Raser gratis ? Cette expression viendrait d'un barbier qui avait placé jadis une pancarte proclamant ladite formule…Mais notre artisan, tout aussi fûté que près de ses sous, l'y laissait tous les jours. Par conséquent, le naïf qui, le lendemain du jour où il avait vu la pancarte pub, venait se faire raser ou couper les cheveux et qui s'étonnait de devoir quand même payer, s'entendait répondre : "Oui, mais il y a écrit que c'est demain que c'est gratuit !". Aujourd’hui encore, notamment en politique, les promesses des personnalités en vue n'engagent que ceux qui les écoutent sans faire appel à leur libre-examen…Ce n’est pas le cas ici. Où on s'efforce plutôt de manier le mot à couper la langue de bois .

mercredi 12 janvier 2011

Bart De Wever à “Dag Allemaal”: “ Pour la drogue chez les politiques, allez plutôt voir à l’OpenVLD ou chez Groen…”

On l’avoue: ça vire un peu à la fixette, cette manie qu’on a de lire tout ce que dit (publiquement) Bart De Wever. Une com’ très étudiée, basée sur des plans medias calculés, zigzaguant, selon les thèmes, entre presse de qualité et populaire. Un peu lassant pour l’observateur car De Wever, qui se répand beaucoup en Flandre only, centre ses interviews non-politiques sur quelques réponses plutôt répétitives, dont sa condition physique et sa vie de famille sont souvent les aspects centraux. Apprenez ainsi que Bart est tombé malade pendant les fêtes et qu’il était encore, il y a peu, sous antibiotiques.
La future "maison-kangourou" à Deurne.
(“ J’ai lâché mon stress et hop, j’étais malade”, dit-il). S’il est un homme public qui étale largement ce qu’il lui reste de vie privée, c’est bien De Wever. Dont on apprend ainsi qu’il va désormais accueillir sa maman dans sa nouvelle maison de Deurne, jadis occupée par un médecin, et qui se prête bien à une “habitation-kangourou”.(une nouvelle conception de l'habitat souvent refusée par l'urbanisme wallon).
Bart, finaud, sait d’ailleurs fort bien renvoyer l’ascenseur aux medias du Nord: lors des intermèdes-plaisanteries qui sont un des charmes du “Slimste Mens”, le candidat éliminé De Wever, mardi soir, a tout de même réussi à placer que s’il n’avait pu répondre à une question, c’est sans doute parce qu’il n’avait pas vu la réponse dans “Dag Allemaal”.(les trente derniers numéros en provenance de la “bomma” de son chauffeur).
Et c’est comme par hasard ce mercredi 12/01 que le plus important des hebdos flamands publie précisément cette semaine une très longue interview-people de De Wever. Et ce sous un titre doublement ronflant puisqu’il y proclame :
“ Parfois, je dors à l’hôtel et mon épouse est toute contente de ne plus m’entendre ronfler”.
Oui, l’hôtel, précise-t-il sans grande légèreté dans l’article, car, même si je n’ai pas des goûts de luxe, la chambre qu’on avait prévue ici, au siège du parti, ça ressemble à Guantanamo…”.
Extraits choisis de l’interview:
- Sur les négociations :
On m’interpelle dans la rue et on me dit : “ Ne pas céder, ne rien admettre, hé!” (…) Si j’étais Sarkozy, oui, je pourrais commencer à agir. Mais, hélas, ça ne se passe pas comme ça.”
Et Bart d’en remettre une couche : “ Dans ce pays (entendez la Flandre) vous ne pouvez rien entreprendre: vous devez d’abord négocier avec l’autre pays. C’est, croyez-moi, une énorme, une insondable frustration…”
-Sur le marketing politique: (ton grinçant)
C’est ce que la politique est devenue! L’électeur est un consommateur et le parti une marque. Et sur ce marché là, on joue les techniques de vente… On le fait aussi: il faudrait être fou pour ne pas le faire. Mais il faut d’abord bien savoir ce que vous voulez raconter…” ( à l’exception de Jan Peumans, président du Parlement fland: “ lui, il ne connaît rien en études de marché et c’est l’authenticité garantie…”)
-A propos de la drogue ( l’affaire Kim Geybels, la sénatrice virée de la N-VA ):
Oh, Bart voit soudain des "junkies" ailleurs que chez les wallons:
-“ Nous sommes un parti anti-drogue. (…) Moi, je n’ai jamais expérimenté quoi que ce soit. Pour cela, vous devez plutôt aller chez Groen ou à l’OpenVLD, hé !…(…) Et ne pas oublier que la nicotine est le plus gros tueur et que des centaines de ménages sont détruits par l’alcool…”


- Sur son régime :
Je mesure 1,79 mètres. Je dois perdre des kilos, descendre sous les trois chiffres de la balance, mais je ne veux pas ressembler à un moine bouddhiste. (...)Mon drame c’est que lorsque je suis dans un restaurant et que chacun parle “ BHV”, moi j’entends “assiette de spaghetti…”Il y a un côté génétique dans ce problème…”

LE KWATTA DE DI RUPO

Et de balancer:
-“ Di Rupo a aussi ce même problème génétique. Enfant, il avait un énorme ventre parce qu’il avalait chaque jour du chocolat Kwatta… Quand il avait 14 ans, il pesait une tonne, Elio. Maintenant, il a une discipline de fer. “
-Sur ses quatre enfants, qu’il voit peu :
J’ai lu les mémoires de Frans Van Cauwelaert et je ne suis quand même pas comme lui qui, en revenant du Havre, ne se souvenait plus ni de la date de naissance ni même des prénoms de ses enfants”
- Sur les menaces qu’il reçoit:
Il y a des mesures de sécurité mais la règle est de ne pas en parler. C’est comme si vous installiez une alarme et que vous disiez, ah le code c’est 1287…”
-Sur la pédophilie dans l’Eglise:
“ Dans un collège d'Anvers, si vous étiez malade, et même si c’était un banal mal de tête, le frère vous faisait baisser votre pantalon…”



Une autre étonnante interview de Bart: regardez les antennes de l'animateur...