
De fait puisque la N-VA, qui juge la manif “ belgicaine”, la vit désormais  presque comme une offense personnelle…Or, dixit Declerck Jr, un des organisateurs, qui a visiblement le coeur à gauche, "la manifestation n'est certainement pas anti-NVA. Vous savez quoi ? Nous encourageons même aussi Bart De Wever. Go Bart ! Résouds-nous ça !".
C'est compliqué, la vie d'un amanifestant.





mardi 18 janvier 2011

Mgr Leonard : “ Les francophones doivent remettre en question leur complexe de supériorité linguistique."


On ne le changera plus ! Mgr Leonard, qui, après la démission de son porte-parole, s’était imposé ou s’était fait imposer le silence jusqu’au Nouvel-An, se lâche plus que jamais. Après “Humo”, ( son opposition au mariage des prêtres) le voici qui se livre à “Dag Allemaal”, comme si, en communication, le controversé archevêque francophone (dont la réception de Nouvel-An à Malines a été boudée, sinon boycottée par les politiques) voulait mieux se faire connaître au Nord.
D’ailleurs, dit-il, “ les francophones, et c’est ma profonde conviction, doivent  oser ("durven")se remettre en question pour ce qui est de leur complexe de supériorité linguistique.” (…) Et ils doivent oser aller plus loin que de dire qu'ils trouvent la Belgique importante "
“  En 2007, je disais aux gens que c’était très beau, en Wallonie, tous ces drapeaux tricolores aux fenêtres, qu’on était tous des compatriotes”
Et comme Mgr Leonard n’hésite jamais à mélanger église et politique et à sortir quelque peu de son rôle, il y va de ses petits commentaires sur l’impasse gouvernementale (qui ne le rendront pas plus populaire en Flandre confédéraliste):
“ Chacun, des deux côtés, doit mettre un peu d’eau dans son vin…(…) Un gouvernement en affaires courantes peut encore faire beaucoup mais ce n’est pas tenable à long terme (…)
 “Ce n’est pas de la petite bière, hé, de protéger la Belgique. C’est du boulot ! “

Mini-passages choisis à commencer par une “révélation”:

-       “ Oui, dit Mgr Leonard à l’hebdo populaire, j'ai été amoureux. Dans ma paroisse, il y  avait une fille qui m’attirait beaucoup…” (dans le Tounaisis)
-       “ Je pense que je voulais déja devenir prêtre quand j’avais cinq ans” ( ses trois frères sont tous devenus prêtres)
-       - “Souvent, je prends mon vélo et je vais à la piscine de Malines, toujours avec un maillot de bain.On n’est pas la Brouwerij… ( le lieu créé par par le père Versteylen, le fondateur d’Agalev, accusé d'abus sexuels).
-       - Passage obligé sur la pédophilie dans l’Eglise:
“ A un certain moment, après mai ’68, les gens ont pensé que tout était possible.  L’affaire Versteylen est à placer dans ce cadre là” dit Mgr Leonard en substance.
-       - A propos du Pape:    Je n’ai pas son numéro de GSM et nous n’échangeons pas des SMS. Je le vois à Rome avec les autres  et là on a la possibilité de lui parler une demi minute…”

"Sans langue de bois" télé du 16-01

samedi 15 janvier 2011

"Sans langue de bois" radio du 13/01: la " Belgique au poil" (Beard for Belgium)

