Dans certains pays, on attend un gouvernement. Dans d’autres, on espère une Constitution.
Je reviens du Népal, ou après sept mois de crise politique, M. Khanal, 60 ans, président du Parti marxiste-léniniste (UML), s’efforce depuis février, avec le soutien difficile du parti des anciens rebelles maoïstes (qui devraient, ai-je lu sur place, recevoir chacun une prime de 4.000€), de finaliser une toute nouvelle Constitution pour cette toute jeune démocratie qui a notamment mis définitivement de côté sa monarchie. ( faut dire que le prince local Dipendra, un brin rebelle, avait joyeusement abattu dix membres de sa famille royale au cours d'un dîner…)
«Nous devons aller très rapidement de l'avant sinon nous retomberons dans la crise» répète sans cesse, dans un style très belge, le Premier Ministre dont on doute désormais qu’il arrive à boucler ce texte décisif pour la date du 28 mai.
Donc, alors qu’en Belgique, on égrène la litanie des jours qui passent (295 ce 04/04) au Népal, on feuillette le compte à rebours de cette fameuse Constitution qui devrait naître le 28 mai.
Et comme, là aussi, rien n’est moins sûr, on y adopte des pratiques originales à la #Shame: comme celle de ces six népalais venus, le jour coloré de la fête du Holi, faire pression en se peinturlurant devant le Parlement du cru pour dire : “ Promulguez la Constitution pour le 28 mai”...
Et dans cette jeune démocratie très politisée aux soixante partis (Parti maoiste, Parti communiste marxiste-léniniste, Parti du Congrès, mais aussi le “P]arti de la Bonne Volonté”, si, si) on sait ce que manifester veut dire. Par exemple en pétitionnant , non point sur des registres de papier, mais (photo ci-dessous) sur une interminable banderole de plusieurs dizaines de mètres…Efficace et visuelle, comme com politique.