Raser gratis ? Cette expression viendrait d'un barbier qui avait placé jadis une pancarte proclamant ladite formule…Mais notre artisan, tout aussi fûté que près de ses sous, l'y laissait tous les jours. Par conséquent, le naïf qui, le lendemain du jour où il avait vu la pancarte pub, venait se faire raser ou couper les cheveux et qui s'étonnait de devoir quand même payer, s'entendait répondre : "Oui, mais il y a écrit que c'est demain que c'est gratuit !". Aujourd’hui encore, notamment en politique, les promesses des personnalités en vue n'engagent que ceux qui les écoutent sans faire appel à leur libre-examen…Ce n’est pas le cas ici. Où on s'efforce plutôt de manier le mot à couper la langue de bois .

mardi 25 mai 2010

MINI-TROUBLES DE L’ELECTION (22)/ REYNDERS ET MAGNETTE, LA BATAILLE DU SIRTAKI (et autres notes du solfège de la com)

- Communication boomerang : Tiens, Paul Magnette (PS), désormais promu doublure électorale mordante d’Elio Di Rupo, a trouvé le slogan jusqu’ici le plus vachard de la campagne :
“ Le MR, c’est le scénario grec”.
C’est toujours bizarre, la communication. Allez savoir : c’est peut-être tout bonnement David Coppi, du “Soir”, qui s’est gratté le cerveau pour, en écoutant Magnette disserter d’un peu de tout, de Fitoussi à Badiou, trouver un titre un peu sexy, un peu sirtaki, pour l’interview.
Mais la phrase qu’on retiendra du carolo -“ Le MR, c’est le scénario grec” - c’est simple, ça fait peur, ça pousse le bouchon un peu loin, ça en fait s’étrangler certains de stupeur, mais c’est diablement efficace.
C’est simple: on dirait presque une formule assassine du Reynders de la campagne électorale 2007. Et ça fait, en com’, pour le PS, un bien meilleur slogan que l’ennuyaaable emploi duraaable…`
Faut dire que Didjé, qui a décidément parfois un caractère provo incorrigible, a commencé les gamineries avec son “ bain de sang social” en Grèce et Espagne. Allusion transparente à la célèbre petite phrase gore placée par Di Rupo en 2009. Cela aurait pu passer pour un clin d’oeil impertinent mais Reynders ne cesse depuis de marteler la formule, en faisant un réel thème de campagne pour le MR. Sabine Laruelle, un peu fâchée avec la grammaire sur la RTBF, y allait à son tour d’un : “Le PS a mené en Espagne, au Portugal, au Royaume Uni, des bains de sang social…”
Le retour de bâton de berger grec était donc prévisible.
- Communication par défaut: Tiens, à 20 jours du scrutin, toujours pas de sondage perspicologue publié ? Curieux.
- Communication à contresens: Tiens, Sarah Turine, qui timiditait d’évidence à la tribune du congrès Ecolo, se mélange un peu les pinceaux. On ne peut pas qualifier le débat Didjé-Elio d’être kif “rouge-bleu ou bleu-rouge” et, trois paragraphes plus loin, sur le communautaire, s’écrier : “ A la provocation, nous opposerons le respect”.
Car reprendre le “mot-clé” (respect) du MR, Sarah, ça fait très “bleu-vert ou vert-bleu”…
- Communication ça déchire grave: Tiens, un scoop journalistique de première force dans “ Le Soir” : les pensionnaires nonagénaires des maisons de repos de Charleroi ou de Gand se soucient comme d’un tire-bouchon à pédale de la réforme de l’Etat. Après les 1830 manifestants de la marche belgicaine, voici une autre photo pour conforter le moral du slogan naphtaline de Joelle Milquet. Oui, il est des lieux joyeux ou l’ “Union fait encore la force” et ou le CDH devrait d’urgence intervenir. Pour répondre à la principale préoccupation de ces électeurs-là : les nouvelles règles de la Région Wallonne en matière de couches-culottes .
- Communication judiciaire: Tiens, à travers le “printemps des perquisitions”, un fac-similé du “Soir” nous apprend (car il est reproduit en grand pour les lecteurs des maisons de repos) que Marc Uyttendaele est avocat de la Ville de Mons.
-Communication de folie bancaire
: Tiens, on se demande si Jean-Luc Dehaene, fils de psychiatre, comprend la double page pub quadricoûteuse de sa banque Dexia (cfr presse quot’ de ce 25/05) sur fond maritime, avec un casting ou l’on croirait reconnaître Me Hissel.
On récite juste, texto, pour le plaisir, le slogan pondu par de formidables communicateurs:
“ C’est quoi plus tard ? Quelque chose qui arrive ? Ou un projet qui vous anime ? Est-ce “on verra bien” ? Ou “on s’y voit bien” ?
BHV fait plus simple.
- Communication par les sentiments: Tiens, Paul-Henry Gendebien (RWF) concurrence dangereusement Didier Reynders dans la pêche à l’électeur par l’hameçon des impôts.
“Si vous disposez d'un petit revenu, a-t-il précisé dans un “chat internet” à “La Libre”, vous risquez d'échapper totalement à l'impôt direct. Si vous disposez d'un revenu moyen, la différence pourrait aller jusqu'à 40% d'impôt directs à payer en moins.” Autres avantages épinglés par la communication du rattachiste: taxe de circulation moins élevée, facture de téléphone et d'électricité moins lourde, prix à la consommation inférieurs de 12% en moyenne en France par rapport à la Belgique."
- Communication du jour “demain on rase gratis” : Tiens, Sabine Laruelle (MR) veut une réforme fiscale “évidente”de quatre milliards d’euros.(Matin-Première, RTBF)
- Communication subliminale : Tiens, le fond d’écran Tweeter de Paul Magnette, en passe d’être surnommé à vie le Dr House de Charleroi, est tapissé de “ Oui! Oui ! Oui ! Oui ! Oui ! Ouiiiii !