C’est curieux. Alors que l’on va vers un scrutin communal (octobre 2012) qui, en Flandre, pourrait bouleverser spectaculairement pas mal de donnes; alors que la N-VA est toujours le premier parti du pays, on dirait que Bart De Wever ne suscite plus guère l’intérêt.
Pourtant, la longue interview de fond qu’il vient de donner à Doorbraak (mouvement flamand) est loin d’être inintéressante. Ne fut-ce que parce que De Wever y emploie un ton très Michael Collins…
Extraits choisis:
--"J'ai de la patience pour capitaliser. Je suis un homme avec une mission.Cela peut paraître solennel, mais je veux le dire"
--"Rien n'est aussi fort qu'une idée. Je suis optimiste. Les seuls qui peuvent tout bousiller, c'est nous-mêmes..."
-"Je ne peux pas offrir l'indépendance: c'est irréaliste. Je ne crois pas à l'indépendance immédiate."
-"Pouvez-vous imaginer ici, comme en Ecosse, un magasin Lidl qui proclamerait: "Fier de servir la Flandre"? Il devrait vite fermer! "
-Il n’y aura pas de coalitions communales avec le Belang, ce serait "aller à l'abîme". Leur "coeur de métier", c'est le "show anti-Islam", l’anti-immigrés…
-"J'ai d’ailleurs l'impression que le discours anti-immigrés du Belang est devenu pour eux bien plus important que l'indépendance"
-"Je me demande si N-VA et Belang ne feraient pas mieux de se centrer et de maximaliser sur leur propre base, au lieu de s'en prendre l'un à l'autre. Moi, j'essaie de ne plus mener d'action offensive à leur égard.(...) J'essaie juste de parer à leurs attaques" (...) " Vous ne pouvez pas dire que le Belang est un parti comme les autres, ce n'est pas le cas. Sa perception, c'est aussi la réalité.(...) Le Belang avait laissé présager un virage à 180°: en fait il se durcit et s'aigrit".
-"Je parle aussi peu que possible devant le mouvement flamand, c'est prêcher aux fidèles. J'aime à parler au Rotary, Club 51, les Lions, Davidsfonds, les clubs philanthropiques, les clubs d'affaires...Si vous pouvez convaincre les intellectuels, l'élite, vous avez fait 90% de votre chemin."