Raser gratis ? Cette expression viendrait d'un barbier qui avait placé jadis une pancarte proclamant ladite formule…Mais notre artisan, tout aussi fûté que près de ses sous, l'y laissait tous les jours. Par conséquent, le naïf qui, le lendemain du jour où il avait vu la pancarte pub, venait se faire raser ou couper les cheveux et qui s'étonnait de devoir quand même payer, s'entendait répondre : "Oui, mais il y a écrit que c'est demain que c'est gratuit !". Aujourd’hui encore, notamment en politique, les promesses des personnalités en vue n'engagent que ceux qui les écoutent sans faire appel à leur libre-examen…Ce n’est pas le cas ici. Où on s'efforce plutôt de manier le mot à couper la langue de bois .

samedi 25 février 2012

Pourquoi les nouveaux migrants vers la N-VA resteront derrière le cordon sanitaire (que Bart De Wever ne coupera évidemment pas)

Le propos est de Bart De Wever. C'est le seul à retenir parce qu' il est clair: “ Toute coalition communale avec le Belang est impossible”.
Mieux: si, après le scrutin du 14 octobre 2012, l’un ou l’autre élu local de la  N-VA, dévoré par le désir ravageur de s’asseoir à tout prix dans un fauteuil maïoral, décidait de s’allier avec le diable de l’extrême-droite, ce serait la procédure d’exclusion.
On verra évidemment, à l’automne, si ces déclarations d’intention résisteront toujours à la tentation du pouvoir. Mais c’est en tout cas à cette aune là -celle du jeu des alliances pour diriger une commune de Flandre- qu’il sera alors permis de jauger, voire de juger la N-VA.
Pas parce que, dans la plus grande tradition de la politique politicienne, un certain nombre de quidams locaux, spontanément ou invités, changent aujourd’hui de droite, répondant souvent à des particularités locales. (la célèbre bourgmestre CD&V d’Alost, Ilse Uyttersprot, y a moins d’élus que le Belang, fracturé depuis lurette)
Pour l’heure, en Flandre, la pièce politique est claire: tous les partis traditionnels sont tétanisés, non seulement par les sondages, mais aussi par la mécanique de proximité déployée sur le terrain par la N-VA, de nombreux anciens sympathisants de la Volksunie y retrouvant force et vigueur. 
Les clés de la communication de la N-VA?
C’est simple: Bart le charismatique amaigri à la télé et un déluge incessant d’actions de proximité.
Conférences, meetings, rencontres, porte à porte, quiz (ça fait un tabac), apéritifs, souper aux crèpes ou vin-fromage, karting (si), soirées-spaghetti, N-VA cafés, soirées bingo, promenades dans la nature (même avec Jan Peumans à Banneux), barbecues, Fêtes du printemps en veux-tu en voilà.
C’est clair: la N-VA mouille sa chemise, Bart en premier ( jusqu’à aller causer à l’Academy des Majorettes à Kapellen…) 
Bref, du terrain. La recette de ce qui fait aujourd’hui gagner une élection, à fortiori un scrutin communal. (ce n’est pas le PS qui démentira la technique)
Rien d’étonnant donc à ce que d'aucuns, au Nord, agitent le bouchon parce que la N-VA laisse réussir l’examen d’entrée (screening) à une première échappée d’anciens Belang. C’est de bonne guerre psychologique pour effrayer ceux qui, en juin 2010, ont voté pour la première fois pour un parti nationaliste. Objectif: créer le trouble et tenter  d’assimiler, avec des arguments plutôt artistiques (pas de vrai grain à moudre dans le programme de Bart), la N-VA au Belang. Comme si de plus ou moins vagues types, parfois d’ailleurs fort peu convaincants dans leurs communes, allaient s’emparer du pouvoir dans un parti déjà si structuré.
M-R Morel, N-VA avant de virer Belang: Forza Flandria.
D’où la stratégie déployée à Tongres par l’OpenVLD où à Anvers par le CD&V: s’allier, créer des cartels pour contenir la vague, exclure la N-VA. Avec, du coup, des réactions controversées, de Rik Torfs à  Pieter De Crem  qui, lui, a réussi à maintenir à Aalter un pur cartel CD&V-N-VA.
Quelle est la différence, dit brutalement le ministre de la Défense, entre CD&V et N-VA ? Je cherche encore... S'il y en a, elles sont dans la nuance, et nous les aplanissons"
Euh, Wouter ?
Rien de neuf dans tout cela: après le scrutin de juin 2010, une enquête avait déjà montré que d’innombrables Belang (jusqu’à des “cadres” hauts placés du parti fascisant) avaient préféré voter "utile" et  N-VA. Et De Wever avait annoncé la couleur: bienvenue à cet “électorat pro-identitaire flamand, de droite, cynique et plaidant pour une approche relativement musclée de la criminalité" (étude KUL). Juste que tout candidat au militantisme N-VA est censé à tout le moins passer préalablement une sorte de stage d’attente, de “screening” plus ou moins solide selon les réputations.
Ok pour le combat de la Flandre, mais pas de xénophobie  à la N-VA. L’intégration des immigrés, c’est sa particularité dans le populisme européen. 
Ce qui n’empêche, qu’à l’instar d’un Sarkozy (2007 et 2012), on vire stratégiquement à droite pour tenter de puiser dans le réservoir de voix du Belang. (tiens, on en profite pour rappeler que Patrick Buisson, ex-rédac chef de l’hebdo d’extrême-droite ”Minute”, conseille Nicolas Sarkozy pour ce même objectif vis à vis du FN)
Sous Di Rupo, après des mois de négociations roses-grises-noires à la même table, la “diabolisation” de la N-VA est aujourd’hui clairement plus que tendance. Et la communication-savonnette du Premier ministre en arriverait presque à faire oublier aux francophones un léger détail: le poids électoral de Bart (1.135.617 voix, premier parti du pays en 2010) qui attend la coalition tripartite au tournant. Si pas au premier (communales), au plus tard au second, en 2014, pour la totale (fédérales, régionales, européennes).
Les ressorts du mouvement flamand sont souvent mystérieux pour les francophones:
pour ce qui est de l’indépendance de la Flandre, il existe, de fait, une certaine “Forza Flandria”. Qui ira chanter de concert d’ici peu à la Fête du Chant flamand.
Pour le reste, et De Wever ne cesse de le marteler, la N-VA est toujours le meilleur ennemi du Belang. A preuve le dernier coup plus ou moins fourré de Bruno Valkeniers, président théorique du machin brun, criant à une chasse à ses mandataires.
Ce qui est nié par la N-VA, avec un argument fort: elle n’est pas en pénurie de nouveaux membres, c'est le moins que l'on puisse dire

