Raser gratis ? Cette expression viendrait d'un barbier qui avait placé jadis une pancarte proclamant ladite formule…Mais notre artisan, tout aussi fûté que près de ses sous, l'y laissait tous les jours. Par conséquent, le naïf qui, le lendemain du jour où il avait vu la pancarte pub, venait se faire raser ou couper les cheveux et qui s'étonnait de devoir quand même payer, s'entendait répondre : "Oui, mais il y a écrit que c'est demain que c'est gratuit !". Aujourd’hui encore, notamment en politique, les promesses des personnalités en vue n'engagent que ceux qui les écoutent sans faire appel à leur libre-examen…Ce n’est pas le cas ici. Où on s'efforce plutôt de manier le mot à couper la langue de bois .

mercredi 6 février 2013

L'Ombudsman du Standaard exprime ses réticences sur le traitement journalistique du T-shirt homo de Bart De Wever

Le quotidien flamand De Standaard, ”quality paper” s’il en est, a cette particularité de s’être doté d’un Ombudsman. C’est un peu la “conscience” du journal, le miroir dans lequel la rédaction peut se regarder de temps à autre… C’est dire si le rôle est délicat.
Evénement médiapolitique: ce 06/02/13, ledit médiateur exprime sa divergence sur la manière dont De Standaard a mis spectaculairement en avant (en “Une”) un extrait mineur (les T-shirts homo aux guichets d’Anvers) de l’interview de Bart De Wever, qui s’exprimait essentiellement sur son idéologie.
“Ce n'est pas bon ni pour nous, ni pour le vivre ensemble, ni pour le journalisme ni pour la politique que cette indignation permanente nous tire ainsi. Même si je sais bien que la nature même des infos est de précisément prêter attention à ce qui attire l'attention.’
La thèse des responsables de la rédaction c’est, en gros:
-       “L’info n’est pas forcément le résumé d’une interview, Bart De Wever nous semblait aller plus loin que son prédécesseur” (…)
-       -“ De Wever nous a clairement paru aller un pas plus loin, en plaçant l’identité sexuelle dans la neutralité. Bien sûr, nous avions réalisé le poids que nous donnions au propos en mettant ça ainsi en “Une”. Mais si on n’avait pas fait ça, le propos serait passé inaperçu”
Après discussion, l’Ombudsman du Standaard avance trois contre-arguments pour étayer ses réticences:
-       Il n’est pas du tout convaincu que De Wever aille au delà des directives déjà existantes à Anvers.
-       Le nouveau bourgmestre d’Anvers n’a en effet pas posé d’acte politique. Il est dans l’hypothétique et développe des exemples très théoriques de neutralité.
-       Le contexte de la titraille du Standaard n’était pas neutre. On mettait en avant, non pas le débat sur la neutralité des services publics, mais le fait qu’il y avait encore“une autre controverse autour de la N-VA”, alors que l’actualité était déjà saturée par Borgerhout, les amendes GAS, le changement de nom de la Coninckplein d’Anvers, la disparition du slogan de la Ville, etc…
-       “Ce serait donc bien si quelqu'un appuyait une fois  vraiment fort sur les freins…” conclut-il en substance. (les traductions sont libres)

-       L’article original est ici : http://www.standaard.be/artikel/detail.aspx?artikelid=DMF20130205_00458745