Nicolas Buytaers explique au micro de Fred Cauderlier  son idée (née en fait en avril 2010) de protestation par la barbe...
Une émission largement consacrée à la montée des "protestations citoyennes" : la dérision de la grève du rasage, les buzzz videos et diverses manifestations dont "Shame" (Honte). Une initiative sympa lancée par des jeunes (essentiellement flamands) "qui ne veulent pas se mêler de politique" mais qui veulent juste un gouvernement. Comme si celui-ci n'était pas ...politique.
Lequel ? De centre-gauche ? De centre-droit ? Donnant raison aux confédéralistes ou aux thèses de solidarité des francophones ? Austérité ou rigueur pour les 25 milliards à trouver ?
Une manif' improvisée  aux buts donc pas très clairs. Mais que nombre de politiques entendent bien récupérer, à commencer par les jeunes CD&V ( qui vont donc schizofrénétiquement manifester contre eux-mêmes) et les Jeunes PSC. Dont le Président n'y voit pas très clair lui-même puisque, joli moment de radio, il a vraiment  bien du mal, et c'est un euphémisme, à expliquer le but de sa propre participation...A écouter.
BELGIUM FOR BEARD: sur le site http://www.beardforbelgium.be/fr/ (initiative  d'une agence de publicité), on peut suivre au jour le jour l'évolution de la barbe de ces protestataires amateurs de dérision...




mercredi 12 janvier 2011

Bart De Wever à “Dag Allemaal”: “ Pour la drogue chez les politiques, allez plutôt voir à l’OpenVLD ou chez Groen…”

On l’avoue: ça vire un peu à la fixette, cette manie qu’on a de lire tout ce que dit (publiquement) Bart De Wever. Une com’ très étudiée, basée sur des plans medias calculés, zigzaguant, selon les thèmes, entre presse de qualité et populaire. Un peu lassant pour l’observateur car De Wever, qui se répand beaucoup en Flandre only, centre ses interviews non-politiques sur quelques réponses plutôt répétitives, dont sa condition physique et sa vie de famille sont souvent les aspects centraux. Apprenez ainsi que Bart est tombé malade pendant les fêtes et qu’il était encore, il y a peu, sous antibiotiques.
La future "maison-kangourou" à Deurne.
(“ J’ai lâché mon stress et hop, j’étais malade”, dit-il). S’il est un homme public qui étale largement ce qu’il lui reste de vie privée, c’est bien De Wever. Dont on apprend ainsi qu’il va désormais accueillir sa maman dans sa nouvelle maison de Deurne, jadis occupée par un médecin, et qui se prête bien à une “habitation-kangourou”.(une nouvelle conception de l'habitat souvent refusée par l'urbanisme wallon).
Bart, finaud, sait d’ailleurs fort bien renvoyer l’ascenseur aux medias du Nord: lors des intermèdes-plaisanteries qui sont un des charmes du “Slimste Mens”, le candidat éliminé De Wever, mardi soir, a tout de même réussi à placer que s’il n’avait pu répondre à une question, c’est sans doute parce qu’il n’avait pas vu la réponse dans “Dag Allemaal”.(les trente derniers numéros en provenance de la “bomma” de son chauffeur).
Et c’est comme par hasard ce mercredi 12/01 que le plus important des hebdos flamands publie précisément cette semaine une très longue interview-people de De Wever. Et ce sous un titre doublement ronflant puisqu’il y proclame :
“ Parfois, je dors à l’hôtel et mon épouse est toute contente de ne plus m’entendre ronfler”.
Oui, l’hôtel, précise-t-il sans grande légèreté dans l’article, car, même si je n’ai pas des goûts de luxe, la chambre qu’on avait prévue ici, au siège du parti, ça ressemble à Guantanamo…”.
Extraits choisis de l’interview:
- Sur les négociations :
On m’interpelle dans la rue et on me dit : “ Ne pas céder, ne rien admettre, hé!” (…) Si j’étais Sarkozy, oui, je pourrais commencer à agir. Mais, hélas, ça ne se passe pas comme ça.”
Et Bart d’en remettre une couche : “ Dans ce pays (entendez la Flandre) vous ne pouvez rien entreprendre: vous devez d’abord négocier avec l’autre pays. C’est, croyez-moi, une énorme, une insondable frustration…”
-Sur le marketing politique: (ton grinçant)
C’est ce que la politique est devenue! L’électeur est un consommateur et le parti une marque. Et sur ce marché là, on joue les techniques de vente… On le fait aussi: il faudrait être fou pour ne pas le faire. Mais il faut d’abord bien savoir ce que vous voulez raconter…” ( à l’exception de Jan Peumans, président du Parlement fland: “ lui, il ne connaît rien en études de marché et c’est l’authenticité garantie…”)
-A propos de la drogue ( l’affaire Kim Geybels, la sénatrice virée de la N-VA ):
Oh, Bart voit soudain des "junkies" ailleurs que chez les wallons:
-“ Nous sommes un parti anti-drogue. (…) Moi, je n’ai jamais expérimenté quoi que ce soit. Pour cela, vous devez plutôt aller chez Groen ou à l’OpenVLD, hé !…(…) Et ne pas oublier que la nicotine est le plus gros tueur et que des centaines de ménages sont détruits par l’alcool…”


