Raser gratis ? Cette expression viendrait d'un barbier qui avait placé jadis une pancarte proclamant ladite formule…Mais notre artisan, tout aussi fûté que près de ses sous, l'y laissait tous les jours. Par conséquent, le naïf qui, le lendemain du jour où il avait vu la pancarte pub, venait se faire raser ou couper les cheveux et qui s'étonnait de devoir quand même payer, s'entendait répondre : "Oui, mais il y a écrit que c'est demain que c'est gratuit !". Aujourd’hui encore, notamment en politique, les promesses des personnalités en vue n'engagent que ceux qui les écoutent sans faire appel à leur libre-examen…Ce n’est pas le cas ici. Où on s'efforce plutôt de manier le mot à couper la langue de bois .

mercredi 8 septembre 2010

10 joyeuses contradictions de la crise (du “non-sense” en politique). Et Bart De Wever qui déménage chez le Docteur……

Le no-sense est décidément partout.
Pour l’heure, le politique se fait plutôt absurde, en attendant qu’après le compromis de la dernière chance ne se profile le super-compromis de la super-dernière chance.
Tenez, quelques étonnements:
1) Voila que Bart Maddens, le prof d’univ idéologue du parti séparatiste, déclare que “le séparatisme, c’est plutôt une idée francophone”.
Déclarer l’indépendance de la Flandre ? Même la N-VA, dit-il, n’y a pas encore réellement pensé...” lâche-t-il au “Soir”.
2) “ Le Soir” qui l’autre matin demandait: “ Que veulent les flamands ?”. Alors qu’on voudrait, nous, plutôt savoir ce que veulent les francophones.
Siegfried Bracke
3) Un ténor N-VA lâchait l’autre jour que ses pairs “ne supportaient plus la bobine” d’Elio Di Rupo. Mais Siegfried Bracke, l’ex-présentateur vedette devenu parlementaire à Bart , déclare tout de go à "De Laatste Show"  que “ça colle” entre Bart et Elio, que De Wever a expliqué à ses troupes un brin étonnées que l’ex-préformateur était ”un homme charmant” et, en outre, “très, très bon “.(on apprend d’ailleurs ainsi qu’Elio a joué au Stratego une demi-heure devant le fameux groupe N-VA du même nom )
4) A la N-VA toujours, d’un côté Bart De Wever (que j’ai toujours tendance à prendre très au sérieux) dit “qu’on est encore loin d’une grande réforme de l’Etat.” Par contre l’autre homme fort des nationalistes, Geert Bourgeois (que j’ai également tendance à prendre au sérieux) affirme “qu’on n’est pas loin d’un grand accord”. Allez savoir qui est le plus sérieux ?
5) Le Bart De Wever qui fait le modeste, au lendemain des élections, en relevant qu'il y a tout de même 70% des flamands qui ne votent pas pour lui ; ou celui qui, aujourd'hui, renverse les pourcentages pour affirmer que 80% des néerlandophones le suivent....
6) Au MR, c’est un autre mystère: Bart De Wever a dit avoir des contacts avec le Mouvement Réformateur: mais le MR, lui, n’en a pas.
7) Didier Reynders affirme qu’il ne connaît rien du contenu des négociations: mais Olivier Maingain porte pourtant des jugements péremptoires sur celui-ci.
La Gazet van Antwerpen a pisté Bart à Deurne...
8) Au PS, Philippe Moureaux, en cas de pépin, entend repartir d’une page blanche. Joelle Milquet, pour le CDH, se réjouit d’au moins ne pas redémarrer d’une feuille vide.
-9) Côté médias, des sondeurs demandent doctement l’ avis de la population sur des textes que personne ne connaît vraiment…
10)  Wouter Van Besien, président des Groen-écolos, s’est toujours voulu le chantre des voitures vertes. Mais fait une arrivée très remarquée au Palais à bord d’une brinquebalante “my Toyota is fantastic” sept fois plus polluante qu’un véhicule neuf. Comment ternir son image sans réfléchir.
Tout cela pendant qu’Inbev se mélangeait à son tour les tuyaux entre Stella et Leffe, gâchant pas moins de 850.000 “pintjes”. Comme on dit au célèbre café “historique” “t’Mestputeke”, juste à côté de la toute nouvelle maison de Bart De Wever, qui se prépare toujours à la bataille de 2012 pour le maiorat d’Anvers.
Bart a signé donc, entre deux réunions, un chèque qui n’a rien de blanc à Mme la Doctoresse Augustijnen, apparemment un brin bouddhiste, et qui mettait en vente sa grande maison moderne-mais-pas-toute-récente, de la chaussée d’Herentals, un grand axe de pénétration de la Métropole.
Pas trop éloignée du centre, comme le souhaitait De Wever, qui déplore l’exil des mieux nantis vers la grande périphérie anversoise, là ou les écoles reçoivent- pour parler le politiquement correct- les élèves dans “un environnement social fort”.
Ce que De Wever regrette vivement, voyant les villages de campagne perdre leur identité sous le flux de la classe moyenne et le tissu social du centre-ville se détériorer. Un autre non-sense, à l’estime d’un Bart, dûment- comme  on l'avait prévu- conforté par les sondages. Et qui déménagera simplement de sa petite maison de Berchem vers cette bâtisse de trois étages de Deurne avec, enfin, un grand jardin pour ses quatre enfants. A deux pas de la friture t‘Draakske. Et dans une partie d’Anvers ou le Belang, son meilleur ennemi, était jusqu’ici très implanté: encore des voix à prendre pour 2012.
Mais ce qui fait sourire toute la Flandre, c’est que la nouvelle maison de Bart est située à deux pas du plus célèbre, du plus populaire prêteur de la région, Madame Leemans. Qui, question hypothèques et prêts personnels, est d’évidence aussi célèbre que ne l’était jadis ( pour ceux qui se souviennent de ces pubs ) la firme Maurice Noël à Bruxelles.
D’ou la blague récurrente : ‘ La loi de financement ? Eh bien Bart n’a plus qu’à la confier à sa nouvelle voisine, Madame Leemans…”