Bart De Wever livrait, il y a peu, la recette de sa N-VA.
“Le nationalisme ne peut avoir de vrai succès que lorsque la Nation n’est qu’un
moyen (pour alléger les impôts, mieux contrôler l’immigration, etc…) et pas une
fin en soi “, confiait-il en substance.
Cela ne remontera assurément pas le moral de ceux qui
espérent un destin d’étoile filante à DeWever, mais, pour l’heure, c’est clair
que c’est toujours bingo.
Mieux: non seulement la N-VA ne déçoit toujours que fort peu
de ses électeurs de juin 2010 (toujours 88% d’électeurs prêts à voter kif) mais
son potentiel à séduire des électeurs qui n’avaient pas voté N-VA en juin 2010
demeure carrément canon.
Tout ceci découle clairement du sondage politiquement tout
frais réalisé pour “Het Laatste Nieuws” par l’institut ANT Research (1.405
flamands sondés les 31 août et Ier septembre) qui avait déjà testé les mêmes
interrogations en juillet dernier, la comparaison permettant ainsi de jauger
l’évolution de l’opinion publique au Nord du pays.
Un premier élément est évident: les électeurs N-VA n’ont pas
tous été enthousiasmés
par le “non” de De Wever et son exit des négociations.
Si 87% des électeurs N-VA soutenaient la stratégie de Bart
en juillet, ce score tombe tout de même à 65% en ce tout début septembre.
Mais le seul chiffre très significatif du sondage reflète
aussi plutôt une déception: celle de ne plus voir le “lider màximo maximorum”
jouer de son influence face à Di Rupo et autres.
Car lorsqu’on enchaîne avec la question de savoir si, en
sortant ce nouveau tour de sa poche, Bart a ébréché sa stature “d’homme d’Etat”
responsable, ils sont toujours 82%, d’électeurs N-VA, tout comme en juillet, à
ne point le penser.
Bref, pour l’heure, pas de dégâts pour le “parti-savon”,
juste quelques bulles peu significatives.
Mais ce qui doit remuer au CD&V, menacé, en cas d’échec,
d’être un oiseau pour le chat N-VA, c’est que le potentiel d’expansion
électorale de Bart reste quasi intact.
A la question “ En cas de nouvelles élections législatives,
voteriez-vous N-VA ? “,
les sondés donnent, tous confondus, pas moins de... 39%
au parti nationaliste contre 40% des sondés en juillet. (pour rappel, la N-VA avait officiellement capté 27,8% des voix en Flandre au scrutin déjà si lointain de juin 2010.)
Mais le plus gravos pour Wouter et Alexander -les deux
gibiers désormais visés par les tirs d’opposition très nourris de la N-VA-
c’est que 20% des électeurs n’ayant pas voté pour la N-VA en juin 2010 se disent
désormais, aujourd’hui, prêts à le faire.
Faites le compte: 20% de tous ceux qui ont voté l’an dernier
pour d’autres partis, c’est une réserve big-mac, hénaurme…
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Le "Bartland" vu par Knack (BD Lgendre-Cambré) |
Admettons (là, on est peu dans la technique sondagière) que
De Wever perde, à la grosse louche, des votants cru 2010 déçus, il peut par
contre, à la balance, en gagner donc une flopée. On vous passe additions et soustractions, mais voici quelque 12% de flamands s'avouant prêts, eux aussi, à
être séduits lors d’un nouveau scrutin, histoire de faire remplacer le CVP-CD&V par la N-VA.
On n’ira pas jusqu’à pousser le bouchon en additionnant tous ces
possibles instantanés d'opinion, mais le trend est clair: ça plane encore et
toujours pour Bart, fut-il isolé.