- Sur son régime :
Je mesure 1,79 mètres. Je dois perdre des kilos, descendre sous les trois chiffres de la balance, mais je ne veux pas ressembler à un moine bouddhiste. (...)Mon drame c’est que lorsque je suis dans un restaurant et que chacun parle “ BHV”, moi j’entends “assiette de spaghetti…”Il y a un côté génétique dans ce problème…”

LE KWATTA DE DI RUPO

Et de balancer:
-“ Di Rupo a aussi ce même problème génétique. Enfant, il avait un énorme ventre parce qu’il avalait chaque jour du chocolat Kwatta… Quand il avait 14 ans, il pesait une tonne, Elio. Maintenant, il a une discipline de fer. “
-Sur ses quatre enfants, qu’il voit peu :
J’ai lu les mémoires de Frans Van Cauwelaert et je ne suis quand même pas comme lui qui, en revenant du Havre, ne se souvenait plus ni de la date de naissance ni même des prénoms de ses enfants”
- Sur les menaces qu’il reçoit:
Il y a des mesures de sécurité mais la règle est de ne pas en parler. C’est comme si vous installiez une alarme et que vous disiez, ah le code c’est 1287…”
-Sur la pédophilie dans l’Eglise:
“ Dans un collège d'Anvers, si vous étiez malade, et même si c’était un banal mal de tête, le frère vous faisait baisser votre pantalon…”



Une autre étonnante interview de Bart: regardez les antennes de l'animateur...

lundi 10 janvier 2011

Bart De Wever a la mémoire qui badonkadonke: en 2002, la N-VA voulait… interdire les jeux télé aux politiques !

