Raser gratis ? Cette expression viendrait d'un barbier qui avait placé jadis une pancarte proclamant ladite formule…Mais notre artisan, tout aussi fûté que près de ses sous, l'y laissait tous les jours. Par conséquent, le naïf qui, le lendemain du jour où il avait vu la pancarte pub, venait se faire raser ou couper les cheveux et qui s'étonnait de devoir quand même payer, s'entendait répondre : "Oui, mais il y a écrit que c'est demain que c'est gratuit !". Aujourd’hui encore, notamment en politique, les promesses des personnalités en vue n'engagent que ceux qui les écoutent sans faire appel à leur libre-examen…Ce n’est pas le cas ici. Où on s'efforce plutôt de manier le mot à couper la langue de bois .

samedi 3 septembre 2011

Ca plane toujours pour Bart: si des N-VA sont déçus de ne plus le voir négocier, son potentiel électoral est plus qu’intact (39% d'intentions de vote…)

 Bart De Wever livrait, il y a peu, la recette de sa N-VA. “Le nationalisme ne peut avoir de vrai succès que lorsque la Nation n’est qu’un moyen (pour alléger les impôts, mieux contrôler l’immigration, etc…) et pas une fin en soi “, confiait-il en substance.
Cela ne remontera assurément pas le moral de ceux qui espérent un destin d’étoile filante à DeWever, mais, pour l’heure, c’est clair que c’est toujours bingo.
Mieux: non seulement la N-VA ne déçoit toujours que fort peu de ses électeurs de juin 2010 (toujours 88% d’électeurs prêts à voter kif) mais son potentiel à séduire des électeurs qui n’avaient pas voté N-VA en juin 2010 demeure carrément canon.
Tout ceci découle clairement du sondage politiquement tout frais réalisé pour “Het Laatste Nieuws” par l’institut ANT Research (1.405 flamands sondés les 31 août et Ier septembre) qui avait déjà testé les mêmes interrogations en juillet dernier, la comparaison permettant ainsi de jauger l’évolution de l’opinion publique au Nord du pays.
Un premier élément est évident: les électeurs N-VA n’ont pas tous été enthousiasmés
par le “non” de De Wever et  son exit des négociations.
Si 87% des électeurs N-VA soutenaient la stratégie de Bart en juillet, ce score tombe tout de même à 65% en ce tout début septembre.
Mais le seul chiffre très significatif du sondage reflète aussi plutôt une déception: celle de ne plus voir le “lider màximo maximorum” jouer de son influence face à Di Rupo et autres.
Car lorsqu’on enchaîne avec la question de savoir si, en sortant ce nouveau tour de sa poche, Bart a ébréché sa stature “d’homme d’Etat” responsable, ils sont toujours 82%, d’électeurs N-VA, tout comme en juillet, à ne point le penser.
Bref, pour l’heure, pas de dégâts pour le “parti-savon”, juste quelques bulles peu significatives.
Mais ce qui doit remuer au CD&V, menacé, en cas d’échec, d’être un oiseau pour le chat N-VA, c’est que le potentiel d’expansion électorale de Bart reste quasi intact.
A la question “ En cas de nouvelles élections législatives, voteriez-vous N-VA ? “,
les sondés donnent, tous confondus, pas moins de... 39% au parti nationaliste contre 40% des sondés en juillet. (pour rappel, la N-VA avait officiellement capté 27,8% des voix en Flandre au scrutin déjà si lointain de juin 2010.)
Mais le plus gravos pour Wouter et Alexander -les deux gibiers désormais visés par les tirs d’opposition très nourris de la N-VA- c’est que 20% des électeurs n’ayant pas voté pour la N-VA en juin 2010 se disent désormais, aujourd’hui, prêts à le faire.
Faites le compte: 20% de tous ceux qui ont voté l’an dernier pour d’autres partis, c’est une réserve big-mac, hénaurme…
Le "Bartland" vu par Knack (BD Lgendre-Cambré)
Admettons (là, on est peu dans la technique sondagière) que De Wever perde, à la grosse louche, des votants cru 2010 déçus, il peut par contre, à la balance, en gagner donc une flopée. On vous passe additions et soustractions, mais  voici quelque 12% de flamands  s'avouant prêts, eux aussi, à être séduits lors d’un nouveau scrutin, histoire de faire remplacer le CVP-CD&V par la N-VA.
On n’ira pas jusqu’à pousser le bouchon en additionnant tous ces possibles instantanés d'opinion, mais le trend est clair: ça plane encore et toujours pour Bart, fut-il isolé.