Il n’y a évidemment pas d’ “Icewatchgate”. On est loin, avec une facture de 13.400 euros pour quelque deux cents montres-cadeau, des 530.000 euros d’indemnités droits-zacquis indécemment empochés par José Happart, le prédécesseur d’Emily Hoyos, actuelle Présidente (Ecolo) du Parlement Wallon…
Déja, première gaffe, lorsqu’on caresse le projet d’offrir une tocante-bof aux ministres wallons et aux parlementaires-fonctionnaires du Grognon, on évite évidemment, en ces temps d’éthique soupçonneuse, de choisir pour fournisseur “ Tonton & Lulu”, entendez la boîte de gadgets publicitaires du Lutgen frèrot à Benoît, ministre CDH wallon des Travaux publics, de l'Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du Patrimoine de la Région wallonne (ouf).
Même si, en l'occurrence, le futur président du CDH s'est évidemment gardé de la moindre intervention: il n'y a que les initiés à savoir qu'entre les deux frères Lutgen, c'est vraiment tout, tout sauf le grand amour. Et c'est un euphémisme.
Même si, en l'occurrence, le futur président du CDH s'est évidemment gardé de la moindre intervention: il n'y a que les initiés à savoir qu'entre les deux frères Lutgen, c'est vraiment tout, tout sauf le grand amour. Et c'est un euphémisme.
Ensuite, c'est évident qu’il s’en tape financièrement, Jean-Pierre Lutgen d’une commande aussi riquiqui: il en écoule déja 400.000 par mois à travers le monde de ses montres-jackpot, alors vous pensez…
Ce qui compte beaucoup pour son entreprise, par contre, c’est l’image: car son "Ice-Watch", qui n’est jamais que du pur marketing mode greffé sur une montre chinoise très basique doit, pour prospérer, conquérir à tout prix le poignet des personnalités. Et pas n’importe lesquelles : de préférence des “people” des planètes des top-models plus ou moins tops, de la Formule 1, 2 ou 3, de la création branchée ou de la pop…Bref, du monde des branchés et des magazines papier-glacé à potins de stars ou starekes. Des prescripteurs parfois dûment rétribués pour arborer par contrat, comme le célébrissime DJ David Guetta, la dite “ Ice-Watch” (dont le nom par trop ressemblant a d’ailleurs fait l’objet d’un “coexistence agreement” avec Swatch).
Côté belgo-belge, Jean-Pierre Lutgen pourra donc, après avoir offert une de ses montres plastoche à Yves Leterme, au Prince Philippe et à Miss Vlaams Brabant se vanter d’être désormais fournisseur du “Parlement Wallon” (comme gravé jusqu’au ridicule sur les fameuses 200 IceWaches) qui les a achetées, c'était-une-affaire-sais-tu, “avec ristourne”.,
Deuxième gaffe: convaincue par on ne sait qui, Emily Hoyos choisit, elle, en bon Ecolo, uniquement des "Ice-Watches" de…couleur verte comme le démontre (en exclusivité wallonne :-), la photo de l' "Ice-Watch parlementaire ".(nous n'avons qu'une photo du verso) Pas le jaune et rouge du coq officiel wallon, censé fêter parlementairement ses 30 ans. Pas du tout le code graphique wallon que Rudi Demotte a tout récemment décidé d'imposer (progressivement) sur tout le matériel administratif issu d'une quelconque administration du gouvernement de la Wallonie. Un vert qui, nous dit-on, "découlerait du fond d'écran du site du Parlement Wallon et usuellement utilisé" mais qui, côté cadran, est pourtant vachement flashy.
Bref, la montre wallonne ne l'est guère même si on sourit déjà à l’idée de l’assemblée de nos représentants wallons du peuple.Assemblée ainsi uniformisée autant que presque ridiculisée par ce gadget éphémère devenu “cadeau commémoratif officiel”. (certes, on est très cool au Parlement Wallon- puisque Benoît Lutgen va jusqu'à faire la bise à la wallonne aux MP's de faction à l'entrée- mais bon...)
Bref, la montre wallonne ne l'est guère même si on sourit déjà à l’idée de l’assemblée de nos représentants wallons du peuple.Assemblée ainsi uniformisée autant que presque ridiculisée par ce gadget éphémère devenu “cadeau commémoratif officiel”. (certes, on est très cool au Parlement Wallon- puisque Benoît Lutgen va jusqu'à faire la bise à la wallonne aux MP's de faction à l'entrée- mais bon...)
Troisième gaffe de l’Ecolo Emily Hoyos: ce produit, de fait plus moderne qu'une assiette en étain des Postainiers Hutois, n’a rien de très wallon et son empreinte écologique ne doit pas être triste.
L’"Ice-Watch", très basique de chez basique dans ses entrailles (aucun brevet n'a pu d'ailleurs être déposé), est fabriquée par centaines de milliers d'exemplaires et au très moindre coût à Shenzen dans des chaînes de montage évidemment chinoises, seule une bonne dizaine de personnes gérant, à Bastogne, répartition des containers, marketing «montre/couleurs flashy/boîte sympa» et excellentes finances (50 mio de chiffres d'affaires). N'est pas Nicolas Hayek qui veut.
L’"Ice-Watch", très basique de chez basique dans ses entrailles (aucun brevet n'a pu d'ailleurs être déposé), est fabriquée par centaines de milliers d'exemplaires et au très moindre coût à Shenzen dans des chaînes de montage évidemment chinoises, seule une bonne dizaine de personnes gérant, à Bastogne, répartition des containers, marketing «montre/couleurs flashy/boîte sympa» et excellentes finances (50 mio de chiffres d'affaires). N'est pas Nicolas Hayek qui veut.
Et puis, la vraie question : zavez déja tenté de mettre une "Ice-Watch" au poignet ?
Cela a beau être très tendance sur les plages ou dans les boîtes branchouilles, c’est bling-bling si pas bling-blong, un brin farfadingue, épais comme un belon, coloré comme une pub de chez Wibra, fragile comme un siège parlementaire apparenté au niveau bracelet. Pas clâsse .
Cela a beau être très tendance sur les plages ou dans les boîtes branchouilles, c’est bling-bling si pas bling-blong, un brin farfadingue, épais comme un belon, coloré comme une pub de chez Wibra, fragile comme un siège parlementaire apparenté au niveau bracelet. Pas clâsse .
Bref, un truc assurément sympa, gai et ludique mais symbole aussi de tout ce que notre société d’hyper consommation porte comme valeurs trompeuses et éphémères.