La situation politique est loin d’être Badonkadonk. Entendez qu’elle est loin d’être aussi harmonieuse que les courbes de la chanteuse Beyoncé, reine du R’n’b. Bien connue de Bart De Wever qui n’a pas manqué de les reconnaître opportunément dans la ronde photo “De Allerslimste Mens” (VRT), s’adjugeant ainsi quelques points. “Beyoncé, die heeft een badonkadong” a lancé le grand joueur de la N-VA, faisant de ce terme rare, désignant une femme dont la taille est étroite et les hanches proéminentes, le mot subitement à la mode au Nord du pays.
Pour un peu, tout y est “ badonkadong”, tandis que les experts en bodywatcher débattent à longueur de colonnes de la beauté –suprême en Afrique- dudit “bakonkadong”. Dont les femmes flamandes, majoritairement et postérieurement, ne voudraient guère, contrairement à l’idéal de “perfecte poep” (poupée parfaite) de Bart. Le mot, d’origine ebonics, est en fait assez inusité, et a notamment juste servi de titre à un album de la chanteuse japonaise Yasushi Akimoto et de nom à un modèle de la firme Land-Rover…
Bart a fait trébucher la brillante députée Groen Eva Brems (11 participations)
En l’appliquant à Beyoncé, jadis leader du groupe féminin Destiny's Child- plus de cent millions de disques vendus- Bart De Wever montre en tout cas , une fois de plus, un de ses atouts.
Le grand homme de la N-VA se fait en effet un devoir de maîtriser, à l’inverse de presque tous les hommes politiques (qui ont juste des fiches pour se souvenir du prix du diesel, du pain ou parfois du si populaire gigot d’agneau…), toute la culture populaire, celle qui est proche de l’homme de la rue. Qu’il s’agisse de cinéma, de séries-télé, de musique, de sport, l’homme connaît les top-ten, les meilleures ventes, sait ce qui est dans l’air du temps et en a toujours une petite ou grande idée. Une manière claire , en communication, de montrer aux flamands qu’il est ‘des leurs” et qu’il reste en prise avec leur réalité. Le tout avec son humour particulier. Genre: " Mon diplôme d'historien, je l'ai reçu avec des points Artis-Historia". Ou : " On ne va pas me croire, mais j'ai fait deux ans de fitness". Ou: " J'attends le coup de fil d'Elio pour me féliciter de ma nouvelle victoire" ( Malgré une bien curieuse question mettant en scène des personnages affublés de "casques SS", et pour laquelle il a assez habilement botté en touche, De Wever l'a emporté ce 10/01 grâce à Bukowski, Che Guevara et...Vande Lanotte et revient donc ce mardi soir 11/01)
Impavide sur bien des points, Bart De Wever n’est en fait énervé, pour l’heure, que par une seule chose: la critique récurrente de son actuelle participation au “Slimste Mens”. D’ou sa volonté de marteler enfoncez-vous-bien-cela-dans-la-tête que l’émission de la VRT a bel et bien été enregistrée pendant les fêtes, à l’heure ou plus rien ne se passait politiquement.
Mouais: le hic, c’est qu’en grand communicateur, en vrai fana des jeux télé, Bart devine bien que c’est tout de même assez hallucinant et surréaliste de le voir blaguer à 22H sur l’écran plat LCD à l'heure où le conciliateur royal Vande Lanotte rend, hagard, son tablier et que la rue de la Loi est secouée par un surround politique .
La com perso de Bart tend donc à atténuer l’effet désastreux de cette collision de dates et d’événements (dont ses opposants francophones tirent tout profit : “ Laissons ce type à ses jeux télé et qu’on en finisse ! “ s’exclamait ces dernières heures un leader du PS) tout en protégeant le formidable bonus que cela lui apporte.
“Enfant de la télé”flamande s’il en est, Bart sait que sa popularité peut être reboostée par cette seconde participation: et que s’il y a élections, cela vaut mieux que toutes les affiches du monde.
Il n’y a qu’un petit hic : c’est qu’à l’heure ou Siegfried Bracke, N-VA itou, va à son tour participer à “ Pappenheimers” (un autre jeu très populaire en Flandre), on retombe, dans les archives du site de la N-VA, sur cette perle.
En 2002, Kris Van Dijck, le secrétaire politique de la toute jeune N-VA (dont Bart n'était pas encore Président), y allait d’une indignation au vitriol , exigeant rien de moins qu’on interdise l’accès des jeux télévisés aux politiques du Nord !
Kris Van Dijck: encore naïf ?
Et de réclamer un code de déontologie par lequel les hommes politiques “s'engageraient à ne plus participer à des jeux télévisés et autres émissions de divertissement sur toutes les chaînes de télévision, y compris sur VTM et VT4.” “Pour la N-VA, les politiciens ont certes leur place à la télévision, mais seulement quand il s'agit de politique.”
Selon Van Dijck, aujourd’hui député flamand amnésique sur le sujet, ce serait d’ailleurs positif pour la politique elle-même. "Quelle est encore la crédibilité du politique ? s’indignait-il. Nulle part ailleurs en Europe on ne voit des hommes politiques dans de tels programmes de divertissement: ça n’existe qu’ en Flandre !”
"Considérez-nous comme des naïfs et des idéalistes, mais la N-VA est d’avis que le débat politique devrait porter sur le contenu (… ) Les hommes politiques devraient faire leur travail au Parlement et non dans des émissions de jeux.”
La machine à remonter le temps politique est décidément toujours très amusante.

Hallucinante "question SS " au Slimste Mens: reconnaître des coiffés d'un casque SS. Bart choisit d'ignorer.