“M’allier avec le Belang, a clairement dit De Wever, ce serait aller à l’abîme pour la N-VA. Pour le moment, c’est exclu.Tant que leur coeur de métier, ce sera le grand show anti-Islam, le grand spectacle anti-immigrés, pas question de les laisser sortir du cordon sanitaire”. (Doorbraak, novembre 2011)

Et même les dissidents du Belang, ceux qui ont fait grand bruit à Gand avec leur groupe de “Belfort”, n’iront pas pour autant rejoindre Siegfried Bracke sur ses listes. Ben non. Pas plus qu’il n’y aura d’alliance à Anvers (alors que l’addition des deux forces assurerait sans doute le maïorat à Bart DeWever) .
Oh, bien sûr, on jouera sans doute à la marge, oh il y aura assurément - tradition omnipoliticienne- des débauchages ou des ralliements. Mais le plus gros des nouvelles troupes viendra, du CD&V; de l’Open VLD aussi, voire même encore du SPa. Oh, il y aura des  combines, encore des déménagements opportuns tous azimuts , bref tout ce qui peut faire contribuer à faire “gagner, gagner, gagner” la N-VA mais –et c’est la clé de l’analyse- on ne nouera pas d’alliances communales avec le Belang.
Il y a donc  une part d’irrationnel et de méconnaissance dans les réactions au quota de migrants du Belang: c’est de la peur, de la crainte mais, politiquement, du plutôt non-fondé.
En retombant chaque fois sur la même réflexion de fond: dites, est-ce que c’est mal qu’un parti démocratique de centre-droit (c’est ainsi que se définit la N-VA, présente au gouvernement flamand) en arrive à faire oublier le fameux “dimanche noir” qui vit, jadis, triompher l’extrême-droite la plus noire?

samedi 18 février 2012

La Flandre politique pour les Nuls: pourquoi le "Lapin Blanc" ?

Rik Torfs, qui met un peu le boxon au CD&V, (et qui rêve d'évidence toujours l'envie de créer son propre parti) est habituellement qualifié de " Lapin Blanc".
Pourquoi ?
En Flandre, cette expression désigne un candidat extérieur présenté par magie par un parti (qui le sort de son chapeau comme un magicien) juste avant une élection (souvent un BV) Jusqu'en juin 2010, Torfs n'était qu'un personnage très médiatique en audiovisuel, accessoirement professeur de droit canon à la KUL.
Pour rappel, l'OpenVLD Gwendolyn Rutten (qui est depuis longtemps en politique) s'était moquée du phénomène lors du scrutin de 2010 avec cette formidable affiche ironique.

vendredi 17 février 2012

Influenceurs numériques de réseaux sociaux en Belgique francophone: Top Ten

Influenceurs réseaux sociaux (suite) : je ne m'attendais pas me retrouver un jour, dans une colonne, juste aux côtés de Justin Bieber :-)

Le "Top 100 des "influenceurs" belges sur Facebook et Twitter ( Le Vif)

Les classements d'influence des réseaux sociaux sont malaisés par nature: idée plutôt bonne ici, en tout cas, l'idée d'avoir mélangé deux stéthoscopes (Klout étant parfois contesté) analysant présence, activité et relations sur différents réseaux sociaux pour en déduire un score dit d’influence. (Le Vif du 17/02)
Cela me vaut une cinquième place.
( « Mais ce n'est pas la peine d'avoir de l'influence à la cinquième ligne si le lecteur ne dépasse pas la troisième. » (d'après Françoise Giroud )
La liste complète est ici :  http://is.gd/Obanys
 

"Sans Langue de Bois" (16/2): Sarkozy et toute la difficulté de la seconde candidature...