Raser gratis ? Cette expression viendrait d'un barbier qui avait placé jadis une pancarte proclamant ladite formule…Mais notre artisan, tout aussi fûté que près de ses sous, l'y laissait tous les jours. Par conséquent, le naïf qui, le lendemain du jour où il avait vu la pancarte pub, venait se faire raser ou couper les cheveux et qui s'étonnait de devoir quand même payer, s'entendait répondre : "Oui, mais il y a écrit que c'est demain que c'est gratuit !". Aujourd’hui encore, notamment en politique, les promesses des personnalités en vue n'engagent que ceux qui les écoutent sans faire appel à leur libre-examen…Ce n’est pas le cas ici. Où on s'efforce plutôt de manier le mot à couper la langue de bois .

samedi 12 juin 2010

TROUBLES DE L'ELECTION(42): Les photos les plus kitch de l'album à Michel Daerden (art contemporain)

  C’est vraiment un très curieux ballet. Le candidat orange croise le candidat bleu qui lui-même vient de saluer le candidat rouche lequel vient juste de réussir à dribbler, dans l’allée “textile-tout-à-5-euros”, le candidat vert… Je suis quant à moi, après tant de campagnes électorales, toujours pour le moins dubitatif quant à la grande efficacité réelle, dans un rapport “énergie déployée-cueillette de voix” de ces conquêtes de parts de marché. Que n’en ai-je vu, de ces candidats forçant leur nature, mal à l’aise, tentant de placer leur tract et taillant parfois longuement le bout de gras pour tenter de convaincre un chaland aux opinions  souvent d’ailleurs déjà bien arrêtées…
  La réflexion commune un peu poujade (“Tiens, on ne les voit jamais entre deux élections et met’nant, sont là avec tous leurs papiers !”) a du juste. Je préfère de loin l’homme politique qui, tout le fil de la législature, se mêle  à tous les activités de sa région , et pas seulement les folkloriques et autres réunions de pensionnés. Ou qui, à l’instar d’Elio Di Rupo qui, il le raconte souvent, met une heure à traverser son centre-ville parce qu’il  essaie de prendre tout de même le temps de prêter attention à ceux qui l’interpellent au hasard d’un croisement…

Une exception à cette interrogation: l’inévitable “phénomène Daerden”, le ministre des Pensions se faisant un devoir de réviser à chaque scrutin sa controversée popularité sur tous les marchés de la province de Liège. Si on ne peut pas dire que son consternant  slogan 2010 (“Tout le monde aime Papa”) relève le niveau du débat (soyons gentiment euphémiques) et l’image du politique ( on n'est parfois pas très loin du candidat à “ Dilemne”), c’est vrai que c’est étonnant.
Ce gaillard la frise le “star system” niveau Grand Jojo ou Michael Vendetta et c’est sans doute le seul homme politique francophone à signer des autographes . Et à parfois même presque déclencher des bousculades, si, si.
Sur son site, Michel Daerden publie, depuis des semaines, l’album-photo de toutes ses rencontres. Vieux truc malin: le passant photographié pourra, ainsi, imprimer plus tard ce souvenir mémorable…
Mais ces albums-photo, à les feuilleter, cela vire presque à l’art kitsch.
On y trouve, au fil des hasards, des clichés tantôt émouvants, tantôt un brin grotesques, tantôt interpellants, tantôt dégageant assez finement la joie de vivre bon enfant qui fait le tempérament wallon.
Cela mériterait d’être édité en livre d’art, l’album à Daerden.
Ca frise involontairement la sélection pour Biennale d’art contemporain (on est assez sérieux).
Bref, avec un gentil regard non-politique, c’est assez étonnant.
Allez, on vous livre, parmi les centaines de clichés  de Michel Daerden, notre sélection de photos coups-de-coeur…
nb: les attentifs croiseront sur ces photos, deux autres personnalités politiques...