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Pourtant, cet été, le bourgmestre d’Anvers Bart De Wever et
sa majorité de prédilection (N-VA, CD&V et Open VLD) ont donné, mine de
rien, un coup sec de sécateur très symbolique. Oh, ce n’est certes qu’un détail
dans le budget d’une grande ville, mais très symbolique d’une certaine conception
de la politique: la suppression totale du budget des jardinières-géraniums et
autres paniers-pétunias-fleuris décorant traditionnellement les rues de la
Métropole. Carrément éradiqués au RoundUp budgétaire. C’est le cercle des
balconnières disparues. (#tributeRobinWilliams)
Pourtant, cet été, le nouveau Gouvernement flamand du N-VA
Geert Bourgeois a, entre autres coupes budgétaires, décidé de saquer dur dans
les budgets flamands si sensibles de la Culture, de la Jeunesse, des Sports et de bien d’autres.
Oh, ce n’est pas que ce soit passé inaperçu, car c’est
quelque part un avant-goût de qui peut se passer au fédéral avec l’arrivée au
pouvoir des idées de la N-VA rue de la Loi. (ben oui, faudra apprendre à ne pas sursauter en voyant
Jan Jambon au JT en ministre de l’Intérieur et Théo Francken causer peut-être
officiellement, au nom de l’Etat belge, d’Asile et d’Immigration)
Oh, face à la petite avalanche de critiques, le Premier
Ministre N-VA du Nord, Geert Bourgeois, a même dû rentrer de vacances pour
nuancer ses projets au Parlement flamand- mais, ramenons les choses à leurs
proportions, c’est fort resté de la cuisine interne politique.
Les risques d’une opposition inflexible
Certes, les Mutuelles Chrétiennes du Nord ont hurlé, certes
les Syndicats Chrétiens du Nord ont protesté, certes socialistes et écolos du
Nord se sont égosillés. Mais, il ne faut pas être dupe: avec des ministres
flamands proches de la démocratie-chrétienne comme Hilde Crevits et Jo
Vandeurzen (le seul CD&V auquel De Wever dit faire une confiance quasi
aveugle) la critique tenait plutôt de la musculation politique.
La démocratie chrétienne flamande- future seule tonalité de
centre-gauche au gouvernement #suédois- rappelle juste aux leaders du CD&V
qu’elle ne saurait oublier ceux qu’on appelle désormais les électeurs “BN”. Surtout lorsqu’il s’agira de négocier et finaliser
le texte de ce qui sera la Bible fédérale gouvernementale (rien à voir avec les
biscuits, c’est l’abréviation de beweging.net, le nouveau look de com’ des démo-chrétiens du Nord)
Quant aux écolos de Groen, ils tirent de plus en plus des
rêves sur la comète en croyant pouvoir remplacer un jour le CD&V comme
relais du Mouvement Ouvrier Chrétien flamand.
Chez les socialistes flamands, c’est encore plus limpide:
l’ancien consultant de KPMG John Crombez (qui a appelé sa fille Babette) entend
s’adjuger la présidence du parti en crise. Et ce par une stratégie, qu’on
devine assez momentanée, de profilage très, très à gauche. Histoire de vraiment
bien contraster avec Bruno Tobback, l’homme qui trouvait malin de se faire
shooter-photographier BCBG devant son joli voilier.
Seule désormais dans l’opposition en Flandre (le Belang, laminé, est devenu inaudible), la gauche flamande
aura d’ailleurs à y réfléchir à deux fois avant de poursuivre dans la voie de
cette opposition-polarisation très crispée, sinon précipitée. Le risque pour
elle de cette stratégie est clair: apparaître par trop inflexible, coupée des “réalités”.
Pour une majorité de flamands lambda, les Gouvernements flamand
(formé) et fédéral (en salle d’accouchement) sont les coalitions dont ils
rêvaient depuis longtemps.
On se moque ces temps-ci, en Flandre, du fameux plan “5-5-5” des libéraux flamands d’avant les élections. Il n’en
reste en effet pour l’heure que quasi pouic de ce déluge de promesses
électorales faites aux flamands. Mais un engagement est assurément tenu par le
bloc des trois partis flamands partout au pouvoir qu’il s’agisse d’ Anvers, du
gouvernement flamand, demain au 16 rue de la Loi: celle de dégraisser. Au
produit mordant carrément industriel. Là, 65% électeurs du Nord obtiennent bel
et bien ce qu’ils ont voulu, ce pour quoi ils ont voté.
Le gouvernement fédéral sortant, avec pourtant PS, MR et cdH
comme solides composantes francophones, avait déjà souvent accepté de suivre
nombre de volontés particulièrement chères à la Flandre. Et ce au nom du combat
assez bidon du CD&V et de l’Open VLD contre la N-VA.
Aujourd’hui, forte de la puissance du nouveau “bloc
flamand” (CD&V-OpenVld -N-VA) stratégiquement
aggloméré par Bart par De Wever, la Flandre commune en arrive presque, dans son
état d’esprit, à oublier
-ou à ne prêter guère d’importance- au fait
que le gouvernement #suédoise sera largement minoritaire du côté francophone. (le
MR seul en habits risqués d’alibi)
Ne pas s’y tromper: en cette rentrée, la Flandre, plus
forte, plus dominante que jamais dans le cadre belge, vit plutôt en état de
grâce. Même sans balconnières fleuries.
Michel HENRION