“Querelles de paroisse” a lancé l’OpenVLD Alexander De Croo,
comme si la minceur de la polémique des deux démocraties zoologiques pouvait
cacher une jalousie qu’on retrouve sans cesse dans des enjeux bien plus
sérieux. Ainsi de l’assez formidable réussite des aéroports wallons, qu’il
s’agisse du fret de Bierset (bénéficiaire) ou des pistes de Charleroi, aéroport
wallon en passe de devenir bientôt international avec 9 millions de passagers à
l’horizon. A Zaventem ( théoriquement “Bruxelles-National”, à l’instar du futur
“Grand Stade National” de Grimbergen), Ostende et Anvers, on ne digère
clairement pas, glups, cet envol.
C’est tout le paradoxe du panda: que la Wallonie soit dans
la mouise, une certaine Flandre la critique. Que la Wallonie se redresse, c’est
kif. Jusqu’à mettre des traverses dans tous les investissements SNCB dont la
Wallonie a tant le besoin…
Faute d’ursidés, la Flandre au Pays des Merveilles N-VA se
console donc soudain à coups de Lapins Blancs.
Pas du lapin blanc d’élevage comme tous ces présidents de la
FEF (Fédération des Etudiants Francophones) devenus Ecolos (Nollet, Henry,
Hoyos), socialistes (Bucella ou Chapelle) ou pétébistes. (Michaël Verbauwhede)
Pas du lapin blanc de clapier audiovisuel pour liste MR.
Pas du lapin sportif comme Bea Diallo pour le PS.
Pas du lapin blanc de compagnie, type Jean-Denis Lejeune
pour le CDH.
Non, ici on vous parle de lapin blanc de race, au pedigree
de concours, au poil tellement angora ou de renard, qu’il pourrait occuper
carrément la cage dorée de Premier Ministre.
C’est que, malgré l’insuccès fréquent des techniciens censés
être plus compétents que les politiques- la dernière démonstration en date
étant celle d’un Mario Monti en Italie- l’air du temps se veut toujours
accueillant aux technocrates et autres supposés grands gestionnaires de génie.
Candidate au pouvoir fédéral et pour le moins nerveuse à
l’approche des élections, la N-VA vient soudain de constater que -faute d’un
Bart De Wever coincé à Anvers-
ça faisait tâche de n’avoir aucun challenger crédible face à
Di Rupo ou au candidat du CD&V. Lequel , puisque toute la rue de la Loi vit
désormais dans la spéculation, pourrait d’ailleurs être un lapin semi-blanc, à savoir
le très ambitieux Koen Geens. Lequel n’arrête pas, dans ses multiples
interventions médiatiques, de répéter sa disponibilité pour le CD&V et son
meilleur ami Kris Peeters…
Bref, l’historien De Wever, qui a ses petits côtés
gaulliens, a dû se souvenir que Pompidou était passé sans crier gare des
affaires de la banque Rotschild à la direction du gouvernement français. Ou,
plus récemment, que Kris Peeters est devenu ministre flamand et ensuite
carrément Ministre-Président flamand sans jamais avoir été élu.
Et comme l’onction d’un De Wever vaut toutes les
légitimités, tous les seconds couteaux de la N-VA, trop profilés communautaires
pour un rôle de Premier belge, passent leurs journées à compulser le who ‘s who
des grands CEO ou des leaders des organisations patronales (VOKA) de Flandre,
tous “lapins blancs” potentiels.
Du vrai Lewis Carroll, on vous dit.
Michel HENRION