Pour son débat avec Stefaan De Clerck (RTBF- Cap 2010), Joelle Milquet avait donc choisi de porter une saharienne multipoches couleur très sable, genre aviatrice égarée en plein désert Saharien…
Or, tout méhariste vous le confirmera, le plus difficile dans le désert, c’est de trouver la sortie.
Et là, ce débat nous a confirmé encore un peu plus que l’oasis politique était loin d’être en vue.
Car si la présidente du CDH se contenterait, par exemple, d’un “cadre”d’accord Nord-Sud pour former fissa un gouvernement, le CD&V lui ne veut pas de si peu et entend obtenir des “garanties” et une “base commune” jurée-crachée tant sur le socio-économique que le communautaire.
Car si la présidente du CDH tord les mots pour pouvoir dire que “ la vision de Stefaan reste dans le fédéralisme actuel” , ledit Stefaan rappelle, tuuut, tuuut, que c’est son parti qui a le premier largué les amarres du Confédéralisme (en 2001) et que “même si c’est un concept que vous rejetez, il faudra le faire”…
Car si la présidente du CDH, après avoir “actualisé” la devise nationale, fait d’évidents efforts et n’a “pas de problèmes à transférer des compétences” ( on a appris, tiens, que douze avaient été déjà débattues, dont, dixit Milquet, les loyers, les implantations commerciales et la mobilité), on est d’évidence encore loin de l’amour que le CD&V porte désormais à la Belgique “d’une manière différente”.
Car si la présidente du CDH place, sans grande conviction, son souci de “rapatrier dans une région bilingue”, les francophones découlant “d’un compromis boiteux de 1963 qui est une erreur sociologique”(on dit bonjour à Arthur Gilson ?), son ami social-chrétien du Nord hausse les épaules et dit évidemment “ ne pas discuter de la frontière linguistique” car, m’enfin, “on ne discute plus d’un concept dépassé”.
Et “ madame Non” de s’entendre subtilement zouzouiller qu’il faut savoir se mettre à table “avec un oui”.
Un brin perdue dès lors dans le désert de l’incompréhension, Joelle en saharienne (pour info, c’était le vêtement fétiche d’Yves Sainnt-Laurent car ni chemise, ni veste) place alors sa demande alternative pour la scission de BHV, celle qui flotte dans l’air et qu’on retrouve aussi dans le programme Ecolo, celle d’ “une coopération entre Communautés”, sans mur de Berlin culturel.
Bref, le désert, c’est plein de grains de sables pas encore très chauds. Et ça crissera ferme dès le 13 juin au soir, ou on sait qu’il n’y aura déjà qu’un seul gagnant en Flandre ( la NV-A sera , ça c’est déjà booké, la seule formation à progresser) tandis que les socialistes sont déjà, eux, assurés d’être in-con-tour-na-bles.
Et combien de partis faudra-t-il mettre d’accord, outre ces deux partis sociaux-chrétiens là qui font ce qu’ils peuvent pour faire famille, pour tricoter la majorité des deux tiers qu’appelle le “ New Deal” belge ?
Allez, le futur gouvernement ne s’annonce pas volle petrol: même dans le désert.