Raser gratis ? Cette expression viendrait d'un barbier qui avait placé jadis une pancarte proclamant ladite formule…Mais notre artisan, tout aussi fûté que près de ses sous, l'y laissait tous les jours. Par conséquent, le naïf qui, le lendemain du jour où il avait vu la pancarte pub, venait se faire raser ou couper les cheveux et qui s'étonnait de devoir quand même payer, s'entendait répondre : "Oui, mais il y a écrit que c'est demain que c'est gratuit !". Aujourd’hui encore, notamment en politique, les promesses des personnalités en vue n'engagent que ceux qui les écoutent sans faire appel à leur libre-examen…Ce n’est pas le cas ici. Où on s'efforce plutôt de manier le mot à couper la langue de bois .

lundi 10 janvier 2011

Bart De Wever a la mémoire qui badonkadonke: en 2002, la N-VA voulait… interdire les jeux télé aux politiques !

La situation politique est loin d’être Badonkadonk. Entendez qu’elle est loin d’être aussi harmonieuse que les courbes de la chanteuse Beyoncé, reine du R’n’b. Bien connue de Bart De Wever qui n’a pas manqué de les reconnaître opportunément dans la ronde photo “De Allerslimste Mens” (VRT), s’adjugeant ainsi quelques points. “Beyoncé, die heeft een badonkadong” a lancé le grand joueur de la N-VA, faisant de ce terme rare, désignant une femme dont la taille est étroite et les hanches proéminentes, le mot subitement à la mode au Nord du pays.
Pour un peu, tout y est “ badonkadong”, tandis que les experts en bodywatcher débattent à longueur de colonnes de la beauté –suprême en Afrique- dudit “bakonkadong”. Dont les femmes flamandes, majoritairement et postérieurement, ne voudraient guère, contrairement à l’idéal de “perfecte poep” (poupée parfaite) de Bart. Le mot, d’origine ebonics, est en fait assez inusité, et a notamment juste servi de titre à un album de la chanteuse japonaise Yasushi Akimoto et de nom à un modèle de la firme Land-Rover…
Bart a fait trébucher la brillante députée Groen Eva Brems (11 participations)
En l’appliquant à Beyoncé, jadis leader du groupe féminin Destiny's Child- plus de cent millions de disques vendus- Bart De Wever montre en tout cas , une fois de plus, un de ses atouts.
Le grand homme de la N-VA se fait en effet un devoir de maîtriser, à l’inverse de presque tous les hommes politiques (qui ont juste des fiches pour se souvenir du prix du diesel, du pain ou parfois du si populaire gigot d’agneau…), toute la culture populaire, celle qui est proche de l’homme de la rue. Qu’il s’agisse de cinéma, de séries-télé, de musique, de sport, l’homme connaît les top-ten, les meilleures ventes, sait ce qui est dans l’air du temps et en a toujours une petite ou grande idée. Une manière claire , en communication, de montrer aux flamands qu’il est ‘des leurs” et qu’il reste en prise avec leur réalité. Le tout avec son humour particulier. Genre: " Mon diplôme d'historien, je l'ai reçu avec des points Artis-Historia". Ou : " On ne va pas me croire, mais j'ai fait deux ans de fitness". Ou: " J'attends le coup de fil d'Elio pour me féliciter de ma nouvelle victoire" ( Malgré une bien curieuse question mettant en scène des personnages affublés de "casques SS", et pour laquelle il a assez habilement botté en touche, De Wever l'a emporté ce 10/01 grâce à Bukowski, Che Guevara et...Vande Lanotte et revient donc ce mardi soir 11/01)
Impavide sur bien des points, Bart De Wever n’est en fait énervé, pour l’heure, que par une seule chose: la critique récurrente de son actuelle participation au “Slimste Mens”. D’ou sa volonté de marteler enfoncez-vous-bien-cela-dans-la-tête que l’émission de la VRT a bel et bien été enregistrée pendant les fêtes, à l’heure ou plus rien ne se passait politiquement.
Mouais: le hic, c’est qu’en grand communicateur, en vrai fana des jeux télé, Bart devine bien que c’est tout de même assez hallucinant et surréaliste de le voir blaguer à 22H sur l’écran plat LCD à l'heure où le conciliateur royal Vande Lanotte rend, hagard, son tablier et que la rue de la Loi est secouée par un surround politique .
La com perso de Bart tend donc à atténuer l’effet désastreux de cette collision de dates et d’événements (dont ses opposants francophones tirent tout profit : “ Laissons ce type à ses jeux télé et qu’on en finisse ! “ s’exclamait ces dernières heures un leader du PS) tout en protégeant le formidable bonus que cela lui apporte.
“Enfant de la télé”flamande s’il en est, Bart sait que sa popularité peut être reboostée par cette seconde participation: et que s’il y a élections, cela vaut mieux que toutes les affiches du monde.
Il n’y a qu’un petit hic : c’est qu’à l’heure ou Siegfried Bracke, N-VA itou, va à son tour participer à “ Pappenheimers” (un autre jeu très populaire en Flandre), on retombe, dans les archives du site de la N-VA, sur cette perle.
En 2002, Kris Van Dijck, le secrétaire politique de la toute jeune N-VA (dont Bart n'était pas encore Président), y allait d’une indignation au vitriol , exigeant rien de moins qu’on interdise l’accès des jeux télévisés aux politiques du Nord !
Kris Van Dijck: encore naïf ?
Et de réclamer un code de déontologie par lequel les hommes politiques “s'engageraient à ne plus participer à des jeux télévisés et autres émissions de divertissement sur toutes les chaînes de télévision, y compris sur VTM et VT4.” “Pour la N-VA, les politiciens ont certes leur place à la télévision, mais seulement quand il s'agit de politique.”
Selon Van Dijck, aujourd’hui député flamand amnésique sur le sujet, ce serait d’ailleurs positif pour la politique elle-même. "Quelle est encore la crédibilité du politique ? s’indignait-il. Nulle part ailleurs en Europe on ne voit des hommes politiques dans de tels programmes de divertissement: ça n’existe qu’ en Flandre !”
"Considérez-nous comme des naïfs et des idéalistes, mais la N-VA est d’avis que le débat politique devrait porter sur le contenu (… ) Les hommes politiques devraient faire leur travail au Parlement et non dans des émissions de jeux.”
La machine à remonter le temps politique est décidément toujours très amusante.

Hallucinante "question SS " au Slimste Mens: reconnaître des coiffés d'un casque SS. Bart choisit d'ignorer.